Une belle statue de la vierge , en bois , y est également déposée , elle a subsisté et on peut la voir dans l'église actuelle .On peut voir d'autres photographies de cette belle statue sur le site annexe ( https://sites.google.com/site/LEBLEYMARDannexe : §1b photos " Vierge en bois Voir Photos : CLIC ICI
La chapelle de Peyrofioc se dressait à l'emplacement du cimetière actuel , son bénitier se trouve encore à l'entrée du cimetière
Certainement en raison de son emplacement et de ses proportions plus que modestes , n'eut pas à souffrir de la révolution .
Après la construction de l'église actuelle , le doyen OLLIER , réduisit la chapelle "à ce qu'elle était aux temps primitifs ".
La chapelle fut elle démolie volontairement ou tomba-t'elle en ruines ? , il n'en reste que le bénitier .
1- 13– Monographie de Léon DENISY .
( Document en Annexe : CLIC ICI
Cette monographie ,un peu plus récente , apporte quelque compléments à celle de Boudoussier . Elle a été écrite entre 1860 1880 par Léon Denisy , commissaire de police à Marvejols ( 1818/1888 ) ,à l'encre violette , sur des cahiers d'écolier . l'auteur a consacré plusieurs pages à chaque canton du département , accomplissant là un travail de recherche considérable qu'il ne put publier, à compte d'auteur , faute de moyens .
Ci – dessous , un condensé de la monographie du village .( La copie du document figure dans le site annexe.
le village du Bleymard est comme tous les villages de son espèce , mal ordonné et mal tenu . Son intérieur laisse beaucoup à désirer tant sur le rapport de la propreté que de l'alignement ……Les modes n'y sont pas des plus fraîches et encore , elles ne sont connues que de la fortune en général ….
" Il possède deux congrégations religieuses / les Frères des Ecoles Chrétiennes et les Sœurs de la Doctrine Chrétienne . L'une et l'autre se livrent , avec zèle et persévérance , à l' instruction de la jeunesse du pays …..
" Son église actuelle n'est pas très ancienne , elle ne remonte qu'à l'année 1770 où elle fut édifiée sous la forme d'un petit édicule dit de ST Jean Baptiste , destiné à servir d'abord à la confrérie des pénitents blancs . Elle est desservie par deux prêtres , un curé et un vicaire ……
" Malgré son peu d'importance le village est très ancien …il serait difficile d'assigner une date bien certaine à l'origine du village , les annales historiques sont muettes sur ce point . D'un autre côté , on cherche vainement l'étymologie de son nom , seule chose qui pourrait peut être , jeter quelque lumière sur son obscurité . " (2)
" le village était d'abord une dépendance de l'ancienne baronnie du Tournel…..ses habitants étaient tous des emphythéotes , obligés à reconnaissance et au guet et garde du château (1)…La seigneurie s'étendait aux villages de Bonnetés , St Jean et Valescure , pour la paroisse "
Source : archives départementales de la Lozère
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(1) ci dessous une parenthèse
A noter que le droit féodal a longtemps survécu aux seigneurs du Tournel
La CENSIVE qui consistait en fait à l'asservissement du roturier au seigneur se retrouve dans des écrits du 18ème siècle
C'est ainsi qu'en1742 , Barthélemy Rouvière signe une reconnaissance féodale qui perpétue , à son nom , la qualité d'emphytéote reconnue à ses prédécesseurs sur un bien situé à St Jean , mais aussi sa soumission à la CENSIVE avec toutes ses contraintes . Pour être juste il faut reconnaître que ce " baïl emphytéotique " avant la lettre ,présentait quelques avantages pour le " bénéficiaire " ( Le cens étant considéré plus comme un impôt que comme un loyer son montant , en nature était immuable , le censitaire recevait la protection judiciaire du seigneur )
L'acte signé par B. Rouvière est en partie retranscrit ci-dessous , son fac-similé peut être vu à la Mairie du Bleymard parmi les pièces de l'exposition de J. C. Rouvière :
Reconnaissance féodale
( Dans le document original il n'y a ni majuscules , ni accents ni ponctuation , je le ai ajoutés pour faciliter la compréhension du texte , mais l'orthographe de l'époque a été maintenue )
L'an 1742 et le cinquième jour du mois de novembre avant midy ,régnant très chrétien et souverain premié Louis quinze , par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, par devant nous, notaire royal et témoins soussignés , fut présent sieur Barthélémy Rouvière habitant du lieu du Blaymar , paroisse de st Jean du Blaymar , Diocèse de Mende , de son gré .Pour lui et les siens al avenir reconnaît devoir et vouloir tenir et ses prédécesseurs avoir tenu en emphytéose perpétuelle , et sous la directe seigneurie , droit de ladite prélation , rétention commission , avantage , justice moyenne et basse et censive bas écrite en uniformité de pagerie et indivis DE NOBLE CHARLES DE RETZ , seigneur de Servies du Villaret Fraissinet et autre places, habitant a la ville de Mende , absent . Sieur Antoine Pages du lieu de Rebeinette , Paroisse de Genolhac , son procureur , expressément fondé par acte du second de ce mois , expédié par maitre Paulet , notaire dudit Mende , dument conseillé , le même présent et acceptant pour le seigneur . SAVOIR UNE PIECE située au terroir de St Jean appelée la Boulène et autrefois dessu pont joutier (? ) , reconnue , avec plus grand corps par Jean Agil a noble Jean du Villaret , seigneur du Villaret et Servies le sept octobre 1445 .
Suit une longue description -du bien et de ses voisins : " confrontant du couchant au midy sieur Pierre Farges …" puis du montant de la censive annuelle et perpétuelle , en nature : " : ….un boisseau et un quart de boisseau de seigle , un boisseau et un quart de boisseau d'avoine ……payables le tout au lieu de St Jean à la fête de la ST MICHEL .." Les conditions à caractère féodal de la reconnaissance apparaissent ensuite :
"..Ladite reconnaissance d'être bon et fidèle emphytéote , ladite pièce méliorer et ne pas détériorer…de la reconnaître et indiquer , toutes les fois qu'il en sera requis , pour la susdite censive et autre droits seigneuriaux exprimés dans ledit acte de reconnaissance dudit Agil (le prédécesseur ) , lesquels droits sont :les tailles dues et accoutumées et le guet et manœuvres dans le château de Serviès aux quelles la dite reconnaissance est obligée comme le autres emphytéotes dudit seigneur . Laquelle reconnaissance , ledit procureur pour ledit seigneur accepté sans préjudice de plus grand efet censive des arrérages de la susdite et des droits et autres devoirs seigneuriaux légitimement dus . Et pour l'observation de ce dessus la susdite reconnaissance a obligé tous ses biens passés et anciens et par expres le susdit fief qu'a requis aux rigueurs des cours de M le Sénéchal Convention royaux de Nimes et à toutes autres rigueurs requises et nécessaires . Ainsi l'a promis avec due renonciation .
FAIT ET CITÉ au lieu du Blaymar , dans la maison de Jean Veyrunes , en présence d'Antoine Reboul , Mazitre Henri Defeiris , Seigneur de Bunes , avocat au parlement
Signés par nous Joseph Gauzy ,notaire Royal résidant au lieu de Bagnols , requis recevant
Signé Rouvière , Pages , procureur Bunes , Reboul , Gauzy , notaire signés à l'original
.
(Archives départementales de Lozère
( retour à la Monographie Denizy )
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L'auteur rapporte ensuite dans l'ordre chronologique quelques précisions ou anecdotes sur l'histoire du Bleymard:
- " en 1347 , un prêtre , nommé Etienne Pépin , dit Olivier Atquistand , ayant été accusé d'avoir fabriqué une statue en cire , à l'effigie de l'évêque , Albert Lordet , et fait divers sortilèges sur cette image fut cité devant l'official de Mende , Savion , qui le condamna à faire pénitence pendant 15 jours dans la tour de Chanac ,à manger le pain de la douleur et boire l'eau de la tristesse "
- "… en 1581 , Merle y fit une apparition nocturne , pilla l'église et s'empara des bestiaux pour nourrir ses hommes …mais il n'y survint aucun massacre et les habitants en furent quittes pour la peur "
-" ..Avant la révolution de 1789 , le village du Bleymard et celui de St Jean formaient une communauté administrée par deux consuls à 10 et 12 livres chacun et un greffier à 15 livres "
- "…La démagogie révolutionnaire y laissa quelques traces de son terrible passage . L'église fut pillée et fermée au culte et les prêtres forcés de d'expatrier 3
- " … le village n'a jamais été fortifié , il parait que dans les moments de danger les habitants allaient se réfugier au château du Tournel "
- " …Non loin est le hameau de Bonnetés , surmonté des ruines d'un château dont la seigneurie appartenait à la famille SABRAN de MONTFERRAND . Au XVI ème siècle , Claude de Sabran , bailli du Gévaudan , en était le seigneur ainsi que des Alpiers ( cf. son intervention plus bas : " comment on s'amusait …" ) . Antoine de Sabran lui succéda et enfin Claude de Sabran qui eut l'honneur de figurer au nombre des gentilshommes de la reine mère Catherine de Médecis . Il mourut en 1620 et eut pour successeur Charles de Molette .
-".. le château de Bonnetés ne fut pas oublié par les soldats de MERLE ET DU baron d'Alais , il résista néanmoins à leurs attaques réitérées …La révolution le ruina et vendit ses vestiges et dépendances au profit de la nation .."
Conclusion , que je suis tellement loin de partager !
" Enfin tel est le village du Bleymard qui , comme on le voit , n'a pas d'autre mérite que de figurer au registre des chefs lieux de canton de l'arrondissement de MENDE "
+ + +
(2) ORIGINE DU NOM : LE BLEYMARD
* Première hypothèse
Dans un article , paru dans 'lou pays " de juillet – août 1990 , mon cousin , André Raymond, émet une hypothèse très intéressante sur l'étymologie du Bleymard . Je le cite :
" Le nom du village a-t-il une origine allemande , comme on peut le trouver dans certains écrits ?
" Bley . ( allemand" blei" – plomb ) et – mard = "pays " Ce serait donc le pays du plomb . La proximité des mines du Mazel inclinerait à penser que cette étymologie est la bonne , mais alors pourquoi des racines germaniques ? "
Pourquoi , alors, ne pas oser une explication très hardie , pour ne pas dire imprudente : de nombreux écrits attestent que le gaulois savaient exploiter et traiter les métaux et font naître les noms de certains lieux de ces exploitations ( la Ferriere, Ferréol ,Ferrussac ) .on peut donc imaginer que les gisements de plomb du Mazel aient pu être exploités , sinon par les Gaulois , du moins au V ème siècle par les Visigoths succédant aux Romains ??
** 2ème hypothèse
Mon cousin, Maurice BUISSON me suggère que, Bleymard serait une déformation du latin qui signifie " entre deux mers " . Il est vrai que le Bleymard occupe une situation optimale en ce qui concerne le partage des eaux entre la Méditerranée ( Altier ) et l'Atlantique ( Lot)La distance séparant les ruisselets qui alimentent ces 2 rivières est minime au niveau des 4 chemins ( "Charamasse ) .
*** Toponymie :
Mon ami Claude Teissier, amoureux s'il en est de l'histoire du Bleymard, me signale l'ouvrage de L. F. FLUTRE "Toponymes Lozériens d'origine gauloise" qui recense de nombreux et divers noms de lieux.
Dans le court extrait de cette étude, rapporté ci-dessous, apparaît bien le nom du Bleymard .
" ... Blesma; Blisme ( Nièvre) ; Belisma : 1287 ; ....Toutes ces formes...demandent un i bref ou un e long.Le termin.-sama- est généralement considéré comme un suff. à valeur superlative.( Dottin , p.112) ...Quant au radical, il semble bien qu'il se rattache à la racine i , e ,"bhel ; "clair brillant" comme celui de Belenos, le Dieu de la lumière.De là LE BLEYMARD nom d'un chef lieu de canton ...( Blesmarium, Blismaryum...Prototype: Blesmar( d'où Blemar par amenuisement du s..."
Il n'est pas question d'émettre le moindre doute quant au sérieux d'une étude émanant d'un savant aussi éminent, mais il est peut être prudent de classer ces conclusions comme une hypothèse du reste très séduisante .
Je me permets très humblement d'oser un éclairage supplémentaire à cette hypothèse :
Le terme Belisima n'est pas associé au seul "Dieu de la lumière" mais aussi à la déesse du foyer, à l'artisanat du métal et du verre, et notamment à l'art métallurgique…et au tissage.
On peut donc raisonnablement trouver une concordance entre la toponymie gauloise, "Belisima", et la source germanique, évoquée en premier, liant le nom du Bleymard à l'existence et l'exploitation des mines …et pourquoi pas de la place importante de l'artisanat du tissage évoqué dans le site ? (IB -§3 :" 17ème siècle les loups, les tisserands" )
Cerise sur le gâteau de mon imagination, Belisima aurait possédé "un don de guérisseuse associé aux sources thermales " et Bagnols ne faisait il pas parti de l'ancien (hélas) canton du Bleymard .
Seul point d'interrogation, dans les chroniques du Tournel le canton est nommé Blaymard et son nom s'éloigne donc quelque peu de la toponymie gauloise qui utilise toujours la voyelle e après le l
Force est d'en rester sur ces points de l'analyse pour le moment.
1 .14 - Description rédigée par A. TEISSIER le 29 mai 1874 (extraits )
( Largement "inspirée " de la monographie de Boudoussier Cf: Ch. 1B , § 1.12 )
Le Bleymard
Chef lieu de canton…..d'une altitude de 1055m., il possède une population de433 habitants répartis en 102 ménages et 92 maisons.
C'st le résidence d'un juge de paix, du greffier, d'un huissier, du receveur de l'enregistrement, du percepteur, d'un notaire, d'une brigade de Gendarmerie à Cheval, d'un bureau de poste.l'enseignement est donné, pour les garçons, par un instituteur public, et les filles reçoivent l'instruction des religieuses de l'ordre de M
La paroisse est desservie par deux prètres( un doyen et un vicaire)..eyrueis crée depuis peu. Son église restaurée pour la 3ème fois depuis 1770 était avant la révolution la Chapelle de Peyrefioc à l'usage de la confrérie des pénitents blancs….Elle n'est devenue paroissiale qu'en 1802 et sous peu elle va céder sa place au nouveau bâtiment en voie de construction .
Sur les confins occidentaux existe, au milieu d'une terre labourable,une petite chapelle rebâtie dans de moindres proportions, …dite de StJulianet…dépendant de Si Julien du Tournel et fondée au 14ème siècle pour desservir les villages du Mazel , des Faysses, qui n'existe plus , et de Malavieille trop éloignés de St Julien du Tournel.
Il y a, à coté de cette chapelle, un cimetière avec des caveaux ensevelis dans le roc et entourés de chaux…Il y a 3 ans environ, le propriétaire en défrichant a trouvé un squelette entier, bien conservé…On suppose que des papiers importants ont été brûlés en 1793 en vertu de la loi de juillet.
Ce qui n'est pas douteux, c'est que toute la population du village n'était pas catholique.
…Antérieurement petit village de 7 à 8 maisons…dont la moitié étaient vde petits fiefs dépendant du Seigneur du Tournel…Il est devenu chef lieu de commune,à l'époque du concordat…il a ensuite été choisi comme chef lieu de canton de préférence à d'autres localités voisines dont l'histoire locale offrait beaucoup plus d'intérêt(sic)
…cette localité possède une belle halle construite depuis 1848 environ les deux tiers de la population est commerçante ou vit de petits métiers se rapportant à la fabrication d'étoffes de laine, de serge ou de cadis .L'autre tiers s'occupe de travaux agricoles…cette population sait soit par ses travaux soit par sa conduite suppléer à l'insuffisance des revenus ….il y a une certaine aisance qui n'existe pas, même dans des pays plus tempérés et plus favorisés
Le climat est rès froid et très humide…à cause sans doute des courants meurtriers établis soit par le bassin du Lot, dont la source est à 1420m.., soit par celui de la rivière impétueuse de Coumbo-Sourdo qui va chercher ses eaux sur le versant septentrional du Mt –Lozère à une altitude de 1625 mètres.
…Malgré cette dureté du climat…les environs du Bleymard sont assez productifs. Sur la rive gauche du Lot les terres sont de nature calcaire, et, sur la rive droite elles sont schisteuses. On y cultive avec succès le froment, le seigle, l'orge, l'avoine, les pois, les lentilles très appréciées ( *), la pomme de terre…
Pendant l'été deux fours à chaux fonctionnent pour la construction.
Des prairies artificielles sur lesquelles poussent les trèfles et autres grains, arrosées par le Lot et le Coumbo-Sourdo, sont de bonne qualité et d'un bon rapport c'est pourquoi elles sont très recherchées et valent le prix de dix à douze mille francs l'hectare.
(*) Voir ci-dessus, à la suite de la monographie de Boudoussier ( § 1-12 )la photographie d'une étiquette présentant les lentilles" épurées" d'Auguste Teissier
Bonnetès
Petit village de la commune, situé au pied de la montagne du Goulet;,à1326 m. d'altitude, composé de 10 maisons donnant 47 habitants. Ce village est très humide, son terrain de nature schisteuse.
A l'exception du froment on y récolte les mêmes denrées qu'au Bleymard. .On ne demande rien aux prairies artificielles, les prairies naturelles…atteignent, à peine, la moitié du prix de celles du Bleymard.
St Jean du Bleymard
Ancien prieuré dépendant du château du Tournel, Ancien chef lieu de la commune…ce village composé de 16maisons et de 58 habitants est construit sur la route nationale 101 à une altitude de 1050 m.
Erigé en succursale en1841 cette paroisse est desservie par un prêtre seulement.
Son église, est une belle construction bénédictine, dans le style des églises du XIII ème siècle. On peut lire à une croisée sur la façade extérieure qui donne sur la route ces deux mots André Prior et …dessinés deux lions et un soleil. (1)
Du côté opposé donnant sur le cimetière, on distingue un reste de voûte donnant naissance à un caveau où, selon certaines versions, le prieur se retirait pour se livrer à l'oraison.
A l'angle du mur du cimetière se trouve un arbre qui par ses proportions est digne d'une cité (2)
Le presbytère a été détruit et remplacé par le prieuré, flanqué d'une tour.
²Le village possède une croix en pierre d'une exécution remarquable. On y distingue un coq équeutant des grappes de raisin artistiquement sculptées, tous les instruments de la passion, un ostensoir et un calice.(1)
La population de St Jean est agricole…, les prairies en grand nombre arrosées par le Lot…se vendent au même prix que celles du Bleymard.
(1) Voir photos ci dessus : Chapitre 1B , §1.12 "Monographie de Boudoussier "
(2) Il s'agit de l'orme qui fit l'objet dune retentissante polémique ( Cf : Ch 4 "Répapiades" , § 7 : " L'affaire de l'orme de St Jean
Valescure
Petit village au Nord-Ouest du Bleymard,à 1263 m. d'altitude se composant de 6 maisons et de 37 habitants. Terrain schisteux d'un rapport difficile, climat froid et humide, c'est le village le plus pauvre de la commune.
Les Baraques
On donne improprement (*) ce nom à 3 belles maisons espacées sur la route 101, reliant, pour ainsi dire, St Jean au Bleymard. Elles donnent asile au roulage et à héberger les voyageurs
(*) Les Baraques deviendront La Remise
Le Bleymard le 29 mai 1874 signé Teissier
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1- 2 - Les Églises
L'histoire des églises est dominée par les heurs et malheurs de l'église de ST JEAN , église paroissiale du Bleymard
L'essentiel de cette histoire figure dans le livre de voyage de Jacques PORCHER , édité en 1894 . J'ai reclassé et regroupé ce qui m'a paru intéressant dans le 3 paragraphes suivants .
1- 21 - L'église de ST JEAN :
A - Les desservants :
On trouve un écrit de 1730 rédigé par Claude Leblanc ,prieur et chapelain de l'église de St Jean
Le premier nom cité dans l'ouvrage de J. Porcher est Jean Louis FEDE , prieur de St Jean . son vicaire Jean Lois PICHOT était semble t'il chargé de la desserte de la chapelle du Bleymard .
Le premier acte de J. L. Pichot est le baptême de Jean Privat le 20 juin 1769 où il signe Pichot procurè alors que le 20janvier 1770 , pour le baptême de Catherine Joncous il signe Pichot vicaire
Le 14 mai 1787 , J.L. FEDE , fait acte de résignation en faveur de Guilhaume PICHOT ( né à Pradelle ) , lequel prend possession de la cure de St Jean " par les mains de M. GIRAL curé de ST Germain du Teil" . le premier acte de G. PICHOT est le baptême de Louis Bros le 31 août 1787
Il eut successivement comme vicaires :
Urbain CHAS qui baptisa Jeanne Pigeire le 21 janvier 1788
- Etienne ITIER , qui baptisa Augustin Buisson , mon aïeul , fils de Buisson et Catherine Rocher , le 15 juin 1789 . M. Itier décède , à l'âge de 30ans , il est enterré devant la porte de l'église le 16 juin 1790 .
Jacques Brunel ( voir ci-dessous au § révolution )" dont le premier acte fut la sépulture de Jeanne Oziol , le 8 août 1790 .
G. Pichot se retire dans la cure de St Jean. où il meurt le7 mai 1809 . Il fait de M. Merle , curé de Prévenchères, son héritier , ( pas rancunier , voir ci-dessous l'affaire du clocher ) chez M. Rouvière maire du Bleymard ,qui dresse un long inventaire de son mobilier et d'une bibliothèque " considérable et recommandable " .
Le successeur de G. PICHOT , M. TREBUCHON , " fit preuve du même dévouement " .
Cependant ,il convient de noter que l'attachement de leurs paroissiens et de M. HILAIRE leur voisin fut l'unique ressource de ce prêtres . Ces paroissiens ont payé leurs curés pendant 35 ans sans recevoir aucune indemnité de l'Etat ni d'ailleurs ; unique exemple dans le diocèse
Notons que la cloche actuelle fut fondue en 1883 ( elle remplace celle de 1822 ) et fut baptisée par son parrain Ernest Rouvière , maire du Bleymard .
La paroisse de St jean fut supprimée en 1917 .
B – L'église de St Jean et la révolution :
L'église et ses prêtres eurent particulièrement à souffrir de la terreur . Deux récits significatifs sont rapportés par J. PORCHER :
a– Jacques BRUNEL : Vicaire de Guilhaume Pichot , Jacques Brunel , bravant les interdits de "la terreur " se portait au secours des malades et administrait les sacrements dans les villages voisins . Il baptisait Anne Doladilhe des Alpiés le 30 décembre 1792 , le 16 mai1794 , aux Alpiés il mariait Pierre Savinier avec Marie Brès . Il resta vicaire du Bleymard jusqu'à l'exécution , à Montpellier de M. Robert curé de Puylaurent dont il fut le successeur . " il parait que J. Brunel se serait caché particulièrement chez la veuve Jourdan sous l'accoutrement d'un cardeur de laine .
G. Pichot ne figure dans aucune liste durant la révolution
b – le dépeçage du clocher :
Pendant la révolution le clocher de St Jean fut abattu , l'église pillée , le mobilier brûlé ou remis à l'autorité du district . Les pierres de taille du clocher ne manquaient certainement pas d'attirer des convoitises et la pièce suivante montre dans quelles circonstances le maire tenta de récupérer ces pierres :
"Je soussigné Pierre PRIVAT, propriétaire foncier du hameau de Valescure, commune du Bleymard ,propriétaire de la ci- devant église et des pierres du clocher démoli de St Jean du Bleymard , vendue par l'Administration Centrale du département de la Lozère, le 11 fructidor an 4 ( 28 8 1796 ) , en faveur de sieur Chas Lavignole qui agissait pour moi et au lieu et place duquel je me trouve dénoncé à M. le Procureur Général et Impérial, par les cours de justice criminelle et spéciale du département de la Lozère , que le sieur Ernest Rouvière aîné , maire et actuellement percepteur à vie des contributions de la dite commune , abusant de la crédulité et de l'ignorance de certains de ses concitoyens et de l'ascendant que les places lui donnent sur leur esprit ,il les conduisit à se transporter au nombre de trente ou quarante , avec des chars attelés auprès de l'église dudit ST Jean , le 23 messidor dernier , au prétexte de les conduire plus loin pour charger de la tuile ou ardoise , et qu'étant arrivés là , il les obligea à charger leurs chars de pierres de taille du clocher démoli , comprises dans la susdite adjudication .
Un certain de ceux qui formaient la bouade ayant refusé de charge rles dites pierres et se retirait son , char vide , il le força à revenir sur le local où étaient lesdites pierre spour en faire sa charge et a employé même à cet acte de violence certains gendarmes de la brigade du Bleymard .Et comme cette voie de fait est évidemment dirigée envers moi , en qualité d'acquéreur des biens nationaux, dont les lois m'assurent la pleine garantie; je donne connaissance de ces faits à votre ministère afin que venant au secours de ma propriété , vous provoquiez l'entière exécution des lois contre les délinquants et ferez justice
En foi de quoi , j'ai signé ma présente déclaration, le 1er thermidor an 13 ( 20 juillet 1805 ) PRIVAT " Ce récit illustre , entre autres considérations , la pratique assez courante consistant à récupérer les belles pierres et notamment les linteaux des monuments en ruine pour en orner les maisons . Ceci m'a conduit à photographier les linteaux de la plupart des habitations actuelles et de les présenter dans ce site ci dessous : §4 bis et ,
1-22- Les Eglises du Bleymard
A - La Chapelle de Peyrofioc :
En 1671 , François CHAUCHAT , curé de St Jean, crée une fondation afin de construire un église au Bleymard . Les habitants sont appelés à financer cette entreprise par des dons annuels :
C'est ainsi que : André Pigeyre de Valescure donne 20 sols par an
Me Ferrand donne 5 livres par an …etc..
C'est dans cette chapelle que fut fondée la confrérie des pénitents blancs , confirmée par la bulle de Benoit 12 , le 6 mars 1732
L'ancien tabernacle de St Jean est mis en place dans cette chapelle en 1730 , avec un grand luxe de précautions :
" Nous Claude Leblanc prêtre , ayant acheté un tabernacle de pris de 210 livres , l'avons fait poser dans notre église de St Jean le 22 mars 1730 et avons fait présent du vieux qui était dans notre église , aux pénitens que nous avons établi dans notre chapelle de peyrefioc au bleymar , et prétendons qu'en cas notre successeur à ladite chapelle et autres qui lui succéderont , veuleussent inquiéter les penitens , ou les sortir de ladite chapelle , voulons dis-je ,en ce cas et non autrement , qu'ils puissent le faire changer à la chapelle qu'ils seront contraints de bâtir .
Leblanc prêtre et chapelai
B– L'Eglise du Bleymard
En 1871 , M. Victor OLLIER , né à St Chély d'Apcher, curé doyen de la paroisse , a fait entreprendre la construction d'une nouvelle église , " régulière et suffisante " dont le clocher ,vu de loin relève bien l'endroit " .
La bénédiction à lieu le 15 août 1876 et la nouvelle église est consacrée le 17 septembre :
" La nouvelle église de la paroisse , érigée en l'honneur de la Très Sainte Vierge Marie et en l'honneur de St Jean Baptiste patron de la paroisse a été bénie par Victor Ollier , chanoine honoraire et curé doyen délégué par les vicaires capitulaires du siège vacant .Ladite bénédiction le 15 août , jour de l'assomption
La sainte réserve a été transportée avec solennité à ladite église le 17 septembre , 3ème Dimanche dudit mois
André Guignon vicaire , Jean Sicard Maire , V. Olli
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1-3 -Les routes
A l'origine , le Bleymard n'est pas situé sur la route reliant Mende à Villefort , cette route La Voie Soleirane(1) , passe au Boy ( résidence préférée de seigneurs du Tournel ) , au Mas d'Orcières puis Cubières . De ce fait , le village de Cubières est bien plus développé que le Bleymard , qui profite mal de sa situation au confluent du Lot et de Combesourde .
(1) strata Soléirana , par opposition à une route plus méridionnale située sur la partie haute du Mt Lozère la Strata Servelaria ( l'estrade de Serviés )
L'existence du chemin muletier reliant St Julien du Tournel au Bleymard est mentionnée plus haut (Ch IB : § 1-0 ), il existe encore
Ce n'est qu'en 1860 qu'est mise en service la route impériale N°101 longeant le Lot et l'Altier ( le chantier avait été lancé en 1824 ) . Ce désenclavement donne un nouvel essor au village, essor conforté, au 20° siècle, par l'ouverture des mines du Mazel .
Pour le passage difficile du Tournel , à l'origine il avait été envisagé un contournement de la montagne en suivant la courbe du Lot ,et des études longues et minutieuses , portant notamment sur les niveaux figurent au dossier. Finalement , la décision est prise de percer un souterrain , malgré les difficultés prévisibles compte tenu des moyens de l'époque .
Ci-dessous quelques documents illustrent les travaux et les à cotés de la mise en service de la nouvelle voie :