JVC PC-D5L

Encore du lourd de chez JVC ! Une sacré bête très semblable au PC-R11 dans la conception. Hélas, Dancorp n'aime pas ce modèle (nooonnnn !). Je commence par désolidariser chaque élément en enlevant les fixations latérales : c'est vraiment du costaud, pas de doute là dessus. On note le soucis du détail grâce à la présence d'un film transparent destiné à éviter les rayures sur les éléments. 

Je commence donc par démonter le tuner car la peinture du capot est un peu abimée et c'est normal compte tenu de l'emplacement de cet élément. J'enlève donc le capot et la façade avec précaution et constate la présence d'une courroie associée à la mollette du tuning : elle est complètement fondue et j'arrive à virer toute la mélasse avec de l'acétone. Je m'interroge sur le rôle de cette courroie et de sa poulie, il semble que cela permette simplement de donner un peu plus de moelleux lors de la manipulation, un peu comme certains  tuners vintage et leur énorme cabestan

Le string est bloqué avec du ruban adhésif pour éviter les embrouilles.

Je commence par préparer la mise en peinture du capot en nettoyant les surfaces mais il faut la bonne couleur. Je fais quelques comparaisons avec les bombes utilisées lors des précédentes restaurations et je choisis finalement une bombe Motip référence 55280. Puis je remonte le tuner avec une nouvelle courroie et le mets de côté. Le changement de courroie nécessite de retirer la molette et le cabestan de leur axe, et aussi de déplacer la poulie blanche : donc attention à ne pas perdre les circlips et la rondelle en plastique transparent coté molette. Cela se fait bien mais autant éviter que le string se barre car il faudrait tout remettre en place en place avec le bon nombre de tours... Bref, sans service manual, vous pouvez y passer un moment.

Voilà, je suis le Didier Deschamps des boombox : je prends chaque élément les uns après les autres... C'est au tour de l'ampli, qui ne demande pas trop de boulot à part nettoyer les boutons bien crados et donner un coup de bombe dans les potars. 

Sans grande hâte Je m'approche maintenant du lecteur cassette... Je ne peux plus reculer, voyons voir là-dedans. A noter que le capot est métallique, sans doute parce qu'il supporte les deux  autres éléments et aussi le poids des piles. Cela ressemble beaucoup aux PC-R11. Je vérifie tout d'abord le lecteur et les courroies ont l'air en bon état. J'alimente le lecteur avec mon transfo universel pour tester : impeccable mécaniquement, tout fonctionne nickel, ce qui me laisse penser qu'il y a eu une précédente maintenance. Je vérifie ensuite la vitesse de lecture et elle est d'une exceptionnelle stabilité, il me faudra juste la réduire légèrement. 

Mais à quoi sert le deuxième moteur ?

Donc super nouvelle, le lecteur est OK mais je vais quand même retirer la façade pour la nettoyer et aussi pouvoir bomber tous les contacts et potars facilement. Je prends un max de photos car il y a beaucoup de vis à enlever et il faudra aussi débrancher les deux nappes du clavier. Notons l'absence d'un switch record/play mécanique.

Après un bon bain, la façade reprend sa place. Je laisse tourner le moteur une petite heure puis je cale la vitesse sans oublier de nettoyer les têtes et le pinch roller qui parait fringant. Je remets le capot et le lecteur cassette va rejoindre les deux autres éléments. J'avais peur de galérer mais tout s'est bien passé. Dernier travail à faire mais lequel ? Les connaisseurs me répondront à l'unisson : changer les suspensions ! Hé oui, c'est un défaut bien connu du PC-D5. Il faut d'abord enlever une partie de la façade en retirant tout d'abord les tampons avant en plastique puis en enfonçant un petit tournevis plat. Ensuite tout vinet facilement. 

Le haut-parleur n'a plus du tout de suspension, elle est tombée dans le coffret ! Il faut tout d'abord retirer le disque en carton puis enlever tous les résidus de la suspension sur le saladier. Il faut y aller doucement car la membrane n'est pas très loin. Sur cette dernière aussi, il faut gratter doucement pour retirer les restes de la suspension. Enfin, un nettoyage à l'acétone est indispensable pour favoriser le collage. Après une recherche sur le site la boutique du haut-parleur, je choisis des suspensions référence SHP-96 et la colle est incluse.

 Je procède au collage en deux temps : tout d'abord l'extérieur de la suspension avec la remise en place du disque en carton puis je mets à sécher avec un objet lourd. Ensuite je colle l'intérieur à la membrane, en la soulevant doucement pour déposer la colle. Cette dernière est très efficace et devient invisible en séchant. Le collage peut être une opération délicate (centrage) mais il ne faut pas de prendre la tête non plus. Il suffit d'appuyer doucement avec le doigt sur le cache bobine pour vérifier que la bobine mobile ne frotte pas. Si ça gratte (mauvais centrage), il convient de bouger légèrement la suspension pour qu'elle prenne la bonne positon mais attention ça tire vite surtout par ces temps de canicule. Il ne reste plus qu'à remettre en place les haut-parleurs. 

Pour finir, les éléments sont superposées puis le système de fixation permet d'accoupler les enceintes et de mettre la poignée (même système que le PC-R11). Les cordons sont branchés facilement grâce à un schéma de connexion imprimé sur deux feuilles plastique transparentes (à l'origine collée à l'arrière). Enfin, je clipse le cache dissimulant tous les câbles (comme le PC-R11).  Voilà c'est fini, reste plus qu'à tester, notamment les enceintes.

Bientôt la fin...

Pas de risque que ça bouge !

La connectique est vraiment très très complète.

C'est vraiment un bijou cet engin. JVC le présentait comme la première chaine portable du marché et c'est vrai qu'en mode compo c'est bien aussi. D'ailleurs JVC avait fait une grosse com autour de ce ghettoblaster en s'offrant les services de Björn Borg (c'est qui ?) et des Harlem Globetrotters. Notons que l'ampli et le tuner superposés ont la même hauteur que le lecteur cassette. ce dernier accueille huit piles facilement mises en grâce à deux tubes en plastiques bien pratiques

JVC proposait à l'époque un nombre important d'accessoires dont des enceintes de meilleure qualité, une platine disque, une télécommande filaire... Techniquement, ça envoie le bois : lecteur cassette full logic qui se pilote grâce à un magnifique clavier intégrant un discret vu-mètre à led. Il y a deux moteurs : le premier pour la lecture et le deuxième pour l'avance et le retour rapide (très rapide !) Il y a aussi la recherche des blancs et la réduction de souffle Dolby B et super ANRS développée par JVC. Ce lecteur cassette présenté comme très haut de gamme pouvait être utilisé seul pour faire des enregistrements live, dingue non ? L'ampli délivre donc un total de 40 watts max, et une trappe dissimule les réglages dont le loudness tant aimé. Enfin  le tuner est classieux car l'indicateur des stations intègre une led qui passe du rouge au vert quand on accroche une station, et c'est souvent car il est formidablement sensible. Voilà, je n'ai pas tout passé en revue mais vous avez compris que c'est très bien foutu et que cela devait coûter un bras à l'époque. En parlant de bras, il fallait en avoir de bons car l'ensemble pèse quand même 13 Kg. Et les enceintes, elles fonctionnent ? Parfaitement et tant mieux. Le son décoiffe et les haut-parleurs large bande font bien leur travail y compris pour les basses super moelleuses. La réserve de puissance est très impressionnante mais je me demande combien de temps cela durerait avec des piles. J'ai tout le mois d'août pour tester. J'allais oublier le design ! On tire plus du côté mini-chaîne c'est clair, mais pour ma part je suis preneur. Et toi mon Danou ? Tu as peut-être changer d'avis non ?

Je n'aurais pas voulu être vendeur de ce truc...

C'est pas de la finition ça ?

Respect !

Derrière la trappe 1

Derrière la trappe 2

C'est pas du Radialva ! Notez que le lecteur fonctionne uniquement si une cassette est présente.