La Poésie du Jour

Ce qui de nuit s'avance

à la lueur des larmes

aussi seul, innombrable

qu'une forêt à l'heure

où les bouleaux s'argentent

où le sang des érables

enlumine le temps

Ce qui sans bruit commence

livrant la clé des sources

la sève des oiseaux

sous le ciel en jachère

et qui n'a d'autre poids

que ce nid de verdure

où reposer les yeux

C'est en nous une voix

couverte de feuillage

qui a longtemps mûri

à l'ombre du silence

et laisse fructifier

l'humanité des mots

avec la paix des arbres

Gilles Baudry