Le rêve d'Oengus

Traduction française de Christian-J. Guyonvarc'h

1. Oengus était une autre nuit dans le sommeil. Il vit quelque chose : une jeune fille venant vers lui au chevet de son lit. C'était la plus belle fille qui fût en Irlande. Oengus allait lui saisir les mains pour la prendre avec lui dans son lit quand il vit quelque chose : elle avait fait un bond loin de lui. Personne ne savait où elle avait disparu. Il fut là jusqu'au matin et il n'avait pas l'esprit sain. La forme qu'il avait vue sans pouvoir lui parler le rendit malade. La nourriture ne lui allait plus dans la bouche. Il fut là encore une nuit et il vit une cymbale dans sa main, la plus belle qui fût. Elle lui joua de la musique et elle l'endormit. Il fut là jusqu'au matin et il ne prit aucun repas le lendemain.

2. Une année pleine passa pour lui et pour elle à ces visites de cette manière et il devint amoureux. Il ne dit rien à personne. Il tomba donc en langueur et personne ne savait ce qu'il avait. Les médecins d'Irlande sont assemblés. Ils ne surent pas finalement ce qu'il avait. On alla trouver Fingen, le médecin de Conchobar. Il vint vers lui. Il reconnaissait au visage de l'homme la maladie qui était la sienne et il reconnaissait à la fumée qui sortait d'une maison le nombre de ceux qui étaient malades.

3. Il lui parla à l'écart : “ Eh bien ! Tes aventures ne sont pas heureuses ”, dit Fingen, “ tu aimes d’amour quelqu’un qui est absent ”. “ Tu as jugé ma maladie ”, dit Oengus. “ Tu es tombé dans un état lamentable et tu n’as osé le dire à personne ”. “ Tu as raison ”, dit Oengus, “ une belle jeune fille est venue vers moi, de la plus grande beauté qui soit en Irlande, et de l’air le plus distingué. Elle avait une cymbale à la main et elle m’en jouait chaque nuit ”. “ Il n’importe ”, dit Fingen, “ il a été choisi par toi d’avoir son amitié. Envoie des messagers de ta part à Boann, ta mère, pour qu’elle vienne te parler ”.

4. On alla la trouver. La Boann vint alors. “ Je suis en train de guérir cet homme ”, dit Fingen, “ qui est atteint d’une grave maladie ”. Ils dirent les nouvelles à Boann. “ Que sa mère s’occupe de lui ”, dit Fingen, “ il est atteint d’une grave maladie, qu’il soit fait par toi un tour de toute l’Irlande pour savoir si tu peux obtenir une jeune fille de l’apparence de celle qu’a vue ton fils ”. On continua à chercher pendant un an. Il ne fut rien trouvé qui lui ressemblât. Fingen fut alors appelé à nouveau vers eux. “ Il n’a été trouvé aucune aide en cette affaire ”, dit Boann. Fingen dit : “ Envoyez chercher le Dagda pour qu’il vienne parler à son fils ”.

5. On alla chez le Dagda. Il vint aussi. “ Pourquoi ai-je été appelé ? ”. “ Pour conseiller ton fils ”, dit Boann. “ Il vaut mieux que ce soit toi qui l’aides. il est lamentable qu’il périsse. Il est en langueur. Il aime d’amour quelqu’un qui est absent et on ne trouve pas d’aide pour lui ”. “ A quoi servira-t-il que je lui parle ? ”, dit le Dagda, “ je n’en sais pas plus long que toi ”. “ Tu en sais plus, certainement ”, dit Fingen, “ car tu es le roi des side d’Irlande. Que l’on aille de ta part trouver Bodb, roi du Sid de Munster, car sa science est réputée à travers toute l’Irlande ”.

6. On alla le trouver. Il leur souhaita la bienvenue. “ Soyez les bienvenus ”, dit Bodb, “ ô gens du Dagda ”. “ C’est pour cela que nous sommes venus ”. “ Avez-vous des nouvelles ? ”, dit Bodb. “ Nous en avons : Oengus, fils du Dagda, est malade depuis deux ans ”. “ Qu’a-t-il ? ”, dit Bodb. “ Il a vu une jeune fille pendant son sommeil. Nous ne savons pas où se trouve en Irlande la jeune fille qu’il a aimée et qu’il a vue. Il t’est demandé de la part du Dagda de rechercher en Irlande une jeune fille de cette apparence et de cette distinction ”. “ Elle sera recherchée ”, dit Bodb, “ mais laissez-moi un délai d’un an avant que je sache des nouvelles ”.

7. On alla au bout d’un an chez Bodb, au Sid de Femen . “ J’ai exploré toute l’Irlande et j’ai trouvé la jeune fille à Loch Bel Dracon, à la Harpe de Cliach ”, dit Bodb. On alla de leur part trouver le Dagda. On leur souhaita la bienvenue. “ Avez-vous des nouvelles ? ”, dit le Dagda. “ Nous avons de bonnes nouvelles. La jeune fille de l’apparence que tu as dite a été trouvée. On te mande de la part de Bodb. Que Oengus vienne avec nous vers lui pour qu’il reconnaisse la jeune fille et qu’il puisse la voir ”. On emmena Oengus en char jusqu’au Sid de Femen. Un grand festin fut organisé par le roi à cause de lui. On lui souhaita la bienvenue. Ils furent trois jours et trois nuits à ce festin. “ Sortons maintenant ”, dit Bodb, “ pour reconnaître la jeune fille, et pour que vous la voyiez. Mais même si tu peux la reconnaître, je ne suis pas capable de la donner, tu ne peux que la voir ”.

8. Ils partirent alors pour le lac et ils virent les cent cinquante jeunes filles adultes. Ils virent la jeune fille parmi elles. Les jeunes filles ne lui arrivaient qu’à l’épaule. Il y avait une chaîne d’argent entre chaque couple de jeunes filles. Elles avaient un collier d’argent autour du cou et une chaîne d’or fin. Bodb dit alors : “ Reconnais-tu la fille là-bas ? ”. “ Je la reconnais vraiment ”, dit Oengus. “ Je ne puis rien faire de plus pour toi ”, dit Bodb. “ Peu importe ”, dit Oengus, “ puisque c’est celle que j’ai vue et que je ne pourrai pas l’emmener cette fois-ci. Qui est cette jeune fille, ô Bodb ? ”, dit Oengus. “ Je le sais en effet ”, dit Bodb, “ c’est Caer Ibormaith, fille d’Ethal Anbual, du Sid de Uaman, dans la province de Connaught ”.

9. Oengus et ses gens partirent alors pour leur pays. Bodb vint avec lui et ils s’adressèrent au Dagda et à Boann dans le Brug du Mac Oc. Ils leur racontèrent les nouvelles et ils leur relatèrent comment était la jeune fille, tant pour la beauté que pour la distinction, telle qu’ils l’avaient vue. Ils dirent son nom, le nom de son père et de son grand-père. “ Nous regrettons ”, dit le Dagda, “ nous ne pouvons … ?… ”. “ Ce qui serait bon pour toi, ô Dagda ”, dit Bodb, “ ce serait que tu ailles trouver Ailill et Medb, car c’est chez eux, dans leur province, qu’est la jeune fille ”.

10. Le Dagda alla dans le pays de Connaught, avec une escorte au nombre de soixante chars. La bienvenue leur fut souhaitée par le roi et la reine. Puis ils furent une semaine entière à festoyer autour des bières qu’on leur servait. “ Qu’est-ce qui vous amène ? ”, dit le roi. “ Il y a dans ton domaine ”, dit le Dagda, “ une jeune fille que mon fils aime et qui est cause de chagrin pour lui. Je suis venu vers vous pour savoir si elle peut être donnée à mon fils ”. “ Qui est-ce ? ”, dit Ailill. “ La fille d’Ethal Anbual ”. “ Nous n’avons aucun pouvoir sur elle ”, dirent Ailill et Medb, “ si nous le pouvions, elle lui serait donnée ”. “ Le mieux à faire, c’est que vous convoquiez le roi du sid ”, dit le Dagda.

11. L’intendant d’Ailill alla le trouver. “ On te mande de la part d’Ailill et de Medb de venir t’entretenir avec eux ”. “ Je n’irai pas ”, dit-il, “ et je ne donnerai pas ma fille au fils du Dagda ”. On rapporta cela à Ailill. “ On ne peut pas obtenir qu’il vienne ; il sait pourquoi il est appelé ”. “ Il m’importe ”, dit Ailill, “ il viendra et on apportera les têtes de ses guerriers en même temps que lui ”. Puis l’escorte d’Ailill et les gens du Dagda se dirigèrent vers le sid. Ils envahirent tout le sid. On en emporta soixante têtes et le roi fut emmené prisonnier à Cruachan.

12. Ailill dit alors à Ethal Anbuail : “ Donne ta fille au fils du Dagda ”. “ Je ne le peux pas ”, dit-il, “ son pouvoir est plus grand que le mien ”. “ Quel grand pouvoir a-t-elle donc ? ”, dit Ailill. “ Ce n’est pas difficile. Elle est sous la forme d’un oiseau pendant un an ; elle est pendant une autre année sous la forme humaine ”. “ En quelle année est-elle sous forme d’oiseau ? ”, dit Ailill. “ Ce n’est pas à moi de la trahir ”, dit son père. “ Ta tête ”, dit Ailill, “ si tu ne nous le dis pas ”. “ Je ne persiste pas plus longtemps ”, dit-il, “ et je vais vous le dire, car vous avez l’air si décidés à la prendre ; : à la Samain prochaine elle sera sous forme d’oiseau à Loch Bel Dracon. On verra une troupe d’oiseaux merveilleux en même temps qu’elle, et il y aura cent cinquante cygnes autour d’eux. Je me prépare à être avec eux ”. “ Cela n’a aucune importance pour moi ”, dit le Dagda, “ puisque je sais sous quelle nature je les ai mises ”.

13. La paix fut conclue entre eux, à savoir Ailill, Ethal et le Dagda. On libéra Ethal. Le Dagda en prit congé et retourna chez lui dire des nouvelles à son fils. “ Va à la prochaine Samain au Loch Bel Dracon de façon à l’appeler à toi sur le lac ”. Le Mac Oc vint au Loch Bel Dracon et il vit cent cinquante oiseaux blancs sur le lac, avec des chaînes d’argent et des boucles d’or autour de leurs têtes. Oengus était sous forme humaine au bord du lac. Il appela à lui la jeune fille. “ Viens me parler, ô Caer ”. “ Qui m’appelle ? ”, dit Caer. “ C’est Oengus qui t’appelle ”. “ J’irai si tu me promets sur ton honneur que je reviendrai dans le lac demain ”. “ Je me charge de ta protection ”, dit-il.

14. Il alla à elle. Il tendit les deux bras vers elle. Ils dormirent sous la forme de deux cygnes et ils firent par trois fois le tour du lac. Il n’y eut et il n’y aura là rien qui lui fasse perdre son honneur. Ils partirent sous la forme de deux oiseaux blancs et ils allèrent au Brug du Mac Oc. Ils chantèrent ensemble de la musique et ils plongèrent les hommes dans le sommeil pendant trois jours et trois nuits. Puis la jeune fille demeura avec lui.

15. C’est à cause de cela qu’il y eut amitié entre le Mac Oc, Ailill et Medb. C’est pour cela que Oengus vint avec sa “ trente-centaines ” chez Ailill et Medb pour la Razzia des Vaches de Cooley. Et c’est le Rêve d’Oengus, fils du Dagda, que le nom de cette histoire dans la Razzia des Vaches de Cooley.

Caer Ibormaith

Dans la mythologie celtique irlandaise, Caer Ibormaith est une la fille d’Ethal, un Tuatha Dé Danann. Le dieu Oengus en tombe amoureux après l’avoir aperçue dans un rêve, il tombe malade tellement il la trouve belle. Une fois guéri, il cherche donc à savoir qui est cette jeune fille. Ethal, le père, refuse de lui donner la main de sa fille. Oengus réussit à le forcer à lui dire où elle se cache. En fait Caer avait décidé de vivre une partie de sa vie en tant que cygne. Le jour de Samain, prenant lui aussi l’apparence d’un cygne, il se rend au lac de la gueule du dragon. Il la reconnait et prend sa main.

Il convient de noter que, dans la mythologie celtique, c’est généralement sous l’apparence de cygnes que les Bansidh (messagères des dieux qui résident dans l’Autre Monde celtique, le sidh) se déplacent dans le monde des humains. Elles y viennent parfois inviter un héros à goûter les délices de leur résidence.

J'ai en mémoire surtout l'histoire de Caer Ibormaith (< Cadra Eburomatia= "la Belle / Vaillante - Bonne Mère - If / Sanglier"), fille d'Éthal Anubhail.

Le jeune Belenos, Aonghus Ôg après l'avoir vu en songe devient désespérément amoureux d'elle. Le jeune dieu ne pouvait malheureusement l'épouser car, suite à un sortilège, elle était condamnée à passer la moitié de sa vie sous la forme d'un cygne.

Pour les druides, comme pour les prêtres grecs et les brahmanes hindous, l'âme était comparable à un cygne. Ainsi, l'âme individuelle d'une personne vivante était qualifiée 'anatia' alors que celle d'une personne désincarnée était qualifiée 'anamu'.

En termes zoologiques, le cygne siffleur se disait Elouios ou Elaios alors que le cygne muet se disait 'elarcos' ou 'elercos'. Chacun de ceux-ci est la représentation symbolique, l'allégorie, de l'âme individuelle, incarnée ou désincarnée.

Ainsi, Elouios = Anatia et Elarcos = Anamu.

Les métamorphoses de Caer de femme en Cygne passant la moitié de sa vie soit femme ou cygne rappellent les états de veille et d'éveil des humains. Cette transformation est symbole de la relation d'amour entre la divinité le mortel, de la transformation de l'âme par l'esprit divin. La tradition védique à recours au terme "Rasa" qui exprime le doux sentiment qui marque la relation intime unissant chaque être individué à l'Être Suprême. On en compte généralement cinq : le rasa de neutralité, de la servitude, d'amitié, d'affection parentale et amoureuse. Rasa se disait Deuocaria (dévotion - pieuse, divine).

Le beau motif de mythologie celte qui suit est en tout point semblable à celui de Radha, ses gopis (vachères) et le dieu Krishna :

“Aonghus s'empressa vers le lieu comme s'il avait des ailles à ses pieds. Là au bord de l'eau, il épia cinquante fois trois filles parées de chaînes d'argent. C'était les vachères qui gardaient le troupeau de la Boann.

Isolée d'elles était la demoiselle qui hantait ses rêves, celle qu'il avait tant cherchée depuis trois longues années.

Elle avait son propre collier d'or finement œuvré.”

Aengus correspond très précisément à Hermès, comme l’a montré B. Sergent. Il était rapide et léger comme le vent, il exerçait des fonctions prophétiques et il était assimilé à un feu. Le « Livre des conquêtes de l’Irlande » donne trois fils au Dagda, dont Aengus et Aed, or le nom du deuxième signifie « Feu ». Bien entendu, ces trois fils résultent de la triplication d’Aengus, comme avatar de *Neptonos. Il possédait de plus une « chambre du Soleil » avec des fenêtres brillantes, dans laquelle il pouvait mettre des plantes vertes, ce qui lui donnait un aspect solaire et végétal. Des manuscrits du Xe siècle introduisent un Aengus humain et fils d’une femme appelée « la Laide », qui savait peigner les chevaux et qui était un bon musicien et un bon chasseur. Il faillit être tué par son oncle Eochaid quand il découvrit que celui-ci avait des oreilles de cheval. Un jour, il tomba par terre et le sang qui coula de son nez emporta son secret. Plus tard, on découvrit que trois arbres étaient nés de son sang. On peut comprendre qu’Aengus ait été considéré comme un humain : *Neptonos n’était pas vraiment divin et il était « mêlé aux hommes ».

Un important mythe est raconté dans le « Rêve d’Oengus » (Aislinge Oenguso). Le jeune dieu vit en rêve une superbe jeune fille dont il tomba amoureux. Il la trouva au bord d’un lac, parmi cent cinquante jeunes filles avec des colliers d’argent et des chaînes d’or fin. Elle s’appelait Caer Ibormaith. Il la demanda en mariage à son père et obtint satisfaction après un conflit armé. Le soir de Samhain, donc au début de l’hiver, il revint au bord du lac, où se trouvaient cette fois cent cinquante oiseaux blancs qui avaient des chaînes d’argent et des boucles d’or autour de leurs têtes : c’était les jeunes filles transformées en oiseaux. Il se dirigea vers Caer et passa son bras autour d’elle, se changeant lui-même en un oiseau. Ils s’envolèrent alors sous la forme de deux cygnes. « Ils chantèrent ensemble de la musique et ils plongèrent les hommes dans le sommeil pendant trois jours et trois nuits ». L’effet soporifique de leur union, ou plutôt de leur fusion, signifie qu’elle s’est produite au début de la nuit, qui correspond à l’hiver. Selon ce mythe, il existe par ailleurs un intéressant lien entre la nuit ou l’hiver et la musique.

La fin de la « Courtise d’Étain » fait apparaître Midir comme équivalent à Aengus. Il se rendit dans la cité de Teamhair, où régnait le roi suprême de l’Irlande Eochaid Airem. Celui-ci avait dû chercher une épouse afin de pouvoir régner. Il jeta son dévolu sur Étain, la plus belle fille de l’Irlande. Lorsqu’il la vit pour la première fois, elle se trouvait au bord d’une fontaine entourée de pierres précieuses, avec deux tresses couleur d’or et quatre oiseaux d’or. La Grande Déesse est reconnaissable en cette jeune fille littéralement cousue d’or, donc solaire, et liée à une source. Midir proposa plusieurs parties d’échecs à Eochaid. Comme il les perdit, il dut livrer cinquante chevaux à son adversaire puis effectuer un travail d’aménagement du territoire, avec une construction de digue, mais il reçut l’aide des Tuatha Dé Danann, les dieux de l’Irlande. A l’issue d’une nouvelle partie d’échecs dont il fut cette fois le gagnant, il réclama Étain. Eochaid fut obligé de lui céder son épouse, puisque les joueurs avaient décidé que le gagnant choisirait librement son prix. Alors Midir et Étain s’envolèrent sous la forme de deux cygnes.

Aengus avait dû lui aussi effectuer des travaux d’aménagement du territoire, au cours duquel il avait reçu l’aide du Dagda. Son objectif était de conquérir une certaine Étain, mais pour la donner à Midir. Ces deux personnages sont strictement équivalents. Midir prenant en fostérage son neveu Aengus, c’est *Neptonos élevant son neveu, qui est une version rajeunie de lui-même et porte donc aussi le nom de *Neptonos. Mais le garçon finit par tuer son oncle.

L’affrontement entre Eochaid aux Oreilles de Cheval et Aengus est un souvenir déformé de cet évènement. Dans la « Courtise d’Étain », Aengus crève l’œil de Midir (lequel est guéri par le dieu-médecin Diancécht).

Caer Ibormaith doit être identifiée à Étain. Quand Midir s’approcha de cette dernière, il passa son bras droit autour d’elle avant de s’envoler avec elle sous la forme d’un cygne. C’est le même geste, sûrement d’une importance fondamentale, qu’Aengus effectua avec Caer avant de s’envoler avec elle.

Abrégé de mythologie indo-européenne.pdf

Serge Papillon

Pages 18 & 19