Baud-Bovy (Auguste)

Auguste Baud-Bovy, né à Genève le 13 février 1848 et mort à Davos le 3 juin 1899, est un artiste-peintre suisse dont le chalet a été un des thèmes principaux et qui a peint et posé son chevalet dans la nature-même en montagne et dans la neige.

Nous connaissons :

Maison Blanchet - 20 rue Saint-Benoit à Paris

  • Aeschi, canton de Berne, Suisse, le 5 mai 1890[1], « Monsieur, jusqu’à présent je m’étais adressé pour la préparation de mes toiles à Lagraine (l’ancien modèle de Requant) que vous connaissez peut-être, et j’étais très satisfait de lui, parce qu’il faisait la chose absolument comme je l’entendais. Mais lui ayant écrit plusieurs lettres sans réponse et doutant du rester depuis quelque temps de son exactitude je viens sur la recommandation de mon ami Mr E. Burmand artiste peintre m’adresser à vous pour vous demander si vous vous chargeriez de me faire préparer des toiles identiques (quant à la préparation et à la force du tissus) aux échantillons ci-joint et quel serait le prix du mètre. Il s’agirait pour le moment de 3 grandes toiles d’environ 2 à 3 mètres sur 4. Je vous donnerai les mesures exactes s’il y a lieu au reçu de votre réponse. Quant à la préparation voici ce que je désir : une première couche à la détrempe, c’est-à-dire avec des blanc de Troyes et de la colle de poisson, mais pas trop de colle afin que par la suite la toile ne soit pas cassante ; sur cette première couche, bien poncer à l’eau. Puis quand elle est tout à fait sèche passer une autre couche de couleur délayée dans l’huile de lin, l’étendre au couteau pour pouvoir enlever avec le bord de celui-ci tout ce qui est de trop. L’important est que la première opération étant bien faite, la seconde soit très mince mais très égale et pénètre bien dans le grain de la toile. Avec du blanc de l’ocre jaune de l’ocre rouge et un peu de noir, le tout délayé dans de l’huile il s’agirait d’obtenir une teinte absolument pareille à celle du plus grand morceau ci-inclus. (Je pourrai du reste pour plus de sûreté vous envoyer un échantillon plus grand afin de comparer plus facilement). Voilà. Pouvez-vous, monsieur me faire faire cela ? à quel prix ? et dans quel laps de temps ? En attendant votre réponse je vous prie d’agréer mes salutations empressées. ». Signé Baud Bovy.
  • Aeschi par Spiez, canton de Berne, Suisse, le 17 juin 1893[2], « Cher monsieur, j’ai changé d’idée au sujet de mes tableaux enfouis au champ de mars. Si donc vous m’avez encore rien fait au sujet des caisses qui devaient les contenir, je vous serai reconnaissant de me dire si vous pourriez me soigner jusqu’à l’année prochaine le grand cadre du portrait, avec celui que vous avez déjà et dont j’ai oublié de vous parler. Dans ce cas il faudrait que vous eussiez la bonté de les entourer de papier et de les remiser de telle sorte qu’ils ne risquent pas de se détériorer. Cela me rendrait grand service. Alors vous m’expédieriez mon portrait « le jeune homme » sans son cadre, et les 2 autres tableaux encadrés. Tous trois à mon adresse ici. Je pense qu’ils pourraient aller dans la même caisse, vous feriez sous ce rapport ce que vous jugerez de mieux, mais je vous recommande l’emballage pour qu’aucun accident n’arrive en route. Répondez-moi en tout cas. Lorsque j’aurai essayé votre toile je vous écrirai à nouveau avec mes remerciements agréez cher monsieur mes meilleurs salutations. ». Signé Baud Boy.
  • Hanserville sur Veve-Vaud, le 9 juillet 1895[3], « Cher monsieur Blanchet, j’ai reçu l’autre jour une lettre du directeur des Beaux-Arts dans laquelle il me dit : « que la somme qui m’est allouée pour mon tableau (acheté pour le Luxembourg) sera ordonnancée à mon profit dès que j’aurai remis au conservateur du dépôt des champs Elysées porte n°1 le reçu qui m’a été délivré lors du dépôt de mon œuvre au salon ». Je n’ai pu vous écrire cela de suite parce que j’étais indisposé, aussi pour ne pas prolonger le retard je viens vous prier de faire immédiatement le nécessaire. Vous me rendrez grand service. Je reçois à l’instant l’avis de l’arrivée en gare de l’envoi que vous m’avez fait de mes toiles. Avec tous mes remerciements je vous prie d’agréer mes biens cordiales salutations. N’oubliez pas les panneaux et la petite boite modifiée comme nous l’avons dit. ». Signé Baud Bovy.
  • Antibes, le 6 juin 1897[4], « Cher monsieur, je viens de vous expédier hier franco en grande vitesse un tableau fait ici (il est encore tout frais s’il y a de la poussière il faudra l’épousseter bien légèrement). Vous aurez l’obligeance de le mettre dans le cadre que dernièrement vous aviez reçu de Genève, et vous le ferez porter chez Mr Ernest May 27 bis avenue de Villiers où vous le laisserez, pour que ce dernier puisse le regarder à loisir. Quant à mes tableaux du Champ de Mars : celui intitulé « Sérénité » c’est-à-dire le moins grand des 2 paysages devra à la fermeture être également porté dans son cadre chez le même Mr May, et les 2 autres tableaux, le plus grand paysage et le portrait devront être mis dans la caisse où vous les avez reçus, pour être envoyés à l’adresse suivante : Mr Belly fils commissionnaire en gare à Genève-Suisse (pour Mr Martin Vincent). Vous ferez cette expédition en grande vitesse, et en port dû. Je compte donc encore sur votre obligeance pour me garder de nouveau les 2 cadres de ces 2 tableaux qui joints à ceux de l’an passé (également 2 restants) et à un ancien pour des dessins porteront à 5 le nombre de mes cadres. Je vous fais toutes mes excuses de ne vous avoir pas encore envoyé le montant de votre note ; j’attendais un payement qui n’est pas encore parvenu, mais que je vais toucher en Suisse où je retournerai mercredi prochain. De là je vous l’enverrai le plus tôt possible. Vous serez bien aimable de m’écrire un mot pour me dire la bonne arrivée de mon tableau (Antibes) et son transport chez Mr. May, pour me dire aussi quand ferme le champ de mars et le nom connu d’accord. Vous me l’adresserez. Pension Montfleuri sur Territet, canton de Vaud Suisse. Merci. Bien cordialement à vous. Je ne pense pas malheureusement aller à Paris cette année. ». Signé Baud Bovy.[5]
  • Aeschi par Spiez, canton de Berne, le 4 juillet 1897[6], « Cher monsieur, je viens enfin vous dire qu’il faut définitivement faire de mes tableau du Champ de Mars : le grand paysage intitulé : Sérénité[7], a été porté, n’est-ce pas ? chez Mr. E May. Quant aux 2 autres, voici : avez-vous une caisse pouvant contenir le grand paysage « Béatitude » avec son cadre ? Si non, faites en faire une de suite, et mettez-y le dit tableau encadré, en le fixant non avec des vis, mais avec des bourrelers aux 4 angles, lesquelles préservent avantageusement les cadres des chocs dans les chemins de fer. Au couvercle de cette caisse fixez avec des vis la toile du portrait, sans son cadre, (gardez-moi ce dernier) et la caisse ainsi prête (où les planches devront être bien jointes les unes aux autres). Vous me l’expédierez directement ici, en prenant toutes les précautions d’usage, et si possible en petite vitesse pour que les frais de transport en soient pas trop considérables. Pour votre déclaration : le prix du paysage est de 3.000 frs et celui du portrait 2.000 frs. Si vous le trouvez préférable mettez le cadre à part dans un cadre et les 2 toiles dans celle où vous les avez reçues. Mr Baud Bovy à Aeschi par Spiez Suisse, canton de Berne. Je vous remercie de vos bons souhaits au sujet de ma santé, celle-ci est un peu meilleure, et j’espère que le bon air de mes chères montagnes va la remettre complètement. Vote note est de 260.9 frs ci-joint la somme de 200 frs en billet de banque, et demain je vous adresserai le reste en un mandat postal. Vous voudrez bien m’en accuser réception. En mon vivant ce que vous aurez fait. Mes salutations à madame, bien cordialement à vous. Tenez-moi au courant, je vous prie de ce qui pourrait être fait de nouveau dans la société du Champs de Mars, et n’oublier pas l’envoi du catalogue ». Signé Baud Bovy.
  • Aeschi par Spiez, canton de Berne, le 14 juillet 1897[8], « Cher monsieur, ne recevant pas un mot de vous, ni d’avis d’arrivé de mes tableaux à la gare de Spiez, je suis inquiet.
  • Le 5 courant je vous ai adressé une lettre chargée contenant 200 fr en billet de banque français et le 7 un mandat postal de 60 fr et quelques centimes solde de votre note. Ma lettre vous disait ce qu’il fallait faire au sujet de mes tableaux du champs de Mars, c’est-à-dire qu’il fallait faire porter de suite chez Mr May mon paysage le moins grand « sérénité ». et qu’il fallait m’expédier directement ici par petite vitesse le portrait sans son cadre (que vous me garderez) avec le plus grand paysage « Béatitude » dans la caisse ou vous les aviez reçue, joignant à cet envoi le cadre de Béatitude dans une caisse faite ad hoc. Un mot je vous prie est bien cordialement à vous ». Signé Baud Bovy.
  • D’Emile Blanchet à Daniel Baud-Bovy, Paris, 6 juin 1899[9]. « Mon Cher monsieur. J’apprends à l’instant par les journaux le cruel malheur qui vient de vous frapper et au nom de madame Blanchet et du mien je vous envoie nos condoléances les plus affectueuses. C’est un grand artiste qui vient de mourir et à qui l’on rendra trop tard la place qu’il occupait, nous aimions tous tant son talent que nous espérions toujours le voir bien se rétablir et travailler pour bénéficier alors de tous ses efforts. Veuillez je vous prie être notre interprète auprès de madame votre mère et lui dire combien nous prenons part à votre douleur à tous et croyez cher monsieur à tous nos sentiments d’estime et de bien vive sympathie. Signé E. Blanchet ».
  • Références :
  • [1] Archives Blanchet
  • [2] Archives Blanchet
  • [3] Archives Blanchet
  • [4] Archives Blanchet
  • [5] « Sérénité », vers 1896, © musée d’Orsay
  • [6] Archives Blanchet
  • [7] "Béatitude", 1896, © Kunstmuseum Winterthur,
  • [8] Archives Blanchet
  • [9] Bibliothèque de Genève, département des manuscrits et des archives privées, archives Baud Bovy 4 f 145

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