D'autres pierres gravées ont-elles des points communs avec la Pierre des Trois Evêques : types de gravures, emplacement de la pierre et usage ? Nous en avons analysé plusieurs dans la région Rhône Alpine au sens large afin de montrer un certain nombre de constantes.
Les points communs de ces analyses, et des vérifications en cours, font partie des informations qui renforcent l'hypothèse d'un modèle intentionnel de cartes, sans pour autant démontrer formellement sa véracité. Pour cela une seconde étape, statistique, sera nécessaire. On aurait donc en première analyse :
Une orientation identique entre la pierre gravée et le paysage qu'elle représente.
Le Nord géographique exact, corrigé de la différence avec le Nord magnétique, donne un meilleur résultat de cohérence entre le dessin et le paysage supposément représenté.
Une échelle de 1 / 102 000, qu'on retrouve sur chaque pierre étudiée.
Ce ratio pourrait être hérité de la technique de mise à l'échelle. En effet si on utilise pour la visée un triangle rectangle de base 5 et d'élévation 1 (un bâton faisant 5 fois sa main et sa propre main, par exemple) on a le rapport entre le grand côté et l'hypoténuse de ce triangle qui est 1 / 101 980 ème (le carré de l'hypoténuse est 26, et le carré de la base est 25).
Des signes récurrents, représentant la même chose si on s'en tient à un interprétation cartographique
cupules = point de repère, sommets de montagnes, point haut , ou pierre à cupule / lieu d'orientation
croix = creux de vallée, descente
pied = direction à prendre (2 pieds), col à passer (1 pied perpendiculaire au chemin)
bords de la pierre = bords de vallées ou de lac, crête.
traits = meilleur chemin à prendre.
trait fini sur deux fourches de longueurs inégales = la petite est une impasse (proposé uniquement sur la P3E)
La pierre gravée apparait sur la carte, au centre.
Le travail de test de ces mesures sur plusieurs pierres donne une constante : la pierre qui sert de carte est elle meme représentée sur la carte, par une cupule, et située au centre de la pierre. Sauf pour la Pierre des Trois Evêques qui n'est pas sur la carte et hors du paysage représenté. Ce qui nous pose la question de la portabilité de cette information cartographique et l'idée comme dans les iles Marshall d'un apprentissage par coeur et/ou d'une mise en place d'une version 'stick chart'.
Présentation 'intégrée' pour l'hypothèse d'une carte gravée.
Analyse de Thomas de Charentenay
Selon les chercheurs Yvan Pailler et Clément Nicolas, les pierres à cupules peuvent faire l’objet d’un réemploi, comme le démontre le schéma suivant extrait de l’article Des dalles ornées durant le Campaniforme et l’âge du Bronze ancien en Bretagne. Mythe ou réalité ?
Pour la région anglaise, et selon le Northumberland and Durham Rock Art Pilot Project, soutenu par l'English Heritage and managed by Northumberland and Durham County Councils. les pierres gravées apparaissent dès - 4000 BC.
Référence Archeology Data Service UK