2-les Pénitents BlancS

   La confrérie des pénitents blancs instituée , à Paris en 1855, par Henri III, gagna rapidement les provinces, notamment le Languedoc , presque toutes les villes et villages de Lozère et , bien entendu  le Bleymard .

     " Les membres des confréries se donnent le secours mutuel,principalement en cas de maladie et il entre dans leur institution de se livrer à toutes les bonnes œuvres . Ces bonnes œuvres étant d'autant plus méritantes qu'elles demeurent méconnues ", d'où le costume :

   La tenue des pénitents était de toile blanche en forme d'aube leur couvrant la tête et leur voilant entièrement le visage . ( Cf photo ci dessous des pénitents blancs de Mende )

     L'église du Bleymard (" Peyrofioc ) leur était consacrée, la paroisse étant à st Jean .

      Le Jeudi Saint, et en d'autres occasions  ils organisaient des processions et cheminaient, pieds nus, de leur église à celle de St Jean , en portant la croix ainsi que les instruments de la passion

      Lorsque la nouvelle église ( actuelle ) fut mise en service (1802 ) le Bleymard devint rapidement paroisse, mais le pénitents blancs continuèrent à officier . Ils avaient leurs stalles réservées autour du chœur où trônait leur grande et lourde croix de bois

      Ces stalles furent détruites lorsqu'on modernisa l'église dans les années 50 .

      Le dernier Président de la confrérie fut mon Grand Père , Camille Buisson

      

                                                                                              Ci- dessous un résumé des statuts de la confrérie

  Sur la Confrérie  des Pénitents Blancs du BLEYMARD

 

            D'après la reproduction des divers actes concernant cette confrérie, réunis au sein de la Bibliothèque Nationale de France, le 2 novembre 1895, et mise à disposition restreinte par GALLICA

  J'ai souhaité livrer un résumé et un commentaire succincts de cet ouvrage monumental (*) car la vie des anciens de mon village m'a toujours passionné…..mais aussi parce que mon grand-père, Camille Buisson, fut un des premiers Vice- Recteur et le dernier Recteur de cette communauté.

             J'ai également inclus dans ce résumé quelques précisions glanées aux archives départementales de Lozère

            . Dans le grenier de mes grands parents je me souviens avoir longtemps vu les longues piques portant les instruments de la passion. Ces objets précieux ont, hélas, aujourd'hui disparu.

 

   (*)  144 pages dont 90 pages contenant les prières et rites de tous les offices auxquels participaient les pénitents.

 

1- Acte constitutif :

 

            La Confrérie des Pénitents Blancs, de Notre Dame de CONFALON, fut créée au BLEYMARD par acte solennel de PIERRE, évêque de MENDE le 10 avril 1723. Cet acte fut approuvé par Rome, par une bulle du pape BENOIT en date du 6 mars 1732, qui de plus  accorda les indulgences attachées à une telle confrérie. La photocopie, partielle de ce document, intéressant à plus d'un titre est rapportée ci après

 

        Je note, en particulier, le fait que l'acte constitutif prend grand soin de préciser la primauté de la paroisse et du culte ordinaire, dans la fixation des horaires des offices des pénitents, l'obligation pour eux, d'assister aux offices de la paroisse …etc..

            A titre anecdotique, puisque ces réserves correspondaient aux idées de l'époque, on remarquera l'exclusion des " personnes du sexe ", cette exclusion étant soulignée par l'utilisation de plus gros caractères d'imprimerie ( § 3ème) Cette exclusion sera levée plus tard.

 

            Avant de parler des statuts de la confrérie, il me parait souhaitable d'évoquer l'évolution de la paroisse du Bleymard et de l'accueil réservé aux pénitents

 

2 - De la paroisse du Bleymard et des Pénitents

La paroisse du Bleymard est récente puisqu'elle remonte au 28 Messidor an 9  (1er août 1801); elle remplace celle de ST JEAN qui venait de s'éteindre dans les convulsions de la révolution (dans le livre" Loubluma j'évoque la situation et l'héroïsme des prêtres de St Jean en cette période).

            Auparavant il y avait, quand même,  un lieu de culte au BLEYMARD, la chapelle de Peyrofioc érigée en 1671 sous la tutelle de M. de SABRAN seigneur des ALPIERS, et grâce à l'initiative de  François CHAUCHAT, curé de ST jean qui recueillit les fonds nécessaire auprès de ses ouailles. Je n'énumère pas la liste des donateurs parmi lesquels on remarque les dons conséquents de M. FERRAND du Bleymard et PIGEYRE de Valescure.

            Quand la confrérie fut constituée, Claude BONNAL, curé de la paroisse (de St JEAN) leur concéda la jouissance et le service de la chapelle. Cette première réception met en lumière les noms de familles, alors prépondérantes, et bien connues aujourd'hui encore ( Bonnal, Ferrand, Rouvière  ..etc. )  

            A la suite d'une pétition des habitants du Bleymard, M BONNAL , grand vicaire de Mende, autorise, en 1791, la célébration de la messe, dans la chapelle, mais seulement les Dimanches d'hiver, à l'exception de Noël et de l'Epiphanie) De telles restrictions apparaissent inimaginables de nos jours où le prêtres munis de leur petite valise, exercent leur sacerdoce partout où leurs frères le réclament ( hôpitaux, maisons de retraite, champs de bataille où tant d'ecclésiastiques sont tombés pendant la guerre de 14/18  ..etc..)

            En 1802, le Bleymard étant devenu paroisse, la chapelle est agrandie et acquiert le titre d'église; Les pénitents blancs en occupent la tribune.

            L'église de Peyrefioc ne devait pas posséder de cloche, puisqu'en 1821 les pénitents en achètent une. Leur contribution se confirme en 1845, lorsqu'ils se rendent acquéreurs, pour la somme de 110 f.,  d'une statue en bois de la Ste Vierge qu'ils installent dans leur tribune.        Cette statue, très belle, bien que quelque peu " coussounnée ", trône, aujourd'hui dans l'église( chapelle, évidemment, de la Ste Vierge).

            Plus tard, la tribune devenue trop exigüe, les pénitents construiront, sur un coté,  une chapelle annexe s'ouvrant sur l'église par un arceau.

 

            Et voici qu'apparait un personnage important : l'abbé Victor OLLIER, curé doyen du Bleymard. Ce prêtre, entreprenant et habité,  lance, auprès de ses paroissiens une souscription pour construire une église digne de Dieu..et du Bleymard. Les dons affluent et, en 1871, la première pierre est posée. L'église est bénie le 15 août 1876  " en l'honneur de la Ste Vierge et de St Jean Baptiste patron de la paroisse " 

            En même temps qu'on construisait le nouvel édifice, les pioches des démolisseurs mettaient à bas l'église de Péyrofioc dont il ne reste aujourd'hui qu'une partie de la porte et le bénitier, à l'entrée du vieux cimetière.

            Les Pénitents Blancs, privés de leur chapelle, devront interrompre momentanément l'exercice de leur confrérie.

            Qu'advint-il lors de la mission, de 1894, des R. P. Hilaire et Cruvellier venus de Mende? Les missionnaires ont-ils exercé une amicale pression sur le clergé afin qu'il autorise les pénitents à officier dans la nouvelle église ? Il demeure, qu'immédiatement après cette mission, la confrérie est réorganisée et relancée.

            Quarante hommes se réunissent aux anciens et l'on procède à de nouvelles élections. L'ancien Recteur Alexandre RANDON et réélu et Camille Buisson élu Vice-recteur.          

 

            Camille BUISSON, mon grand-père, dont j'ai beaucoup entendu parler mais que je n'ai pas eu le bonheur, ni l'honneur, de connaitre était considéré par les habitants du Bleymard; croyants ou mécréants, comme un exemple de droiture, de charité … oserais je parler de sainteté.

            Je note, par ailleurs le nombre impressionnant de membres de la confrérie (40 hommes s'ajoutant aux anciens !)  chiffre totalement inenvisageable aujourd'hui.

  En attendant la construction d'une tribune, réservée, dans la nouvelle église, aux seuls pénitents blancs, la confrérie se rassemble autour du chœur de l'église  où des stalles en bois sont aménagées. Au centre de ce chœur trône l'immense et lourde croix de bois que les pénitents portent lors de la procession du Jeudi- Saint.

            Lors de la modernisation de l'église, en 1950, les stalles et la croix seront enlevées.

 

 3-  Des statuts de la Confrérie :

  Les statuts et règlements de la confrérie révèlent à la fois la rigidité et l'extrême piété qui caractérisaient la religion de nos ancêtres en général et des pénitents en particulier. J'ai pris le parti de n'en retranscrire, ici, que l'essentiel et surtout le plus caractéristique, car le document original est très long, comporte des répétitions notamment dans les exhortations  à la pratique religieuse.

             En préambule, il est indiqué que les statuts doivent être lus par les pénitents au moins une fois par mois, afin de les retenir "et d'en faire bon usage" . Je remarque qu'il est prescrit de lire le texte à ceux qui ne savent pas lire.

    Suit l'énumération des Officiers:

                        -  le Recteur et le Vice Recteur,

                        - deux Maitres de cérémonies,

                        - un Maître des novices,

                        - des infirmiers,

                        - des sacristains.

            Le Recteur et le Vice-recteur qui président toutes les cérémonies ont, notamment, droit de correction l'égard d'un pénitent " tombé dans quelque faute ". Ce droit exorbitant est cependant atténué par la recommandation d'en user avec charité.

            Les officiers doivent rendre compte de leur mission, en présence du Recteur ou du Vice -Recteur  " le bon ordre de la confrérie dépend de cette nécessaire subordination "

.   L'office des infirmiers comporte le devoir de visiter les confrères malades, et si ces derniers reçoivent le St Sacrement, ils doivent y assister, revêtus de leur "sac" (*) et y inviter d'autres confrères;  Ils ont également la charge "très pieuse " de revêtir du sac, le confrère mort

                        (*) le sac désigne l'aube blanche des pénitents

            Je constate que l'obligation de visite des malades est limitée aux confrères, les malades, non pénitents, ne recevaient ils pas le réconfort des pénitents, infirmiers ou simples membres?, je suis persuadé qu'ils bénéficiaient de la même compassion

 

4- Des élections :

    Les élections permettent de désigner les officiers de la confrérie, notamment le Recteur et le Vice -Recteur qui auront la charge de guider, édifier les confrères, éventuellement de les corriger et devront donc être de exemplaires.

                        Ce choix est largement inspiré de la parole de Dieu et des apôtres que l'on sent sous jacentes à la lecture des 4 règles essentielles qui doivent présider à l'élection : 

                        1 - les confrères disposent d'un délai suffisant pour réfléchir murement sur leur choix, suivant en cela " la conduite de Jésus-Christ lorsqu'il fit le choix de ses apôtres ";

                        2 - Ils doivent choisir des hommes raisonnables, vertueux, zélés et désintéressés des biens de ce monde," pour la gloire de Dieu" et surtout qu'ils soient de bon témoignage (suit une citation de St Pierre, sur le bon témoignage)

                        3 - l'élection doit être sans acception de personnes, car elle ferait naître discorde, murmures et peut être discussions;

                        4 - les électeurs ne doivent jamais se prévenir les uns les autres pour savoir à qui on veut donner sa voix laquelle doit être libre et motivée de bonnes intentions, si on veut faire l'élection avec mérite et droiture . C'est pour cela qu'on demande, avant d'y procéder, les lumières du St Esprit par l'hymne  "Véni créator" , et qu'on la suit en chantant le " Te Deum" .

            Le registre des délibérations souffre d'une regrettable lacune : le procès-verbal n'a pas été conservé . Dés lors on ne dispose pas de la liste de tous les Recteurs et Vice-recteurs. Seuls les suivants sont connus :

                           

                                       1821      Recteur  :             M.  Laviniole

                                               Vice-Recteur  :      Jacques Talagran

                                   1840    Recteur                 M. Laviniole

                                               Vice -Recteur :         P. Farges

                                    1844    Recteur  :                  P. Farges

                                               Vice- Recteur  :        Privat Bonnefoy

                                    1846    Recteur  :                  Privat Bonnefoy

                                               Vice-Recteur            Antoine Rouvière

                                    1873    Recteur  :                  Alexandre Randon

                                               Vice-Recteur  :          n. c.

                                   1894   Recteur  :                  Alexandre Randon

                                              Vice- Recteur  :        Camille Buisson *

(*) mon grand -père, lequel, à ma connaissance fut ensuite Recteur jusqu'à sa mort (1932 )

 

                      5 - Des processions

           

            Le statut régit de manière très minutieuse les processions des pénitents:

            Ces processions des pénitents revêtus de leur sac sont innombrables; Elles ont lieu soit à l'intérieur de l'église soit à l'extérieur. Citons :  le 1er de l'an, l'Epiphanie,, la purification, Pâques ( 3 fêtes ), le 6 mai ( fête patronale  de la paroisse) ,….Ascension, Pentecôte ( 3 dont une à St Jean), Fête Dieu…Toussaint, St Etienne ( ?)

 La plus importante est celle du Jeudi Saint. Lors de cette procession, ceux des pénitents qui portent les mystères de la passion seront pieds nus, " supposé que le temps soit beau " (on n'est pas des sauvages !  )

            On chante, sous la conduite du Maître des chants, les litanies de la Ste Vierge puis, devant l'autel,  le Recteur ou le Vice-Recteur psalmodient l'oraison  "Gratiam tuam quaesumus Dominé

             Pendant toutes les processions, celui qui porte la croix ainsi que les porteurs des deux falots sont pieds nus de même que plusieurs autres, " s'ils ont cette dévotion"…. et ici la rigueur éventuelle du temps n'est pas évoquée..

           

            La confrérie des pénitents de St Julien du Tournel a subsisté jusqu'après la guerre. J'ai eu la chance d'assister à la procession du Jeudi Saint, particulièrement impressionnante et portant une grande émotion.

 

6- De la bonne vie et mœurs des confrères :

 

            Une règle essentielle édicte que les pénitents ne peuvent exercer leur salut que par leur dépendance et leur soumission à la volonté de Dieu. Or ce sont évidemment les prêtres, en l'occurrence le prieur du Bleymard, qui manifestent cette volonté. Il résulte de ces deux principes que les confrères ne peuvent ni ne doivent, jamais, rien innover ni entreprendre sans le conseil, l'avis et la volonté du prieur. Cette primauté de la paroisse est fréquemment rappelée dans le texte.

               Voici les huit obligations que doivent respecter les confrérie    : " Tout membre s'oblige:

            1- à s'instruire de la religion,

            2 - à éviter les blasphèmes,

            2 - à sanctifier les Dimanches et les Fêtes,

            4 - à élever chrétiennement ses enfants,

            5- à ne jamais faire partie  d'une société condamnée par l'Eglise

            6 - à ne jamais pactiser avec les ennemis de l'Eglise et à défendre par tous ses moyens l'Eglise et le Pape son chef

            7 - à fuir les mauvaises occasions qui pourraient exposer sa foi ou ses mœurs (mauvais journaux, cabarets et autres lieux dangereux..)

            8 - à faire tous les efforts pour que leurs subordonnés- enfants, ouvriers, domestiques, fournisseurs …- évitent le blasphème et sanctifient les dimanches et Fêtes.

    Ces huit obligations existent pour tous les chrétiens, mais les confrères s'obligent à s'y conformer avec la plus grande fidélité .  .sous peine d'être chassés de la confrérie

    Il est  précisé que les pénitents doivent être assidus aux offices de la paroisse et à la communion; ils diront après la première messe le petit office à la Vierge (suivi de Matines, Laudes,Tierces ..etc..)  Le soir après vêpres de la paroisse ils diront vêpres et complies de la Vierge Marie  Ils y réciteront le " De profundis"  et  " l' Oraison pour le Roy "

  Les confrères  s'aiment les uns les autres et s'apportent aide en cas de nécessité. Ils éviteront tout procès et ne s'y résoudront qu'après avoir consulté le recteur et le prieur. Si le recteur ou le vice-recteur viennent à savoir qu'il existe inimitié entre deux confrères ils en donneront avis au prieur. On leur déclarera que si dans un certain délai qui leur sera assigné, ils ne se sont pas réconciliés, celui qui aura refusé sera exclu de la confrérie.

                       Si dans la confrérie quelqu'un cause du scandale par fréquentation du cabaret, débauche, jurements …, s'il ne se corrige pas; après trois admonestations du Recteur, on le chasse de la confrérie.

  Les pénitents doivent vivre dans la plus grande mortification, pratiquer le jeune, être réservés dans leurs paroles. Ils ont l'obligation de dire tous les jours sept Pater, sept Ave suivis d'autant de  Gloria Patri ..

  Lors des offices et processions ils portent l'habit (le sac) de la confrérie: " Une aube blanche symbole de la mortification et de l'innocence, un cordon ou une ceinture de même couleur pour justifier la chasteté et d'un capuchon de même toile comme signe de modestie chrétienne "

      Je suis amené à constater que , nulle part, ne figure la fidélité conjugale parmi les obligations des pénitents à une époque, qui s'est prolongée, et que j'ai connue, où " le péché de la chair " était considéré par les prêtres comme le péché des péchés. Est-ce un oubli ou bien ce devoir de  respect du 6ème  commandement, en général, et de la fidélité conjugale, en particulier, était il jugé tellement important qu'une telle obligation allait de soi pour les confrères comme, d'ailleurs,  pour tous les chrétiens.

  7- Du culte des morts :

  Les prescriptions en la matière paraissent surprenantes, voire choquantes aujourd'hui.

            Dans le lointain passé de ma jeunesse, au Bleymard, j'ai le souvenir de cette conception, d'un Dieu d'une implacable justice, estompant quelque peu l'image du Dieu de compassion et d'amour qui prévaut maintenant. Le culte des morts comportait déjà le souci de leur apporter notre secours pour les aider à réduire les souffrances de leur séjour au purgatoire. Mais l'amour et le souvenir  restaient vivaces, même au sein de l'église, où le prêtre énumérait, chaque Dimanche, une longue liste de noms de disparus (" les remembrances" )

            Voici donc la substance des obligations des pénitents envers les morts :

  Le culte des morts est agréable à Dieu, très utile au prochain, très salutaire à nous-mêmes.

 - très agréable à Dieu, car Dieu aime les âmes qui souffrent, il désire les voir dans son ciel, mais ne peut les y recevoir avant qu'elles  n'aient acquitté leurs dettes;

  - utiles au prochain. De même qu'il est fait obligation de secourir les pauvres, les malades, les prisonniers, de même nos amis, nos parents…sont dans la misère, la souffrance, la prison de la justice…il faut donc aller au secours de ces pauvres âmes "plongées dans les flammes et poussant vers nous leurs cris désolés 

 - salutaires aux vivants car elle leur rappelle la présence de la mort toujours menaçante, et l'autre vie qui les attend (avec ses récompenses et ses châtiments)

  Si les vivants veulent qu'on les délivre, un jour, du purgatoire, ils doivent travailler à délivrer les autres. C'est pourquoi les pénitents doivent :

            -assister aux enterrements de leurs confrères; (question déjà posée des étrangers à la confrérie)

            -faire célébrer des messes pour eux;

            - chanter l'office des morts;

            -gagner des indulgences  (objet du prochain titre)

 

8 - Des indulgences

  "Accordées par " N.S.P. le pape Clément XII, à perpétuité à la confrérie des Pénitents Blancs du Confalon, du lieu du Bleymard, paroisse de st Jean "

  Ces indulgences sont de 2 catégories

  - 1- indulgences plénières accordées aux confrères :

    - le jour de leur réception;

            - à l'heure de leur mort;

            - à la fête de la Nativité de Marie

 

                        - 2 - indulgences partielles

  - 7 ans et 7 quarantaines pour une visite à l'église aux fêtes : de la Purification, de l' Annonciation, de l'Assomption et le mardi de Pentecôtes;

  -  60 jours pour actes de piété et de charité accomplis par les confrères

            Ces actes font l'objet d'une longue énumération dont voici quelques exemples : en entendant sonner la cloche annonçant que le St sacrement est porté à un malade, se mettre à genoux et réciter un Pater et trois Ave…, accueillir sous son toit un pauvre pèlerin ou un étranger…,réconcilier des ennemis.., instruire les ignorants des commandements de Dieu..etc.

  Donné à Rome Sainte Marie Majeure, sous l'anneau du pécheur, l'an de l'incarnation de Notre Seigneur Jésus Christ, mil sept cent trente deux, le 6ème de mars de notre pontificat second "

 

                                               Le  Cardinal   OLIVIOS

           Ci-dessous  copie intégrale de la conclusion aux règles et conseils figurant dans la statut des Pénitents Blancs du BLEYMARD

 

 

           

               Suivent plus de 70 pages de prières et offices  de la confrérie qu'il ne me  parait pas possible de retranscrire ici et encore moins d'en donner un résumé sans les trahir.

   Pour conclure, je pense qu'à la lecture de ces quelques pages on peut constater que la confrérie des Pénitents Blancs était loin d'être un groupement folklorique comme certains le considèrent aujourd'hui. C'était une organisation fortement structurée, qui n'avait qu'un objectif servir Dieu et l'église de la manière dont ils le concevaient alors. A cet égard on est sidéré en percevant le fossé qui sépare l'idée de la pratique religieuse et, oserais-je le dire, même de Dieu, de cette époque et de l'époque moderne. La rigueur qui prévalait à l'époque est certes ressentie comme excessive, mais le balancier n'est il pas allé un peu trop loin vers le modernisme ?  A chacun de répondre selon ses convictions

 

 

Voici un lien permettant d'accéder à l'intégralité du document : 

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