Postuler pour des prépas

Comment choisir sa prépa ?

Dur, dur, de n’avoir que 6 choix dans une filière, et 12 maximum ! Il faut pourtant choisir.

La première chose à savoir, c’est son propre niveau : les prépas regardent les notes et appréciations des profs.

Est-ce que j’ai des bonnes notes ? Est-ce que je travaille beaucoup pour avoir ces notes ? Quelqu’un avec des notes moyennes mais où les profs sentent qu’il peut « partir » une fois qu’il se mettra à travailler plus peut être accepté au détriment de quelqu’un qui travaille déjà beaucoup pour avoir de meilleures notes.

Il ne faut pas hésiter à aller parler aux profs qui comptent (maths, physique chimie pour les scientifiques, maths, histoire et éco pour les épiciers) et savoir en gros ce qu’ils vont écrire. Quitte à discuter avec eux pour parler de sa situation. Et se mettre au travail pour montrer sa bonne foi : dire j’ai 8 de moyenne mais j’en fous pas une, ça passe pas auprès des profs. En revanche, passer de 8 en première à 15 en terminale en disant : « oui, j’ai commencé à travailler », ça marche beaucoup mieux.

La deuxième chose, ensuite, c’est le niveau de la prépa. Mon conseil est de prendre une prépa parachute : une où c’est quasiment sûr que le verdict sera positif. Puis d’être ambitieux et de postuler à de très bonnes prépas, à quelques prépas plus moyennes et à la parachute.

Certaines prépas connaissent bien certains lycées. C’est facile de le savoir, il suffit de voir combien de terminales sont allés dans telle prépa l’année dernière. Si une prépa accepte pas mal d’élèves chaque année d’un lycée, c’est celle là qui peut servir de parachute.

La troisième chose, c’est qu’il faut penser à la géographie et au logement. Un préparationnaire originaire de Grenoble qui fait sa prépa à Paris ne va pas rentrer souvent. Il faut se connaître pour savoir si cela va vraiment manquer ou pas. De même pour le logement, interne ou chambre de bonne ? L’internat a l’avantage de ne pas être seul, de ne pas faire ses repas et d’avoir une ambiance de travail (avec les bons amis, voir Les amis). Mais certains préfèrent tout de même être seuls, ou cuisiner eux-mêmes.

Là-dessus vient en plus un problème d’argent. Les prépas publiques sont gratuites mais le logement, la nourriture et le transport sont déjà un gros budget, il faut en discuter avec les parents pour savoir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Et les prépas privées peuvent être beaucoup plus chères, sans pour autant être mieux. Le lycée Ste Geneviève (Ginette, pour les intimes), à Versailles est sur le podium de tous les classements, mais elle est très chère alors que Louis-le-Grand et Henri IV sont au même niveau de résultat, tout en étant gratuites car publiques.

Parlons enfin d’ambiance : le bruit court depuis longtemps que l’ambiance en prépa est détestable. Je connais beaucoup de préparationnaires, j’en ai été un moi-même, et tout concorde à dire que ce n’est pas vrai. Tout n’est pas rose, mais je n’ai jamais entendu parler de vols de cours ou de sabotage, alors que cela arrive en 1ère année de médecine, par exemple. Le fait que le concours soit national, le nombre de places au concours et la peu d’effectifs d’une classe comparé aux chiffre précédents contribuent à rendre la classe solidaire « contre le reste de la France », et surtout rendent inutile de couler son voisin, puisqu’on devra pas le battre lui spécialement mais tous ceux de la filière. Le fait que les prépas parisiennes aient une ambiance moins bonne que les autres est complètement infondé aussi : la meilleure ambiance que j’ai trouvé, c’est à Louis-le-Grand. Ginette aussi a une très bonne ambiance, mais un peu spéciale : il faut adhérer au concept de « cohésion », de toujours travailler ensemble, de n’avoir que son jeudi après-midi et son dimanche de libre. Ceux qui adhèrent réussissent très bien: les résultats le prouvent. C’est un choix.

J'ai une conviction toute personnelle que si la rumeur d'une prépa dure du point de vue de l'ambiance court encore de manière aussi forte, c'est parce que les élèves qui abandonnent en début d'année (voir la Rentrée) préfèrent affirmer qu'ils ont arrêté la prépa pour cause d'ambiance plutôt que par manque de motivation.

Maintenant que nous avons choisi la bonne prépa, voyons ce qu’on va faire pour ordonner sa liste de vœux.

Et en prépa HEC?

Prenez une prépa sérieuse, qu’elle soit à Paris ou dans les grandes villes de province (Toulouse, Strasbourg, Rennes, Nantes, Lyon, Bordeaux, Douai, Versailles). Il faut arbitrer entre le classement de la prépa (bon indicateur sur plusieurs années) et la proximité avec chez soi. Il est vrai que le critère de la proximité est important car il faut tenir pendant deux ans un rythme intense sous pression, et la famille joue un rôle important dans la gestion de ce stress. Cela dépend de chacun bien sur, mais entre deux prépas presque équivalentes, je conseille d’être proche de chez soi. Cependant le niveau de la prépa reste essentiel. Si vous avez H4, Ginette ou LLG, c’est top, mais ce n’est pas un facteur garantie de réussite. Il y a d’excellentes prépas auxquelles on ne pense pas au premier abord, comme Hoche, Grandchamps, St Louis qui ont des résultats équivalents.

Pour le logement, à Chatô, je déconseille l’internat, en particuliers pour les filles, car en première année, elles sont 4 par chambre avec des colocataires imposées. En deuxième année, les chambres peuvent être individuelles mais restent minuscules. Il y a des résidences étudiantes à 30 secondes de Chatô (pratique le matin et le soir) où tout le monde va, et des chambres chez l’habitant sont disponibles dans les proches environs du lycée. Il faut s’y prendre tôt pour réserver, à l’annonce des résultats de prépa. Le logement peut être rudimentaire, tant que l’on a une grande table de travail, un lit confortable, et du calme.