x13 - Le professeur Rouvière

Fils d' un notaire du Bleymard , né le 23 décembre 1876, le professeur ROUVIÉRE est mort le 26 octobre 1952 .

Il publie en 1938 l'anatomie du système lymphatique humain et son traité d'anatomie fait encore référence dans les universités . il a laissé son nom au musée d'anatomie de Paris et au Collège du Bleymard .

C'est en 1903 qu'Henri Rouvière obtient son diplôme de doctorat de la faculté de médecine de Montpellier après une scolarité chez les frères chrétiens puis chez les frères Maristes de Riom. Reçu premier au concours de l'agrégation, il épouse Blanche Reverdy le 24 1908 à Montpellier.

La mobilisation générale appelle Henri Rouvière sous les drapeaux le 2 août 1914. A sa demande il est affecté au 100èmme régiment d'infanterie et participe aux combats des Flandres et du Nord de la France.

Fin 1915 il est affecté à l'ambulance, où il opère jusqu'à 12 heures de suite afin de soigner 15 blessés chaque jour

A l'âge de 64 ans, pressentant la nouvelle guerre, il s'engage le 26 janvier 1939 et sera responsable de l'hôpital de guerre de Royaumont dans l'Oise

A2 l'automne de sa vie il aborde la philosophie et signe deux ouvrages sur l'évolution et la finalité de l'espèce humaine

Henri Rouvière était Officier de la Légion d'Honneur, titulaire de la Croix de guerre, de la médaille militaire et de la médaille commémorative de la guerre 14/18

M.Henri Rouvière était un homme d'une très grande simplicité.

Il aimait beaucoup le Bleymard où il passait une partie de ses vacances. Il appelait par leur prénom et tutoyait tous les Bleymardois de sa génération

Personnellement, je ne me souviens pas de l'avoir rencontré, mais mon ami d'enfance, René, vient de me rapporter un souvenir vivant du professeur.

Ce dernier avait une sœur, Mlle Rouvière ( l'Ernestine) , dont la maison était voisine de la Mercerie que tenait la la mère de mon ami; . De la fenêtre de sa chambre, qui dominait le jardin de Mlle Rouvière, René apercevait fréquemment,le professeur, vêtu d'une veste de coutil, chaussé de galoches et coiffé d'un béret qui s'affairait , en compagnie de sa sœur, à sarcler ou enlever les mauvaises herbes du potager .

C'était dans les années 44/45 et mon ami garde le souvenir d'un homme " ordinaire", loin de l'idée que pouvait se faire un gamin de 11 ans d'un illustre professeur d'université.

Tous les matins, il allait chez l'Ullysse Bros chercher son journal. Chez l'Ullysse, dans un invraisemblable bric-à-brac, on trouvait à peu près tout. Le professeur lui disait en riant : " Ullysse, il ne manque qu'une chose dans ton magasin, du papier c..! "

Ci-après un article paru dans la Croix de la Lozère qui relate une interview du professeur donné à Paris en 1933

1 juin 1933 - Le Bleymard - Le professeur Rouvière -- Sous ce titre, un beau portrait de notre éminent compatriote, M. le Docteur Rouvière, professeur à la Faculté de médecine de Paris.

Ses compatriotes liront avec plaisir ces éloges bien méritées.

Il a l'air sévère et il ne l'est pas. Ce visage et ce regard durs, expriment bien la volonté d'un homme qui ne plaisante pas avec la vie. Mais un mot drôle suffit. Les muscles se détendent, vola un bon rire heureux. Après la crainte, la confiance rétablie.

Et simplement - devant ce décor splendide du jardin des plantes, où toutes les essences se mêlent- le professeur Rouvière conte sa belle ascension.

Il naquit en 1875 au Bleymard, au pied du Mont Lozère.

Toute sa famille, à Riom comme à Mende avait suivi le notariat. Et cela depuis des décades….

"Mais vous savez bien, il y a dans toutes les familles un enfant terrible...Dans celle de Rouvières ce fut moi, le médecin !"

Toutes ses études médicales faites à Montpellier, il vint à Paris préparer l'agrégation. Agrégé, il fut très vite nommé chef des services anatomiques, puis professeur titulaire de la chaire d'anatomie de la Faculté de Médecine de Paris. Depuis 1931, le professeur Rouvière est membre de l'Académie de Médecine. Depuis 1924, Officier de la Légion d'Honneur

Vous voulez des titres d'ouvrages?

Pour plus de précision, le professeur qui compte à son actif plusieurs publications, se lève, saisit les volumes et me les présente : Précis d'anatomie et de dissection, traité des lymphatiques de l'homme, traité d'anatomie humaine descriptive et topographique.

"Mais la question la plus passionnante que j'ai étudiée, et que j'étudie toujours, est celle de la propagation du cancer à travers le corps par les vaisseaux lymphatiques. Je ne tarderai pas à donner un volume sur ce problème."

Et c'est avec l'espoir que ce lozérien volontaire apporterait son bouclier contre ce fléau social, que je pris congé en regardant par la grande fenêtre du salon, le cèdre de Jussieu aux massives ramures.

Transplanté lui aussi dans une terre étrangère, comme la lignée notariale, il avait, non seulement résisté mais grandi

René Armand