Un dimanche à Ville-d'Avray

[2019] Arléa, coll. « La rencontre »

Le titre, Un dimanche à Ville-d’Avray, est un lointain écho du film féérique – et mystérieusement inquiétant –, sorti en 1962, qui a marqué, tel un météore, le cinéma français.
Même sentiment d’inquiétude dans le livre de Dominique Barbéris : deux sœurs se retrouvent, alors que fléchit la lumière, dans un pavillon de Ville-d’Avray, avec chacune dans le cœur les rêves et les terreurs de l’enfance, le besoin insatiable de romanesque, de landes sauvages dignes de Jane Eyre et d’un amour fou, tout cela enfoui dans le secret d’une vie sage.
L’une se confie à l’autre. Lui raconte une invraisemblable rencontre dans le décor en apparence paisible de Ville-d’Avray, de ses rues provinciales. L’autre découvre, stupéfaite, son errance entre les bois de Fausse-Repose, les étangs de Corot, les gares de banlieue et les dangers frôlés...
Ce sont des pages à la Simenon. Les grands fonds de l’âme humaine sont troubles comme les eaux des étangs.

Deuxième sélection Prix Goncourt 2019.
Finaliste Prix Femina 2019.

[2021] En poche, Gallimard, coll. « Folio » 

Extrait

« En fait, a murmuré ma sœur sans me regarder, j’ai pensé à quelqu’un. J’ai fait une rencontre, il y a des années, je ne te l’ai jamais dit ? Il m’est arrivé quelque chose. Une rencontre !

Le mot est tombé bizarrement avec l’ombre. J’ai arrêté tout net de fredonner. Je me rappelais la formule de maman : « Va voir ce que ta sœur fabrique. » En réalité, sur certains points, Claire Marie me fait penser à ces canards qui ont l’air de glisser sur l’eau (un glissement d’objets immobiles) mais leurs pattes remuent sous la surface à toute allure. »

[2021] Feryane

Edition en gros caractères


«Un dimanche à Ville-d’Avray »,
le roman tendre et mystérieux de Dominique Barbéris

Le dixième roman de Dominique Barbéris, en lice parmi les six finalistes du prix Fémina,  prend pour décor une ville de banlieue parisienne, dont l'allure calme et cossue se teinte de mélancolie.
France Info, 5 septembre 2019, Manon Botticelli

«Un dimanche à Ville-d’Avray »
le roman tendre et mystérieux de Dominique Barbéris 

Le dixième roman de Dominique Barbéris, en lice parmi les six finalistes du prix Fémina,  prend pour décor une ville de banlieue parisienne, dont l'allure calme et cossue se teinte de mélancolie.

Le Parisien, 18 septembre 2019, Estelle Daubry

« Le titre du dernier roman de Dominique Barbéris, Un dimanche à Ville-d’Avray, fait référence au film Cybèle ou les Dimanches à Ville-d'Avray, réalisé en 1962 par Serge Bourguignon. Ce film raconte la relation ambiguë entre Pierre, un ancien pilote de guerre, et Françoise, une orpheline de dix ans, alors que ce premier emmène la petite fille en balade tous les dimanches en se faisant passer pour son père. "Je me souvenais de la mélancolie du film et de son caractère un peu trouble", explique l’auteure lors d'une présentation à la librairie Mollat.

C’est le même parfum de mystère qui entoure le roman de Dominique Barbéris. Dans Un dimanche à Ville-d'Avray, en lice pour le Prix Fémina, l'auteure réunit deux sœurs dans le jardin d'un quartier résidentiel de cette banlieue parisienne bourgeoise. Entre son mari médecin et sa fille, l'aînée des soeurs, Claire Marie, a ce qu'on pourrait appeler "une vie rangée". Peut-être un peu trop pour la narratrice et son mari, deux Parisiens. Ce dernier "bourré de théories sur toutes sortes de choses", cache à peine la condescendance que lui inspire sa belle famille, "du pur Ville-d'Avray", commente-t-il. .../...»

«Un dimanche à Ville-d’Avray » de Dominique Barbéris
Ville-d’Avray, décor du futur prix Goncourt 2019 ? 

Ecrit par Dominique Barbéris, le roman « Un dimanche à Ville-d’Avray » fait partie de la première sélection du prix Goncourt et de celle du Femina. Toute l’intrigue se déroule entre un pavillon, la gare de Sèvres-Ville-d’Avray et les étangs.

Le Parisien, 18 septembre 2019, Estelle Daubry

« ... Je voulais écrire sur le dimanche, ce jour où on repense à sa vie. Ce roman va très bien avec le paysage de Ville-d'Avray avec d'un côté ses rues pavillonnaires, sa quiétude, ses jardins fleuris de roses et de l'autre côté les étangs et la Forêt de Fausses-Reposes, plus inquiétants. C'est calme, tellement calme qu'on a le sentiment d'une attente », s'émerveille Dominique Barbéris.

Ville-d’Avray, le 11 septembre 2019. Les étangs de Ville-d’Avray et la Forêt de Fausses-Repose sont très présents dans le roman. 

Sélectionné par le Goncourt et le Femina

Le titre rappelle « Les dimanches de Ville-d'Avray », film de Serge Bourguignon, sorti en 1962 et qui a reçu l'oscar du meilleur film étranger en 1963. « Je l'ai eu en tête en imaginant le roman même si je ne l'avais vu qu'une fois, à l'âge de 17-18 ans. J'avais gardé un souvenir très présent de l'errance autour des étangs notamment », dit-elle. .../...»

«Un dimanche à Ville-d’Avray » :
Dominique Barbéris au point de bascule 

La romancière fait se confier deux sœurs que le temps a éloignées.
Un texte troublant sur la mémoire et les griffures du regret.

Le Monde, 21 septembre 2019, Xavier Houssin

« Est-ce encore une histoire d’enfance ? Comme un rappel de ces temps où le temps ne passe pas, ou si peu. Où les heures s’étirent aussi tard que des jours. Où les jours sont d’entières saisons. « Les enfants s’ennuient le dimanche », chantait Trenet. Il nous en reste un rien de mélancolie, une indéfinissable poussée de vague à l’âme. Un presque chagrin de fin de semaine que l’on chasse d’un revers de main. Allons, tout va bien.

Ce curieux serrement de cœur, que les années ne sont jamais parvenues à complètement dissiper, envahit toutes les pages d’Un dimanche à Ville-d’Avray, le nouveau roman de Dominique Barbéris. ...»

Un dimanche à Ville-d’Avray, de Dominique Barbéris: rêveuse bourgeoisie
La romancière offre un très joli récit, avec une maîtrise parfaite de la langue.
Le Figaro, 2 octobre 2019, Etienne de Montety

« Le nom de Ville-d’Avray évoque une paisible bourgade aux rues calmes. La province aux portes de Paris. Un dimanche à Ville-d’Avray, le titre du court roman de Dominique Barbéris, est donc une promesse de bonheur tranquille et mesuré. Reste que derrière les belles maisons en meulières et les jardins arborés peuvent se tapir des tragédies ou simplement se nicher des histoires. C’est l’une d’elles que la romancière entreprend de raconter.

La narratrice s’en va passer une après-midi chez sa sœur Claire Marie. Entre elles il y a une enfance commune, des souvenirs de grandes vacances et d’après-midi devant Thierry la Fronde . Pour la narratrice, sa sœur est l’exemple parfait d ela vie sans anicroche : un mari médecin, une fille qu'elle aime, une vie harmonieus dans l'Ouest parisien.

....»

Librairie Mollat

Présentation par Dominique Barbéris

10 octobre 2019  

Dominique Barberis présente son ouvrage "Un dimanche à Ville-d'Avray" aux éditions Arléa. Rentrée littéraire automne 2019.


France Culture : La Grande table

Olivia Gesbert reçoit Dominique Barbéris

29 octobre 2019  

Dominique Barbéris dans son dernier roman "Un dimanche à Ville-d'Avray" (Arléa, 2019) explore les enfances rêveuses et la mélancolie de certains dimanches.


Pour l'écrivaine Dominique Barbéris, le dimanche dans son attente inquiète nous rapproche de ce que Proust nommait "le temps à l'état pur". Dans son dernier roman**,** Un dimanche à Ville-d'Avray ( Arléa, 2019), elle met en scène deux sœurs. L'une est parisienne, c'est la narratrice. L'autre vit à Ville-d'Avray, dans une atmosphère de mélancolie mâtinée de calme pesanteur. La bourgade est-elle réellement propice aux vies rangées, d'apparence lisse et immuable ? C'est ce que croyait notre protagoniste, avant ce dimanche soir où sa sœur, Claire Marie, lui fait le récit d'une aventure révolue, qui n'a jamais eu lieu et se poursuivra toujours dans l'imaginaire de la moderne Emma Bovary.  

Explorant la poésie des noms de lieux, Dominique Barbéris en montre le potentiel romanesque : du Bois de Fausses-Reposes au Parc de Saint-Cloud, en passant par les étangs de Corot, les toponymes reflètent le désir sans visage de la protagoniste. Qu'attend-elle ? Un amour irréalisé, nourri de la fascination enfantine pour le Rochester de Charlotte Brontë. Dans l'espérance d'une aventure, l'auteure donne à ses héroïnes l'épaisseur des personnages flaubertiens, rappelant son avant-dernier roman L'Année de l'Education sentimentale (Gallimard, 2017).

L’inquiétude sourde des dimanches soir
Dominique Barbéris est peintre en atmosphères: paysages hors saison, marges intérieures. Et quand l’inattendu surgit, elle prend des notes, précises
Le Temps (Suisse), 25 octobre 2019, Lisbeth Koutchoumoff Arman

« Comment survivre aux dimanches, ces points d’orgue bizarres, moments de bascule d’une semaine à l’autre, petites capsules d’anxiété entre la fin d’une page et le début d’une autre? Dominique Barbéris est maître pour saisir les flottements, les creux, tout ce flou qui remplit les vies. Un dimanche à Ville-d'-Avray est construit sur un évènement minuscule : une femme qui vit à Paris rend visite un dimanche après-midi à sa soeur, Claire-Marie, à Ville-d'Avray, banlieue résidentielle....»

Dominique Barbéris, mélancolique banlieue

« Un dimanche à Ville-d'Avray », nouveau livre de la romancière, édité chez Arléa, explore dans une tension permanente regrets secrets et désirs manqués.
le Point, 5 novembre 2019, Sophie Pujas

« Quoi de plus calme et tranquille en apparence qu'une banlieue pavillonnaire ? Et pourtant, quel meilleur théâtre de drames feutrés ? La narratrice d'Un dimanche à Ville-d'Avray rend visite à sa sœur qui y vit. Le lien entre elles s'est distendu au fil du temps, et pourtant, cette sœur au cœur secrètement épris d'absolu lui raconte une rencontre impossible à oublier, plusieurs années auparavant, avec un homme. Ce qui s'est passé ? Au fond, presque rien, mais de ces presque riens mélancoliques qui donnent le vertige à jamais.

Dominique Barbéris capture avec une délicatesse et une précision déchirantes ce besoin de romanesque impossible à rassasier, la torture des peut-être égrenés trop tard, et ces désirs vagues dont nous ne savons pas faire une vie nouvelle. Il y a du Tchekhov ou du Maupassant dans son talent aigu à raconter les cruautés ordinaires, les déroutes intimes et les catastrophes silencieuses. Car, au fond : « Qui nous connaît vraiment ? Nous disons si peu de choses, et nous mentons presque sur tout. » »

La romancière fait se confier deux sœurs que le temps a éloignées.
Un beau roman sur la mémoire et le désenchantement.
Paris Match, 19 novembre 2019, François Lestavel

« Enfants, elles vibraient d’un même élan du cœur aux exploits de Thierry la Fronde et rejouaient les scènes de « Jane Eyre » avec Orson Welles dans la peau du ténébreux Rochester. Mais les petites filles ont grandi et l’âge adulte n’a pas tenu ses promesses d’expériences exaltantes et de passions échevelées. Mariée à un médecin, la rêveuse Claire Marie mène une existence popote dans son pavillon de Ville-d’Avray. Sauf qu’un dimanche Claire Marie confie à sa sœur, estomaquée, qu’elle a connu une aventure secrète avec un mystérieux amant hongrois...

Un roman aux accents tchékoviens

Dans ce beau roman aux accents tchékhoviens, Dominique Barbéris nous rappelle que, même si on est à des années-lumière de la France d’Emma Bovary, les espérances déçues restont toujours d’actualité. Son anti-héroïne a beau mener une existence discrète, quasi effacée, elle aura au moins eu le courage de suivre un temps ses chimères pour sentir palpiter le fil de son existence. Rarement la petite musique des regrets et du désenchantement aura résonné avec autant de force. »

«Un dimanche à Ville-d’Avray » de Dominique Barbéris 

Deux sœurs autrefois proches se retrouvent dans le pavillon de l’une, qui s’abandonne aux confidences d’une vie moins lisse que ne le croyait sa cadette..
La Croix, 25 décembre 2019, Corinne Renou-Nativel

« ... Ce dimanche d’automne, les deux sœurs sont seules. Installées au jardin, elles échangent les banalités d’usage. Enfants, elles ont partagé dans un appartement trop silencieux une passion pour Thierry La Fronde et Jane Eyre, toutes deux pareillement éprises de Rochester et pour toujours nostalgiques de romantiques courses dans la lande qu’elles n’ont jamais foulée. Leurs existences si différentes les ont résignées, adultes, à renoncer aux vraies conversations.

Au détour d’une réflexion sur son vain combat contre le désordre, Claire Marie murmure : « J’ai fait une rencontre, il y a des années, je ne te l’ai jamais dit ? Il m’est arrivé quelque chose. »

Une inquiétude sourde

Le court récit de Dominique Barbéris recèle un charme envoûtant et malicieux qui entremêle un ton désinvolte, un récit intriguant et les fulgurances d’un regard acéré sur les tréfonds de l’âme. L’écrivaine, qui construit depuis 1996 (et un premier roman, La Ville, où il était déjà question de territoires géographiques et intimes) une œuvre patiente et délicate, exprime avec finesse les non-dits entre deux sœurs, si proches dans leurs tendres années. .../...»