L'année de l'éducation sentimentale

[2018] Gallimard, coll. « Blanche », 128 pages.
Prix Jean-Freustié 2018

Résumé

«Muriel, Anne et Florence, anciennes amies de fac, se retrouvent après des années dans le jardin de Muriel, à la campagne. C'est la fin de l'été ; elles parlent de tout et de rien, de leur vie. Que faire d'autre dans un jardin ? Il fait très chaud, l'orage menace, le soir porte aux confidences, aux souvenirs, à une angoisse vague comme la vie. Elles étaient jeunes au temps de la mort de Claude François, de l'élection de Mitterrand. Elles avaient une bande d'amis, elles suivaient un cours sur L'Éducation sentimentale.

Maintenant, elles ont des enfants, des maris avec qui elles se disputent ou qui les quittent ; elles ont l'âge où l'héroïne de Flaubert vient se jeter, trop tard, à la tête de son grand amour, Frédéric. »

Extraits

«C’était convenu : Muriel viendrait attendre les deux autres à la gare où s’arrêtait le TER régional. Le temps était lourd ; on était au milieu du mois d’août. Elle gara sa voiture, puis se tint un moment sur le quai en se reprochant d’être en avance et d’être sortie à l’heure la plus chaude. La gare était vide, à part l’employé de la SNCF du guichet. Il faut être folle pour sortir maintenant, pensa-t-elle. Ou très seule.

Le paysage semblait pris dans une sieste infinie. Le soleil tapait fort. Elle finit par se reculer et se tint dans la brève ligne d’ombre du toit. »

Critique. Vient de paraître...
Dominique Barbéris L'année de l'éducation sentimentale

Libération, 12 janvier 2018 Claire Devarrieux

Trois amies se réunissent chez l'une d'elles à la campagne. Mi-août dans l'Ouest : une chaleur épouvantable et pas de piscine. Elles ont en commun le souvenir d'un fameux voyage en Italie quand elles avaient 20 ans, et le cours qu'elles suivaient sur l'Education sentimentale. «Elles s'étaient connues en fac, au Quartier latin. Inévitablement, la conversation tourna autour de ces années - les années 80 -, les années de leur jeunesse, de leurs études dans les couloirs de la Sorbonne. Les années de "la bande", elles dirent : la grande époque !» Le fils de la maîtresse de maison charme ces dames. Mais leur hôtesse finit par avouer que son mari absent est en réalité parti, ça casse un peu l'ambiance. Aucune des trois ne voudrait, pour rien au monde, ressembler aux deux autres. Un roman acide sur la nostalgie de la jeunesse, adouci de lointains bonheurs enfantins..  .... 

L’Année de l’Éducation sentimentale
de Dominique Barbéris
Coup de coeur Web TV Culture


Web TV Culture, 15 mars 2018, Philippe Chauveau

Ce qui s’enfuit : Dominique Barbéris
(L’Année de l’Éducation sentimentale)


Diacritik, 15 mars 2018, Marie-Odile André

« Paru au mois de janvier, L’Année de l’Éducation sentimentale (Gallimard) est le neuvième livre de Dominique Barbéris. De son écriture tout en nuances et suggestions, elle y décline une fois encore ses grands motifs de prédilection. Elle y explicite aussi une référence à Flaubert qui hantait déjà largement ses précédents opus. Un Flaubert intimement et profondément familier puisque l’écrivaine a assuré l’édition d’un recueil réunissant les récits de voyage de l’écrivain (G. Flaubert, Voyages, Arléa, 1998). Un Flaubert aussi dont l’ultime chapitre de L’Éducation sentimentale (chapitre 7 de la 3è partie) constitue à n’en pas douter la matrice à partir duquel s’invente et se déploie son propre livre..
.../...

Car la question est d’importance : laquelle des trois femmes a le plus manqué sa vie ? Et cette autre aussi : qu’est-ce que le mot « amitié » veut dire ? Deux questions on ne peut plus flaubertiennes, on le voit, le titre du livre renvoyant quant à lui à un cours consacré au roman de Flaubert que les trois protagonistes ont suivi ensemble durant leurs études. ...»

Dominique Barbéris, prix Jean-Freustié 2018

La romancière l'a emporté dès le premier tour avec la majorité absolue des voix pour L'Année de l'Éducation sentimentale (Gallimard).
Le Figaro, 20 mars 2018, Mohamed Aïssaoui

Placé sous l'égide de la Fondation de France, le 31e prix Jean-Freustié 2018 a été attribué à Dominique Barbéris pour L'Année de l'Éducation sentimentale (Gallimard). C'est une jolie récompense littéraire qui, en plus d'être bien dotée (20.000 €, l'une des plus importantes dotations grâce à l'importante donation faite par Christiane Teurlay-Freustié), a toujours distingué de beaux talents. «Excellente styliste et romancière d'atmosphère, Dominique Barbéris, a obtenu ce prix pour son neuvième roman. L'Année de l'Éducation sentimentale raconte les retrouvailles plus de vingt ans après de trois amies de fac, dans le jardin de la maison de campagne de l'une d'entre elle en plein été», souligne le communiqué annonçant le nom du lauréat.