Ce titre ne comporte pas se sous-pages, les divers chapitres sont accessibles par défilement du texte de haut en bas

      SOMMAIRE :

               1- généralités  : cadastre monographies , les églises , les routes

            2- 16° siècle  : guerres de religions , comment on s'amusait au Bleymard

            3 - 17° siècle : les loups, les tisserands

            4 - 18° siècle : la violence, la révolution , les actes de la vie courante

            5 - 19° siècle : généralités , vacances de P. Vachez , rapport du préfet Gamot

            6 - 20° siècle : les mines , les transports

                         

                                                        1-                                                   GÉNÉRALITÉS

   

                   1-0 -Aperçu du Bleymard et des environs d'après le plan cadastral de 1817/1819 *

   La photographie de la rue principale du Bleymard, vers 1905, montre que la dernière maison à, à droite, présente une façade et une fenêtre perpendiculaires à la rue . Et la reproduction, sur lauze, que j'en ai faite à amené quelques amis à émettre des doutes sur l'exactitude de cette copie

             . L'examen sur place et les photos prises du même endroit ( ci jointes  ) font apparaître que l'espace non bâti se situe un à deux mètres au dessous du "boulagiou" dit du Barri . En aucun cas il ne peut s'agir de l'actuelle montée vers l'église  (entre les anciennes maisons d'Ullysse Bros et de Montavit ) . On aurait pu penser à une rue entre la rue principale et le Couderc .  En fait, du plan cadastral de 1819, il ressort qu'entre les parcelles 196 et 192 il existait un terrain vague .

            Cette question, d'importance tout à fait anecdotique, m'a fourni le prétexte ( toujours à contre courant, à contre sens , à contre mode ... ...) d'étudier les plans cadastraux du Bleymard et des environs , de rechercher les noms des propriétaires de l'époque en mentionnant à même les plans les noms les plus évocateurs pour moi ( Buisson ,mon ancêtre , Rainal, Turc, Devèze , Ferrand  etc  . )

           

* Dressé à l'initiative de l'Empereur Napoléon 1er et terminé sous le règne de Louis 18 , dit

    "le Désiré "      Une amie de longue date , fille de ma première institutrice, Jeanne Raynal , veuve Cayrol , m'a fait savoir que la ruelle séparant  l'ancien cours complémentaire de la maison Devèze ( 16 et 17 du plan 1819 ) rejoignait le " boulagiou " du Barry (ex "boulagiou du Bizat ")en longeant les maisons  Devèze , Reboul ,Pons , Mazoyer , Massador  , Médard ...(17 ,18,19,35,40,43,44 du plan de 1819 )

            Les plans montrent à quel point  Le Bleymard,et plus généralement les villages de la  vallée du Lot , étaient isolés . Les voies importantes du Gévaudant ( Voies : Soléiranne, Servetaria et Regordanne ) évitaient cette vallée . La carte Cassini et l'atlas de 1833 indiquent le tracé de la Voie Soleiranne .

                    Un chemin muletier reliait St Julien du Tournel au Bleymard. Il rasait le château du Tournel sur sa gauche, grimpait vers le Felgeas, passait à sauvages pour rejoindre St Jean du Bleymard puis le Bleymard 5 par "les Saltes )

La route impériale N° 101 sera construite de 1824 à 1860, l'atlas de 1852 indique déjà son tracé (cf. 4bis à 6 ) .

           Les documents :  plans , cartes , photos  ,sont joints en annexe :

   

                                                                                

1 /1bis           - cadastre de la commune , chemins

2 à 4              - village du Bleymard

4bis à 6         - plans et cartes diverses ( Carte Cassini , Atlas 1833 , Atlas 1852 )

7                   - cadastre Bleymard actuel

 8                   -cadastre du Bonnetés

 9                    -village du Bonnetès (7 foyers en 1819 )

10 et 11        - village de St Jean

12                 - village de Valescure (5 foyers en 1819 )

                           Pour voir les documents sur site Annexe     CLIC   ICI




Source : Archives départementales

       


                                  1 -1 - MONOGRAPHIES et DESCRIPTIONS DIVERSES 

               En 1862, Napoléon III demanda à ce que toutes les écoles de France rédigent une monographie de leur commune.

La première monographie est rédigée en 1862 par M Boudoussier instituteur au Bleymard . La seconde plus récente est due à M Denisy commissaire de police à Marvejols 

  Mais dés 1813, le rapport de tournée du préfet GAMOT donne une description ,intéressante du bleymard et de ses environs et en1874 en exécution d'une directive générale, M. du Président de la 3ème République;M. Teissier rédigera sa "monogaphie " (29 mai 1874 )

Ces textes sont rapportés ci dessous,dans l'ordre Chronologique 


                                                    1.11  : Rapport de tournée du Préfet GAMOT 1813 

    Ce rapport administratif donne une image assez précise , mais peu flatteuse du Bleymard et de son maire

    ( Arch. Dép. de la Lozère  Registre III E 1173

     " Après deux heures de marche pénible, toujours en montant ou en descendant, on arrive au petit hameau du Mazel.

Alors, on laisse à droite la route n° 121 et par un chemin étroit et mal entretenu on employe (sic) un quart d'heure à se rendre au Bleymard, petit bourg chef-lieu de canton.

Ici, je dois observer que depuis le vallon de la Loubière jusqu'au Bleymard, la route paraît avoir été faite avec beaucoup de dépense. Les empierrements sont décharnés ou détruits mais les pierres de bordure existent presque partout. Les pentes sont rapides il est vray, mais si l'on n'a voulu faire qu'un chemin pour les bœufs ou les mulets il était suffisant. Cette observation s'applique à toute la route de Mende à Villefort.

Le chemin qui conduit au Bleymard suit les bords d'un petit ruisseau nommé Combesourde, qui se jette dans le Lot. Ce ruisseau qui traverse la route n° 121, est souvent grossi par les pluies, et alors on va chercher le Bleymard ; on passe le ruisseau sur un pont assez bien fait, mais qui a besoin de réparations. M. l'ingénieur croit que ces réparations coûteront cent cinquante francs si on les fait sur le champ, mais que si l'on néglige de les faire le pont pourrait bien tomber. J'ai recommandé au maire de ne pas tarder à me demander les autorisations nécessaires.

                          L'aspect du Bleymard est aussi triste que celui des autres villages dont j'ai parlé. Ce lieu serait très misérable s'il ne s'y tenait deux marchés par semaine. On vient y échanger les châtaignes des Cévennes contre les seigles et les blés du païs.

 Le maire du Bleymard est un paysan honnête homme mais qui sait à peine signer son nom. Il va être changé cette année.

-Le juge de paix est un nommé Ferrand ; c'est un homme de 55 ans, propriétaire dans le pais et qui fait bien son devoir. Son greffier qui se nomme Rouvière, m'a paru avoir de l'esprit et de la vivacité.

-Le curé est un homme fort ordinaire, mais d'un bon esprit.

Quelques détails sur Le Bleymard.

-    Les habitants du Bleymard n'aiment pas la conscription. Quelques jeunes gens se sont coupés l'index l'année dernière, pour être exemptés. Je les ai fait tous arrêter et conduire au dépôt des régiments de pionniers. J'espère que cet exemple sera utile dans le département.

 Nous sommes descendus chez un nommé Rouvière, percepteur à vie.

C'est le plus riche habitant du pais. Il jouit de 3 à 4 mille francs de rente, mais il a une famille nombreuse. Il nous a conduits sur un pré qui lui appartient et dont la moitié du pourtour est baignée par le Lot.

-    Cette rivière n'est dans cet endroit qu'à un quart de lieue de sa source ; on la passe par un ponceau en mauvais état qui a environ 15 pieds de long.

  La rive gauche autour du pré est une montagne à base schisteuse, dans laquelle on trouve un filon de galène qui sert au vernissage des poteries du païs. Nous avons cru remarquer quelques traces de minerai de cuivre. Les montagnes des environs du Bleymard sont dépourvues d'arbres. Cependant, elles sont plus arrondies, leurs ondulations sont plus prolongées on n'en voit point de coupées à pic comme les causses.

 Ce païs est habité depuis longtemps. On a toujours eu la manie des défrichements et jamais celle des plantations. Il est probable que ces montagnes comme beaucoup d'autres ont été successivement dépouillées. La rareté du bois est telle dans ce canton, qu'on est obligé d'en aller chercher à cinq lieues dans une forêt assez mal en ordre qui se trouve sur le flanc septentrional de la Lozère.

Chaque habitant du Bleymard peut couper du bois pendant un an pour 15 francs. On croirait que ce serait un marché fort désavantageux pour le propriétaire de la forêt, mais voicy comme il calcule les chemins sont impraticables pendant huit mois, les quatre où la saison est supportable sont précieux pour l'agriculture, le temps, la cherté des ouvriers, les difficultés des communications assurent qu'on n'ira en couper que l'absolu nécessaire. Effectivement pour avoir un char de 6 à 7 francs, 3 hommes et une paire de boeufs sont employés pendant un jour et une nuit. Ainsi, l'on n'use de son droit que le moins possible. On cultive le seigle avec succès dans les environs du Bleymard.

Celui que j'ai vu m'a paru être d'une belle et bonne qualité. On alterne les terres avec des prairies artificielles. Le sainfoin et le trèfle prospèrent sur le sol qui leur est propre. Il n'y a au Bleymard aucune espèce d'industrie.

L'instruction y est aussi de toute nullité. Cependant la commune a eu une donation de 100 francs pour avoir un maître d'école. Cette somme est trop faible, pour cette dépense on croit que 150 francs de plus suffiraient. Je compte prendre une mesure générale pour l'établissement des maîtres d'école dans tous les chefs-lieux de canton et successivement dans les communes

   Une amie de longue date, fille de mon institutrice-Mme RAYNAL-,elle même institutrice (Jeanne Cayrol, m'a fait savoir que la ruelle séparant  l'ancien cours complémentaire de la maison Devèze ( 16 et 17 du plan 1819 ) rejoignait le " boulagiou " du Barry (ex "boulagiou du Bizat ")en longeant les maisons  Devèze , Reboul ,Pons , Mazoyer , Massador  , Médard ...(17 ,18,19,35,40,43,44 du plan de 1819 )

            Les plans montrent à quel point  Le Bleymard,et plus généralement les villages de la  vallée du Lot , étaient isolés . Les voies importantes du Gévaudant ( Voies : Soléiranne, Servetaria et Regordanne ) évitaient cette vallée . La carte Cassini et l'atlas de 1833 indiquent le tracé de la Voie Soleiranne .

                    Un chemin muletier reliait St Julien du Tournel au Bleymard. Il rasait le château du Tournel sur sa gauche, grimpait vers le Felgeas, passait à sauvages pour rejoindre St Jean du Bleymard puis le Bleymard 5 par "les Saltes )

La route impériale N° 101 sera construite de 1824 à 1860, l'atlas de 1852 indique déjà son tracé (cf. 4bis à 6 ) 



 

 

                                                                             1- 12  Monographie de Boudoussier  1862

                  Au tout début , le Bleymard est un tout petit village de 8 à 10 maisons dont la moitié est habitée par de petits fiefs dépendant du seigneur du Tournel .

                Ces fiefs se distinguent des autres maisons par leurs tours carrées .

            Dans sa monographie de 1862 ,l'auteur - instituteur ,  nommé Boudoussier , rapporte  : "  la maison Peytavin dit Massadort décorée de 3 tours carrées est un ancien château en bon état; la maison Veyrunes dit Misit et celle de la veuve Albouy sont ornées, chacune, d'une tour carrée et la maison Pelorjas d'une belle tour ronde qui parait bien antique .. "

            Ce n'est qu' à l'heure du concordat que le Bleymard est devenu commune

            En 1862 ( source déjà citée ) le Village compte 98 maisons, 112 feux et 441 habitants, St Jean : 16 maisons et 61 habitants, de plus une baraque, nommée hôtel du lot se situe sur la route impériale N° 101 entre Le Bleymard et St Jean . cette " baraque " comporte, en fait , 3 belles maisons espacées  destinées à donner asile au roulage et à héberger les voyageurs . Cet hôtel sera relais de poste sous le nom actuel de La Remise

            De part et d'autre de la rivière appelée Coumbo-sourdo se trouvent 3 moulins d'eau , deux appartiennent à M . Jules Rouvière ,  le 3ème à Julien Peytavin dit Massadort .

  

           La localité possède une belle halle centrale, construite en 1848, les 2/3 de la population étant commerçante et vivant aussi de petits métiers se rapportant à la fabrication des étoffes de laine, serge et cadis .

           Il existe deux fontaines , celle de Notre -Dame et celle du Théroun.. (et je suppose que la gourgue du Lahondès , où ma tante allait chercher l'eau , existait aussi ).

           La commune abrite deux églises .

       Celle de St Jean, qui remonte à la féodalité, est une belle construction dans le style des églises du 13 ème  .." on peut lire à une croisée sur sa façade extérieure , ces 2 mots André Prior et dessinés, tant bien que mal, 2 lions ainsi qu'un soleil dont la moitié à disparu ( photo ci dessous

           St Jean possède également une belle croix en pierre, d'une exécution remarquable ou on distingue les instruments de la passion et un calice  . S'agit il de celle qui est , aujourd'hui , implantée dans le cimetière ? ( photo ci dessous )

       L'église du Bleymard  ( implantée à l'emplacement du vieux cimetière )est appelée Peyro -fioc, restaurée pour la 3ème fois en 1770 ,elle est , longtemps,réservée à la confrérie des pénitents blancs  et dépend de la paroisse de St Jean ( voir plus loin la cession d'un tabernacle ) . Elle ne devient paroissiale qu'en 1802

       

   Le même auteur évoque la chapelle dite de St Jialounet de même que l'instituteur Durand, de ST-Julien –du- Tournel dans sa monographie écrite la même année, 1862 (les territoires d'Orcières faisaient alors partie de la commune de St-Julien ).

            De ces écrits il ressort que :

-          le véritable nom de l'oratoire est  SAINT – JULIANNET;

-          l'instituteur Durand précise que cette chapelle existe " depuis des temps immémoriaux " (vraisemblablement depuis le 14ème siècle ) sur le territoire du Mazel, commune de St-Julien- du Tournel,

-          selon la même source, elle est " à l'invocation de NOTRE-DAME de SAINT-JULIANNET" et j'en déduis que son nom est un diminutif de ST-JULIEN et donc, qu'à l'origine il désignait le territoire sur lequel fut édifiée la chapelle de NOTRE- DAME,

-          On y portait, nous dit M. Durand, "un grand nombre d'enfants pour obtenir de la mère du fils de Dieu (sic) la guérison de certaines infirmités, particulièrement de la faiblesse des reins et des jambes " et M. Boudoussier indique, qu'en 1842,  " on y a découvert des tombeaux bâtis de pierre brute et de chaux ( il y avait un four à chaux à proximité ) dans lesquels reposaient des ossements humains"

Je me souviens avoir participé, dans mon enfance, à des processions à l'issue desquelles on fleurissait une statuette de la vierge abritée dans une niche de l'oratoire.

La chapelle dépendait certainement à l'origine du village des FAYSSES

                       Ce village , aujourd'hui disparu , était construit au bas du "truc " du Pendedis  . Selon l'instituteur (1862) " on reconnait encore à des vestiges, la place qu'occupait ce village, on suppose en outre que des papiers importants ont été brulés en 1793 en exécution de la loi du 14 juillet " .

                           Selon l'abbé Benoit des actes de 1322 et 1530 mentionnent ce village qui ne figure plus dans un acte de 1649 (Notice sur la paroisse d'Orcières )

                Ci -dessous extrait ( dernière page ) de la monographie de l'instituteur  ,Boudoussier  , dont il est question plus bas sous un jour un peu moins serein  ( § D - ECOLE   doc. 1 ,2 et 3  )                                                                                 

"

 

(* )  Cette étiquette illustre la qualité des lentilles vantée plus loin :  in_fine de la description du village par M. Teissier en 1874 ( peut être le même Auguste arrière Gd Père de notre sympathique et si dévoué Claude Teissier)

         Une belle statue de la vierge , en bois , y est également déposée , elle a subsisté et on peut la voir dans l'église actuelle .On peut voir d'autres photographies de cette belle statue sur le site annexe ( https://sites.google.com/site/LEBLEYMARDannexe   : §1b  photos " Vierge en bois "

              La chapelle de Peyrofioc se dressait à l'emplacement du cimetière actuel , son bénitier se trouve encore à l'entrée du cimetière

             Certainement en raison de son emplacement et de ses proportions plus que modestes , n'eut pas à souffrir de la révolution .

             Après la construction de l'église actuelle , le doyen OLLIER , réduisit la chapelle  "à ce qu'elle était aux temps primitifs ".

             La chapelle fut elle démolie volontairement ou tomba-t'elle en ruines   ? , il n'en reste que le bénitier .

 1- 13– Monographie de  Léon DENISY .

       Cette monographie  ,un peu  plus récente , apporte quelque compléments à celle de Boudoussier . Elle a été écrite entre 1860 1880 par Léon Denisy , commissaire de police à Marvejols ( 1818/1888 ) ,à l'encre violette , sur des cahiers d'écolier  . l'auteur a consacré plusieurs pages à chaque canton du département  , accomplissant là un travail de recherche  considérable  qu'il ne put publier, à compte d'auteur ,  faute de moyens .

                  Ci – dessous , un condensé de la monographie du village .( La copie  du document figure dans le site annexe. 

                       ( Pour accéder au document (site annexe)   :    CLIC   ICI (

   le village du Bleymard est comme tous les villages de son espèce , mal ordonné et mal tenu . Son intérieur laisse beaucoup à désirer tant sur le rapport de la propreté que de l'alignement ……Les modes n'y sont pas des plus fraîches et encore , elles ne sont connues que de la fortune en général ….

         "   Il  possède deux congrégations religieuses / les Frères des Ecoles Chrétiennes et les Sœurs de la Doctrine Chrétienne . L'une et l'autre se livrent , avec zèle et persévérance , à  l' instruction de la jeunesse du pays …..

                        " Son église actuelle n'est pas très ancienne , elle ne remonte qu'à l'année 1770       où elle fut édifiée sous la forme d'un petit édicule dit de ST Jean Baptiste , destiné à servir d'abord à la confrérie des pénitents blancs  . Elle est desservie par deux prêtres , un curé et un vicaire ……                

           "  Malgré son peu d'importance le village est très ancien …il serait difficile d'assigner une date bien certaine à l'origine du village , les annales historiques sont muettes sur ce point . D'un autre côté , on cherche vainement l'étymologie de son nom , seule chose qui pourrait peut être , jeter quelque lumière sur son obscurité . " (2)

            " le village était d'abord une dépendance de l'ancienne baronnie du Tournel…..ses habitants étaient tous des emphythéotes , obligés à reconnaissance et au guet et garde du château (1)…La seigneurie s'étendait aux villages de Bonnetés , St Jean et  Valescure  , pour la paroisse "

Source  : archives départementales de la Lozère

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                                                                                                         (1) ci dessous une parenthèse

                                                     A noter que le droit féodal a longtemps survécu  aux seigneurs du Tournel

  La CENSIVE qui consistait en fait à l'asservissement du roturier  au seigneur se retrouve dans des écrits du 18ème siècle

C'est ainsi qu'en1742 , Barthélemy Rouvière signe une reconnaissance féodale qui perpétue , à son nom ,   la qualité d'emphytéote reconnue à ses prédécesseurs sur un bien situé à St Jean , mais aussi sa soumission à la CENSIVE avec toutes ses contraintes  . Pour être juste il faut reconnaître que ce " baïl emphytéotique " avant la lettre  ,présentait quelques avantages pour le " bénéficiaire " ( Le cens étant considéré plus comme un impôt que comme un loyer son montant , en nature était immuable , le censitaire recevait la protection judiciaire du seigneur )

L'acte signé par B. Rouvière est en partie retranscrit ci-dessous , son fac-similé peut être vu  à la Mairie du Bleymard parmi les pièces de l'exposition de J. C. Rouvière   :

                                                                                                                             Reconnaissance féodale

( Dans le document original il n'y a ni majuscules , ni accents ni ponctuation , je le ai ajoutés pour faciliter la compréhension du texte , mais l'orthographe de l'époque a été maintenue )

 

            L'an 1742 et le cinquième jour du mois de novembre avant midy ,régnant très chrétien et souverain premié Louis quinze , par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, par devant nous, notaire royal et témoins soussignés ,  fut présent sieur Barthélémy Rouvière habitant du lieu du Blaymar , paroisse de st Jean du Blaymar ,  Diocèse de Mende , de son gré .Pour lui et les siens al avenir reconnaît devoir et vouloir tenir et ses prédécesseurs avoir tenu en emphytéose  perpétuelle ,  et sous la directe seigneurie , droit de ladite prélation , rétention commission , avantage , justice moyenne et basse et censive bas écrite en uniformité de pagerie et indivis DE NOBLE CHARLES DE RETZ ,  seigneur de Servies du Villaret  Fraissinet et autre places,  habitant a la ville de Mende  , absent . Sieur Antoine Pages du lieu de Rebeinette  ,  Paroisse de Genolhac , son procureur , expressément fondé par acte du second de ce mois , expédié par maitre Paulet , notaire dudit Mende , dument conseillé ,  le même présent et acceptant pour le seigneur . SAVOIR UNE PIECE située au terroir de St Jean appelée la Boulène et autrefois dessu pont joutier (? ) ,  reconnue  , avec plus grand corps par Jean Agil a noble Jean du Villaret ,  seigneur du Villaret et Servies le sept  octobre 1445 .

                                  Suit une longue description  -du bien et de ses voisins :   " confrontant du couchant au midy sieur Pierre Farges  …"  puis  du montant de la censive annuelle et perpétuelle , en nature : " : ….un boisseau et un quart de boisseau de seigle , un boisseau et un quart de boisseau d'avoine ……payables le tout au lieu de St Jean à la fête de la ST MICHEL .."   Les conditions à caractère féodal de la reconnaissance apparaissent ensuite :

  "..Ladite reconnaissance d'être bon et fidèle emphytéote , ladite pièce méliorer et ne pas détériorer…de la reconnaître et indiquer , toutes les fois qu'il en sera requis , pour la susdite censive et autre droits seigneuriaux exprimés dans ledit acte de reconnaissance dudit Agil  (le prédécesseur ) , lesquels droits sont  :les tailles dues et accoutumées et le guet et manœuvres dans le château de Serviès aux quelles la dite reconnaissance est obligée comme le autres emphytéotes dudit seigneur . Laquelle reconnaissance , ledit procureur pour ledit seigneur accepté sans préjudice de plus grand efet  censive des arrérages de la susdite et des droits et autres devoirs seigneuriaux légitimement dus . Et pour l'observation de ce dessus la susdite reconnaissance a obligé tous ses biens passés et anciens et par expres le susdit fief qu'a requis aux rigueurs des cours de M le Sénéchal  Convention royaux de Nimes et à toutes autres rigueurs requises et nécessaires . Ainsi l'a promis avec due renonciation .

    FAIT ET CITÉ au lieu du Blaymar  , dans la maison de Jean Veyrunes , en présence d'Antoine Reboul , Mazitre  Henri Defeiris ,  Seigneur de Bunes ,  avocat au parlement

    Signés par nous Joseph Gauzy ,notaire Royal résidant au lieu de Bagnols , requis recevant

    Signé Rouvière , Pages , procureur Bunes , Reboul , Gauzy , notaire signés à l'original

.

(Archives départementales de Lozère                       

          (   retour à la Monographie Denizy )

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                                L'auteur rapporte ensuite dans l'ordre chronologique quelques précisions ou anecdotes sur l'histoire du Bleymard:

            -  " en 1347 , un prêtre , nommé Etienne Pépin , dit Olivier Atquistand , ayant été accusé d'avoir fabriqué une statue en cire , à l'effigie de l'évêque , Albert Lordet ,  et fait divers sortilèges sur cette image fut cité devant l'official de Mende , Savion , qui le condamna à faire pénitence pendant 15 jours dans la tour de Chanac ,à manger le pain de la douleur et boire l'eau de la tristesse  "

            - "… en 1581 , Merle y fit une apparition nocturne , pilla l'église et s'empara des bestiaux pour nourrir ses hommes …mais il n'y survint aucun massacre et les habitants en furent quittes pour la peur "

            -" ..Avant la révolution de 1789 , le village du Bleymard et celui de St Jean formaient une communauté administrée par deux consuls à 10 et 12 livres chacun et un greffier à 15 livres "

            -  "…La démagogie révolutionnaire y laissa quelques traces de son terrible passage . L'église fut pillée et fermée au culte  et les prêtres forcés de d'expatrier 3

            - " … le village n'a jamais été fortifié , il parait que dans les moments de danger les habitants allaient se réfugier au château du Tournel "

            - " …Non loin est le hameau de Bonnetés , surmonté des ruines d'un château dont la seigneurie appartenait à la famille SABRAN de MONTFERRAND . Au XVI ème siècle , Claude de Sabran , bailli du Gévaudan ,   en était le seigneur ainsi que des Alpiers  ( cf. son intervention plus bas : " comment on s'amusait …" )  . Antoine de Sabran lui succéda et enfin Claude de Sabran qui eut l'honneur de figurer au nombre des gentilshommes de la reine mère Catherine de Médecis  . Il mourut en 1620 et eut pour successeur Charles de Molette .

-".. le château de Bonnetés ne fut pas oublié par les soldats de MERLE ET DU baron d'Alais , il résista néanmoins à leurs attaques réitérées …La révolution le ruina et vendit ses vestiges et dépendances au profit de la nation  .." 

             Conclusion , que je suis tellement loin de partager !

            " Enfin tel est le village du Bleymard qui , comme on le voit , n'a pas d'autre mérite que de figurer au registre des chefs lieux de canton de l'arrondissement de MENDE "

                                                        + + +

                                  (2)   ORIGINE DU NOM :  LE BLEYMARD       

* Première hypothèse 

Dans un article  , paru dans 'lou pays " de juillet – août 1990 , mon cousin , André Raymond, émet une hypothèse très intéressante sur l'étymologie du Bleymard . Je le cite :

         " Le nom du village a-t-il une origine allemande , comme on peut le trouver dans    certains écrits ?

"  Bley . ( allemand" blei" – plomb ) et – mard = "pays " Ce serait donc le pays du plomb .  La proximité des mines du Mazel inclinerait à penser que cette étymologie est la bonne , mais alors pourquoi des racines germaniques ? "

           Pourquoi , alors, ne pas oser une explication très hardie , pour ne pas dire imprudente  : de nombreux écrits attestent que le gaulois savaient exploiter et traiter les métaux et font naître les noms de certains lieux de ces exploitations  ( la Ferriere, Ferréol ,Ferrussac ) .on peut donc imaginer que les gisements de plomb du Mazel aient pu être exploités , sinon par les Gaulois , du moins au V ème siècle par les Visigoths succédant aux  Romains ??

       

         ** 2ème hypothèse   

 Mon cousin, Maurice BUISSON me suggère que, Bleymard serait une déformation du latin qui signifie " entre deux mers " . Il est vrai que le Bleymard occupe une situation optimale en ce qui concerne le partage des eaux entre la Méditerranée ( Altier ) et l'Atlantique ( Lot)La distance séparant les ruisselets qui alimentent ces 2 rivières est minime au niveau des 4 chemins ( "Charamasse ) .

       *** Toponymie :

                        Mon ami Claude Teissier, amoureux s'il en est de l'histoire du Bleymard, me signale l'ouvrage de  L. F. FLUTRE "Toponymes Lozériens d'origine gauloise" qui recense de nombreux et divers noms de lieux.    

   Dans le court extrait de cette étude, rapporté ci-dessous, apparaît bien  le nom du Bleymard .


   " ... Blesma; Blisme ( Nièvre) ; Belisma : 1287 ; ....Toutes ces formes...demandent un i bref ou un e long.Le termin.-sama- est généralement considéré comme un suff. à valeur superlative.( Dottin , p.112) ...Quant au radical, il semble bien qu'il se rattache à la racine  i , e ,"bhel ; "clair brillant" comme celui de Belenos, le Dieu de la lumière.De là LE BLEYMARD nom d'un chef lieu de canton ...( Blesmarium, Blismaryum...Prototype: Blesmar( d'où Blemar par amenuisement du s..."


Il n'est pas question d'émettre le moindre doute quant au sérieux d'une étude émanant d'un savant aussi éminent, mais il est peut être prudent de classer ces conclusions comme une hypothèse du reste très séduisante .

 Je me permets très humblement d'oser un éclairage supplémentaire à cette hypothèse :

         Le terme Belisima n'est pas associé au seul "Dieu de la lumière"  mais aussi à la déesse du foyer, à l'artisanat du métal et du verre, et notamment à l'art métallurgiqueet au tissage.

         On peut donc raisonnablement trouver une concordance entre la toponymie  gauloise, "Belisima", et la source germanique, évoquée en premier,  liant le nom du Bleymard  à l'existence et l'exploitation  des mines  …et pourquoi pas de la place importante de l'artisanat du tissage évoqué dans le site ? (IB -§3 :" 17ème siècle les loups, les tisserands" ) 

         Cerise sur le gâteau de mon imagination, Belisima aurait possédé "un don de guérisseuse associé aux sources thermales " et Bagnols ne faisait il pas parti de l'ancien (hélas) canton du Bleymard .

         Seul point d'interrogation, dans les chroniques du Tournel le canton est nommé Blaymard et son nom s'éloigne donc quelque peu de la toponymie gauloise qui utilise toujours la voyelle  e après le l

         Force est d'en rester sur ces points de l'analyse pour le moment.



 

                                        1 .14 -  Description rédigée par A.  TEISSIER le 29 mai 1874 (extraits )  

                                             ( Largement "inspirée " de la monographie de Boudoussier Cf: Ch. 1B , § 1.12 )


Le Bleymard

 Chef lieu de canton…..d'une altitude de 1055m., il possède une population de433 habitants répartis en 102 ménages et 92 maisons.

         C'st le résidence d'un juge de paix, du greffier, d'un huissier, du receveur de l'enregistrement, du percepteur, d'un notaire, d'une brigade de Gendarmerie à Cheval, d'un bureau de poste.l'enseignement est donné, pour les garçons, par un instituteur public, et les filles reçoivent l'instruction des religieuses de l'ordre de M

La paroisse est desservie par deux prètres( un doyen et un vicaire)..eyrueis crée depuis peu. Son église restaurée pour la 3ème fois depuis 1770 était avant la révolution la Chapelle de Peyrefioc  à l'usage de la confrérie des pénitents blancs….Elle n'est devenue paroissiale qu'en 1802 et sous peu elle va céder sa place au nouveau bâtiment en voie de construction .

Sur les confins occidentaux existe, au milieu d'une terre labourable,une petite chapelle rebâtie dans de moindres proportions, …dite de StJulianet…dépendant de Si Julien du Tournel et fondée au 14ème siècle pour desservir les villages du Mazel , des Faysses, qui n'existe plus , et de Malavieille trop éloignés de St Julien du Tournel.

Il y a, à coté de cette chapelle, un cimetière avec des caveaux ensevelis dans le roc et entourés de chaux…Il y a 3 ans environ, le propriétaire en défrichant a trouvé un squelette entier, bien conservé…On suppose que des papiers importants ont été brûlés en 1793 en vertu de la loi de juillet.

         Ce qui n'est pas douteux, c'est que toute la population du village n'était pas catholique.

…Antérieurement petit village de 7 à 8 maisons…dont la moitié étaient vde petits fiefs dépendant du Seigneur du Tournel…Il est devenu chef lieu de commune,à l'époque du concordat…il a ensuite été choisi comme chef lieu de canton de préférence à d'autres localités voisines dont l'histoire locale offrait beaucoup plus d'intérêt(sic)

…cette localité possède une belle halle construite depuis 1848 environ les deux tiers de la population est commerçante ou vit de petits métiers se rapportant à la fabrication d'étoffes de laine, de serge ou de cadis .L'autre tiers s'occupe de travaux agricoles…cette population sait soit par ses travaux soit par sa conduite suppléer à l'insuffisance des revenus ….il y a une certaine aisance qui n'existe pas, même dans des pays plus tempérés et plus favorisés

Le climat est rès froid et très humide…à cause sans doute des courants meurtriers établis soit par le bassin du Lot, dont la source est à 1420m.., soit par  celui de la rivière impétueuse de Coumbo-Sourdo qui va chercher ses eaux sur le versant septentrional du Mt –Lozère à une altitude de 1625 mètres.

…Malgré cette dureté du climat…les environs du Bleymard sont assez productifs. Sur la rive gauche du Lot les terres sont de nature calcaire, et, sur la rive droite elles sont schisteuses. On y cultive avec succès le froment, le seigle, l'orge, l'avoine, les pois, les lentilles très appréciées ( *), la pomme de terre…

Pendant l'été deux fours à chaux fonctionnent pour la construction.

         Des prairies artificielles sur lesquelles poussent les trèfles et autres grains, arrosées par le Lot et le Coumbo-Sourdo, sont de bonne qualité et d'un bon rapport c'est pourquoi elles sont très recherchées et valent le prix de dix à douze mille francs l'hectare.


(*)  Voir ci-dessus, à la suite de la monographie de Boudoussier ( § 1-12 )la photographie d'une étiquette présentant les lentilles" épurées" d'Auguste Teissier

 

Bonnetès 

Petit village de la commune, situé au pied de la montagne du Goulet;,à1326 m. d'altitude, composé de 10 maisons donnant 47 habitants. Ce village est très humide, son terrain de nature schisteuse.

         A l'exception du froment on y récolte les mêmes denrées qu'au Bleymard. .On ne demande rien aux prairies artificielles, les prairies naturelles…atteignent, à peine, la moitié du prix de celles du Bleymard.

 

St Jean du Bleymard

         Ancien prieuré dépendant du château du Tournel, Ancien chef lieu de la commune…ce village composé de 16maisons et de 58 habitants est construit sur la route nationale 101 à une altitude de 1050 m.

         Erigé en succursale en1841 cette paroisse est desservie par un prêtre seulement.

         Son église, est une belle construction bénédictine, dans le style des églises du XIII ème siècle. On peut lire à une croisée sur la façade extérieure qui donne sur la route ces deux mots André Prior et …dessinés deux lions et un soleil. (1)

Du côté opposé donnant sur le cimetière, on distingue un reste de voûte donnant naissance à un caveau où, selon certaines versions, le prieur se retirait pour se livrer à l'oraison.

         A l'angle du mur du cimetière se trouve un arbre qui par ses proportions est digne d'une cité (2)

         Le presbytère a été détruit et remplacé par le prieuré, flanqué d'une tour.

         ²Le village possède une croix en pierre d'une exécution remarquable. On y distingue un coq équeutant des grappes de raisin artistiquement sculptées, tous les instruments de la passion, un ostensoir et un calice.(1)

         La population de St Jean est agricole…, les prairies en grand nombre arrosées par le Lot…se vendent au même prix que celles du Bleymard.

 

(1)  Voir photos ci dessus :  Chapitre 1B , §1.12    "Monographie de Boudoussier "

(2)  Il s'agit de l'orme qui fit l'objet dune retentissante polémique ( Cf : Ch 4 "Répapiades" , § 7 : " L'affaire de l'orme de St Jean

 

Valescure

Petit village au Nord-Ouest du Bleymard,à 1263 m. d'altitude se composant de 6 maisons et de 37 habitants. Terrain schisteux d'un rapport difficile, climat froid et humide, c'est le village le plus pauvre de la commune.

 

Les Baraques

         On donne improprement (*) ce nom à 3 belles maisons espacées sur la route 101, reliant, pour ainsi dire, St Jean au Bleymard. Elles donnent asile au roulage et à héberger les voyageurs

         (*) Les Baraques deviendront La Remise

 

           Le Bleymard le 29 mai 1874  signé Teissier




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                                        1-  2   - Les Églises

         L'histoire  des églises est dominée par les heurs et malheurs de l'église de ST JEAN  , église paroissiale du Bleymard 

    L'essentiel de cette histoire  figure dans le livre de voyage de Jacques PORCHER , édité en 1894 . J'ai reclassé et regroupé ce qui m'a paru intéressant   dans le 3 paragraphes suivants .

 

                                                                               1- 21 -  L'église de ST JEAN  : 

                       A - Les desservants :

  On trouve un écrit de 1730 rédigé par Claude Leblanc ,prieur et chapelain de l'église de St Jean

  Le premier nom cité dans l'ouvrage de J. Porcher est Jean Louis FEDE  , prieur de St Jean  . son vicaire Jean Lois PICHOT était semble t'il chargé de la desserte de la chapelle du Bleymard .

   Le premier acte de J. L. Pichot est le baptême de Jean Privat le 20 juin 1769 où il signe  Pichot procurè  alors que le 20janvier 1770 , pour le baptême de Catherine Joncous il signe Pichot vicaire

    Le 14 mai 1787 ,  J.L. FEDE  , fait acte de résignation en faveur de Guilhaume PICHOT ( né à Pradelle )  , lequel prend possession de la cure de St Jean  " par les mains de M. GIRAL curé de ST Germain du Teil"  . le premier acte de G. PICHOT est le baptême de Louis Bros le 31 août 1787

             Il eut successivement comme vicaires : 

           Urbain CHAS qui baptisa Jeanne Pigeire le 21 janvier 1788

-          Etienne  ITIER , qui baptisa Augustin Buisson , mon aïeul  , fils de Buisson et Catherine Rocher , le 15 juin 1789 . M. Itier décède  , à l'âge de 30ans , il est enterré devant la porte de l'église le 16 juin 1790 .

       Jacques Brunel ( voir ci-dessous au §  révolution )"  dont le premier acte fut la sépulture de Jeanne Oziol , le 8 août 1790 .

     G. Pichot se retire dans la cure de St Jean. où il meurt le7 mai 1809 .  Il fait de M. Merle , curé de Prévenchères, son héritier  , ( pas rancunier , voir ci-dessous l'affaire du clocher ) chez M. Rouvière maire du Bleymard ,qui dresse un long inventaire de son mobilier et d'une bibliothèque  " considérable et recommandable " .

  Le successeur de G. PICHOT , M. TREBUCHON , " fit preuve du même dévouement " .

 Cependant ,il convient de noter que l'attachement de leurs paroissiens et de M. HILAIRE leur voisin fut l'unique ressource de ce prêtres . Ces paroissiens ont payé leurs curés pendant 35 ans sans recevoir aucune indemnité de l'Etat ni d'ailleurs  ;  unique exemple dans le diocèse

   Notons que la cloche actuelle fut fondue en 1883 ( elle remplace celle de 1822 ) et fut baptisée par son parrain Ernest Rouvière , maire du Bleymard .

             La paroisse de St jean fut supprimée en 1917 .

 

                                                       B – L'église de St Jean et la révolution :

 

                              L'église et ses prêtres eurent particulièrement à souffrir de la terreur  . Deux récits significatifs sont rapportés par J. PORCHER :

                  a– Jacques BRUNEL  : Vicaire de Guilhaume Pichot , Jacques Brunel , bravant les interdits de "la terreur " se portait au secours des malades et administrait les sacrements dans les villages voisins . Il baptisait Anne Doladilhe des Alpiés le 30 décembre 1792 , le 16 mai1794 , aux Alpiés il mariait Pierre Savinier avec Marie Brès . Il resta vicaire du Bleymard jusqu'à l'exécution , à Montpellier de M. Robert curé de Puylaurent dont il fut le successeur . " il parait que J. Brunel se serait caché particulièrement chez la veuve Jourdan sous l'accoutrement d'un cardeur de laine .

                                     G. Pichot ne figure dans aucune liste durant la révolution 

  b – le dépeçage du clocher  :

  Pendant la révolution le clocher de St Jean fut abattu , l'église pillée , le mobilier brûlé ou remis à l'autorité du district  . Les pierres de taille du clocher ne manquaient certainement pas d'attirer des convoitises et la pièce suivante montre dans quelles circonstances le maire tenta de récupérer ces pierres :

  "Je soussigné Pierre PRIVAT, propriétaire foncier du hameau de Valescure, commune du Bleymard  ,propriétaire de la ci- devant église et des pierres du clocher démoli de St Jean du Bleymard , vendue par l'Administration Centrale du département de la Lozère, le 11 fructidor an 4 ( 28 8 1796 ) , en faveur de sieur Chas Lavignole qui agissait pour moi et au lieu et place duquel je me trouve dénoncé à M. le Procureur Général et Impérial, par les cours de justice criminelle et spéciale du département de la Lozère  , que le sieur Ernest Rouvière aîné , maire et actuellement percepteur à vie des contributions de la dite commune , abusant de la crédulité et de l'ignorance de certains de ses concitoyens et de l'ascendant que les places lui donnent sur leur esprit ,il les conduisit à se transporter au nombre de trente ou quarante , avec des chars attelés auprès de l'église dudit ST Jean , le 23 messidor dernier , au prétexte de les conduire plus loin pour charger de la tuile ou ardoise , et qu'étant arrivés là , il les obligea à charger leurs chars de pierres de taille du clocher démoli , comprises dans la susdite adjudication .

 Un certain de ceux qui formaient la bouade ayant refusé de charge rles dites pierres et se retirait son ,  char vide , il le força à revenir sur le local où étaient lesdites pierre spour en faire sa charge et a employé même à cet acte de violence certains gendarmes de la brigade du Bleymard .Et comme cette voie de fait est évidemment dirigée envers moi , en qualité d'acquéreur des biens nationaux, dont les lois m'assurent la pleine garantie; je donne connaissance de ces faits à votre ministère afin que venant au secours de ma propriété , vous provoquiez l'entière exécution des lois contre les délinquants et ferez justice

        En foi de quoi , j'ai signé ma présente déclaration, le 1er thermidor an 13 ( 20 juillet 1805 )         PRIVAT  "   Ce récit illustre , entre autres considérations , la pratique assez courante consistant à récupérer les belles pierres et notamment les linteaux des monuments en ruine pour en orner les maisons . Ceci m'a conduit à photographier les linteaux de la plupart des habitations actuelles et de les présenter dans ce site  ci dessous : §4 bis et ,

   

                     1-22- Les Eglises du Bleymard 

 

A - La Chapelle de Peyrofioc :

  En 1671 , François CHAUCHAT , curé de St Jean, crée une fondation afin de construire un église au Bleymard . Les habitants sont appelés à financer cette entreprise par des dons annuels  :

     C'est ainsi que  : André Pigeyre de Valescure donne 20 sols par an

                                Me Ferrand donne  5 livres par an  …etc..

           C'est dans cette chapelle que fut fondée la confrérie des pénitents blancs  , confirmée par la bulle de Benoit 12 , le 6 mars 1732

            L'ancien tabernacle de St Jean est mis en place dans cette chapelle en 1730 , avec un grand luxe de précautions :

  " Nous Claude Leblanc prêtre , ayant acheté un tabernacle de pris de 210 livres , l'avons fait poser dans notre église de St Jean le 22 mars 1730 et avons fait présent du vieux qui était dans notre église , aux pénitens que nous avons établi dans notre chapelle de peyrefioc au bleymar  , et prétendons qu'en cas notre successeur à ladite chapelle et autres qui lui succéderont , veuleussent  inquiéter les penitens , ou les sortir de ladite chapelle , voulons dis-je ,en ce cas et non autrement , qu'ils puissent le faire changer à la chapelle qu'ils seront contraints de bâtir .

                                              Leblanc prêtre et chapelai

        B– L'Eglise du Bleymard

  En 1871 , M. Victor OLLIER , né à St Chély d'Apcher, curé doyen de la paroisse , a fait entreprendre la construction d'une nouvelle église , " régulière et suffisante " dont le clocher ,vu de loin relève bien l'endroit " .

            La bénédiction à lieu le 15 août 1876 et la nouvelle église est consacrée le 17 septembre :

                        " La nouvelle église de la paroisse , érigée en l'honneur de la Très Sainte Vierge Marie et en l'honneur de St Jean Baptiste patron de la paroisse a été bénie par Victor Ollier , chanoine honoraire et curé doyen délégué par les vicaires capitulaires du siège vacant .Ladite bénédiction le 15 août ,  jour de l'assomption

            La sainte réserve a été transportée avec  solennité à ladite église le 17 septembre , 3ème Dimanche dudit mois

 

                                                                                              André Guignon vicaire , Jean Sicard  Maire , V. Olli    


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                                                1-3 -Les routes

              

                   A l'origine , le Bleymard n'est pas situé sur la route reliant Mende à Villefort , cette route La Voie Soleirane(1) , passe au Boy ( résidence préférée de seigneurs du Tournel ) , au Mas d'Orcières puis Cubières . De ce fait , le village de Cubières est bien plus développé que le Bleymard , qui profite mal de sa situation au confluent du Lot et de Combesourde .                                          

                  (1) strata  Soléirana , par opposition à une route plus méridionnale située sur la partie haute du Mt Lozère la Strata Servelaria  ( l'estrade de Serviés )

L'existence du chemin muletier reliant St Julien du Tournel au Bleymard est mentionnée plus haut  (Ch IB : § 1-0 ), il existe encore

Ce n'est qu'en 1860 qu'est mise en service la route impériale N°101 longeant le Lot et l'Altier ( le chantier avait été lancé en 1824 ) . Ce désenclavement donne un nouvel essor au village, essor conforté, au 20° siècle, par l'ouverture des mines du Mazel .

        Pour le passage difficile du Tournel , à l'origine il avait été envisagé un contournement de la montagne en suivant la courbe du Lot ,et des études longues et minutieuses , portant notamment sur les niveaux figurent au dossier. Finalement , la décision est prise de percer un souterrain , malgré les difficultés prévisibles compte tenu des moyens de l'époque .

        Ci-dessous quelques documents illustrent les travaux et les à cotés de la mise en service de la nouvelle voie :

         

        

  etits retours en arrière

        A propos de route , je vous livre une sorte  énigme :  A la fameuse  "Presqu'île " ( déjà citée ) , le long du Lot , une plaque de fer ( ou fonte ) est scellée dans un rocher

  Elle porte l'inscription  R N 14  ( photo ci dessous ) et je l'ai toujours vue . Mes parents disaient que la route passait peut être par la ...avant ? , mais c' est totalement impossible . Que  signifie donc cette inscription ? 

          

        Je viens de recevoir la réponse à cette "énigme " , de la part de Chantal Bellier de Marvejols : Il ne s'agit en aucun cas de l'indication d'une route , R N signifie plus prosaïquement relevé de niveau . Il en existe de nombreux et si la signalisation est gravée sur une plaque en fonte , à la Presqu'ile , c'est parce qu'il n'est pas possible de graver directement dans rocher de schiste , alors que dans les zones de granit ou de calcaire on peut le faire .


 2 - 16ème SIÉCLE                

  2-1-    les guerres de religions

               Les catholiques et les protestants cohabitaient au Bleymard et cela  n'allait pas sans heurts et querelles de toute sortes .Le seigneur , des ALpiers  , Etienne de Sabran,protestant , réunit le 4 octobre 1567 , les principaux habitants du Bleymard , dans la salle haute de sa maison . Il leur exposa l'état de discorde où se trouve le village par suite des différences de religions. Au sortir du prêche ou de la messe protestants et catholiques se moquent les uns des autres , s'outragent et provoquent des désordres  . Les uns et les autres par vengeance ou inimitié appellent les compagnies de soldats qui pillent,volent et trouvent partout des receleurs prêts à acheter le produit de leurs rapines

     Etienne de Sabran demande qu'on organise une police chargée de maintenir l'ordre et de ne laisser entrer que des troupes munies de commissions régulières .

     On dresse les statuts d'union et on nomme 12 syndics, 6 catholiques et 6 protestants, bien que ces derniers soient minoritaires      

     Cette page de paix, rarissime en France,  fut rédigée par Maître Jean Baptiste Notaire Royal du Bleymard (1).

     Le texte ,rapporté ci-dessous,  décrit la vie sous Charles IX et cite bon nombre d’habitants du Bleymard.

 (1) Archives départementales de la Lozère série 3 

          Accord politique pour l’entretenement d’unepaix, unyon et reppos tant pour une religion que aultre, contenant l’ordre que sera doresnavant tenu et observé pour le passaige et nourriture de la gendarmerye passant et repassant, avec creation de doutze sindicz et depputez, passé entre les habitans de Bleymard

 

L’an mil cinq cens soixante sept et le quatriesme jour du moy d’octobre, très chrestien prince Charles, par la grace de Dieu roy en France regnant, au lieu du Bleymar et dans la salle haulte de la maison de noble Estienne de Sabran, seigneur des Alpiers, illec estans congregez, assemblez et domparans en personne led. Noble Estienne de Sabran, noble Gabriel de Sabran son oncle, maistres Blaize de Sabran, Jehan Reversat, Estienne et Anthoine Fabres, freres, Jehan Vinhal lieutenant, Jehan Mallechane notaire, Anthoine des Ayfres praticien, Anthoine Mothon, Estienne Folchier, Guillaume Mazel, Guillaume Baldit, Estienne Beys, filz de feu Jehan, Estienne Beys, filz d’Estienne, Michel Fabre, filz de feu Blaize, Claude Talon, Michel Beys vieulx, Michel Beys jeune, Jehan Daude, Barthelemy Cayroche, Jehan Martin, filz de feu Michel, Vidal Ranc, Guillaume Donzel, Jacques Guollabert, Guillaume Bonel, charpentier, Anthoine Chambon vieulx, Anthoine Folchier, Durant Leynadier, François Deveze, Anthoine Bès, Raymond Maleval, Guillaume Folchier, Jehan Privat, Jehan Maurin, Jehan Pontier ponteyro, André Paulet, Baethelemy dict Jacques Bays vieulx, Privat Alegre, Jehan Pontier bastier, Guillaume Chambon, Anthoine Beys filz de feu Armand, Anthoine Beys guasquet, Anthoine Berengier, Jehan Durant bastier, Michel Sollier, Claude Vidal, Pierre Grefuelhe, Anthoine Sochon, Jehan Jordan, Pierre Vidal, Pierre Moret, Barthelemy Folchier, Jehan Assenat, Blaize Roux, Barthelemy Reynal, Michel Sabran, Anthoine Labrou, Pierre Bonet, Estienne Corregier, Barthelemy Rebol, Vidal Vincens et Jehan Gibert, tous faisans la plus grande et sayne partie des habitans dud. Bleymar, ausquelz en la presence de moy notaire soubzigné et des tesmoingz cy bas nommez, a esté expozé et remonstré par la parolle et orguane dud. noble Estienne de Sabran, comme led. Villaige du Bleymar estoit grandement peuplé et muny de beaucoup d’habitans y receans et domicillians, et tant gens literez de qualité que artizans et aultres de basse qualité et condition, dans lequel villaige ou son paroisse y avoit ordinaire exercisse, suyvant l’eedict du roy, de deux religions, sçavoir les ungz soustenans et exerceans la religion chrestienne et eglize reformée, les aultres et le plus grand nombre exerceans et soustenans le party de l’eglize romaine, et parce que en faisant chacun son devoir et exerceant sa religion entre aulcunes, y avoit journellement rixes, querelles et esmotions, reprochans et desdaignans les ungz les aultres en leur exercisse et religion par rizées et mocqueryes, les ungz en sortans des prieres et presches ordinaires, et les aultres en sortant d’ouyr la messe, chose grandement scandaleuse et odieuse à veoir et ouyr, le tout procedans de telles particularitez et differences de religion, dont ne s’en pouvoit ensuyvre par ung juste jugement de Dieu que tout malheur s’il n’y avoit prompte reformation tellement policée que telz mocqueurs et seditieux ne soyent punys de ce qu’ilz ont fait par le passé et que pourroient faire pour l’advenir, à quoy estoit très requis et nécessaire principalement pourveoir et remedier ; d’ailleurs aud. Villaige avoit aultre grand desordre et desbordement touchant le passaige, nourriture et entretenement de la gendarmerye, ordinairement y passant et repassant, pour autant que les ungz, pour le mauvais voulloir et inimittié qu’ilz ont contre les aultres, tachent et procurent par tous moyens possibles leur ruyne et destructionde lad. Gendarmerye, et pour ce executer font venir et acheminer aud. Villaige plusieurs compaignyes de soldatz tant d’une religion que d’aultre, par lesquels sont souventesfoys battuz et tourmentez, et après leurs biens et maisons vollez et pillez, et quepys est, après telle pillerye acheptent eulx mesmes des soldatz les meubles, marchandises et denrées desrobées, et encore pys toutes compaignyes de soldatz, estans avec ou sans chiefz et cappitaines, entrent ordinairement aud. Villaige du Bleymar, le plus souvent sans avoir commission ne charge, et pour si peu de monde qu’ilz soyent, soy rendent maistres et lesd. Habitans en telle subgestion

et servitude qu(ilz n’ozent bouger ne soy plaindre en aulcune maniere, le tout procedans de l’inimitié et hayne qu’ilz ont les ungz contre les aultres, sans qulcun accord, unyon, amour ne fraternité ; et plusieurs aultres insollences, ruynes et dissipations se font et comettent jurnellement aud. villaige par faulte de police et bon reglement, à quoy aussi estroit fort requis et nécessaire pourveoir, et pour ce respect faire et créer syndicz et procureurs telz que sera advisé gens de bon sens et preudhomye et tant d’une religion que de l’aultre qui commanderont et serviront de chiefs et veillans ordinairement au faict politicque, par quoy a dict led. Seigneur des Alpiers à l’heure et lieu presens avoir fait appeler par la voix du sergent ordinaire dud. Bleymar la presente assemblée, pour tous ensemble et d’ung commun accord remedier et pourveoir promptement à tout ce dessus, à telle fin que, en lieu de telz desordres, discordz et noyses ordinaires, une paix et tranquillité perpetuelz soyent introduictz et instituez entre iceulx, desquelz avoyr entendue led. Seigneur la voix et de l’ung après l’aultre qui auroient dict uniformement et sans discrepance qu’ilz estoient en ferme voulloir et intention de y pourveoir et que ce estoit leur principal dessein de vivre doresnavant en paix et bonne unyon, au moyen de quoy, après que led. Seigneur a eue sur ce conference et adviz avec les principaux gens literez dud. villaige, ont faictz et dressez certains artcles et statutz, escripvant moy notaire soubsigné que sont telz et dont la teneur s’ensuyt :

 

Articles et statutz accordrez entre les mannans et habitans du Bleymar touchant la police et pour vivre et soy entretenir doresenavant en bonne paix, unyon et tranquillité, suyvant l’eedict et voulloir du roy nostre sire, s’ensuyvent :

En premier lieu a esté convenu et accordé d’ung commun accord et amyable que doresenavant les ungz avec les aultres, sans difference de religion, se contiendront en paix et amytié, uzans des libertez permises par les edictz du roy nostre sire, sans estre resserchez en l’exercisse de leur religion, et ce sur les peines contenues en l’eedict du roy.

Item pareillement a été accordé que ou et quant se tienneroit aulcuns y contrevenans, qu’il sera permys aux aultres luy accourir sus pour le metre entre les mains des officiers dud. lieu qui après le puniront selon ses demerites sans aucune esmotion pour pretexte d’aulcune religion, ains consentiront à la punition de telz coupables et seditieux.

Item et pour l’observation de telle fraternité et unyon on depputé, sçavoir de la part de ceulx de la religion reformée maistre Jehan Reversat, Estienne et Anthoine Fabres, Jehan Pelissier, André Paulet et moy notaire soubzsigné, et de la part de la religion romaine maistres Estienne Beys, filz à feu Jehan, Jehan Reynalh, Anthoine Moret, Pierre Mazaudier, Jehan Durand et Michel Sollier, pour tous ensemble adviser et soy prendre guardre à ce que nul ne contrevienne à ce dessus, et des contrevenans en advertir les officiers et leur sommer en faire justice promptement, et en cas de reffus proteste par acte de notaire.

Item ont accordé que chacun, sans scandalle de son voysin ne trouble aud. villaige, pourra libremment servir au party qu’il vouldra tenir, sans que pour cella luy soyt loysible prendre argument d’exercer aulcune cruaulté en l’endroit d’aulcun habitant dud. villaige, pour pretexte de luy estre ennemy ou aultrement, et ce sur les peines contenues en l’eedict du roy et aultres que de droict.

Item, et pour limiter la charge desd. depputez, leur sera enjoinct et commandé expressement, où et quant se feroit bruict d’aulcun passaige de gendarmerye, qu’ilz seront tenus aller au devant des compaignyes pour et avec les cappitaines soy informer de leur commission, et si leur commision n’est chargée de pouvoir habiter et entrer aud. villaige après l’avoir communicquée aux habitans remonstrer ausd. Cappitaines la raison du deny et reffus de les laisse entrer par deffault de charge, et cen ce et tout ce qu’ilz se pourroient treuver foibles pourront requerir les habitans qu’ilz pourront treuver pour lui assister et à quoy ne pourra aulcun desd. Habitans reffuzer ny denyer après une seulle requisition, à peine de dix livres tournoi et aultres que de droict.

Item, et au cas que aulcune compaignye serait logé pour l’advenir aud. villaige du Bleymar, d’une religion ou d’aultre, et que , pour la dissolution des soldatz advient saccaigement ou pillaige de aulcunes maisons dud. villaige, ne pourra aulcun desd. habitans receller aulcuns meubles ny aultres choses par achept des soldatz ny autrement, sur la peine d’estre punys comme larrons et recelleurs.

Item ne sera permys à aulcun donner aulcun adevertissement de parolle ne par excript aux ennemys sur peine de la vye.

Item est deffendu à tous hostelliers et aultres habitans dud. Bleymard ne loger aulcuns estrangiers portans armes, passé leur disnée ou souppée, sans en adcertir lesd. Depputez, à peine d’estre punys de la peine que telz estrangiers auroient meritée, en cas qu’ilz seroient treuvez traistres aud. villaige.

Item et au cas que pour l’avenir se dresseroit estappe aud. villaige pour le vivre et entretement d’aulcuns soldatz ou aultres munitions de guerre que la comission receue par les depputez, seront tenuz icelle communicquer aux habitans pour tous ensemble y pourveoir comme de raison.

 

Desquels articles après vaoir faicte lecture ez presences et audiances de toute l’assemblée et en vulgaire et entendu langaige, après les avoir ouys et entendus de poinct à poinct comme on dict, ont dict et affermé tous ensemble que telz accordz et articles voulloient et entendoyent ilz dosrenavant tenir, garder et observer sans à jamais en rien y derroger ne contrevenir comme revenans à leur grand proufict, utilité, repos, tranquillité et unyon, tant de leurs personnes que biens, et iceulx de poinct en poinct pour cest effect ont approuvez, ratifiez emologuez et confirmez selon leur forme et teneur et avec ce que les syndicz et depputez y denommez ou la plus grande partye d’iceulx presens et telle charge acceptans pour eulx et les absens ont promis et juré à toute l’assemblée, levans leurs mains à Dieu, de bien et fidellement exercer la charge contenue ausd. articles  et du tout leur pouvoir veiller ententifvement à faire tenir, garder et observer lesd. Artcles et statutz sans en rien y enfraindre ny derroger, sur peine que, où se trouveroit le contraire, d’estre punys comme traistres et desloyaulx aux bien et repos publicques et perturbateurs d’icelles et d’aultres peines que de droict, voullans et entendans iceulx habitans lesd. Articles et tout le contenu en ce contract avoir et obtenir à jamais aultant de vertu, valleur et efficace, comme si des choses y contenues avoit esté donnée sentence diffinitive par leur juge competent, de laquelle n’eust esté appellée ains acquiesée et passée en force de chose jugée, confirmée par arrest de la souveraine court de parlement de Thoulouse, de laquelle sont ressortissans ; et pour plus grande fermetté et perpetuelle asseurance des choses y contenues, lesd. Habitans et chaclcun d’eulx pour son regard, de nouveau sans revocation aulcune, ont faictz et constituez leurs advocatz et procureurs en la court et siege presidial de Nysmes Messieurs maistres Pierre et Charles Rozelz, Favyer, de Leuzière, Villars et chalcun d’eulx pour et en leur nom requerir l’auctorisation dud. et present accord, et ilz, et les leurs, à jamais estre condempnez de le tenir et observer et à ceste effect estre registrez ez actes et registres de lad. Court et en ce et qu’en deppend faire toutes actes, requisitions necessaires, avec puissance de substituer ellection dedomicille,promesse d’avoir la procedure agreable de rellever et avec toutes aultres clausulles requises et necessaires, pour lesquelles et tout le contenu en ce contract tenir et observer à jamais sans en rien y contrevenir, ont les ungs envers les aultres respectivement obligez, ypothecquez et soubmys leurs biens quelzconques, meubles, immeubles, presens et advenir,les soubmettant aux rigueurs des courtz  presidial susd. et conventions royaulx de Nysmes, petit seel de Montpellier, ordinaire de la baronye du Tornel, comme du comté et bailliaige de Givauldan et à chaculne d’icelles, et ainsin l’ont derechief juré en la forme que dessus, en vertu duquel jurement ont renuncé et renuncent à tousdroictz et loix à ce contraires desquelles se pourroient ayder pour contrevenir à ce dessus, et du tout ont requis et demandé instamment à moy notaire soubzsigné en forme de chartre publicque que leur ay octroyé. Faict et passé où que dessus, presens et appelez en tesmoingz maistre Guillaume Seguin de Barre, diacre, habitant aud. Bleymar, Barthelemy Bragier, Maurice Recolin de Malavielhe, Guillaume Fayet du Felgas, et moy Jehan Baptiste, notaire royal soubzsigné

 

Baptiste

   

                                                                  

              

Source  : archives départementales de la Lozère

Dans sa monographie du 30 juin 1862 , l'instituteur de StJulien du Tournel , relate, un épisode des luttes entre protestants et catholiques dont le BLEYMARD fut le théatre

              " Dans le 16ème siècle un homme originaire de Malmont , appelé Lamouroux fut informé que les protestants s'étaient emparés de bestiaux qu'on avait amenés à une foire de Chateauneuf . Il résolut de les leur enlever .

            Il alla trouver le seigneur du Tournel  , lui demanda 6 hommes armés pour escorte et autant de caisses pour battre ; Informé que l'armée destructrice s'était rendue au BLETMARD pour y passer la nuit avec tout leur butin , profitant de l'obscurité il partit avec sa petite troupe et, à peine arrivé près du bourg , il fit battre les caisses et tirer quelques coups . L'armée des brigands, qui passaient la nuit auprès des feux qu'ils avaient allumés dans les rues , s'imaginèrent que les gens ,victimes de leurs spoliations , s'étaient réunis et armés pour venir les dessaisir de leur butin ( bouti )  Ils abandonnèrent leurs vivres et leur butin et prirent la fuite

            Le vainqueur employa sa petite armée à réunir tous les bestiaux ,les fit conduire au Château du Tournel par un chemin tout à fait inconnu des protestants .

            Le seigneur fit publier ,aux environs de Chateauneuf , que chacun vint réclamer ce qu'il avait perdu et justice fut rendue à tout le monde ;"

  Le seigneur Etienne de Sabran eut a connaître à peu près à la même époque d'une affaire beaucoup moins grave , mais qui dut défrayer , longtemps la chronique Bleymardoise ,les agapes du sieur Loubeyrac qui s'amusait bruyamment au Bleymard

                                                        

    2- 2-   Comment on s'amusait au BLEYMARD au 16° siécle

 

         Le Bleymard situé à l’écart de la route de Mende à Villefort , au pied du Mont Lozère, et à plus de 1 000 m . d’altitude , est un des chefs lieux de canton les plus calmes de la Lozère et peut être le plus dénué de vie mondaine ou de distractions .

Sa tranquillité n’est guère troublée qu’en hiver , le Dimanche , par les skieurs qui, d’ailleurs ne s’ y arrêtent guère , lui préférant son faubourg où les attire l’auberge de la Remise , située sur la grande route .

          Il n’en fut pas toujours ainsi. Au seizième siècle , le Bleymard était une étape importante sur la route de Mende en Vivarais , à proximité du col par où l’on franchissait les Monts Lozère .

         Un document de 1567 nos apprend que le village comptait de nombreux habitants «  tant gens literez de qualité que artizans et autres de basse qualité et condition « .  Autour des SABRAN , Seigneurs des Alpiers et magistrats , plusieurs furent baillis du Gévaudan qui semblent avoir résidé au Bleymard lorsque leurs fonctions ne les retenaient pas ailleurs , gravitaient quelque familles parentes ou amies qui formaient un embryon de société .  Le ton en devait être grave comme il convient à des gens qui sont de robe pour la plupart . Mais nul doute que les fréquents passages et séjours de troupes dont se plaignent les documents n’aient contribué à changer le ton à l’époque des guerres de religion .

          En tout cas , en 1567 , un certain Jacques de Lobeyrac écuyer, dont nous ne savons rien par ailleurs, y menait joyeuse vie, se livrant à toutes sortes de dissipations et paraissant même avoir tenu un tripot .

 L’acte par lequel nous connaissons les faits , fait allusion à des danses et jeux publics, des cortèges masqués et déguisés, tout cela en dépit des ordonnance royales.

          Le propriétaire de la maison où habitait Lobeyrac, était Etienne de Sabran seigneur de Alpiers, qui , effrayé de la licence de son locataire et craignant de supporter les conséquences de ces manquements aux édits , fit sommer Lobeyrac d’avoir à cesser ses ébats. Comme toujours en pareil cas , le coupable envoya promener le barbon, déclarant qu’il supportait les conséquences de ses actes , mais qu’il entendait faire ce qui lui plaisait dans sa maison .

                                               Henri Boullier De Branche  (vers 1900/1920)      

  Mais le Seigneur de Sabran ne s'en tint pas là :

  Le Bleymard 1567, n, st. , 6 février

  Acte de protestation pour Estienne de Sabran,  Escuyer , seigneur des Alpiers

  L’ an mil cinq cens soixante sept et le sixième jour du moys de février , au lieu du Bleymar et devant la maison de mestre Jehan Malechane , notere  , par devant moy notere royal soubzsigné , et en la présence des tesmoingz cy bas nommez , s’est présenté mestre Jehan Ricoard , lequel pour au nom et comme ayant charge expresse comme a dict de noble Estienne De Sabran , seigneur des Alpiers , son mestre, ayant la presence de Jacques De Lobeyrac , escuyer , habitant du dict Bleymar , parlant à lui , a exposé et remonstré comme le Roy nostre sire , pour certaines bonnes raisons et considérations , luy et son conseil mouvans depuis peu de temps en ça , avoit par ses editcz ,  avoit fait prohiber et deffendre toutes dances publicques, aussi de ne porter en aucun temps , dagues, pistolletz ne autres harnoys invasibles , mesures tant que seroient demeurans , en leurs maisons et habitations , et ce sur certaines et grandes peines , contenues ausdictz edictz depuis publiez par tout ce royaulme , ausquelz nul ne doibt prethendre cause d’ignorance .

   Et pour aultant qu’il estoit venu à la notice du dict seigneur son mestre que le dict de Lobeyrac ordinairement tenoit en la maison où il habite , appartenant à son  dict mestre , tambourins et dances publicquement à tous allans et venans , faisant avec ce journellement desguiser et masquer plusieurs personnages lesquelz faisoit marcher en bravades avec les tambourins par les rues du dict Bleymar , luy toujours assistant tout premier comme leur cappitaine et conducteur , et ce tant de nuet que de jour , et outre ce entretenoit il ordinairement en la dicte maison jeuz publicques prohibés aussi  et deffendus , faisant et commetant par ce journellement plusieurs insollences et actes reprouvez et expréssément interdicts par les dictz  edictz et ordonnances royaulx ; aux fins de tenir les subjectz du dict seigneur en bonne paix et tranquillité et de tant que le dict seigneur son mestre en pourroit estre reprins pour l’advenir comme telz actes rebelles soy commettans ordinairement en sa maison par le dict Lobeyrac ayant de tousjours entretenu de son cousté soigneusement les edictz et ordonnances de son seigneur , désirant perseverer pour l’advenir comme son loyal serviteur et subject , l’a requis instamment voulloir garder et observer les dictz edictz et ce faisant désister de entretenir aulcunes dances en public dans sa dicte maison ny aulcun jeuz publicques et de tout cesser de toutes aultres insollences qu’il a acoustumé fere , estant du tout desbordé et habandonné à toutes voluptez , aultrement en cas de reffus a protesté contre luy de tous despens , dommaiges et interestz et peine corporelle que son dict mestre pourroit encourrir comme faisant telz actes en sa maison , et de le faire declarer rebelle et desobeyssant au Roy et perturbateur du faict et repos publicque et aultrement estre puny des peines contenues auxdictz edictz .

Lequel de Lobeyrac entendue la dicte requisition , a dict que si pour raison de ce advenoit aulcun inconvenient et peine , il la repareroit pour le dict de Sabran , mais que pour ce il ne se desisteroit et feroit dans sa maison tout ce qui lui plairoit  .

   Le dict Ricoard au dict nom , a dict et protesté comme dessus et d’avoir recours au Roy nostre sire , pour par luy et son conseil y estre preveu , et du tout en a requis acte à moi dict notere soubzsigné pour sa descharge et de son dict mestre , que lui ay octroyée"

  Fait ou que dessus , presens : mestre Estienne Folcher , Barthelemy Cayroche , Pierre du Cros , Pierre Morel , Jehan Jordan du dict Bleymar et moi Jehan Baptiste notere royal soubzsigné  . Baptiste (*)

                                        * A noter que cet acte a été rédigé par le notaire qui avait établi l'accord de 1567

                                                                                                     

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                                                                                             3 -  17 ème SIÈCLE 

                                        Pour le moment je ne possède pas grand chose sur cette période

   3 -1 le siècle des loups

(Document aimablement fourni par J.C. ROUVIÉRE )

Plus d’un siècle avant l’apparition de la célèbre« Bête du Gévaudan » on pouvait lire dans les registres de la paroisse de Saint-Julien du Tournel :

 « Le 16 mars 1632, a été ensevelie, Françoise Gausie, femme à Jean Roustan, du lieu d’Auriac, tuée par désastre et mauvaise rencontre de trois loups, allant de bon matin du lieu d’Auriac aux Sagnes, étant enceinte prête à faire l’enfant, sur le lieu appelé Peyrou.

Présents Jean Bonhomme, Jean Saint-Léger, Antoine Peytavin vieux, et moi soussigné

                               Jourdan prêtre et curé » (1)

 Sous le règne de Louis XIII, Jean Roustan et Françoise Gausie se marièrent le 9 Février 1624 devant Maître Claude Gauzy notaire Royal à Bag

         Archives départementales de l’Hérault série

  3-2  Les tisserands :

Au cours de ce siècle l'activité lainière se poursuivit. Pendant les longues et froides périodes d'hiver, les femmes filaient et cardaient la laine que les hommes tissaient pour obtenir une étoffe "le cadis" (les dimensions des cadis était exprimée en "canes=1,993 mètres ". La "cadisserie" ne disparaîtra qu'à la fin du  19ème siècle lorsque les filatures du nord de la France prirent le pas sur l'activité lainière de la Lozère

 

Le 19 février 1624 , les professionnels du tissage de laine , serge et cadis  , créent un Syndicat des tisserands du Bleymard ,dont le règlement est déposé devant Guillaume BONNEL , notaire au Bleymard 


  Ce règlement constitue essentiellement :  un prix minimum de vente

                                                                un droit d'entrée en confrérie

                                                                   une obligation d"apprentissage" pour les enfants du Bleymard voulant accéder au métier

                                                              une aide aux obsèques des membres

                                                                  une aide sociale aux pauvres et nécessiteux du

 Métier

                                                                  la nomination en qualité de syndics et d'exécuteurs du règlement de :Mr Buisson, Antoine Quet et Jean Rossel

 


                                     Pour accéder à l original dans ANNEXE :

                                                                         clic ici


     Cependant la lecture des documents plus récents , consacrés à cet artisanat , ( 1850/1885 ) ne fait apparaître l'existence d'aucun moulin à foulon au Bleymard alors que plusieurs sont répertoriés dans les villages voisins  :

-          4 moulins à Cubières  -1  sur le Lozerèt près de Cubières

                                            -2 sur le ruisseau de Cubières ( l'un à Cubières l'autre à 2 km au S/E  )

                                          - 1 sur le ruisseau de Rieutord

  -                                        1 moulin à La Volte

                                          -2 moulins à St Julien Du Tournel : 1 sur le Lot

                                                                                                   1 sur le ruisseau des Sagnes        près d'Oultet

 (1) Les moulins à foulon utilisaient l'énergie hydraulique pour actionner pilons et maillets qui tassaient ( foulaient )  les tissus dans un mélange d'argile et d'eau  ( terre à foulon )

 Source  : archives départementales de la Lozère

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                                                             4 -  18ème SIÈCLE

                       De ce siècle on peut retenir la violence qui semblait  régner et surtout il s'agit du siècle de la révolution

    4 -1 - la violence

   Les campagnes lozériennes , et même  la commune du Bleymard  , n'étaient pas exemptes de violence . Jalousies, conflits d'intérêts , droits de passage … se réglaient parfois à coups de poings , de bâton.. et parfois ces violences allaient jusqu'au crime .

       Deux des documents qui suivent sont significatifs de cette violence , qui n'est donc pas le monopole de notre société , les deux autres constituent une simple image de la vie quotidienne au Bleymard et aux environs .

              On voit aussi qu'il fallait montrer patte blanche pour être enterré au cimetière

Comme l'a chanté Brassens : " on s'aperçut qu' le mort avait fait des petits "  ( " Les funérailles d'antan " )

Le document suivant est beaucoup plus bucolique mais il confirme la prééminence de la paroisse de St Jean sur celle du Bleymard , et le fait que les moindres actes de la vie

donnaient lieu à établissement d'un écrit

        

Source  : archives départementales de la Lozère

   4-2- La révolution 

Les Bouleversements qui allaient conduire à la révolution étaient pratiquement ignorés de la population paysanne . On peut  cependant consulter aux archives départementales le "cahier des doléances" de la paroisse de Cubièrettes . Je n'ai rien découvert concernant le Bleymard :


                           CAHIERS DES DOLÉANCES

 

Fin 1788, Louis XVI convoque les Etats Généraux et invite le peuple à exprimer ses revendications profondes" dans des cahiers dits de Doléances .

 

C'est dans ce cadre que les habitants de CUBIERETTES, voisins du BLEYMARD exprimèrent : leurs doléances           

Je remarque, dans la longue  présentation que les habitants de Cubiérettes, certainement, comme ceux du Bleymard et de l'ensemble du "bas –peuple", étaient loin d'être des révolutionnaires. Les marques de déférence et d'affection envers le Roi en témoignent.

            La description, qui suit, du sort des paysans est très longue également, elle fourmille de détails calamiteux, parfois excessifs " " pendant trois ou quatre mois de l'année, à peine y voit on .." le rédacteur , vraisemblablement le maire, met tout en œuvre  pour convaincre le Roi sans éviter les  redondances. Au demeurant il semble que cette partie soit la seule spécifique à Cubiérettes; Les doléances font certainement partie d'un canevas, rédigé par "'Avocat postulant" pour l'ensemble des campagnes du Gévaudan.

            Parmi les signataires figurent des noms de familles actuelles de Cubiérettes et des environs

            

 

 Cahier des plaintes, remontrances et réclamations de la

                                 Paroisse  et Communauté cde Cubiérettes

                                                                                                           

  Les habitants infortunés de cette paroisse, après avoir béni la divine providence de ce qu'elle a inspiré à sa majesté la pensée de vouloir connaître les maux qui nous accablent, afin d'y apporter un remède prompt et efficace, pénétrés du plus profond respect, du plus sincère et du plus inviolable attachement et de la plus vive reconnaissance, pleins de la plus ferme confiance envers la bonté paternelle du plus grand et meilleur des Rois et envers son vertueux ministre, osent prendre la liberté d'exposer à sa Majesté qu'il n'est point de paroisse dans le Gévaudan, ni peut être dans le royaume, qui ait plus besoin de ses regards bienveillants que leur cœur est très misérable et ne peut que l'être, parce qu'elle habite un pauvre pays et qu'elle paie trop de charges.

        Si la nature fut marâtre envers le Gévaudan en général, elle le fut particulièrement pour Cubiérettes qu'elle mit de côté et confina dans un creux de Lozère qui l'entoure de toutes parts, excepté du côté de Mende. Ces hautes montagnes sont très désastreuses, soit en le privant trop de soleil en toute saison, de telle manière que, pendant trois ou quatre mois de l'année, à peine y voit on, et que tout le monde sait combien la présence et l'absence, la proximité et l'éloignement de cet astre, et la manière de répandre ses rayons obliquement ou perpendiculairement  contribuent à la fécondité ou à la stérilité, au froid ou au chaud, à la santé ou aux maladies,à la beauté ou désagrément des endroits,soit en lui occasionnant les plus grands ravages par les orages et les grêles qui se forment sur ces hautes montagnes et viennent fondre sur l'endroit: les ravins et les torrents qui en sont les suites, viennent se précipiter sur les bas-fonds et y causent les plus grands dommages; et les neiges qui y restent ,environ, six mois de l'année, font périr du coup de blé et causent beaucoup de dégats au temps de leur fonte.

        Ces tristes événements sont annuels et il ne peut que s'ensuivre une dégradation du terroir et le rendre des plus stériles, et le peu de terre qui reste dans nos champs, presque tous dans une pente raide et de très mauvaise nature, terre noire, mouvante et légère,ce qui ne peut que donner qu'une très petite récolte et rendre conséquemment la paroisse très misérable, laquelle souffre annuellement des grandes pertes de ses cabaux (1 ), ce qui peut provenir de la nature de son terrain  ou du défaut de salaison,  qui pour combler de malheur, est surchargée d'impôts et de dettes particulières qu"elle a été forcée de contracter à cause de ses calamités, de sorte que, après avoir travaillé comme des forçats toute l'année, nous n'avons pas de quoi subvenir à  nos besoins et payer nos charges;quoique propriétaires nous sommes pis que des rentiers, mais nous osons espérer que d'ici peu de temps tout changera en notre faveur, et que par les arrangements que va prendre notre monarque, nous aurons un sort plus heureux ;

 

        1°  Les députés aux Etats Généraux seront priés, dé qu'ils seront arrivés à Versailles, d'aller, avant toute œuvre, remercier sa Majesté e ce qu'elle a bien voulu accorder au Tiers-État une représentation libre et égale aux deux ordres privilégiés, lui témoignent l'amour, la fidélité et la soumission respectueuse des peuples et notamment des habitants de cette paroisse.

 

        2°  Sa Majesté sera suppliée d'ordonner qu'aux Etats Généraux, on ne délibère que les trois ordres réunis, et que les suffrages seront comptés par tête et non par ordre.

 

        3°  Que tous les sujets des trois ordres, sans aucune distinction privilèges ou exemptions, contribueront à toute nature d'imposition.

 

        4°  L'on votera pour la suppression de la gabelle qui est un impôt onéreux surtout aux habitants de la campagne.

 

        5°  Que les constitutions de l'Etat soient formées d'une manière fixe et invariable et qu'il ne puisse être établi, à l'avenir, aucun impôt sans le consentement de la nation.

 

        6°  Qu'il soit une régénération dans les Administrations provinciales et diocésaines

 

        7°  Qu'il soit fait une réforme dans l'administration de la justice, où il règne tant d'abus. Les frais exorbitants de la justice doivent être réduits, les séquestrages( 2) supprimés, c'est un fléau ruineux pour les habitants de la campagne. Il serait avantageux qu'on donnât une attribution aux juges bonnerets (3 )pour qu'ils jugeassent en dernier ressort jusqu’à la somme de cinquante livres au moins. On demandera en outre qu'il soit établi un juge de paix dans chaque paroisse pour vuider (4 )  sommairement et sans frais tous les différents qui pourront s'élever entre les habitants pour toutes les petites contestations qui n'excéderont pas trente livres.

 

        8°  On demandera la suppression des receveurs et fermiers généraux, l'abolition des leudes (5 ) et péages et la suppression de la milice (6 )qui est une charge trop onéreuse pour le peuple et enfin  que dîmes(7) soient mises en uniforme et réduites au taux de vingt.

 

        9°  Comme les curés et vicaires font partie du clergé la plus utile et le plus nécessaire à l'état et le mieux à connaître les différents besoins des peuples, on demandera que leurs congrues (8) soit augmentées et portées au moins à douze cent livres pour les curés et à six cent livres pour les vicaires, ce qui les mettra à portée de soulager l'indigent, ce qui les dédommagera également du casuel (9) dont on demande aussi la suppression.

 

        10°  Qu'il soit fait un nouveau tarif pour les contrôles, clair et précis, avec défense au commis de l'interpréter.

 

        11°Qu'il soit fait un règlement pour la conservation des bois dont ce pays va totalement manquer.

 

        12°  Qu'il soit fait des règlements pour favoriser le commerce et encourager l'agriculture qui sont les principaux soutiens de l'état.

 

        13° Enfin on demandera la suppression du baillage du Gévaudan siège ambulant et qu'il soit établi , à sa place, tout autre tribunal fixe avec attribution d'une certaine somme en dernier ressort.

 

        Gilles Consul, Vidal Consul, Peytavin, Chalvidan, Vidal, Malet, Gilles, Chas Avocat postulant, Mrs les officiers absents, Malet Greffier

 

        Ainsi a été procédé par devant nous, avocat postulant et notaire royal, en l'absence des officiers en titre

 

                                                                            Le dix huit m xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ars 1789

 

            

Source : Archives Départementales  HL 934

 

 

 

(1)  cabaux : désigne les biens de la ferme, surtout le cheptel

(2)  séquestrage : mise sous séquestre de biens …ou de personnes

( 3) bonnerets : vient de bonne-rèts   vieux français de bonne foi . Désigne certainement un juge pour des affaires de faible importance ( jugées sur la bonne foi )

(4) vuider : terminer, conclure un jugement.

(5) leudes : registre décrivant les marchandises soumises au droit de péage

(6) milices : Forme de conscription provinciale, existant de 1688 à 1791, année de son abolition.

(7)congrue :  partie particulièrement faible de la dîme versée au bas clergé en guise de salaire

(8) casuel : offrandes faites aux prêtres à l'occasion de mariages, obsèques, quêtes lors des messes

(9) dîme  contribution versée au clergé, en nature ou en espèces, et d'environ 1/10ème de la récolte


             

            La fin du 18 éme siècle et les échos de la révolution furent certainement quelque peu amortis en parvenant au Bleymard . L'épouvantable famine de cette fin de siècle  n'épargna pas notre village ni les persécutions religieuses qui furent terribles si l'on en juge par la liste des condamnations à mort ou à la déportation, par le Tribunal criminel en 1793, de prêtres et autres contre- révolutionnaires. Mais j'ignore  si , comme dans beaucoup de villages lozériens , les cloches furent enlevées de l'église  . je n'ai pas trouvé trace ,non plus de condamnation de prêtres réfractaires dans le village .

            En revanche on s'aperçoit à travers d'épisodes plus cocasses que dramatiques que la paix et l'harmonie ne régnaient pas toujours . En guise d'exemple la plainte d'un certain Guillaume Rouvière , voiturier , contre Frezal Blanc qui lui aurait tiré un coup de fusil , suivie de la plainte du même Frezal Blanc contre le même G. Rouvière , pour l'avoir insulté, foulé ses lauriers , chèrement acquis ,  son chapeau et  la cocarde tricolore ! ( extraits des actes : ci-dessous )

Source  : archives départementales de la Lozère

                    Toujours en 1793 , un incident démontre l'importance et la force de nuisance que se permettaient ceux à qui la révolution avait donné une parcelle de pouvoir  .....ainsi que l'extrême rigueur des sanctions  à l'encontre des contre-révolutionnaires  :

                     Le 18 mars 1793, un boucher Mendois , Chevalier dit Picart , 35 ans, est chargé de convoyer 23 volontaires de Mende à Grenoble . En stationnement au Bleymard ledit Chevalier va réclamer au maire (Etienne Vidal Laviniole ) des sommes injustifiées et chercher à allonger son étape au delà du nécessaire .

                     Devant le refus du Maire, Le reitre le menacera de son sabre , en lui promettant de lui " couper le col " et se fait remettre la caisse "pour faire la farandole avec ses soldats " Ils troubleront effectivement, toute la journée la vie du village en criant qu'ils seraient flattés d' incendier la maison du mai

                    Dans sa déposition un témoin signale que Chevalier et ses sbires sont groupés autour de l'arbre de la liberté  (cf.§ 2-2 plus bas ) , ce qui ne manque de culot , et d'un certain sens de l'humour , de la part d'hommes qui défient la République !

                     L'acte d'accusation  produit par le procureur devant le Tribunal Criminel de Mende est lourd : il fait grief à l'inculpé  " d'avoir fait preuve de forfaiture ...d'avoir excité les volontaires à la licence , au désordre et à la désertion ...d'avoir provoqué leur désobéissance aux lois et autorités légitimes ...d'avoir outragé et menacé les membres de la municipalité et tenu des propos incendiaires  ...de n' avoir conduit à l'armée que 12 hommes sur les 23 qui lui avaient été confiés ... "

                                  Il est condamné à mort par contumace le 16 avril1794 :  " ...Convaincu d'avoir fait partie de l'armée rebelle, commandée par l'infâme Charrier, d'en avoir été chef et instigateur pour raison de quoi le tribunal l'a condamné à erre remis à l’exécuteur des jugements criminels et mis àç mort dans les 24 heures et à défaut d'exécuteurs, il sera fusillé ..."

.. mais n'est pas exécuté car il se présente , volontairement , peu après , devant le tribunal             

                      Les témoins de l'accusation sont très nombreux , on y trouve des noms encore usités ( Champredon , Rouvière , Buisson , Talagran aubergiste ..)

                   Comme dans la quasi-totalité des villes et villages de France ,un  " arbre de la liberté " certainement un peuplier , fut planté ,"avec cérémonie ",  sur la place , au printemps de 1790.

                   En 1796 un large mouvement de révolte contre la révolution se propage en Lozére, inspiré notamment par les prêtres réfractaires, mais surtout par la terrible misère qui régnait dans le milieu paysan . Les arbres de la liberté sont abattus et celui du Bleymard , n'échappant pas à la vindicte populaire est coupé au mois de juin 1796  . De lourdes peines sont prononcées, mais je n'en ai pas trouvé  à l'encontre du curé du Bleymard .

                                       4- 3-  Les actes de la vie courante :

  Les gens faisaient facilement appel au notaire pour les actes de la vie courante , et c'est une chance car à travers  ces documents se dessinent leurs préoccupations . On y voit également l'influence très marquée de la religion qui semble rythmer tous les instants de la vie           

Pour illustrer ce qui précède , je vous livre une copie de l'acte de mariage de mes aïeux Jean BUISSON et Catherine ROCHER le 23 janvier 1779 .

            Il ressort bien de cette copie ( l'original est peu lisible ) que , le notaire ,officier public, s'il règle bien, dans le détail toutes les conséquences matérielles du contrat , ne manque pas de le placer sous la protection de  " …l'église catholique , apostolique et romaine .  "    Mais , c'était avant la révolution .

 

                                          Mariage de Jean BUISSON et Catherine ROCHER  1779

 

         Ce jourdhui vigt cinquieme janvier milsept cens septante neuf apres midi devant nous et temoins soussignés furent presents Jean Buisson travailleur fils naturel et legitime de Guilhaume Buisson et de feu Marie Privat marier du lieu  du Bleymard paroisse de st Jean Diocèse de Mende  d'une part la honneste fille Catherine Rocher ausy fille naturelle et legitime de Jean Jacques Rocher et Marguerite Maurin du lieu de Malmont paroisse de st Julien du Tournel au même diocese  d'antre lesquelles parties procedant en avoir Led Buisson de Lui assistance et consentement de Guilhaume Buisson son pere  et de Pierre Privat did lieu son oncle et lad Rocher de lad assistance et consentement de ses pere et mere  de Jean Maurin du lieu du Mas paroisse d Allenc sus diocese un ayant ?  et de Michel Rocherson oncle du Lieu de la Pigeyre paroisse d'Altier sus diocese de leur gré ont promis de prendre et epouser en vray et legitime mariagele solemniser en face de notre mere ste eglise catholique apostolique et Romaine et pour cet effee d y ……….? Representer a la glorieuse Requisition de l un deux a peine de tous depants dommages et interets contre la partie Refusante  La  publication des bans prealablement faite et pour que aucun empechement legitime ny survient en faveur duquel mariage led Rocher ses constituer en dot du consentement de son pere envers led Buisson son futur epoux en tous ses biens presents et advenir  Le faisant a cet effet son procureur general et irrevocable en la charge par luy de les Recognaitre comme il lui recognois  Des a present une ………? de la valeur de  douze Livres en faveur duquel le mariage ded Rocher et Maurin marier ont donné a lad future epouse acceptation et humblement  Remerciements pour donnation entre vifs irrevocable la somme de quatorzecents qatrevingts dixneuf Livres …….? Du chef paternel et quatre cents Livres et le surplus du chef maternel   a compte de laquelle somme les d Buisson pere et fils ont declaré en avoir reçu cy devant Renonçant a toute exception contraire dud Rocher celle de sept cents Livres  Dont quittance et le surplus Le d Rocher a promis de payer aux d Buisson pere et fils a paiements  egaux et successifs de cent livres dont le premier comme commencer a la st Jean Baptiste de mil sept cens quatre vingts et aussy continuer sans interet que du defaut de paiement en faveur aussy dud mariage  Led Guilhaume Buissona donné au d Jean son fils acceptant et humblement Remerciant pour même donnation entr vifs irrevocable tous ses Biens presents et advenir meubles et immeubles noms voix droits et actions sous la reserve des entiers usufruits des  d Biens et de ceux de la d Marie Privat sa femme pendant sa vie   Les charges du  mariage duement supportées et pour La conservation Les parties ont obligé tous leurs biens quant soumis au cours de ..Leurs ordres senechal et presidial de mission au fait des conventions et autres requisitions ..?  fait …au lieu  du Bleymard dans notre etude  presents Messire Jean Louis  Fade et ……. Dud St Jean et Sr Barthelemy Rouviere   fait au Bleymard signer avec parties et assistant excepte la future epouse   Ld Maurin sa mere et led Guilhaume Buisson qui ont declaré et avoir de ce enquis de nous

Joseph Forestier ( notaire ? ) Royal du d Bleymard Recevant soussignés

 

            Signature : Rocher ,Hannuels ? J Buisson , Rochier , Maurin , Privas , Rocher , Rouviere , Forestier , RR  plus des illisibles

 

    Note :  l''absence de ponctuation , la quasi absence d'accents ont été respectés , de même l'utilisation fantaisiste de majuscules ( seules les majuscules des noms propres ont été rétablies )

Led = ledit   , Lad = ladite  , Ded = des dits   , D = dit , dits

                                              

                                  4-4  :  La peste  1720 / 1722 (1)

                   La peste sévit en Gévaudan de 1720 à 1722  . Le Bleymard est épargné par l'épidémie . Alors pourquoi en parler ?  C'est qu'on n'est pas passé loin !

            D'abord circonscrite dans la région de la Canourgue , l'épidémie se propage à Marvejols , puis Mende et ses environs et Ispagnac .

            La totalité de l'Est du Gévaudan semble épargnée quand brutalement , fin août 1721 ,le terrible mal frappe à Altier ( à 15 km du Bleymard ) .

            C'est par un malheureux concours de circonstances que le redoutable bacille  saute de La Canourgue à la région d'Altier . Il est importé au hameau de Bergognon par dame Marie Folchier épouse de Michel Texier qui était allé "glaner" aux environs de la Canourgue .

            Elle décède le 20 août et , le 30, son époux et ses deux enfants la suivent dans la tombe . Deux autres villages sont touchés ( Conzes et Valfournès )

            Dés le 31, ces hameaux et leurs 38 foyers sont bloqués par les paysans des villages voisins, puis par les autorités ( la règle voulait que toute personne sortant d'un  village contaminé  soit immédiatement fusillée) .

            Plus de 60 personnes y meurent sans aucun secours , les médecins et chirurgiens n'étant pas autorisés à entrer dans les village pestiférés .

            C'est à la suite de l'extension de la peste à Altier , faisant craindre la contamination de tout le Gévaudan ,que sur l'ordre du roi le blocus est étendu à l'ensemble du département .

 

            (1) Le premier mort de la peste ( 23 11 1720 ) est Jean Quintin de Corréjac qui a contracté la maladie  à la foire de St Laurent d'Olt , les derniers sont Nicolas Tichet et son fils Bernard (10 déc. 1722 ) à Mende . Le blocus du Gévaudan est levé le 15 janvier 1723

           

                                                                                                               *****                                                                                                   ***

                                                                            5 - 19 ème siècle

                           5-1- Généralités .

      Aux cours de ce siècle sont nées beaucoup de personnes , aïeux ,parents , amis,que les gens de ma génération ont bien connus

      Mon grand 'père , né en 1863 , était un homme d'un courage et d'une probité exceptionnels . Très influencé par la religion, il était président de la Confrérie des Pénitents Blancs, et c'est lui qui , pour la messe de nuit de Noël chantait le magnifique " Minuit Chrétiens " .

      Ci dessous la lettre qu'il écrit à ses parent pour leur souhaiter " la bonne année " , témoigne du respect et de l'amour qui existait au cœur de ces âmes d'apparence rustique .

                                    "  Chers Parents

           La nouvelle année qui commence ne fait que me rappeler un devoir que j'aurai à remplir tous les jours de ma vie  celui de vous témoigner mon amour et ma vive reconnaissance pour tous les soins et le bontés que vous me prodiguez.

           Mon seul regret , chers parents, c'est de ne pouvoir maintenant vous payer d'un juste retour et répondre dignement à vos bienfaits . Dans mon impuissance je prie le Seigneur de le faire pour moi et de répandre sur vous ses plus abondantes bénédictions ,de prolonger vos jours qui nous sont si précieux . Puisse t'il entendre mes vœux et les exaucer  .

          Daignez agréer la nouvelle expression des sentiments et de la tendresse filiale avec laquelle  je suis , chers parents , votre affectionné et respectueux fils .

                                                                                                                              Buisson  Camille  

                              Nombreux , aussi sont les hommes nés à la fin du 19 , qui ont subi la guerre de 1914/1918 et qui, pour beaucoup,  y ont trouvé la mort

                                A la fin du siècle un nommé Pierre Vachez vient prendre des vacances au Bleymard , la lettre qu'il écrit à sa mère pour relater son arrivée n'est pas tendre pour les Bleymardois (  "indigènes  puant le bouc " ) , ni pour le Bleymard  ( " ..pelé , roussi, caillouteux .." )

  

                      5-2- Les vacances de Pierre Vachez

En 1898 Pierre Vachez, jeune Etudiant de 19 ans, né à Châteauroux va venir voir son frère Maurice qui réside au Bleymard pour des raisons sanitaires (l’air du Bleymard est semble-t-il renommé en cette fin de siècle pour ses vertus curatives). Pendant son séjour de 2 semaines il va écrire fréquemment à sa mère et prendre, chose rarissime à l’époque des photographies.

On apprend dans ces courriers qu’un repas de cette époque valait 40 sous, que « la patache » (ou malle-poste) desservait Le Bleymard en pleine nuit et que le rédacteur  de ces lettres se plaignait à sa mère des conditions de son voyage « on nous a  fait monter en haut au milieu des malles et des colis pèle mêle avec de dégoûtants indigènes qui parlaient patois et dégageaient une odeur de bouc. Cahotés, secoués, endoloris, nous sommes arrivés de cette façon au Blaymard (sic) »

Le même rédacteur écrivait quelques jours après à sa mère les mots suivants « Je marche de ravissements en ravissements. Blaymard est décidément un pays enchanteur qui n’a rien à envier, je crois, au pays des mille et une nuits. »

Les photos  montrent un Bleymard anachronique  où les touristes chapeautées côtoient les Bleymardoises, et où les pécheurs sont roi « La truite abonde dans ces parages ; il suffit de lever les pierres plates entre lesquelles courre rapidement l’eau des torrents à peu près à sec qui constituent les rivières d’ici pour en trouver des demi-douzaines ; toutes les pierres qui sont des schistes plus ou moins ardoisiers sont plates et renferment des nids de ce poisson exquis pour les amateurs. En un tantôt, on pouvait, lorsqu’on est adroit, en prendre 50, 60 à 3 ou 4 pécheurs. »

                On peut noter qu’en cette fin de siècle, le vieux cimetière d’aujourd’hui n’existe pas encore et que le bois de Monsieur Rouvière, n’est pas encore planté

                            Lettre de Pierre Vachez à sa mère :

 

Dimanche 14 août 1898

                                                                      Chère Maman,

 

Enfin me voici arrivé. Ce n’est pas trop tôt. Comme tu m’as bien recommandé de t’écrire les péripéties de mon voyage, je m’exécute en termes brefs. De Châteauroux à Montluçon, nous nous sommes regardés dans le blanc des yeux sans échanger un mot ; nous cuisions. De Montluçon à Gramat 40 ° de chaleur. Nous étions seuls, nous nous sommes appropriés chacun une banquette et nous nous sommes mis à ronfler. Arrivés à Gramat, nous descendons avec une heure à nous.

Nous avons parcouru deux ou trois rues ce qui nous a suffi pour juger de la laideur extravagante de cette sale ville. Nous sommes revenus, avons repris des billets, sommes montés dans le train où nous avons reronflé jusqu’à Clermont avec une chaleur de 45° sur les épaules. Toutefois pays charmant, arrivés vers les 6 heures nous avons été dîner au buffet où nous avons fait un maigre repas pour 40 sous. Nous avons réintégré l’express qui nous a amené à toute vapeur vers Villefort.

Nous ne dormions plus mais nous n’en avons pas pour cela mieux joui de la belle nature ; il faisait nuit. Arrivés à Villefort, à minuit, nous avons pris une ignoble patache. On nous a fait monter en haut au milieu des malles et des colis pèle mêle avec de dégoûtants indigènes qui parlaient patois et dégageaient une odeur de bouc. Cahotés, secoués, endoloris, nous sommes arrivés de cette façon au Blaymard (sic) , le dos appuyé sur une bicyclette les jambes écartées et servant d’oreiller à deux auvergnats. Nous n’avons rien vu car nous étions recouverts d’une immense bâche qui faisait les ténèbres dans le réduit élevé de 75 centimètres de hauteur où nous ….. 

Nous sommes arrivés au Blaymard (sic) à 5 heures du matin en plein jour et nous avons pu considérer un pays affreux, pelé, roussi, caillouteux, sans verdure et sans herbe, présentant ça et là des sortes de moignons qui voudraient être des arbres, mais qui n’ont rien, je conviens, avec le végétal.  Ce sont là les beautés féeriques qui s’offrent à l’œil de l’excursionniste. Nous a déposé sur la route où Maurice faisait les 100 pas depuis une heure, bien vêtu, calfeutré dans deux manteaux. Il se porte bien, ne tousse plus du tout. Un matin à peine par période de 15 jours en sortant du lit. La mine est superbe. Il respire la joie et …  en la joie ou respire la santé . Nous-nous sommes mis au lit à 7 heures jusqu’à 10 heures. La messe était à 11 heures . Nous y sommes allés avant déjeuner, puis sommes allés voir Mr et Mme Devichi qui sont charmant l’un et l’autre et nous ont offert le café. Nous en revenons à l’instant ; il est deux heures. Nous avons vu aussi deux fils Rouvière. Je n’ai pas eu le temps d’entrer dans de longs détails. Nous partons à l’instant pour Bagnols où nous attend tous les trois.

Au revoir donc, ma chère maman, je t’embrasse de tout mon cœur, ainsi que papa, mes frères et mes cousins.  Inutile de te dire que Maurice se joint à moi en cette occurrence.

             Nota : Je suis arrivé avec une bicyclette crevée, émail enlevé de haut en bas et comme gratté au couteau.

L’affiche de Maurice complètement perdue par suite de la salade qui régnait sur la voiture et mon pantalon de bicyclette bon à jeter ; tu l’as voulu, tu peux m’en payer un autre. Il est enduit de graisse du haut en bas et qu’…. Eté si le poté ( ?) avait été enveloppé dans un simple linge, comme tu voulais absolument le faire. On aurait pu jeter toute la malle à l’eau. Ce n’est pas de chance quand même, mon pantalon n’est plus portable dans un endroit comme Bagnols.


                    5- 4-   " Comment on s'ennuyait au Bleymard "

            Faisant pendant à l'histoire intitulée " Comment on s'amusait au Bleymard au 16 èm siècle (ci-dessus ) , M. BARDY , dans un récit paru dans 3 numéros successifs du " païs" en 1956 , dévoile les écrits d'un obscur receveur de l'enregistrement  qui occupa ses fonctions au Bleymard  , pendant 14 mois en 1877 et 1878 .( VOIR : ANNEXE : Page : 1/B , § 3  )

             Le receveur , M. Godefroy , se plaint amèrement de son sort et manifeste son mépris pour le village et ses habitants .Il commet même un long poème dont on peut citer quelques vers :

                                                                             " … Et toi village affreux que Bleymard on appelle ,

                                                                                " Mais qu'on devrait nommer la Lutéce nouvelle

                                                                               "  Pour tes charmes Non Non ! Mais pour l'infection

                                                                               " Qu'exhalent tes chemins cachés sous le limon

                                                                               " De paysans crasseux réceptacle barbare …

 

                                            M. BARDY, dont l'humour le dispute à l'érudition , n'ironise t-il pas sur le receveur lorsqu'il écrit :

             " Le curé était M Ollier ( protagoniste de  "l'affaire de l'orme de st Jean  - § 7 répapiades" ) , le vicaire M. Guignon ,il y avait 2 notaires MM Ferrand et Rouvière , 1 juge de paix M. Gardelle , 1 brigadier de gendarmerie M. Donnadieu , 1 percepteur M. Legay , à cette " élite intellectuelle  " il faut ajouter 2 ou 3 instituteurs ,3 frères et autant de sœurs des écoles chrétiennes et vous aurez fait le tour des gens du niveau social du receveur de l'enregistrement en l'an de grâce 1878 "

Source  : archives départementales de la Lozère

     

"

 

 

                                                                                                                                    *****
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                                                           6-  20 ème SIÈCLE

Le début du 20éme siècle voit la prospérité du Bleymard s'affirmer avec l'exploitation des mines du Mazel et le développement des transports 

6- 1  -Les Mines

              Les anciennes mines du Bleymard sont situées sur les communes du Bleymard et du Mas d'Orcières dans le département de la Lozère. La première concession fut attribuée en 1903 à la S.A. des Mines du Bleymard, pour l’extraction du plomb et du zinc. Ces deux métaux, principalement le zinc, furent extrait jusqu'en 1931, puis vers 1937 et enfin de 1943 à 1953 date à laquelle a eu lieu l'arrêt définitif de l'exploitation. Dès 1910, deux cents ouvriers payés de 2 à 6 francs/jour pratiquaient l’extraction de 6000 tonnes de minerais par an. Ces derniers étaient traités dans plusieurs bâtiments aujourd’hui utilisés comme habitations au niveau du hameau du Mazel sur la commune du Mas d'Orcières.

            Pierre Vachez, lors de son séjour au Bleymard en 1898, décrivait les mines du Mazel en ces termes :

 

       « Les romains l’exploitaient pour en tirer du plomb un tant soit peu argentifère. On retrouve partout leur trace dans cette montagne (le noirac). Il est curieux de voir de près leurs travaux, ce ne sont pas des galeries que l’on retrouve, mais des boyaux plus ou moins étroits où l’on est obligé de ramper au lieu donc de faire sauter les blocs à la mine comme on le fait aujourd’hui ; ils grattaient, c’est le terme, la roche avec de petits crochets d’acier ou avec des coins de même métal. Que de patience et de persévérance fallait-il ! De plus au lieu de sortir au dehors tous les matériaux extraits de la roche, ils les triaient sur le lieu même dans la nuit ou la pénombre ; on a retrouvé de leurs lampes en terre cuite. Les Romains ont bien pris là tout le plomb qui s’y trouvait, mais il n’y ont pas vu un autre métal qui y existe en assez grande quantité 38% de zinc, ce qui fait qu’aujourd’hui, on reprend les travaux commencés par les Romains, en agrandissant et élargissant les galeries faites par eux et en traitant les pierres laissées par eux sur le terrain, leurs déchés, dont on extrait le zinc. C’est Mr Arthous qui a été, il y a trois ans seulement, mis à la tête de ces travaux par la grande compagnie exploitatrice (sic) Vieille Montagne. »

 

      De nombreux  habitants du Bleymard et des environs travaillaient aux mines et souvent menaient de front une autre activité notamment l'exploitation d'une petite propriété . Ces doubles journées devaient être épuisantes, d'autant que l'accumulation des poussières de plomb dans l'organisme provoquait parfois l'apparition des redoutables " coliques de plomb " ( saturnisme )

                                        Parmi mes connaissances , en furent victimes  mon oncle Augustin Rouvière   , et le "  Camille du Frégade  "

                                        Les documents ci dessous montrent quelques aspects de cette entreprise et de ceux qui y travaillaient   

                                 Le lien ci-dessous donne accès à une vidéo , sur laquelle  , en 2000 , 4 anciens mineurs ainsi que Félix Robert , racontent pour FR3 , les mines et évoquent le passé

https://skydrive.live.com/redir.aspx?cid=015eb2d42d96f6ab&resid=15EB2D42D96F6AB!116&parid=15EB2D42D96F6AB!103&authkey=!ANmdacKP3Cz2ZfM


 6 -2 – Les transports

          

 - Le 1er projet d'une ligne ferroviaire , entre Mende et le Puy via Langogne , ne fut jamais réalisée en raison des frais d'investissements et des difficultés d'exploitation hivernale prévisibles .

            Le projet alternatif prévoyait , en 1875 , une liaison de Mende,à la ligne des Cévennes ( Paris – Nîmes ), soit à La-Bastide soit à Villefort .

            La liaison vers Villefort , qui devait créer une station au Bleymard fut entreprise . Elle prévoyait un tunnel de 2214m sous la montagne du Goulet et le point culminant à 1196 m. . . En raison des frais et de conflits d'intérêts, ce tunnel fut abandonné , en 1885 , après la construction de 700m. environ , 1/3 du parcours . Ses entrées se sont effacées avec le temps

             Finalement on choisit donc le trajet actuel ,par Allenc , Belvezet , Chasseradés avec une escalade jusqu'à 1516m. ,près de Belvezet.

             Pour protéger cette voie de l'enneigement il fallut installer de coûteuses barrières et galeries pare-neige .

 

La ligne routière  MENDE - VILLEFORT                             

        

----     Par la " route " le Bleymard était desservi par des diligences reliant Mende à Villefort,  en plusieurs étapes et changement de chevaux , dans de relais dont la Remise était parmi les plus importants située à égale distance des deux terminus  . Le trajet dans ces " ignobles pataches " pour reprendre les termes de Pierre Vachez dans sa lettre ( cf .ci -dessus  § 5-2   ) durait plus de 5 heures pour faire les 30 km .

       Les voitures publiques effectuent le transport des voyageurs et de dépêches postales . Les diligences partent de la place d'Angiran à MENDE à 11 h  pour atteindre le relais de la Remise vers 16 heures

             Les diligences transportaient les voyageurs mais aussi le courrier – Malle- Poste – et elles étaient équipées d'une boite à lettres pour recevoir le courrier destiné à l'étape suivante .

            Bien entendu le facteur se rendait à la Remise pour prendre possession du courrier ( sacs et produit de la boite ) destiné au Bleymard et pour remettre le courrier de départ

            La mise en service du premier autobus est décidée par le Conseil Général dans sa séance du 21 août 1919, la ligne Mende – Villefort n'est créée que le 1 mai 1920  . Elle revient à 31122F .  " grâce à un don particulier de 1250 F. " .

             Auparavant , quelques autobus transportaient des voyageurs , ils n'étaient guère plus rapides que les diligences avec leurs roues en bois

( 4 H. pour parcourir 30km )

            La ligne était équipée d'autobus , probablement de marque Saurer, qui roulaient à 22 km.à l'heure ! Ces engins étaient équipés de roues caoutchoutées ( bandages )

            L'arrivée des pneumatiques permit un nouveau bond en avant tant pour le confort des voyageurs que pour la rapidité des liaisons .

            A l'instar des diligences, qui les avaient précédés, les autobus transportaient le courrier et les marchandises . Le facteur , muni d'une brouette se présentait, le matin , à la Remise, pour recevoir les sacs de courrier acheminés par le train et pris en charge en gare de Villefort , le soir, toujours avec sa brouette, pour apporter le courrier de départ et recevoir la dépêche de Mende .

            Les brouettes servaient aussi , à l'arrivée des beaux jours, et à celle concomitante des " buveurs d'air ", à transporter les valises et malles des familles qui venaient passer l'été au Bleymard à l'hôtel ou en  " garni " .

           Les épiciers recevaient également une bonne partie de leurs fourniture par le car . Ces marchandise étaient juchées, avec les malles et valises sur l'impériale , d'où le Paul ( Teissier ) l'Emile ( Devéze ) ,  patrons ,  ou le Jules,  chauffeur , les manutentionnaient  par l'intermédiaire d'une étroite échelle fixée à l'autobus .

                            Pour voir  photo de Jules et du car  "Berliet " , à la Remise              https://sites.google.com/view/lebleymardannexe/1-b-histoire/3-autobus-mende-villefort?authuser=0

          Le transport de ces marchandise était assurée soit par le destinataire soit par le l'un ou l'autre des associés gérant la ligne  , toujours sur brouette ou charreton  .

         Je me souviens avoir participé à ces transports avec mon ami Justin et, parfois, en ces occasions …d'avoir glissé mes doigts dans les interstices des cagettes pour subtiliser quelques grains de raisins qui s'offraient imprudemment à notre irrépressible gourmandise

                              Les documents qui suivent évoquent l'historique de cette ligne et quelques unes de ses tribulations :

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Source  : archives départementales de la Lozère


                                   

                          MAIS LE XXème SIÈCLE  FUT AUSSI LE THÉÂTRE DE 3 GUERRES,AVEC LEUR CORTÈGE DE SOUFFRANCES ET DE MORTS .

                                               UNE PAGE  EST  SPÉCIALEMENT CONSACRÉE A LA MÉMOIRE DE CES ÉVÉNEMENTS

           

            Une amie de longue date , fille de ma première institutrice, Jeanne Raynal , veuve Cayrol , m'a fait savoir que la ruelle séparant  l'ancien cours complémentaire de la maison Devèze ( 16 et 17 du plan 1819 ) rejoignait le " boulagiou " du Barry (ex "boulagiou du Bizat ")en longeant les maisons  Devèze , Reboul ,Pons , Mazoyer , Massador  , Médard ...(17 ,18,19,35,40,43,44 du plan de 1819 )

            Les plans montrent à quel point  Le Bleymard,et plus généralement les villages de la  vallée du Lot , étaient isolés . Les voies importantes du Gévaudant ( Voies : Soléiranne, Servetaria et Regordanne ) évitaient cette vallée . La carte Cassini et l'atlas de 1833 indiquent le tracé de la Voie Soleiranne .

                    Un chemin muletier reliait St Julien du Tournel au Bleymard. Il rasait le château du Tournel sur sa gauche, grimpait vers le Felgeas, passait à sauvages pour rejoindre St Jean du Bleymard puis le Bleymard 5 par "les Saltes )

La route impériale N° 101 sera construite de 1824 à 1860, l'atlas de 1852 indique déjà son tracé (cf. 4bis à 6 ) .

           

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