La Poésie du Jour
Ce qui de nuit s'avance
à la lueur des larmes
aussi seul, innombrable
qu'une forêt à l'heure
où les bouleaux s'argentent
où le sang des érables
enlumine le temps
Ce qui sans bruit commence
livrant la clé des sources
la sève des oiseaux
sous le ciel en jachère
et qui n'a d'autre poids
que ce nid de verdure
où reposer les yeux
C'est en nous une voix
couverte de feuillage
qui a longtemps mûri
à l'ombre du silence
et laisse fructifier
l'humanité des mots
avec la paix des arbres