Cette imposante demeure à pignons et lucarnes lambrissée de déclin de pin a été bâtie par Placide Fortier en 1917. Placide a épousé à Sainte-Claire en 1893 dame Amanda Chabot, fille de Louis. Marchand de glace, Placide est mort noyé dans la rivière Etchemin en coupant de la glace à la hauteur de l’île de Charles Dallaire, le 18 janvier 1923 à l’âge de 54 ans.
Voici la version orale de M. Alfred Gagnon, dit Peton :
« Le 18 janvier, M. Fortier était parti en avant-midi couper de la glace sur la rivière. Il revient dîner tout trempé, car il était tombé dans l’eau. Son épouse Amanda lui conseille de ne pas retourner à la rivière pour aujourd’hui. Placide faisant à sa tête y retourne dans l’après-midi. Il salue sur leur passage les demoiselles Suzanne Chabot, fille d’Anselme, Rita Chabot, fille du docteur, et Marthe Gagnon, fille de Pierre et sœur de Peton, qui faisaient de la raquette sur le long de la rivière. Vers 17 h, au retour de leur randonnée, les filles n’ayant pas revu M. Fortier ont alerté les autorités. Le corps a été retrouvé en soirée. »
À l’époque, à l’arrière de cette maison, il y avait la première citerne d’eau potable qui approvisionnait l’aqueduc du village, fait de troncs d’arbre percés, qui appartenait à Éphrem Audet de Saint-Lazare en 1880 puis vendue à Amédée Grégoire en 1911 et finalement cédée à Louis Bilodeau en 1941. Elle était devenue la propriété de Louis Bilodeau de Sainte-Claire.
Le notaire Laval Langlois, fils d’Alphonse, marié en 1940 à Pauline Chabot, fille du Dr J.Arthur-Noé Chabot, a acheté cette propriété la même année. Cette maison a subi plusieurs agrandissements et deux générations de notaires l’ont occupée : Laval Langlois, son épouse Pauline Chabot, qui sur le tard, au décès de son époux en 1970, a repris ses études de notariat à l’Université Laval et leur fils François, notaire, qui a lui aussi étudié à l’Université Laval à Québec.
À 16 ans, François était président de l’association des jeunes de l’Union Nationale de Dorchester. De 1973 à 1993, il a enseigné le droit et les sciences politiques au Cégep de Lévis tout en étant notaire de 1974 à 1988. De 1988 à 1999, il a exercé le droit en tant qu’avocat, mais avec absence de 1993 à 1997 parce qu’il a occupé le poste de député du Bloc Québécois à la Chambre des Communes à Ottawa. En 1999, François est de retour au notariat et reprend l’étude familiale au décès de sa mère Pauline.
Recherche et texte Mario-Georges Fournier, septembre 2023
Certains éléments du texte sont issus de Portrait de familles... du temps passé, par Yvan De Blois.