Note d'intention

Un GN co-organisé par :

“Il était une fois …” 

Tous les contes commencent ainsi et ce jeu de rôle Grandeur Nature commencera sur cette formule. Car c’est dans l’esprit des contes de notre enfance que nous souhaitons vous plonger pour partager avec vous un moment de féérie et une exploration de notre culture commune et de la psyché humaine. Et car le conteur peut faire preuve de fantaisie, nous vous proposons d’incarner des personnages de conte comme des personnages historiques. Cette galerie de personnages hétéroclite et hauts en couleur se retrouvera dans un lieu et un temps indéfini, celui du conte, à vivre une situation assez simple vous laissant l’occasion d’incarner pleinement ces personnages d’exception, de profiter de moments de plaisir et une certaine autonomie. Mais, comme dans tout conte, parfois l’idéal se fissure et vous pourrez explorer des versants plus sombres de l’histoire que nous allons créer ensemble.

Nous visons une immersion de grande qualité (par le choix du site, les costumes, les décors) pour que rapidement vous puissiez oublier l’incongruité d’une rencontre entre Marie Curie et le Capitaine Crochet et que vous puissiez vous laisser enivrer et absorber par ce conte Grandeur Nature, plus inspiré par Grimm et Perrault que par Disney. Le scénario que nous avons écrit vous conduira à explorer des problématiques fortes traitées de manière fine, posera certains dilemmes et abordera des propos contemporains et humains. Pour autant, il laissera suffisamment de liberté à chacun pour y trouver ce qu’il veut et faire des choix quant à l’état d’esprit avec lequel il repartira. Enfin, nous tenons à préciser que nous visons plus une tranche vie dans laquelle vous pourrez explorer l’interprétation de vos personnages et de leurs interactions qu’un jeu à quêtes ou des oppositions tranchées. 

Sur une durée d’environ 30 heures, vous participerez avec une cinquantaine de joueurs à un jeu où les règles seront réduites à leur plus simple appareil, où l’intérêt sera porté sur le Jeu et sur une interprétation à la fois réaliste et fantaisiste des situations. Le jeu démarrant le samedi matin au réveil de ses participants, il sera demandé à chacun d’entre vous de respecter une certaine “hygiène” le vendredi soir après le briefing et les ateliers (se coucher tôt et en tenue de jeu de nuit). D’autant plus en prévision d’une longue nuit de jeu du Samedi au Dimanche. La fin du jeu est prévue entre 15 et 16h le dimanche. Un atelier post-jeu pourra être organisé le dimanche après-midi. 

Prévoyez pour votre personnage : une tenue de base, une tenue de bain, une tenue de bal et un pyjama (pouvant correspondre à une tenue de base allégée).


Bienvenue au Valhalla.

« Archibald était tout chose.

Mais où avait-il pu ranger ces maudites guêtres de toile rouge ?

Pourtant, des proclamations officielles, des avis solennels et des annonces royales, il en avait crié des centaines, c’était pas compliqué, il était le meilleur crieur public du Royaume.

Et son jabot de soie blanche ? Pourquoi n’était-il pas rangé dans sa boîte de feutre ? 

C’est vrai que là, lui-même le reconnaissait, on l’avait désigné pour un exercice qui sortait de l’ordinaire. C’était tout gonflé d’orgueil et d’effroi qu’il était sorti du bureau des crieurs…

Il devait passer chez le plumassier ! La plume d’autruche de son bicorne piquait du nez ! 

C’était un grand honneur, il se devait d’être parfait, dans son accoutrement comme dans son phrasé, il y consacrerait la nuit s’il le fallait. Il se devait d’être PAR-FAIT !

La nuit fût courte et le jour hâtif. 

Tenant précieusement le parchemin dans sa main gauche, il choisit pour sa première intervention la placette du puits aux amoureux, on ne saurait rêver mieux.

 

“Oyez ! Oyez ! Avis au bon peuple du Royaume de la clarté !


Moi, Archibald Sélénite, crieur public au service de sa bienveillante splendeur,

proclame en ce jour de grâce, l’heureuse nouvelle tant attendue de tous sujets :

l’Amour, le plus noble de tous les tendres sentiments, est né en leurs cœurs,

Ainsi, monsieur le Prince, prendra en épousailles une Princesse bien-aimée !

 

Dans son immense bonté, monsieur le Prince souhaite inviter nobles et simples gens,

ceux d’entre vous, qui, ardemment, désirent partager le bonheur des deux amoureux,

sont conviés à en faire la demande, par courrier, adressé au greffier royal, prestement.

Pour cette journée unique, espérez être des nôtres, peu recevront le sésame précieux !

 

L’administration souveraine, parfaitement dédiée à la réalisation de la volonté princière,

notifiera, avant la quatrième lune pleine de l’an, aux récipiendaires, leurs invitations.

Voyez-vous ce temps suspendu entre sommeil et éveil ? Avant l’aube, juste après hier ? 

Ouvrez les yeux pour vivre ce rêve éveillé et attendez l’inestimable et ultime approbation !

 

Qu’on se le dise !”

 

Il venait de le faire, et il trouva que ce fût bien fait. Mais il pouvait faire mieux ! 

On peut toujours faire mieux… Alors, d’un pas vif et décidé, galvanisé par cette première lecture, il s’élança dans la ville joindre places et halles, boulevards et perrons de temples, il était le messager de l’Amour, il était Cupidon en personne ! »

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