Des peuples sans écriture et pré-historiques sont-ils capables d'établir une représentation orientée et à l'échelle d'un paysage, d'une route ou d'une série d'éléments de repérage (amers) ? Peuvent-ils transmettre ces information dans le temps, enseigner ces informations cartographiques ? Comment enregistrent-ils de nouvelles données géographique ? Comment font ils pour les ajouter à une carte existante ?
Ces questions sont a interroger sur ce qu'est une carte et en face de propositions diverses.
Catherine Delano Smith a défini en 1984 une série de critères pour établir qu'on a bien une carte, en particulier dans les circonstances préhistoriques où personne ne peut témoigner de l'usage d'un artefact. Les informations doivent traduire des relations d'objets dans l'espace, et proposer des signes 'appropriés' : répétitifs, compréhensibles et réalisés en une fois. On doit pouvoir décoder la carte, même sans légende et sans guide.
"the artist's intent was indeed to portray the relationship of objects in space; that all the constituent images are contemporaneous in execution; and that they are cartographically appropriate."
..."three main criteria for their diagnosis-composition, appropriateness of image, and the frequency with which individual images occur within a single composition. A minimum of six cartographic signs is suggested as this threshold. ...Complex topographical maps should embody at least three times as many signs (i.e., a minimum of eighteen)"...
"An appreciation of symbolism closes the gap between prehistoric rock art in general and prehistoric cartography in particular. Maps, like rock art, are executed to convey "a message ... encoded in visual form. The difficulty is that this code needs to be broken before the message can be reached. It is well known that signs and symbols carry messages particular to a social group, or to individuals within that group (the initiated),"
La datation de telles oeuvres, si elles sont gravées dans la pierre, ne peut se faire que relativement à la date établie sur d'autres objets liés à l'endroit où cette gravure est trouvée. Un contexte "datable".
"Secure dating for a rock art figure is available only if it is found within a properly stratified and datable context,"
Références : DELANO SMITH C
Cartography in the Prehistoric Period in the Old World: Europe, the Middle East, and North Africa
Cartography in the Prehistoric Period in the Old World (PDF sur notre 'drive').
Cette pierre rassemble de nombreux critères établissant une suspicion de carte.
" Il y a eu beaucoup de travaux sur les représentations cartographiques préhistoriques. On estime que l’on est devant une carte quand des motifs se répètent et qu’ils sont reliés entre eux par des lignes pour former un réseau, dans un ensemble cohérent. Toute l’importance de l’étude de la technologie et des chronologies des gravures tient au fait qu’elle a démontré qu’il n’y avait quasiment pas de superposition de motifs, hormis quelques incisions qui ont été ajoutées dans un second temps. Souvent, ces incisions repassent sur des zones piquetées ou les prolongent. Ces incisions sont vraiment restées dans la logique de la composition. Nous réunissons bien les critères pour reconnaître une carte, ou plutôt une représentation à caractère cartographique."
Nicolas C., Pailler Y., Stéphan P., Pierson J., Aubry L., Le Gall B., Lacombe V., Rolet J. (2021) – La carte et le territoire : la dalle gravée du Bronze ancien de Saint-Bélec (Leuhan, Finistère), Bulletin de la Société préhistorique française, 118, 1, p. 99-146.
INRAP LA PLUS ANCIENNE CARTE D’EUROPE ?
Nicolas C., Pailler Y., Stéphan P., Pierson J., Aubry L., Le Gall B., Lacombe V., Rolet J. (2021) – La carte et le territoire : la dalle gravée du Bronze ancien de Saint-Bélec (Leuhan, Finistère), Bulletin de la Société préhistorique française, 118, 1, p. 99-146.