8 - ARTICLES  PARUS  DANS  LES  JOURNAUX  LOCAUX  :                                                  1 - La Croix de la Lozère : 1889/1944

                                                                2 - Le Moniteur : 1889/1938

     

                           8-1  - LA CROIX DE LA LOZERE 

                                                 Aperçu très partiel… et très partial de la vie au Bleymard, de 1889 à 1944,

                                                          à travers les rubriques locales de "La Croix de la Lozère "

                                                        Sources : Archives Départementales de la Lozère  :  PER 212 Années 1889/1944

           

                                                                                           -Avertissement-

 

                               "Tout ce qui n'est pas écrit, s'oublie, tout ce qui s' oublie n'a jamais existé".

            Imprégné de cet adage j'ai voulu compiler ce qui concernait notre village dans la presse d'antan. Or les archives départementales disposent de la collection complète de l'hebdomadaire, "La Croix de la Lozère" (1889 -1944). C'est donc vers ce journal,  que se sont portées mes investigations.

            J'ai été déçu et souvent choqué;

            Déçu du fait du nombre très restreints d'articles concernant le Bleymard et parfois du choix du correspondant local, passant sous silence des événements importants. (C'est ainsi que contrairement  aux localités voisines- Cubières, Orcières St Julien  etc. on ne trouve pas au Bleymard, l'annonce des Morts pour  la France pendant la durée de la guerre de 1914/18).

            Choqué du caractère politique et polémique de ce journal, qui, en fait, était l'organe d'un véritable parti " le parti catholique", incarné au Bleymard par la famille Ferrand et opposé au parti Républicain, qualifié de " franc- maçon" représenté par la famille Rouvière. Le clivage entre les deux partis s'articulait essentiellement sur la querelle des écoles libres d'un coté, publiques de l'autre. Il atteint son point d'orgue au moment de la "Séparation " et des

 "Inventaires "dans les années 1903/1907.   Les articles politiques parus sous la rubrique du Bleymard sont d'une grande violence, à l'égard de M. Rouvière et de ses partisans,  notamment lors des élections.

           

            Cette bataille sans nuances s'explique par le fait que le journal avait été créé par un jeune avocat, anti révolutionnaire, Paulin Daudé, avec le double objectif de contrer le journal républicain, "Le Moniteur de le Lozère", et de conquérir le pouvoir. Le second objectif fut atteint puisque Paulin Daudé devint député puis sénateur et enfin maire de Mende de 1919 à 1928 (Mende lui doit, notamment, le pont de Fontanilles, qui porte son nom, et la Halle aux blés )

           

            Pendant l'occupation allemande, le journal s'est rangé du coté du régime de Vichy.

A la libération, il fut condamné en raison " de ses positions politiques jugées pétainistes" et cessa de paraître le 13 août 1944.

 

            Dans un souci d'équité j'aurais aimé être en mesure " d'éplucher" également l'hebdomadaire concurrent "Le Moniteur". Ce ne fut pas possible,  ce journal n'étant  pas disponible aux archives avant 1921, pour cause de numérisation et je ne puis donc rapporter les                                                                                                   répliques des Républicains, dits " francs maçons",  aux catholiques, dits "calotins ",  mais je suppose que eux non plus, ne  " trempaient pas leur épée dans l'eau " (pour citer le grand Georges Brassens)

           

            Au demeurant il faut tempérer cette impression de guerre ouverte et permanente. En dehors des élections et des querelles à propos des écoles, les "Ferrandouzès" et les "Roubièrouzès ", oubliant les mots d'ordre de leurs mentors,  étaient,  pour la plupart, les meilleurs amis du monde.

            La majorité des électeurs de M. Rouvière ne manquaient pas la messe dominicale, et à l'inverse, il m'a été raconté que de fervents partisans de M. Ferrand, prenaient, le dimanche matin le chemin de l'église mais n'allaient, souvent, pas au delà des cafés St Jean ou "Macar" pour y taper allègrement la belote, avec des partenaires de tous "bords" avec lesquels, ils s'exposaient, "croyant au ciel ou n'y croyant pas ", aux mêmes représailles de leurs épouses respectives.

            Plus sérieusement - dans la liste des conseils municipaux lozériens, on lit, dans le même journal de décembre 1909 : Le Bleymard : Maire - M. Rouvière,  Adjoint : M. Ferrand.

                                         -  lors des obsèques de Cyprien Buisson, en 1934 (page 2) le drap mortuaire est porté conjointement,  par MM. Ferrand et Sicard du "bord" du défunt, MM. Rouvière et Arzalier, de l'autre "bord"

                                         

 

            Ces querelles, ce radicalisme ridicule ne sont fort heureusement plus de mise, mais doit on, pour autant,  les ignorer ?  L'histoire du Bleymard compte à la fois des moments peu glorieux et des périodes qui nous enchantent. Ce sont tous ces moments vécus par nos ancêtres, quelles que soient leurs erreurs et quel que soit le "bord" qu'ils croyaient devoir défendre,  qui ont construit notre Bleymard.                          

                                                                                                                                                     

            J'ai donc pris le parti de rapporter aussi les articles polémiques, mais en les expurgeant des propos par trop violents et, à toutes fins utiles en  les transcrivant en italique

 

            Pour le reste, les articles cités (de la consultation des quelques 2900 exemplaires parus,  je n'ai éliminé que les annonces de foires), donnent un reflet, que les correspondants locaux ont rendu trop restreint mais qui demeure, pour un amoureux du Bleymard, un témoignage parfois naïf ou cocasse, parfois choquant mais peut être pas totalement inutile.: 

                                                            

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                                                                                                                   -  1889 -

             

              -27 janvier 1889 - Mas-d' Orcières- M l'Inspecteur primaire de Mende ne trouve rien de mieux à faire que de vexer les pères de famille qui envoient leurs enfants chez M le Vicaire pour y recevoir l'enseignement secondaire. Ce fonctionnaire n'a-t-il pas eu la singulière prétention de faire subir à ces enfants  l'examen que l'art... 16 de la loi de 1882 impose aux enfants qui reçoivent l'instruction dans leur famille ?

            Nous invitons M Girard à bien lire les arts. 4 et 16 de la loi du 24 mars 1882 et de les combiner avec l'art. 66 de la loi du 15 mars 1850, avant de mettre ses menaces à exécution. Il comprendra pet être, alors, que la maison du ministre du culte, où l'enseignement secondaire est donné à 4 enfants, n'est qu'un établissement secondaire  sui-generis, et que les enfants qui fréquentent cet établissement ne sont pas sensés recevoir l'instruction primaire dans leur famille, que par suite on ne saurait les soumettre à l'examen dont M. l'Inspecteur les menace.

 

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            -2 février 1889 - Le Bleymard   -On ne dort pas quand on a tant d'esprit- Qu'est-ce que le Golfe Arabique ? Une vaste étendue d'eau qui sépare l'Egypte de l'Arabie-Ce golfe qu'on appelle aussi la Mer Rouge rappelle un souvenir historique.  Poursuivi par l'armée du pharaon, Moïse sépare les eaux et traverse, avec les Hébreux, la mer Rouge à pied sec. Voilà le récit de la Bible.

            Et cela vous paraît prodigieux ? Assurément ! Je pensais comme vous. Mais nous étions des naïfs.

            Et il faut croire que nous l'étions : l'instituteur du village l'a dit :

            "Qu'elles sont ignorantes les personnes qui trouvent difficile le passage de la Mer Rouge,  à pied sec ? La mer Rouge ?_Mais ce n'est qu'une coquille respectable sans doute, mais enfin ce n'est qu'une coquille; mettez un étang, comme celui de Barrandon! Un peu d'eau, quand il pleut, presque pas quand il soleille. Voilà bien le golfe arabique! Mais il n'est pas besoin de Grandgousier pour l'avaler, ni des bottes de l'Ogre qui poursuivait le Petit Poucet pour le franchir!

            Et dire que les curés considèrent comme un tour de force le passage de la Mer rouge à pied sec! "

            Et l'instituteur riait !!

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                -9 février 1889-Cubières - Un enterrement sans prière  (extraits)

            -Un enterrement sans prière à eu lieu dernièrement à Cubières (… ) Voici les faits :

            Le 4 janvier, le sieur V…, habitant le village de Cubières, mourait (…) muni de tous les secours religieux...Toute la journée du Samedi s'était passée sans que personne ne vint se concerter avec M le curé, comme il est d'usage, pour le mode et l'heure de l'enterrement (…)

            Vers 7 h du matin, le dimanche, un premier envoyé se présente à la cure demandant que l'enterrement se fit à la 1ère messe (…) Le domestique engage le solliciteur à voir M. le curé  qui était au confessionnal. Il n'en fait rien. Un second envoyé, venu bientôt après, fait la même chose. Enfin un 3ème envoyé réclamant et protestant bruyamment, à la porte de l'église, M le curé sort du confessionnal, revêtu du surplis et de l'étole pour se rendre compte de ce tapage. Après quelques grossièretés et explications, on convient que l'enterrement se ferait à 9 heures, entre les 2 messes….

            Un peu avant 9 heures, M le curé fait appeler le sonneur.

            Ce dernier se rendait à l'église, avec le vicaire, -"Ce n'est pas la peine, leur dit un passant, on a fait l'enterrement sans vous "

            Ce n'était que trop vrai ! (…) et sur les bords de la fosse on aurait récité le De Profundis.

            Deux ou trois jours après, la veuve du défunt adressait à M le maire une demande en vue (…) " de faire exhumer le corps de son défunt époux (…) afin qu'il reçoive les honneurs de la sépulture ecclésiastique"

            Désireux de donner satisfaction à la légitime demande de son administrée , M le maire  a fait procéder lui-même à l'exhumation ( …)Pour donner du cœur aux fossoyeurs qui pouvaient appréhender l'odeur émanée d'un cadavre de 4 ou 5 jours, il a fait lui-même apporter, sur place, de l'eau de vie qu'il a ,lui-même, distribuée.

            La cérémonie s'est ensuite accomplie avec beaucoup de solennité et avec un grand concours de toute la paroisse (…) détail singulier: dans la foule se trouvaient presque tous les manifestants du premier convoi (…)

                                                                     ***       

            05 juin 1889 - Le Bleymard - Mines- Depuis quelque temps, des travaux, qui semblent prendre des proportions assez considérables, ont commencé à peu de distance du Bleymard, pour le compte d'une grande compagnie minière.

            Dans la commune du Mas d'Orcières et sur le territoire du village du Mazel, on a découvert un gisement de carbonate de zinc. Les fouilles se continuent. Nous souhaitons que le minerai se présente dans des conditions favorables à son extraction et qu'il n'en soit pas de mines du Mazel  comme de celles qu'on trouve dans les communes voisines.

            Allenc, Cubières, Saint-Julien-du-Tournel possèdent bien quelques filons métalliques, mais les rendements ne peuvent payer les frais d'extraction, et les mines sont abandonnées.

 

                                                                                                                      - 1890 -

 

        -26 janvier 1890 - Le Bleymard  _La Croix vient de perdre un de ses abonnés et un de ses meilleurs amis, dans la personne de M. Augustin Buisson, conseiller municipal, catholique.

            M. Buisson était un homme actif et energique.Il ne rougissait pas d'être le porte-drapeau du parti catholique. Ce qui ne sera pas une des moindres gloires de sa vie, c'est d'avoir toujours défendu les prêtres et la religion. La fermeté de ses convictions était bien connue même de ses adversaires politiques. Aussi, tous, sans distinction de parti, ont rendu hommage  à la droiture d'esprit et à la loyauté de cet homme de bien.

            Monsieur Buisson laisse après lui trois fils qui feront revivre, nos l'espérons, les vertus d'un père dont la conduite a toujours été digne de tous les éloges; Ils seront la consolation de leur excellente mère.

            Que cette veuve désolée et se chers enfants avec toute la famille Buisson, trouvent dans ces quelques lignes, l'expression des regrets et de la douleur que partage avec eux un des meilleurs amis du défunt

                                                                  ***

              - 07 décembre 1890 - Le Bleymard -  Jeudi matin la voiture de Villefort a rencontré sur la route une charrette conduite par le sieur P.., jeune homme de 26 ans. La jument qui trainait la charrette effrayée par les chevaux de la diligence, s'est emportée, a renversé le véhicule et son conducteur dans un champ voisin. Le jeune homme pris sous la charrette a été sur le point de périr. Heureusement le conducteur de la diligence et les voyageurs sont arrivés à temps pour le dégager et le ramener à la vie. On espère que cet accident n'aura pas d'autres suites.

 

                                                                                                                        -  1893-

                                                                                                                          

            - 26 février 1893 - Bleymard Incendie- La semaine dernière dans la nuit de  samedi à dimanche, lés cloches du Mas d'Orcières réveillaient les habitants et leur annonçaient un sinistre

            La grange de M. Veyrunes, propriétaire à Vareilles, flambait.

            Les secours les plus empressés  sont parvenus à circonscrire l'incendie et à sauver la maison d'habitation avec son mobilier.

 

                                                                                                                        - 1894-

 

            - 06 mai 1894 - Le Bleymard - Installation de M Ferrand, notaire. - Dimanche 22 avril on aurait cru que les habitants du Bleymard célébraient une joyeuse fête de famille. Toute la localité s'était mise en mouvement pour témoigner à M. Ferrand, son nouveau notaire, un enfant du pays, toutes ses sympathies.

            Quarante sept hommes étaient partis pour aller choisir, à cinq lieux de distance, le plus bel arbre des forêts de M. Chapelain. L'arbre, en effet, était superbe, il mesure 27  mètres de long. Les 47 hommes qui le portaient, sont rentrés au Bleymard, clairon et drapeau en tête.

            Toute la population était là.

            M. Buisson,  boulanger, dans un compliment,  bien dit, a  souhaité la bienvenue à M. Ferrand; celui ci a répondu en termes émus à cette explosion de sympathie;

            Toute la population s'est montrée heureuse d'assister à une installation si désirée

                                                 ***

        -14 octobre 1894 -   Bleymard - Mines -- On sait que depuis quelque temps, une compagnie a pris à son actif l'exploitation des mines du Mazel.

            A 13 mètre seulement de profondeur, on a découvert des vieilles galeries creusées jadis, puis comblées avec des débris qui donnent 48 à 49% de plomb argentifère. Ces mines ont donc été exploitées jadis, et on a cru reconnaître le passage des Romains, par la découverte de rampes semblables à celles des ruines d'Herculanum ou de Pompéi. De nouvelles fouilles ne manqueront pas de renseigner à ce sujet.

            La compagnie est à la recherche d'un filon métallique qu'elle espère découvrir en creusant un puits plus profond. Les travaux n'avancent que très lentement car on est obligé de perforer des roches consistantes et massives.

            En même temps qu'elles procureront du travail aux ouvriers du pays, ces nouvelles mines pourront être, pour l'archéologie, un sujet d'intéressantes études.

 

                                                                                                                        - 1897-

 

- 25 avril 1897 – Cubières lâche agression –Ces jours derniers, la gendarmerie du Bleymard se transportait à Montredon, petit village de la commune de Cubières, pour y constater un acte de brutalité.

            Les deux frères Maurin de cette localité, surprenant leur voisin Quet, dans une de ses prairies, se précipitèrent sur lui, et ne trouvèrent rien de mieux que de le jeter dans un béal et de l'assommer à coups de pic.

            L'état de Quet,  bien que très grave, ne sera pas, pensons nous,  mortel; toutefois doit il, peut être, la vie à l'intervention de braves paysans accourus à son secours.

            De telles brutalités méritent une leçon exemplaire d'autant plus sévère que les frères Maurin n'en sont pas, dit on, à leur coup d'essai. C'est ce que nous apprendra d'ailleurs, l'instruction ouverte.

 

                                                                           ***

- 13 décembre 1897 -Le Bleymard -  Ste Barbe- Mine de zincDepuis quelques années, une compagnie de mines fait exécuter des travaux en face du village du Mazel, pour chercher une mine de zinc. Ces fouilles ont déjà été couronnées de succès, puisque dans le courant de l'été dernier, on a pu expédier plus de 500 tonnes de minerai. Ceci n'est encore qu'un essai, mais tout fait espérer que ce minerai très riche, sera de plus en plus abondant.

            En effet les galeries qu'on a creusées tout d'abord avaient mis à découvert d'autres galeries d'une grande étendue et très anciennes, remplies, en grande partie du minerai qu'on cherche, ce qui fait supposer que ceux qui les exploitaient laissaient le zinc pour suivre seulement les filons argentifères. Ces travaux datent probablement de l'époque romaine, comme semble l'indiquer la manière dont ils ont été accomplis.;

            Ce sont des sortes d'excavations  creusées à coups de burin, très irrégulières et plus ou moins étendues, suivant que le  filon de plomb argentifère était plus ou moins abondant. D'ailleurs non loin de là, sur le Mont – Lozère, autrefois recouvert de bois, on trouve de débris qui semblent indiquer une fonderie.

            Actuellement, un certain nombre d'ouvriers du pays, divisés en chantiers de jour et de nuit, travaillent à la mine, tous les jours, sauf les dimanches.

            Samedi dernier, ils se sont réunis pour fêter la Sainte Barbe. Après avoir assisté, avec une tenue vraiment chrétienne, à la messe dite pour eux, ils ont pris part avec beaucoup d'entrain à un dîner commun. Entre temps, les bombes éclataient avec fracas et redisaient aux échos lointains la gaîté de nos braves mineurs.

Quand le temps est glacial, au dehors, rien n'est plus légitime que de réchauffer l'intérieur? Du reste il n'y a pas eu le moindre excès et nous les en félicitons……

 

                                                                                                                          - 1898 -

 

            -05 juin 1898 - Le Bleymard   -  Le samedi 22 mai M. Paulin Daudé, de passage dans la localité, a été reçu triomphalement par la population.

            Femmes et enfants l'acclamaient, tandis que, le  front haut et fier, une troupe nombreuse d'hommes et de jeunes gens, drapeau, tambour et clairon en tête, chantaient en cœur, démontrant, une fois de plus que c'était bien là le vrai député lozérien, républicain et catholique.

            M; Daudé répondit à cette brillante manifestation par de vifs remerciements et de chaleureuses poignées de main.

            Le lendemain, une foule compacte se presse autour de notre généreux ami, M. Ferrand, notaire

            Bientôt le drapeau tricolore se déploie. La multitude, hommes, jeunes gens et enfants, circule dans les rues aux cris multipliés de :

            "Vive. M. Daudé, ! Vive M. Ferrand ! Vive la religion ! A bas les Francs-Maçons !"

 

                                                                          ***

 

            - 20 novembre 1898 - Le Bleymard - Pluie et foudre - Samedi dernier et durant toute la nuit précédente, il est tombé une pluie torrentielle, qui a fait déborder les rivières. Néanmoins il n'y a pas eu d'accident grave, sinon  quelques champs ravinés……..

            Samedi entre cinq et six heures du soir,  un violent coup de tonnerre  a ébranlé la maison Talagrand dont la façade s'est écroulée avec un grand fracas La famille a du sortir  à travers les débris, un peu effrayée, mais heureusement sans aucun mal.

                                              - Mas d'Otrcières - La fièvre typhoïde sévit depuis quelques mois dans le village. Quelques personnes ont succombé, entre autres l'entrepreneur de la nouvelle route. Heureusement les cas deviennent de plus en plus rares et on espère que le terrible fléau ne tardera pas à disparaître complètement

            Il a épargné les villages environnants, sauf les Alpiers, dans la commune de Cubières

                                                                                                                               

                                                                         ***

            - 25 décembre 1898 - Le Bleymard  - Mines du Mazel  -Les mines du Mazel dont nous avions parlé en diverses circonstances, sont définitivement abandonnées. Les fouilles ont duré quatre ou cinq ans environ.

            A un moment donné, on avait espéré réussir, et les résultats des deux dernières années avaient été assez satisfaisants. Mais,  après les dernières recherches, la compagnie, La Vieille Montagne, qui s'était chargée de cette entreprise, a trouvé que les filons découverts n'étaient pas assez riches pou couvrir les frais d'exploitation.

            Nous le regrettons,  pour nos ouvriers surtout, qui seront obligés d'aller chercher du travail ailleurs.

 

                                                    

                                                                                                                - 1899 –

 

            - 1er janvier 1899 –Le Bleymard—Mardi dernier, il y a eu un commencement d'incendie dans une des granges appartenant à Mme Chevalier du Mazel. Certains croient à la malveillance; c'est pourquoi la gendarmerie fait une enquête

 

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            - 05 février 1899Le Bleymard – (extraits) -Après de belles journées, la température s'est subitement refroidie (…) -C'est donc l'hiver en plein .Le service de Mende à Villefort a beaucoup de retard comme il arrive en de pareilles circonstances.

Dimanche la voiture de Villefort a été arrêtée, par la neige, en face de Cubières à la montée du col des Tribes. Les voyageurs ont du venir à pied jusqu'au Bleymard. Peu après le chasse-neige a rétabli la circulation.

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            - 02 avril 1899 - Bleymard - (extraits) C'est toujours avec une poignante et consolante émotion que nous voyons, à l'occasion du Jeudi Saint, figurer dans nos rues, par nos braves Pénitents la scène de la passion.

            A ces vaillants, qui ne craignent pas d'afficher au grand jour, leurs convictions religieuses,  nous adressons nos chaleureux compliments (…)Nos félicitations aux populations du Bleymard et des environs qui veulent bien se joindre à la procession jusqu'à l'église de St Jean, où les amène chaque année une promesse sacrée de leurs pères, fondateurs de la confrérie.

            A notre zélé et habile vicaire, M. Touzery,  nous adressons aussi une mention élogieuse pour le monument du Jeudi Saint (…) qui faisait le plus bel effet, n'en déplaise à sa modestie.

 

                                                                            ***

            18 juin 1899- Cubières - Des bruits étranges d'attentats à la pudeur, de plaintes, d'enquêtes de parquet, font ici l'objet de toutes les conversations

            L'émotion est d'autant plus profonde que l'accusé serait plus en vue.

            Pour ne pas entraver l'action de la justice, nous n'insisterons pas, persuadés  que la lumière va être faite et satisfaction donnée à la conscience publique.

            - 25 juin 1899 - Cubières (suite) -On continue de jaser sur l'affaire à laquelle nous avons fait récemment une discrète allusion. Le public s'attend à ce qu'elle sorte du domaine privé. Nous nous abstiendrons d'entrer dans les détails pour ne pas compliquer l'action de la justice.

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                                                                                                                 -   1900 -                      

                                                                                                                                  

            - 21 janvier 1900 -  Le Bleymard --brulé dans un four --Dans le courant de la semaine,  le nommé Auguste X…, célibataire, âgé d'une soixantaine d'années, habitant le village d'Orcières, s'était rendu au four banal de ce village, à une heure assez tardive de la nuit, pour en retirer du pain.

                                              Ayant fait le travail qui lui avait été confié, cet homme, surpris par le froid et voulant se réchauffer,  et surtout étant pris de boisson comme c'était sa malheureuse habitude, ne trouva rien de mieux, pour se réchauffer, que de s'enfermer dans le four. Il s'endormit d'un profond sommeil, et, le lendemain matin, les voisins l'aperçurent presqu'entièrement calciné, les vêtements tombant en lambeaux.

 

                                                                          ***

              - 13 mai 1900 - Le Bleymard  (extraits )--Le premier tour du scrutin inflige un échec à M. Rouvière  . M Ferrand et quatre de ses amis sont élus. Restent quatre ballotages(…) Electeurs du Bleymard, à dimanche prochain, la victoire définitive. ( … )

                                              Quand on se trouve en présence de M. Randon, conseiller municipal depuis près de trente ans, Buisson et Albouy on n'hésite pas. En avant !(…)

 

                  -suite le 20 mai 1900--la population est fière du triomphe des hommes d'ordre, de paix et de liberté. Elle a été profondément affectée des scènes de désordre qui ont suivi la proclamation des élus. Une bande de débraillés à la tète desquels se trouvaient,  dit on, le maire Rouvière et deux ou trois instituteurs se sont livrés à des manifestations ignobles (…)

 

                                              - Réponse de M. Rouvière,  le 03 juin 1900--_

                    Monsieur le Directeur,

 

    Mon intention était de ne pas répondre aux deux articles parus dans vo deux derniers numéros. Ces articles( …).ayant servi de thème à un sermon, dans une paroisse du canton, il est de mon devoir de faire cesser toute équivoque (…)

                                              Non seulement je n'ai pas poussé le cri "A bas le Christ! A bas les prêtres ! ",  que l'on a voulu me prêter, mais je puis certifier qu'il n'a été proféré par aucun des manifestants( …)

                                              J'espère, M. le Directeur,  que vous voudrez bien insérer la lettre ci-dessus dans votre plus prochain numéro, sans m'obliger à vous y contraindre par ministère d'huissier. Recevez …..

Félix Rouvière

 

***

            30 septembre 1900 - Le Bleymard  --laïcisation  '(Extraits) (…).le Ministre de l'instruction publique a donné son approbation à la substitution d'un personnel laïque au personnel congréganiste de l'école publique des filles du Bleymard (…) Nous attendons la réponse de cette excellente et généreuse population du Bleymard(…)

  (…).Nous attendons aussi la réponse des contribuables, lorsqu'on leur portera la note à payer des traitements de ces belles dames qui(…) toucheront un traitement double de celui des excellentes religieuses, tandis qu'elles n'auront pas d'élèves. Toutes ces chères enfants, sans exception, veulent rester fidèles à leurs anciennes maîtresses(…) Les protestations seront vaines, la juiverie (sic) et la maçonnerie y ayant opposé leur véto.

                  (…).à bas la tyrannie, Vive la liberté !                                                                                                                        

                                                                                                                         - 1901-

 

            - 12 janvier 1901 - Bleymard - Le 1er jour du siècle  (-extrait) Mardi 1er janvier, la paroisse entière du Bleymard était rassemblée au pied des autels pour rendre hommage à Dieu, seul Maître des siècles(…)Tels qu'on aurait pu croire indifférents ont passé deux heures de la nuit en adoration (…) Honneur à cette vaillante  population du Bleymard, qui sait si bien afficher ses croyances et ne craint pas d'oublier tout dissentiment pour s'unir devant celui qui est le Maître et le Père de tous.

                                                                   

                                                                          ***

            - 31 mars 1901 - Bleymard  -Temps - La neige est tombée en grande quantité  surtout Mardi. ….en certains endroits il y en plus d'un mètre. Le thermomètre est descendu jusqu'à moins 23°…

                                                         -Accident-  La semaine dernière R.,  du Bleymard, revenait de Villefort avec une charrette  chargée qu'il fut forcé de laisser en route. Malgré la neige et le mauvais temps, il voulut passer le Col des Tribes avec ses deux chevaux. C'était très imprudent. Il eut toutes les peines du monde à s'en sortir, et dut abandonner le meilleur de ses chevaux, d'une valeur de quatre à cinq cents francs. Il y serait resté peut être lui-même, sans le secours d'un homme de Cubières, qu'il avait eu soin de prendre avec lui.

            On peut juger par là du mauvais temps et de la quantité de neige de ces jours derniers..

 

                                                                           ***

            - 30 juin 1901 -  Bleymard  - Elections  (extrait ) ( … )Les travaux du tunnel sont confiés à un excellent entrepreneur et dépendent des ponts et Chaussées( … ) qui par suite échappent aux tendances préfectorales et locales (… )  M. Rouvière ne peut donc exercer aucune influence

(…) Dans quelques mois s'ouvrira la ligne de Mende à La Bastide. Le Bleymard avait droit, par son importance, à une gare rapprochée le plus possible de la localité. Or le canton sera desservi de façon ridicule. A qui la faute ?

 

                                                                             ***

            - 08 décembre 1901 - Bleymard - Ste Barbe -  Mercredi, c'était la sainte Barbe. Grande Messe et joyeuse fête chez les mineurs du Mazel, qui sont une centaine, au moins. Dés la veille de pétards retentissaient annonçant la fête aux échos d'alentour. Il fallait bien réchauffer les cœurs engourdis par le froid. . Un peu de tapage sied bien, à une fête de ce genre.

            A onze heures du matin, clairon et drapeau en tête, ils se rendent tous à l'église pour assister à une messe chantée à leur intention, avec discours de circonstance (…)

(…) Beaucoup de personnes, parentes et amies, étaient venues prier avec les mineurs(…).Un banquet fraternel a terminé ma fête

 

                                                                                                                          -  1902 -

  

            - 09 février 1902 - Le Bleymard -Temps- Le mauvais temps est revenu avec le froid et surtout la neige. Depuis lundi matin nous en avons une couche de 70 à 50 centimètres à peu près égale partout. Messire Hiver va nous faire payer cher son passage, cette année- Heureux ceux qui ont de bonnes provisions pour attendre !

            Les courriers de Mende à Villefort ont des retards considérables et sont faits à cheval ; mais sous peu la route sera libre de nouveau grâce à l'activité de l'administration.

 

                                          Cubières - Dimanche, 26 janvier vers 1 heure du soir, la scierie mécanique de M Vidal a été la proie des flammes. On croit que le feu a été communiqué,  par un poêle mal éteint,  à de la sciure ou toute autre matière inflammable qui se trouvait à proximité. L'immeuble construit en planche, n'était pas assuré. C'est une perte assez forte à cause des outils qu'on n'a pu récupérer à temps.                                                      

                                                   

                                                                        ***

             -14 septembre 1902 -Bleymard - Accident-

      Un nouvel accident grave s'est produit au pont situé entre les Remises et le Bleymard.

      Dimanche, le sieur M… de la commune d'Orcières, après avoir passé une grande partie de la journée dans les auberges, à caresser la dive bouteille, a sauté en bas du pont, d'une hauteur de cinq ou six mètres. Il a été relevé immédiatement avec de nombreuses contusions et plusieurs cotes enfoncées. On espère que l'accident n'aura pas de conséquences mortelles.

       Il y a,  à peine deux mois, qu'un employé des mines faisait le même saut dans des circonstances encore plus dangereuses. C'est encore à ce même endroit qu'a eu lieu un autre accident, mortel celui -ci, il y a, à peine quelques années.

     Décidément cet endroit est fatal pour les fervents de la bicyclette …et de Bacchus.

 

                                                                                                                       - 1903-

 

              - 15 février 1903 - Bleymard- Accident terrible - Dernièrement, deux ouvriers, Robert et Bataille, déposaient dans un trou de mine deux cartouches de dynamite. Après avoir écouté la détonation, ils allèrent diner, et, à leur retour, étonnés du peu d'effet produit, ils se mirent en devoir de creuser plus profondément. Malheureusement, l'une des dynamites n'avait pas encore fait explosion. Elle éclata au premier choc.

                                                    Les deux ouvriers furent renversés et,  l'un d'eux, Bataille, affreusement blessé : Il avait les habits déchirés, la tête ensanglantée, la main droite broyée. Il a été transporté dans sa famille désolée, qui lui a donné les premiers soins, puis admis d'urgence à l'hôpital de Mende. Ce pauvre ouvrier est père de cinq enfants.

 

                                                                           ***

              -22 février 1903 - Bleymard - Incendie - Lundi, à cinq heures du matin, nous étions réveillés par les cris : Au feu ! L'hôtel du Lot, situé aux Remises, sur la route de Mende à Villefort, était en flammes. Malgré les prompts secours, on n'a pu préserver l'immeuble. Le percepteur, qui était l'un des locataires, a eu le temps de sauver la caisse, mais le registres ont péri.

                                                    C'est la troisième fois, en l'espace de quelques années, que cet immeuble est la proie des flammes. Il appartenait à M. Raison, intendant en retraite.

 

                                                                           ***

              - 24 mai 1903 - Bleymard - Installation du doyen- (extraits) - Dimanche 3 mai, installation de M. Bernon, curé du Bleymard, présidée par M. Prieur, vicaire général.

                                                    Vers les 10 heures, une procession (…).s'est rendue au presbytère. Sous un bel arc de triomphe qu'elle a élevé, la jeunesse du Bleymard salue son nouveau pasteur (…) Devant la porte de l'église, au milieu des sapins verts, le Conseil de Fabrique offre à M. Bernon ses souhaits de bienvenue (…) Après les cérémonies, M. l'abbé Prieur nous présente M. Bernon (…) Et nous demande de lui accorder notre confiance et notre affection filiale.

                                                    M; Bernon répond qu'il sera pour nous un chef, un capitaine, un père (…) qu'il sera avec nous dans nos peines et dans nos consolations, dans nos deuils et dans nos joies (… )

 

                                                                                                                               - 1904 -

 

            -24 avril 1904 - Le Bleymard - M. Rouvière au Conseil Général -(extraits) - (…).Les membres du Conseil Général étaient appelés à exprimer leur opinion sur  l'enlèvement des Christs dans les salles des tribunaux. Cet acte anti religieux nous a arraché un cri d'indignation et nos conseillers généraux ont fidèlement interprété nos sentiments en votant un blâme au gouvernement

M. Rouvière a voulu ménager la chèvre et le chou. Il s'est dit :"Si je vote selon les désirs de mes électeurs je fâche M. le Préfet, si je contente le Préfet, je fâche mes électeurs". Que  faire ? Et,

M. Rouvière enjambe sa bicyclette et se réfugie au Bleymard.

               Pendant que  qu'au Conseil Général on protestait contre l'enlèvement des croix, M. Rouvière tenait séance, dans un café avec un brave homme de Bagnols.

              Voyons, M. Rouvière, vous a-t-on élu (…).pour vous balader sur des bicyclettes ?*(…)

              Les électeurs du Bleymard, le 1er mai, vous signeront votre feuille de route. Des décrocheurs de croix (…) il n'en faut plus   

                                                                Un compatriote

* Un Conseiller Général se rendant à une séance du Conseil, à Mende, à bicyclette, ne méritait il pas davantage une statue que cette interrogation ?

 

                                                                                                                        - 1905 -

 

              - 14 mai 1905 - Le Bleymard - (extraits) - M. Rouvière, conseiller général,  a cruellement blessé ses électeurs(…) Tous ceux  qui lui donnèrent leurs voix, à quelques exceptions près, attendaient qu'il ne suivrait pas jusqu'au bout ceux dont  tout le programme c'est : accabler les catholiques.

              Ils se sont trompés.

              Le Conseil Général a été appelé à se prononcer contre la Séparation de l'Eglise et de l'Etat.

              On s'est adressé à M. Rouvière et à ses collègues :

              -  Dites que vous ne voulez pas que les catholiques soient obligés de rétribuer leurs prêtres.

              -  Dites que vous ne voulez pas que les églises soient volées aux catholiques

            M. Rouvière n'a rien voulu dire

              Quand l'occasion était propice de parler, quand la majorité du Conseil Général a émis un vœu contre la séparation, M. Rouvière a été muet comme une carpe !(…)

 

                                                                          ***

              -23 juillet 1905 - le Bleymard - Accident - Le brigadier Chalbos, ayant trouvé un tube, qu'il supposait rempli de ciment, l'emporta chez lui et essaya de l'ouvrir.  Soudain une terrible explosion le renversa sans connaissance sur le plancher. Ceux qui le relevèrent s'aperçurent qu'il était affreusement blessé au pied gauche et que deux doigts de la main gauche  avaient été emportés. Il fut transporté à l'hôpital de Mende où il  reçoit les soins  exigés par la gravité de son état.

                                                                         ***

              - 19 novembre 1905 - Bleymard - Accident - - Le 15 novembre, M. Galtier, négociant, convoyait une charrette prendre du bois à la Loubière. Au dessous du village de Sauvages, le cheval aveuglé enjamba le parapet, sauta dans le Lot et se tua. Le brancard de la charrette fut brisé. Le conducteur, à cheval sur le parapet, impuissant à conjurer le désastre, fut heureux d'y échapper. Il aura appris, au prix d'une grosse frayeur, a être vigilant.

 

                                                                        ***

              - 26 novembre 1905 - Bleymard- Bagnols - Agression -Dernièrement M. Teissier propriétaire au Mas d'Orcières, allait faire moudre du blé à Bagnols. Il s'en retournait le soir, conduisant un char attelé de vaches. Entre Bagnols et St Julien, il fut assailli par un individu qui revolver au poing lui réclama la bourse ou la vie, selon la formule des coquins.

              Pour toute réponse, M. Teissier lui asséna un violent coup de bâton sur la figure et l'envoya rouler dans le fossé. En même temps son chien se précipitait sur le malfaiteur et le déchirait à belles dents. Il l'aurait saigné. M. Teissier porta secours à son agresseur, qui alla,  comme il put,  battu et moulu, prendre le train de 7 heures et demi. C'était un étranger qui n'est pas de Bagnols ni des environs.

  

                                                                                                                         - 1906 -

 

              - 04 03 1906 - Bleymard - Inventaires --Le cambriolage de l'église a eu lieu le 21 février.

              La veille vers 7 heures, on entendit une bruyante mousqueterie : On se demandait si les Allemands envahissaient le Mont -Lozère. La population organisa  de suite la résistance.

              10 heures : depuis 8heures 30, la  population a envahi l'église et le tocsin sonne et sonnera pendant 3 heures.

              Le receveur, qui a été très correct,  s'est présenté à la porte de l'église et l'a trouvée fermée, il en référa au Conseiller Général de Chateauneuf, chargé pour la circonstance des fonction se commissaire (…)

              - Ah! dit le juge on veut de la violence, on en aura ! (…) Il fait appeler les gendarmes (…) et fait les sommations

              - Nous sommes chez nous, répond-on et nous voulons y rester.

              L'ordre est donné d'enfoncer la porte(…) une étrangère avait fourni les outils(…) Enfin la porte s'ébranle et  une brèche est ouverte par où les assaillants pénètrent dans l'église.

              L'employé du fisc, flanqué des gendarmes du Bleymard et de Châteauneuf, s'avance vers le sanctuaire. M; le Curé prie les force armées de se retirer. On refuse(…) Alors sur un signe, tous les hommes  s'avancent vers la porte ouverte de la sacristie, menaçant de la barricader. Dans la perspective d'un nouveau siège, le receveur prie les gendarmes de se retirer.

              Aussitôt, le ciré lit une protestation, en son nom et au nom et au nom de la Fabrique* et condamne la loi de Séparation.

              Après l'opération, on s'est retiré, chacun empotant, comme souvenir, quelques débris de la porte fracassée                                                                                                              

 

              * Fabrique : La fabrique  ou fabrique d'église, au sein d'une communauté paroissiale catholique, désigne un ensemble de « décideurs » (clercs et laïcs) nommés pour assurer la responsabilité de la collecte et l'administration des fonds et revenus nécessaires à la construction puis l'entretien des édifices ...

 

                                                                          ***

              - 01 juillet 1906 - Bleymard - Couvents en vente - Le Vendredi 13 juillet, à 9h. du matin, le sieur Bros, Maire de Florac et liquidateur de biens, fera procéder à l'adjudication des couvents du Bleymard et de Cubières .La mise à prix est, pour le premier de 7000 francs, pour le second, de 3000 francs.

              Cette spoliation légale est  la conséquence de la loi de 1901 contre les Congrégations.. Les catholiques se rappelleront  les peines portées par l'Eglise, contre les acquéreurs de biens religieux, qui ne se seront pas préalablement entendus avec l'autorité ecclésiastique.

 

                                                                            ***

               août 1906 - Bleymard-  Accident mortel - Dernièrement, une fillette de M. Sicard, 8 ans, s'amusant derrière une muraille, fit tomber sur une jambe une pierre qui la blessa. La plaie s'étant envenimée, la petite fut emportée à l'hôpital de Mende où, après de bien légitimes hésitations, l'amputation a été faite. L'enfant est morte lundi soir, peu après l'opération.

              Nos condoléances à la famille.

 

                                                                             ***

          - 23 décembre 1906 - Le Bleymard -(extraits éliminant des qualificatifs peu élogieux pour les personnes citées) Une déclaration de réunion pour le culte   a été faite à la mairie vers les 2 heures Ne cherchez pas, par ceux qui ne mettent jamais les pieds à l'église !

              M Buisson, socialiste(…), M. Perrols(…) receveur des domaines, (…),  M, percepteur natif des Vignes(…), M Pons, receveur buraliste, dit Turquet(…) Et après on dira, qu'au Bleymard, la religion ne progresse pas!

 

                                                                                                                   - 1907 -

 

              - 29 avril 1907 - St-Jean-du-Bleymard - Incendie - Dans la nuit du 24 au 25 vers 11 heures,  le feu s'est déclaré chez M. Veyrunes, propriétaire, conseiller municipal du Bleymard. Les flammes, parties du grenier à foin, ont promptement gagné toute la maison. Réveillés par la fumée, les habitants se hâtent de sortir, et, à peine étaient ils dehors,  que le toit s'est effondré; .Sauf les animaux, rien n'a pu être sauvé Les dégâts ne sont couverts par aucune assurance.

  

                                                                              ***

              30 juin 1907 -- Bleymard-  juge de paix (extraits) -  (…) Les gens du Bleymard trouvent qu'ils n'en ont pas pour leur argent.

              Car ils sont dans l'impossibilité de le (juge) consulter. Il ne réside pas au Bleymard. Il habite à 50 kilomètres de notre chef lieu. Quand il a audience il va, en voiture, jusqu'à Belvezet, puis il franchit le Goulet à cheval. Parfois il passe par Allenc. Depuis les inventaires, il n'aime pas cet itinéraire. Quand l'audience est terminée, après un arrêt obligatoire au café, il part et ne reparaît que huit jours après.

 

                                                                             ***

              18 août 1907 - Le Bleymard - Accident - M. Buisson, curé de St Julien, s'en retournait d'un enterrement au Bleymard, en compagnie de parents et de son vicaire M. Michel.

              Le cheval qui les conduisait, s'emballa, à une centaine de mètres de La Remise. La voiture alla heurter contre un arbre. Les voyageurs furent projetés à terre

              M. Michel a eu quelques contusions, sans gravité

 

                                                                            ***

              -06 octobre 1907 - Bleymard - Trente cartouches - On a découvert 30 cartouches de dynamite près de la Remise de St Jean, dans un mur au dessous de la route.

              A ce qu'on raconte, un mineur se serait présenté chez le locataire de la Remise; Il lui aurait proposé de lui faire des révélations intéressantes, d'une exceptionnelle gravité, contre une somme d'argent. Au milieu de son récit, l'ouvrier réclama le prix de ses révélations. Sur refus du fermier, il ne voulut plus rien ajouter. Mais l'éveil était donné. Des recherches furent pratiquées qui aboutirent à la découverte du gros paquet de cartouches.

              Les gendarmes peuvent partir pour Bagnols (polémique en cours sur le transfert), tant que les mines du Mazel seront en pleine activité, les besoins de leurs services et la nécessité de maintenir l'ordre, les appelleront souvent  ici.

 

                                             - après boire - A la suite d'une dispute sans objet, deux ivrognes en vinrent aux mains. L'un deux porta un coup de couteau contre son partenaire. Un tiers témoin de la scène, voulut éviter un malheur. Il reçut lui-même le coup de couteau qui lui perça l'avant bras, de part en part.

              Les gendarmes partis (à Bagnols : transfert prévu), M. Chevalier, maire de Bagnols , se fera un devoir de venir maintenir l'ordre parmi nos populations ?

 

                                                                             ***

              - 13 octobre 1907 - Bleymard - départ de la gendarmerie -   Nous lisons dans un journal de Paris :

              " Les gendarmes du Bleymard ont évacué le local Flamme qu'ils occupaient. Le bail expirait. Ils ont été transférés à Bagnols les-Bains, où ils ont été logés séparément, chez des particuliers, en attendant l'aménagement complet de la gendarmerie, chez M. Chevalier, maire de Bagnols.

              On dit couramment que ce transfert est une vengeance du bloc blackboulé aux dernières élections cantonales. Nous aimons mieux croire que, si les gendarmes ont quitté notre canton, c'est que nous n'en avions plus besoin. Ne nous disent ils pas ainsi, implicitement " Vous êtes les plus pacifiques et les meilleurs citoyens ! "

 

                                                                                                                   -  1908 -

 

              - 3 mai à 17 mai 1908 - Bleymard - élections  (condensé)

                       - 3 mai : les deux camps  - M. Rouvière se présente. Son état major se compose des membres de l'Action Républicaine  : Pons, Devéze et Bros du Bleymard, Teissier et Clément de la Remise, Maurin de St Jean, Privat de Valescure(…) Nos braves électeurs ne veulent pas de l'action  républicaine, ils voteront pour la liste Ferrand(…)où figurent les noms les plus estimés du Bleymard : Buisson, Sicard, Albouy; Balez, Lahondès, Robert, Veyrunes de St Jean, Blanc de Valescure, Pigeyre du Bonnetès , Flamme propriétaire de la gendarmerie et Felix Farges

                       10 mai -Municipales M. Rouvière battu - Majorité absolue 106  Elus de la liste Ferrand : Ferrand 113 - Buisson 113 - Albouy 110 - Blanc 107 - Farges 108 - Lahondès 108 - Pigeyre 106 - Robert 106 - Sicard 109 . En ballotage Balez, Flamme, Veyrunes.

                                                                                               Elus de la liste Rouvière : Maurin 106- M. Rouvière n'obtient que 104 voix,  ses compagnons ente 93 et 103

                      17 mai -Municipales -  Ballotage : Liste Ferrand :  Balez 94 voix, élu -  Veyrunes 95 voix,  élu.                                                          Liste Rouvière : Peytavin 73 voix , élu - Cyprien Devèze 71 - voix, élu.

 

                     14 juin Cantonales  - Le moniteur de dimanche dernier annonçait la victoire de M. Rouvière

                                                         La Croix de cette même date annonçait le succès de M. Ferrand. (…)                                                                                                                      

              Il s'agirait de vous mettre d'accord, car il est vrai qu'en tenant compte des P. V. des maires, on arrive à une majorité de 16 voix en faveur de M. Rouvière; Il est vrai également de déclarer que certains P. V.  Contiennent des inexactitudes flagrantes que le Conseil d'Etat actuellement saisi appréciera

              (…) la vraie solution mettant tout le monde d'accord y compris les reporters :                                                                                                                                                            ANNULATION PURE ET SIMPLE DE L' ELECTION.

 

 

                                                                                                                       - 1909-

 

 

              - 28 février 1909 - Bleymard - nomination d'un cantonnier- on nous annonce la mort de M. Bros chef- cantonnier. L'on nous dit aussi que le poste, ne pouvant être donné à un débutant, on doit faire passer un examen, et qu'on nommera le plus digne (…)

              Je ne pense pas que le syndicat des cantonniers supporte de passe droit

 

                                                                              ***

              - 04 avril 1909 - Bleymard- Le courrier dans la neige - Samedi, 27 mars, le courrier de Villefort a été arrêté par la neige au col  de Tribes .Abandonnant la voiture, le conducteur a continué sa route a pied  avec cinq voyageurs qui ont eu grand peine à se rendre au Bleymard. La petite caravane comprenait un estropié  marchant avec deux béquilles;

 

                                                                              ***

              - 15 avril 1909 - Bleymard - Nous recevons communication de la décision du Conseil d'Etat qui annule l'élection de M. Rouvière comme Conseiller Général du canton. (…)  Justice est faite.

 

                                                                              ***

              16 mai 1909 _ Bleymard- (chef cantonnier- suite) - - A M. le Préfet - Nous supplions encore une fois, M. le Préfet, de vouloir bien nous envoyer un chef cantonnier. Nous en avons un besoin très impérieux. (…) Donnez nous donc satisfaction, M. le Préfet.

 

                                                                              ***

              -30 juillet 1909-Le Bleymard- Et notre cantonnier ? - Nous attendons toujours la nomination de notre chef cantonnier. Déjà nous avons vu, dans les journaux,  la nomination du major du dernier concours. A quand notre tour, On nous réserve le N° 2 ou 3, sans doute pas le N° 4 qui ne fut pas admissible. De grâce, M. le Préfet, donnez nous un chef cantonnier, nous y avons droit, car le poste n'a pas été supprimé; les candidats admis regardent, tous les jours, s'ils ne voient pas arriver une petite nomination. Comme sœur Anne, ils attendent en vain. Il ne faudrait pas procéder à un escamotage.

 

                                                                            ***

 

              - 04 juillet 1909 - Le Bleymard - Aux urnes !- L'officiel du 14 juin convoque les électeurs du Bleymard pour le 11 juillet, à l'effet d'élire un Conseiller Général. Décidément notre pays est en train de devenir célèbre.

              Le 28 juillet 1907, M Ferrand était proclamé élu.

              Les opérations furent annulées.

              Nouvelle élection le mai 1908, M; Rouvière se disait élu. La question resta à l'étude pendant 8 mois.

              Enfin le 3 avril 1909, le Conseil d'Etat proclamait M; Rouvière élu, à une voix de majorité, et annulait, en même temps, l'élection. Il faut donc retourner aux urnes une troisième fois. Nous y allons volontiers

              Qui sera élu ? (…)

                                                                                                                                    

                                                                                                                    -  1910 -                                                                                     

 

              -10 juillet 1910 - St Julien du Tournel- -Une erreur judiciaire (hors Bleymard mais assez cocasse) - Nos compatriotes Louis Gaucher et Firmin Durand, ont été condamnés dernièrement, à 100 francs d'amende pour délit de chasse. Il s'agit à nos yeux d'une erreur judiciaire qui a ému la population.

              Les gendarmes de Bagnols avaient verbalisé parce qu'ils allaient après un chien poursuivant un lièvre. En réalité le chien poursuivait un chat. Cette version a paru invraisemblable et la déposition favorable des témoins n'a pas été retenue.

              Or, est-il plus vraisemblable qu'un lièvre s'aventure, en plein midi, à 85 mètres des habitations? Et qu'il monte sur un arbre pour échapper au chien ? (…)

              M. Chevalier, maire de Bagnols, nous a fait un triste cadeau le jour où il a obtenu le transfert de la gendarmerie.

              Il empoche 1200 Fr de location, nous récoltons les amendes. (…)

 

                                                                             ***

               - 11 septembre 1910 - Cubièrettes -Ballon dirigeable -  Vendredi, 2 septembre vers 3 heures du soirles ouvriers, dans les champs, ont aperçu un dirigeable allant du Goulet au Mont-Lozère.

              Il était à une faible hauteur. On put même s'entretenir avec les astronautes qui demandèrent à M. Pelissier quel département et quel arrondissement ils traversaient.

 

                                                                            ***

              - 30 octobre 1910 - Bleymard -cantonnier (encore !) - (…) -Après le décès du cantonnier chef, son poste devait être attribué à un cantonnier pourvu d'un certificat d'aptitude à

 l'emploi. Tel ne fut pas l'avis de M. Félix Rouvière.( …) (Il) prétendit que l'emploi de cantonnier chef est héréditaire ( …) exigea que le fils qui n'était pas cantonnier; qui n'était muni d'aucun diplôme,  recueillit la succession de son père.

              Le Préfet constata que l'illégalité était flagrante, mais (…) il consentait à ce que ce candidat remplit d'abord les fonctions de cantonnier chef sans en avoir le titre. Dans quelques mois, il serait nommé cantonnier chef. (…) Le poste n'est pas encore attribué.

              Cependant les candidats remplissant les conditions de l'emploi ne manquent pas. Il est en outre contraire à la bonne marche de l'Administration, qu'un jeune cantonnier commande à de plus âgés sous prétexte qu'il remplit, contre tout droit, l'intérim du chef

              Nous appelons l'attention de M. l'Inspecteur Général sur ces errements.

 

                                                                                 ***

               novembre 1910 - Bleymard - un juge - Enfin nous aurons un juge, nous n'en avions pas. M. Roux faisait son apparition, tous les mardis, à l'audience, puis disparaissait, sur son cheval, pour une longue semaine, derrière les montagnes du Goulet.

              Mais, le garde des sceaux, a eu l'heureuse idée de rappeler aux procureurs généraux, l'article (…)  en vertu duquel les juges de paix sont tenus à la résidence effective et permanente, dans le canton soumis à leur juridiction. ( … )

              Nous ne doutons pas que M. le juge, chargé de veiller à l'exécution de la loi, ne soit le premier à s'y soumettre.                                                

 

                                                                                                                          - 1911 -

 

              - 09 avril 1911 - Bleymard -  Explosion -  Deux cartouches de dynamite, égarées, ont éclaté entre les cylindres d'un broyeur. Heureusement il n'y a pas eu d'accident de personnes mais des dégâts importants.

                                                                            ***                                                                                                                  

              - 16 avril 1911 - Le Bleymard - Mines -  Samedi  matin, à 7 heures, un violent incendie a éclaté aux laveries des mines du Mazel. En moins d'un quart d'heure, les toits recouverts de papier goudronné, étaient la proie des flammes et s'effondraient. Tous les boisages prenaient feu à leur tour et les machines s'écroulaient avec un fracas épouvantable? Les lavoirs sont complètement détruits et il faudra plus de 6 mois pour les relever. Les pertes s'élèvent, dit-on, à plus de 200 000 francs

              Par suite du sinistre, un certain nombre d'ouvriers resteront sans travail.

                                                                            

                                                                             ***                                                          

          01 octobre 1911-  Le Bleymard -  Accident de bicyclette - Notre belle journée s'est bien tristement terminée.

              M; l'Abbé Jaffuel, vicaire d'Altier, prenait le chemin du retour avec sa jeunesse, vers 5 heures. Il était à bicyclette. Au tournant du pont des Remises, à quelques mètres du Bleymard, il fut projeté dans le vide, de la hauteur de 5 mètres. Les jeunes gens le relevèrent sans connaissance. M. le Docteur Masseguin lui prodigua ses soins. M. le doyen lui administra l'extrême-onction. Son état reste grave.

 

                                                                                                                               -1912-

 

              -22 décembre 1912- Le Bleymard - Redevance minière - Les communes du Bleymard et du Mas d'Orcières redoivent une redevance minière de 5473 francs pour l'année 1912 de la société des mines du  Bleymard

              Les deux communes feront entre elles la répartition proportionnelle de cette somme.

 

                                                                                                                                - 1913-

 

          -13 juillet 1913 - Bleymard -Trouvé mort- Dernièrement, on a découvert, dans un bois, le cadavre de Jean-Baptiste Diet, berger à Serviès. Le parquet de Mende, saisi par télégramme s'est aussitôt transporté sur les lieux. Le berger a succombé sur un coup de feu, tiré à bout portant dans l'abdomen. La balle a été découverte dans l'épaule droite, mais n'a pas laissé de trace de son passage à travers les habits. D'autre part l'arme n'était pas à côté du cadavre.

              Y a-t-il crime ou suicide ? C'est ce que l'enquête est en train de rechercher.

              - 20 juillet 1913 - le berger Diet - D'après l'autopsie, faite par le docteur Joly, le berger Diet aurait reçu une balle qui perfora une branche de l'aorte et du foie et s'incrusta dans une vertèbre lombaire. Le malheureux, après le coup reçu, se serait trainé sur un espace de cinquante mètres. à travers le bois. Aussi on n'a pas pu retrouver le revolver.

              On croit à un suicide et on l'attribue aux pertes que Diet subissait sue les bêtes du troupeau .On l'avait entendu se plaindre qu'il était ruiné. Il laisse une veuve et un enfant en bas âge.

 

                                                                         ***

              --10 août 1913 - Le Bleymard-Elections - Cette fois les élections se sont passées dans le plus grand calme (…)

              Malgré son échec, M. Ferrand doit être fier des 737 suffrages qui lui ont été accordés, car ils lui donnent la majorité des électeurs ayant leur résidence et domicile effectif dans le canton. Honneur à lui quand même et à la prochaine fois la revanche.

 

                                                                         ***

              -16 novembre 1913 - Nos routes - L'administration des ponts et chaussées fait macadamiser la route et, ce n'est pas sans besoin...D'après certain règlement préfectoral, les voituriers et camionneurs doivent employer, pendant les gelées d'hiver, de roues larges de 0 m12 et ne pas charger les charrettes au-delà d'une tonne et demie.

              Les camionneurs de cette contrée paient cependant la patente et les impôts, et ils ont droit à la libre circulation.

              Certains tronçons de la RN 101 ont vu le roulage diminuer de beaucoup depuis l'exploitation de la ligne de Mende à La Bastide. (…)En conséquence l'Administration ne pourrait elle pas prélever quelques milliers de francs destinés à l'entretien de ces parcours et les employer à un entretien plus rationnel de cette route, des points kilométriques 38 à 50, entre le Bleymard et Chadenet.

 

                                                                                                                              -1914-

 

Il est étonnant de constater, qu'en 1914 et pendant la durée de la guerre et,  contrairement à ce qui apparaît dans les communes voisines ( Allenc, Bagnols, Cubières etc.. ) , aucune rubrique n'est consacrée, par le correspondant du Bleymard, à l'annonce de ses soldats " Morts Pour la France" ou blessés. Les seuls textes consacrés à la guerre concernent les citations ou décorations; Quelle en est la raison ?


                                                                                                                              - 1915 --

 

             -05 septembre 1915 - Le Bleymard - Citation et croix de guerre

              M. l'abbé Buisson, clerc minoré du Grand Séminaire de Mende, sergent au 171ème d'infanterie, a été cité à l'ordre de la brigade et décoré de la Croix de guerre, pour être resté dans la tranchée, quoique blessé et y avoir maintenu ses hommes pendant deux jours, à quatre mètres des boches, en refusant pour lui tout soin et tout pansement

              M. l'abbé Buisson est au front depuis le début de la  guerre. Durant les quelque heures qu'il vient de passer au pays, il a édifié ses compatriotes par son entrain et ses paroles réconfortantes. Ce brave militaire est le fils de M. Buisson du Bleymard et le neveu  de M. le Chanoine Buisson, curé doyen de St Alban.

              Nous adressons, à ce brave, ainsi qu'à son honorable famille, nos bien sincères félicitations.

            (Mort le 27 sept. 1916 )

                                                                        

                                                                     ***

              -31 novembre 1915 - Le Bleymard -Cité à 'ordre du jour -       

              Notre compatriote, Théophile Reboul du Bleymard, soldat au 142ème régiment d'infanterie, 1ère  compagnie, vient d'être cité à l'ordre du jour de son régiment

              Voici le texte de sa citation                                       

              " Reboul Théophile s'est crânement porté à l'attaque des tranchées allemandes, le 20 septembre 1915, se trouvant dans une situation critique, en avant de nos lignes, est parvenu à se dégager et à rentrer dans nos lignes "                      

         En campagne le 8 oct. 1915

                     Signé le Colonel Tahon

              Théophile Reboul fut mobilisé et alla au front, dès le début de la guerre. Il fut blessé, soigné et évacué à son dépôt, d'où il repartit pour les tranchées, au mois d'avril 1915. Il est âgé de 30 ans, marié et père de deux petits enfants;

              Nous adressons, à ce brave, ainsi qu'à son honorable famille, nos bien sincères félicitations

 

                                                                                                                            - 1916 -

  

               - 23 septembre 1916 - Le Bleymard - Citation _

              M. l'abbé Bros, vicaire du Bleymard a fait l'objet de la belle citation suivante/

               Au quartier général le 26 août 1916, le soldat de 2ème classe Bros (Alexandre) N° Matricule 3925 du groupement de brancardiers de la 32ème division,

              "  Brancardier énergique et plein d'allant, a fait preuve de calme et de courage dans la relève des blessés, dans les nuits du 17 et du 18 août 1915, sous un bombardement intense "

                                                            Signé : De Salins, général commandant la 38 ème division.

              Nous lui adressons nos plus vives félicitations..

 

                                                                           ***

              - 09 décembre 1916 - Le Bleymard - Décoration

              M robert (Cyprien) soldat au 342ème d'infanterie, 6ème compagnie de mitrailleurs, vient d'être décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec la belle citation qui suit :

              "Robert (Cyprien), très bon soldat mitrailleur, d'une bravoure et d'un entrain exceptionnels, au cours d'une violente attaque allemande, sa pièce étant hors de service, a chargé à la baïonnette, avec cinq de se camarades, une quinzaine d'ennemis et les a mis en fuite.

              La présente nomination comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme"

                                                 Signé : JOFFRE

 

                                                                                                                      - 1917 -

 

                      21 janvier 1917 - Le Bleymard - Citation -

              Le soldat Jean Pierre Robert, sapeur au 7ème génie, notre excellent compatriote, a mérité la citation suivante :

              Le lieutenant colonel commandant le génie du groupement D E, cite à l'ordre du régiment, 7ème génie, Cie 15/4, le sapeur Robert (Jean Pierre )

 "Sapeur aussi brave que modeste, a fait preuve de courage et de sang froid lors de la construction de routes dans un secteur soumis au bombardement de l'artillerie ennemie.

              Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre

                  Nos félicitations à ce brave !

 

                                                                         ***

              - 25 mai 1917 - Le Bleymard - Citation

              Nous sommes heureux de porter à la connaissance des lecteurs la citation dont vient de faire l'objet l'un de nos vaillants compatriotes, M. Combes (Louis ) du 68 ème d'infanterie :

              " Soldat d'un moral très élevé, toujours prêt à accomplir les missions les plus périlleuses.

              Blessé trois fois le 26 août 1914, le 24 décembre 1914 et le 28 septembre 1915 "

                 Au Q G, le 4 septembre 1919

                      Le Général Cdt la 17ème division

                                          Signé : LANGRENON

              Nos félicitations à ce brave

 

                                                                          ***

              - 5 août 1917 - Le Bleymard -  Bagarre-

              On nous annonce que Dimanche soir, 29 juillet vers 22 heures, une bagarre a eu lieu entre ouvriers, en sursis, travaillant aux mines du Mazel. On aurait joué du couteau. La gendarmerie de Bagnols, appelée par télégramme, s'y est rendue dans la nuit de dimanche à lundi. Le parquet est arrivé lundi. Cinq ouvriers des plus compromis ont été arrêtés et écroués à la maison d'arrêt de Mende. Deux des combattants sont assez grièvement blessés, nous dit on. Nous constatons avec plaisir que pas un des batailleurs n'est du pays. On fera bien d'envoyer ces amateurs du couteau, au front, en première ligne. Là, ils pourront s'en donner à cœur joie contre les boches.

                                     

              -12 août 1917 - La bagarre (suite) - Voici de nouveaux détails sur la bagarre qui s'est produite au restaurant Farges (…)

              Deux soldats détachés comme mineurs, aux mines du Mazel, entrèrent en discussion sur la valeur respective de leurs régiments. C'étaient Malon Pierre, 20 ans, originaire de Rieutort de Randon, du 4ème colonial et Laurent Florentin, 38 ans, originaire de Mende du 2ème génie. La discussion s'aigrit. Malon porta un coup de tête à Laurent et lui lança une bouteille à la tête. Laurent sortit un couteau de tranchée et en frappa à plusieurs reprises le colonial, ainsi que les deux frères Chaptal qui voulaient secourir Malon, beau frère de l'un d'eux. Le sang des blessés rougissait le plancher.

              Le parquet, mandé aussitôt, arrêta les deux protagonistes, et fit porter à l'hôpital, sur avis du docteur Bardol, les frères Chaptal dont un était dans un état grave..

              Manon condamné à 5 ans de travaux publics par le conseil de Guerre de Monastir, s'était évadé le 7 juillet d'un fort de Marseille et est venu se faire arrêter en Lozère.

                                                                                                                                                         

                                                                                                                         - 1918 -

 

              27 janvier 1918 - Le Bleymard -Citation-

              M. Ullysse Bros , soldat au 141 ème d'infanterie, glorieux mutilé, décoré de la Croix de guerre avec palme et de la médaille militaire, a été cité dans les termes suivants :

              " Mitrailleur très dévoué et très courageux, blessé devant Verdun le 9 septembre 1917, alors qu'il assurait le service de sa pièce, sous un violent tir de barrage. Amputé de la cuisse droite."

              Nos vives félicitations

N.B. : M. Bros  fut l'un des héros du siège du fort de Vaux décrit par ailleurs ( cf.  Lou Bluma pages 92 et 93)

 

                                                                                                                    -1919-

             

              -17 mai 1919 -Le Bleymard - Le drapeau du Sacré-Cœur  (extraits) - (…) Nous voici à Pâques et il nous tarde de voir le drapeau installé à la place d'honneur. (…) Après le Magnificat des vêpres, le drapeau, porté par un grand mutilé, fait son entrée dans l'église. Il est escorté d'un piquet de braves et précédé de tambour et clairon. (…)

              Au pied de l'autel, la sonnerie "Au drapeau" salue l'emblème national.( …)

              M. le Doyen prononce la bénédiction,  et la sonnerie "Aux Champs " rend les honneurs au drapeau. Tous les nombreux assistants défilent pour venir baiser cette glorieuse relique, qui représente le sang des morts au Champ d'Honneur (…)

              Le dimanche suivant, 26 avril, a été constitué une  "Association des Anciens Combattants et du Souvenir "  Honneur aux braves !

 

                                                                                                                        - 1920 -

 

              -17 octobre 1920 - Le Bleymard - Cinéma -  Après quelques semaines de vacances, le cinéma reprendra ses séances à partir du 24 octobre. Voici le programme de cette séance qui aura lieu à 4 heures 1/2 du soir, à la "salle des œuvres ". :

              La Samaritaine,- Ragondin n'est pas bon pour les animaux - Magnétisme majeur - L'étreinte invisible - Le zig - zag excentrique - Cuisine express.

 

                                                                                                                                - 1921 -

 

              -27 février 1921 - Le Bleymard - Monument aux morts - (Souscription )

              Le Bleymard : M. Bringer Conseiller Général , 300 fr. -Félix Rouvière, maire, 100 fr. - Joseph Ferrand, Adjoint, 100 fr -Docteur Henri Houvière, 100 fr. -Abbé Randon , 50fr. -Vve Alex Randon, 50 fr. - Vve Arthur Randon , 50 fr. - Camille Buisson , 10 fr. - Cyprien Rouvière, 50fr. - Vve Nouet, 50 fr. -Félix Quintin, 20 fr. - Auguste Buisson, 20 fr. - Cyprien Peytavin; 5 fr, - Augustin Rouvière, 6 fr - Cyprien Buisson, Cer D'arrondissement , 50 fr. - Felix Buisson , 3 fr . - Privat Bonnefoy, 20 fr. - Felix Farges, 50 Fr; - Vve Alméras, 10 fr. - Michel, curé, 50 fr. - Pierre Reboul, 6 fr. - Jean Gaillard, 50 fr . - Bros, vicaire, 50 fr. - Cyprien Robert ( Monty) 50 fr. - Félix Peytavin, 10fr. - Félix Peytavin, patissier, 6 fr.- Vve Arnal, 5 fr.- Auguste Peytavin, 5 fr. - Casimir Calvet, 5 fr.-, Cyprien Peytavin, 5 fr. - Albert Robert, 10 fr.- Euphrasie Robert, 5 fr. -Cyprien Devèze, 5 fr. - Cyprien Robert, 5 fr; - Pierre Robert, 10 fr. - Vve Ernest Rouvière, 40 fr;- Louis Privat, 5 fr. - Ferdinand Pons , 10 fr. -Vve Jules Peytavin, 2 fr. - Vve Augustin Farges, 10 fr; - Augusta Massador, 12 fr. - Camille Mazoyer, 10 fr. -Albert Reboul, 5 fr. - Privat Giral, 5 fr. - Cyprien Galtier, 5 fr. - Auguste Robert , 15 fr. -Augustin Galtier, 5 fr. - Cyprien Buisson , Sabotier 5 fr. - Paul Reboul, 5 fr.-Ulysse Bros, 5 fr.-Louis Mazoyer, 5 fr. - Augustin Robert, fils, 5 fr.- Guillaumme Bros, 5 fr. - Aristide Montanier, 5 fr. - Vve Auguste Randier, 5 fr. - Camille Bros, 5 fr. -Vve Alexandre Devèze, 4 fr.-Urbain Robert, 20 fr;-Gustave Robert, 5 fr. - Paul Robert, 5 fr. - Felix Massador, 5 fr.- Vve Augustin Ponns, 7 fr.- Augustin Médard, 5 fr.- Felix Rieu, 5fr. - Giral père, 5 fr. -Jean Massador, 10 fr. -Etienne Rouvière, 5 fr.-J.B. Pontier, 5 fr.- Paul Sicard , 20 fr. -Paul Ferrier, 5 fr. - Anonyme, 10 fr. - Vve Combes J. P. , 2 fr. - Romain Alméras , 10 ff. - Pierre Lahondès fils, 5 fr. - Emile Combes, 5 fr; - Anonyme , 5 fr. - Vve Auguste Albouy, 12 fr. - Patronage des Jeunes Gens, 10 fr. - Auguste Talagrand, 2 fr.50 .             

              St Jean : Pierre Reversat, 5 fr. - Auguste Paulet, 10 fr. - Louis Privat, 5 fr. - Pierre Amouroux , 15fr. - Auguste Reversat, 10fr. - Auguste Roudil, 20 fr. - Vve Veyrunes, 50fr. - Emile Pauc, 10 fr.

              Les Remises* :  Dr Masseguin, 20 fr. - Jeanne Diet, 5 fr. - Marius Teissier, 20 fr. - Vve Célestine Farges 10 fr. - Raymond, chef cantonnier, 15 fr.

   * Les Remises : Il existait alors deux remises pour les chevaux, la première à l'emplacement de l'actuelle Remise ( à  Teissier, Farges, Diet…) ,  la deuxième située avant le village de St Jean (à Raymond )                                Le               Bonnetès- Vve Joseph Pigeyre, 10 fr.  - Ernest Peytavin, 5 fr-  Vve Augustin Peytavin, 5 fr. -  Jean Pigeyre, 5fr.

              Valescure : Jean Pigeyre , 5 fr.

La souscription reste ouverte

 

                                                                              ***

              -10 juillet 1921 - Bleymard- Accident - Deux ouvriers des mines, Folcher Jules de St Jean, 20 ans et Gilles Emile du Mazel, 12 ans, forgeant un foret de perforateur pneumatique, furent soudain renversés par une très forte explosion et assez grièvement blessés. On ne sait pas à quelle cause attribuer la présence de cet explosif dans la barre d'acier.

              Les deux victimes ont été transportées à Mende où elles ont reçu les soins que nécessitait leur état.

 

                                                                             ***

              -24 juillet 1921 - - Le Bleymard- Accident - En démolissant le toit de la maison Barjac, le nommé Berbon de Bagnols est tombé dans la rue d'une hauteur de 6 mètres. Il a reçu, dans sa chute des contusions multiples, qui heureusement ne semblent pas comporter de suites graves.

              Nous faisons les meilleurs vœux pour un prompt rétablissement.

 

                                                                             ***

              -01 août 1921 - Monument aux Morts - Souscription (suite ) -

              François Savajols,10 fr. - Vve Nouet, 10 fr.- Institutrices libres, 10 fr. - Patronage, 10 fr. - Vve Beauzedat, 10 fr. - Alphonse Flamme, 20 fr. - Jules Flamme, 10 fr. - Vve Clement Denys, 10fr. - Camille Amourux, 5 fr.- Anonyme, 10 fr.

              L'inauguration du monument élevé aux enfants de la commune, morts à la guerre aura lieu dimanche .

 

                                                                             ***

              14 août 1921 - Monument aux Morts -  Dimanche, 7 août, a été inauguré le Monument aux Morts de la guerre. Ce fut une journée de prières et de communion comme il convient à une population chrétienne. Une journée de souvenir reconnaissant  à ces hommes qui sont morts pour la Patrie.

              Le R. T P. Bouniol, dans un discours tout vibrant de foi et de patriotisme, a développé la signification de ce monument et le sentiment qu'il doit perpétuer dans le cœur des paroissiens présents et à venir.(…)

 

                                                                             ***

              -28 août 1921- Le Bleymard - Noces d'or - Samedi août, c'était jour de grande fête pour la famille Pierre Lahondès. Tous les membres avaient répondu à l'appel cordial des vieux parents pour célébrer leurs noces d'or (…)

              Nous souhaitons encore de nombreuses années à nos jubilaires qui portent allègrement leurs 70 ans, et qui ont su rassembler, autour de leur table hospitalière, leur nombreuse famille jusqu'aux arrières petits fils.

 

                                                                             ***

              11 décembre 1921 - Le Bleymard- Médaille militaire - Par arrêté Ministériel, la médaille militaire a été attribuée à la mémoire du sergent Maurice Buisson du 174ème  Régiment d'infanterie.

              Voici le texte de la citation publiée par le Journal Officiel :

              " Sous- officier dévoué et courageux qui s'est fait remarquer par sa belle conduite au feu. Mort glorieusement pour la France, le 6 octobre 1915 en Champagne. Croix de guerre avec étoile d'argent."

              M. Buisson était élève au grand séminaire de Mende, fils de notre conseiller d'arrondissement et neveu  de M. Le chanoine Buisson, curé doyen de St Alban.

              A ce brave, notre pieux souvenir. A sa famille, nos sincères sympathies.

 

                                                                                                                             - 1922 -

 

              -14 mai 1922 - canton du Bleymard - Les meilleures nouvelles nous arrivent de la candidature de M. Buisson. Il sera élu dimanche, haut la main, avec une écrasante majorité.

              Son adversaire est M. Peytavin aubergiste du Mas d'Orcières. L'horloge de M; Peytavin est arrêtée, elle est à19 heure du 16 novembre 1919.Il se figure qu'il se présente au Conseil général et à la députation; Il attaque M. Bringer et tous les élus de 1919. Ce sont là de gros morceaux à avaler, pour la petite bouche du citoyen Peytavin, pour si communiste et radical qu'il soit, sa candidature a le succès d'un éclat de rire dans tout le canton.

 

                                                                       ***

              -28 mai 1922 - Le Bleymard - Remerciements de M. Buisson à ses électeurs Bleymardois -

              Je vous remercie de tout cœur des 340 voix de majorité don vous m'avez honoré aux élections du 14 mai.

              Cette belle majorité obtenue dans onze communes sur douze, constitue pour nous un vrai triomphe.

              Honneur à vous, chers amis, d'avoir, une fois encore, proclamé, dans notre cher canton, une ère de paix, de justice et de liberté.

              Votre Conseiller d'Arrondissement, toujours dévoué

                                                                        BUISSON

 

-                                                                                                               1923- et - 1924

                                                                                        (aucun article ne concerne Le Bleymard)

                                                                                                                  

                                                                                                                       - 1925 -

                                                                                                                      

              - 19 juillet 1925- Le Bleymard -le curé rouge  (extraits) On dit que le frère Marius Vicariot aurait l'intention de poser sa candidature au Conseil général, dans le canton du Bleymard M contre M.  Bringer.

     (…)M Vicariot est  connu comme le rédacteur de L'Union des Gauches, journal de la Franc-maçonnerie en Lozère. Il y défend le socialisme maçonnique qui a pour programme l'expropriation des paysans, la nationalisation des sols et surtout la guerre au catholicisme. Les paysans diront au socialiste : Halte là !

       M. Vicariot est un ancien " Vénérable "…c'est une sorte de curé rouge. Nos paysans aiment bien les curés noirs, mais pas les curés rouges  

                                                             

                                                                             ***

              -28 août 1925 Le Bleymard- Election de M. Bringer _ M. Bringer, député s'est trouvé, à la dernière heure, face à un adversaire dont la persévérance à briguer des mandats politiques n'a d'égale que son constant insuccès(…)

(…)Il vaudrait mieux pour lui, s'appliquer à préparer ses élèves aux examens officiels. Ce n'est pas pour faire de la politique que nous lui payons un beau traitement comme professeur au Collège

(…)Quoiqu'il en soit, M Bringer a battu le socialiste franc-maçon à l'écrasante majorité de 335 voix.

                                                                             ***

              -14 juin 1925 - Le Bleymard - Un beau succès -Nous  enregistrons avec plaisir le succès du jeune Alphonse Flamme, reçu définitivement aux examens de Commis titulaire de la Banque de France.

            Ce compatriote est le petit fils de M. Alphonse Flamme suppléant de la Justice de Paix, décédé au Bleymard il ya  2 ans, et le neveu de M. Emile Flamme, boulanger, décédé à Ispagnac

            Nous nous réjouissons avec la famille du jeune lauréat et nous lui adressons nos meilleurs il ya un an et demi compliments.

                                                                                                               - 1926 - (aucun article)

 

                                                                                                                - 1927 -

 

                                -16 février 1927- St Julien du Tournel - Mines - L'extraction de la baryte devient assez importante. On y compte déjà une vingtaine d'ouvriers. MM. Velay et Flouret assurent les transports.

 

                                                                         ***

                                27 mars 1927 - Le Bleymard - Percepteur - On nous apprend que la résidence du percepteur du Bleymard, est fixée définitivement au Bleymard.Elle avait été fixée provisoirement à Bagnols. C'était la perception du Bleymard dont le percepteur résidait à Bagnols. Cette anomalie cesse.

 

                                                                          ***

                                - 10 avril 1927 - Le Bleymard - Installation de M. le Doyen- (extraits ) Le dimanche 27 mars, la paroisse du Bleymard était en fête : elle recevait son nouveau curé-doyen, M l'abbé Fraisse précédemment curé à Fontanes.(…) Devant la porte de l'église M. Ferrand, exprime au nouveau curé, dans un très beau langage, les sentiments de respect et de filiale obéissance de la population.(…)

                                M; le Doyen de Villefort (…) présente le nouveau curé à ses paroissiens (…) Il rappelle le deuil de la paroisse à la mort de M. le Chanoine Michel, les regrets unanimes de la population pour ce prêtre si bon et si dévoué.(…)

                                A son tour, M. Fraisse monte en chaire, il salue ses chers paroissiens et les remercie. Il trace son programme : (…) Nuit et jour il sera à la disposition du troupeau qui lui a été confié. Il se dévouera pour lui à la vie, à la mort; Ce discours prononcé en termes simples et émus, a conquis tous les cœurs.(...)        Nous offrons nos meilleurs vœux à M. le nouveau doyen.

 

                                                                          ***

                                - 24 avril 1927 - Bleymard- Bagnols  -  Perception ( suite ) - Dans son N° du 27 mars, la Croix a annoncé que la résidence du percepteur &tait fixée au Bleymard . Or, Cette résidence a été ainsi fixée par arrêté Ministériel du 18 décembre dernier, mais cet arrêté n'a  été publié que dans le, Journal Officiel fort peu lu, et, il était même ignoré du titulaire de la perception. qui n'a été avisé qu'au commencement du mois de mars (près de 3 mois après) , lorsqu'il a reçu l'ordre de transférer ses bureaux au Bleymard.

                                Si cet arrêté avait été connu aussitôt après sa date, l'agitation qui s'est produite dans le canton n'aurait pas eu lieu, les délibérations prises par certains conseils municipaux, n'eussent pas été prises et certains froissements auraient été évités.

 

                                                                          ***

                                -12 juin 1927- Le Bleymard -  adjudication   - Le Lundi 20 juin à 14 heures, à la préfecture de Mende, il sera procédé en séance publique, par M. le Préfet de la Lozère et M. le Maire du Bleymard, à l'adjudication au, rabais, dans les formes réglementaire, sur soumission cachetée, des travaux suivants :

                                            Chemin V. O. N° 2 ter

                                Construction de la partie comprise entre la place de l'église et le cimetière. Montant total des travaux 25000 francs, cautionnement 1000 fr.

 

                                                                        ***

                                - 10 juillet 1927 - Le Bleymard - Travaux - M. Vignes, entrepreneur à Bagnols- les - Bains, s'est chargé de la canalisation et du pavage des rues, conformément au devis présenté par l'architecte.

                                M. Brouillet, entrepreneur à Allenc, a été déclaré adjudicataire des travaux de construction du chemin de l'église au cimetière.

 

                                                                      ***

                                - 04 décembre 1927 - Le Bleymard - Electricité - L'installation de la ligne électrique entre l'usine de Ste -Hélène et le Mazel est à peu près terminée. La société des mines compte pouvoir utiliser le courant dans un bref délai.

                                La population attend avec impatience l'installation du tronçon de ligne qui desservira  les villages compris dans le projet.

 

                                                                                                                    - 1928 - 

 

 

                                -08 janvier 1928 - Le Bleymard - Force et lumière - L'installation de la ligne électrique à haute tension entre l'usine de Ste Hélène et les mines du Mazel est terminée. Les travaux de distribution d'énergie dans les diverses localités du réseau sont retardés par la négligence de certaines communes qui n'ont pas encore versé leur quote part de souscription dans la dépense.

 

                                                                           ***

                                -25 novembre 1928-  Le Bleymard - Un bulgare - On nous signale le mariage de M. Ivanoff Stephan, de nationalité Bulgare avec Mlle Alméras Maria du Bleymard

                 Les nouveaux époux vont résider à Nîmes.

                                                        - Accident mortel - Le 18 novembre au soir, M. Pagès, ouvrier mineur au Mazel, était en train de préparer une mine, lorsqu'il fut pris sous un éboulement. Dégagé immédiatement par ses camarades de chantier, et malgré les soins d'un médecin, il expirait deux heures plus tard dans d'atroces souffrances.

                 Il laisse deux enfants en bas âge.

                                                                           ***

                 -25 novembre 1928 - Le Mas d'Orcières - Accident mortel- Voici de nouveaux détails sur le terrible accident survenu aux mines du Bleymard, dont nous avons déjà parlé et qui a mis en émoi la paroisse du Mas d'Orcières.

                 L'ouvrier mineur, Pagès Urbain, époux Rouggi, était occupé, le mardi 18 novembre à 21 heures, à miner un bloc lorsque la masse se détacha et vint écraser le malheureux ouvrier.

                 Péniblement, on put le dégager et on le transporta à son domicile, au Mazel. Mais le pauvre blessé ne survécut qu'une heure et demie. Il eut cependant le temps de recevoir le prêtre qu'il avait demandé, et il expira après avoir reçu l'Extrême- Onction.

                 Les funérailles ont eu lieu le lendemain, au milieu d'un concours extraordinaire.

                 Aux familles Pagès, Chalbos et Rouggi nous adressons nos plus sincères condoléances.

 

                                                                                                                 - 1929 -

 

 

-08 septembre 1929 - Le Bleymard - Incendie - Lundi dernier, vers 6 h. du soir, un incendie s'est déclaré au Mazel,  à la ferme de M. Edmond Chevalier et a détruit la grange et une aile de la maison d'habitation. La grange contenait, environ, 1200 quintaux de foin et un  gerbier assez important.

                 Les populations du Bleymard et de Bagnols sont accourues au secours et ont tiré le meilleur parti de la pompe des mines.

                 On évalue les pertes à 100 000 francs; On croit que le fermier, M. Crouzet, n'était pas assuré.

 

                            

                                                                                                                  -  1930 -                                                                

 

      - 02 février 1930 -Mas-d'Orcières- Mariage - Le 16 janvier a eu lieu le mariage de M. Marcel Maurin du Mazel et de Mademoiselle Maria Bresson du Cheyrous. Cette cérémonie à eu un éclat extraordinaire pour notre paroisse. Les Unionistes de Jeanne-d'Arc ont voulu donner toute la solennité possible au mariage de l'une de leurs meilleures associées.

                        Assistance en corps avec leurs insignes et leur fanion, chants appropriés, discours,  rien  n'a manqué pour relever l'éclat de la cérémonie qui a uni deux excellentes familles de la paroisse.

            Nos meilleurs vœux de bonheur aux jeunes époux

 

                                                                         ***   

      - 07 avril 1930 -Le Bleymard  -  Postes et télégraphes -L'administration des télégraphes va faire procéder à l'établissement d'une ligne électrique dans la commune du Bleymard.

            Un tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées où il doit être placé des supports, restera pendant trois jours consécutifs, à partir du 26 avril 1930, déposé à la mairie de la commune du Bleymard où les intéressés pourront en prendre connaissance  et présenter leurs observations ou réclamations.

                                                                           ***

 

            13 décembre 1930 -Le Bleymard  Mines-Nos mines jusqu'ici avaient été exploitées avec intelligence et occupaient une assez grande quantité d'ouvriers, apportant l'aisance dans un certain nombre de familles.

            Or, on annonce que les mines seront complètement fermées le 15 décembre.

            Cette mesure va frapper douloureusement de nombreux ouvriers qui seront obligés de chercher du travail ailleurs.

   

                                                                          ***

 

            - 20 décembre 1930 -Le Bleymard   Mines -Nos ouvriers mineurs, s'ils veulent du travail, sont obligés de s'expatrier. Une importante équipe est partie pour la Bretagne, où M. Gaillard, ouvrier de la laverie, les a fait embaucher avec lui-même

            On annonce que plusieurs autres mines du département sont également fermées, occasionnant un désastreux chômage.

 

 

                                                                     -                                               - 1932-

 

 

            28 février et 20 mars 1932 -Le Bleymard  -  Notre candidat - Jeudi 18 février, jour de foire, nous avons eu le plaisir de recevoir la visite du docteur Bousquet. Il était tout naturel qu'il commençât sa visite électorale par notre chef lieu de canton où son père naquit et où les anciens se souviennent encore de ses grands parents.*

            Il eut le plaisir de serrer la main de nombreux électeurs venus de diverses communes du canton.

             -.20 mars - (…) Le docteur Bousquet nous gâte, car il est revenu Mercredi 8 mars, pour nous faire une visite à domicile, accompagné de notre dévoué conseiller d'arrondissement M. Buisson. Nous lui sommes tous acquis parce qu'il est notre compatriote; mais il nous plait de voir qu'il veut prendre contact avec tous les électeurs et s'enquérir de leurs besoins;

            Nous lui donnerons une majorité imposante

 

*  Issu d'une famille qui a donné des générations d'agriculteurs mais aussi des héros tombés pour la Patrie,  tel le commandant Veyrune,  fauché au plateau de Champigny, après avoir fait les campagnes de l'Empire(…) ,tel le Prélat, Mgr Magnen, mort à Baltimore après avoir longtemps évangélisé les populations Américaines…

 

                                                                          ***

 

               - 15 mai 1932 - Le Bleymard  - Mort de Madame Fraisse - Madame Fraisse, mère de M. le curé doyen du Bleymard, est pieusement décédée, au presbytère,  le 3 mai après de grandes souffrances, à l'âge de 90 ans.

               Au premier jour de ce mois, elle a été prise d'une forte crise de sa terrible maladie, et en a souffert sans relâche jusqu'à la fin, avec une patience admirable, soutenue et encouragée par les fortifiantes paroles et la tendre affection de M. le curé(…)

               L'office funèbre des obsèques  a été suivi par une foule en deuil, et le cortège funéraire qui l'accompagnait dans la grande rue, du village, jusqu'à l'autobus qui devait la conduire à La- Garde-Guérin, sa paroisse natale, ressemblait plutôt à un triomphe.

               Toute la paroisse était là et chacun a voulu témoigner sa sympathie au dévoué Pasteur de la paroisse et aux autres membres de cette honorable famille (…)     

               Dans ce deuil cruel, nous offrons à M. le curé du Bleymard et à sa famille, nos  respectueuses et très sympathiques condoléances.

 

                                                                         ***

 

               - 27 juin 1932 - Le Bleymard - Pèlerinage à St Privat (extraits) - (…) 20 juin, toutes les paroisses : Bleymard, Cubières, Cubiérettes, Mas-d'Orcoères, Pomaret, Villes-Basses ont répondu à l'appel de leurs pasteurs et ont envoyé un contingent assez nombreux de pèlerins(…).Les uns et les autres ont rivalisé d'ardeur et de générosité. Songez donc que certains on été obligés de se mettre en marche dès 3 heures du matin, pour rejoindre les autobus qui devaient nous conduire à Mende, sans parler du malheureux orage battant son plein au moment du départ, ni des pannes d'autobus survenues en cours de route

 

                                                                         ***

 

               - 18 12 1932 - Le Bleymard -  Acte  de probité- Le 8 décembre foire au Bleymard.    M. Gilles Louis de Cubierettes  achetait à un marchand  étalagiste ("Le Grand Ciseau"), une paire de pantalons. Arrivé chez lui, en dépliant le paquet, quelle ne fut pas sa stupéfaction d'y trouver un portefeuille contenant la somme de 800 francs.

               Après avoir passé la nuit, il se met de grand matin en route pour aller rendre la précieuse trouvaille à son légitime propriétaire, qui se trouvait, déjà, dans le souci et qui l'a vivement remercié.

               Nous adressons à M. Gilles nos meilleures félicitations pour son bel acte de probité.

 

                                                                                                                 - 1933 -

 

     - 19 mars 1933 - Le Bleymard  - Anciens combattants ---Les A.C. du Bleymard se sont réunis en assemblée constitutive et ont adhéré à la Fédération Lozérienne des Associations des réformés, mutilés et veuves de guerre des A. C.

                                              M.Duplan et le docteur Morel délégués du bureau de cette fédération ont exposé clairement la nécessité  de maintenir les droits acquis par les Victimes de la guerre et démontré la nécessité d'une collaboration constante entre ces derniers. Le conseil d'administration a été composé de la façon suivante :

                                              Professeur Rouvière de Paris Président d'Honneur - Président : Tichit - Vice-présidents : Buisson, Vve Vincent -  Trésorier : Reboul -  Secrétaire : Quintin

 - Administrateurs : Raynal, Poudevigne, Folcher et Fres -  Porte-drapeau : Robert

                                              De nombreux combattants des communes voisines assistaient à cette réunion.

 

                                                                            ***

 

               - 11 juin 1933 - Le Bleymard  -  Le professeur Rouvière -- Sous ce titre, un beau portrait de notre éminent compatriote, M. le Docteur Rouvière, professeur à la Faculté de médecine de Paris.

               Ses compatriotes liront avec plaisir ces éloges bien méritées.

                Il a l'air sévère et il ne l'est pas. Ce visage et ce regard durs, expriment bien la volonté d'un homme qui ne plaisante pas avec la vie. Mais un mot drôle suffit. Les muscles se détendent, vola un bon rire heureux. Après la crainte, la confiance rétablie.

               Et simplement - devant ce décor splendide du jardin des plantes, où toutes les essences se mêlent- le professeur Rouvière conte sa belle ascension.

               Il naquit en 1875 au Bleymard, au pied du Mont Lozère.

               Toute sa famille, à Riom comme à Mende avait suivi le notariat. Et cela depuis des décades….

               "Mais vous savez bien, il y a dans toutes les familles un enfant terrible...Dans celle de Rouvières ce fut moi, le médecin !"

               Toutes ses études médicales faites à Montpellier, il vint à Paris préparer l'agrégation. Agrégé, il fut très vite nommé chef des services anatomiques, puis professeur titulaire de la chaire d'anatomie de la  Faculté de Médecine de Paris. Depuis 1931, le professeur Rouvière est membre de l'Académie de Médecine. Depuis 1924, Officier de la Légion d'Honneur

               Vous voulez des titres d'ouvrages?

               Pour plus de précision, le professeur qui compte à son actif plusieurs publications, se lève, saisit les volumes et me les présente : Précis d'anatomie et de dissection, traité des lymphatiques de l'homme, traité d'anatomie humaine descriptive et topographique.

               "Mais la question la plus passionnante que j'ai étudiée, et que j'étudie toujours, est celle de la propagation du cancer à travers le corps par les vaisseaux lymphatiques. Je ne tarderai pas à donner un volume sur ce problème."

               Et c'est avec l'espoir que ce lozérien volontaire apporterait son bouclier contre ce fléau social, que je pris congé en regardant par la grande fenêtre du salon, le cèdre de Jussieu aux massives ramures.

               Transplanté lui aussi dans une terre étrangère, comme la lignée notariale,  il avait, non seulement résisté mais grandi

                                                                                        René Armand       

                                                                           ***

 

              - 16 juillet 1933 - Le Bleymard - concours du 27 juin - - Voici les résultats du concours d'Animaux reproducteurs tenu au Bleymard le 27 juin 1933 (Extraits : 1ers prix seulement ) )

  Taureaux de 2 ans et plus :Crouzet Léon au Mas d'Orcières, 60 fr

  Taureaux de 1 à 2 ans : Lahondès Gabriel , au Bleymard, 60 fr

  Génisses de 2 à 3 ans : Peytavin Félix aux Alpiers, 55 fr

  Génisses de 1 à 2 ans : Crouzet Léon au Mas d'Orcière, 55 fr

  Vaches jeunes : Farges Rémi au Bleymard, 60 fr

  Vaches vieilles : André Louis au Bleymard, 60 fr

  Vaches races étrangères : Robert Félix au Bleymard, 60 fr

  Béliers : Crouzet léon au Mazel, 40 fr

   Brebis:  Crouzet Léon au Mas d'Orcières  40 fr

  Supplémentaire : Farges Rémi au Bleymard 20 fr

  Antenaises : Crouzet Léon au Mazel 40 fr

  Supplémentaires : Peytavin Jules au Bleymard 20 fr

  Truies : Buisson Pierre au bleymard 50 fr

  Médailles offertes par le Ministre de l'Agriculture : Argent : Crouzet Léon -- Bronze André Louis, Farges Rémi, Peytavin Félix 

 

                                                                            *** 

                                                             

              31 12 1933 - Le BleymardNos communications sont restées interrompues pendant longtemps. La neige et les congères obstruent les routes. Le courrier postal se fait à cheval entre Bagnols et Le Bleymard. L'automobile de M.  A. Reboul est restée, empêtrée dans les neiges, sous le virage de Sauvages, pendant 4 jours.

 

                                                                                                                     - 1934 -

 

     -15 avril 1934 -Le Bleymard_ Un avion heurte le Mont -Lozère - Un aviateur Anglais, voulant battre un record de vitesse, et se rendant en Australie, devait faire escale à Brindisi. Il traversait le Mont- Lozère, enveloppé de brouillard, volant à 1400 M. d'altitude, lorsque, entre la tour de Malmontet et le Mas de la Barque, il heurta la montagne et s'échoua dans la neige.

              Dans le choc le train d'atterrissage s'était brisé et une aile légèrement endommagée. L'aviateur s'était évanoui : il avait heurté de la tête le tableau de bord. Il revint bientôt à lui cependant. Mais tout autour, le neige à perte de vue, pas un village, pas un hameau. Il partit à l'aventure, trouva un chemin sur lequel il s'engagea et marcha pendant plus de 4 heures. Vers 6 heures du soir, il arrivait à Genolhac. Sa blessure, d'ailleurs légère fut soignée par le docteur Louccas, et il passa la nuit dans la localité.

              Il alla le lendemain, à la recherche de son avion, en compagnie des gendarmes de Genolhac. L'aviateur reconnut assez facilement le chemin, qu'il avait suivi la veille. L'appareil fut retrouvé, le nez dans la neige.

              Le monoplan G.A.B.X.Y. de 140 chevaux n'aura pas pour cette fois, battu le record Angleterre -Australie.

 

                                          -Accident mortel- Le jeune Lahondès André, 25 ans, travaillait dans un chantier de concassage, près de Miramas dans les Bouches- du- Rhône. Il fut happé par un arbre de transmission et tué sur le coup. L'infortuné devait quitter le chantier, deux jours plus tard, car son engagement prenait fin.

              L'inhumation a eu lieu au Bleymard : c'était le pays d'origine du jeune Lahondès, dont la fin tragique a ému toute la population.

 

                                                                      ***

              -29 septembre 1934 - le Bleymard - Mort de Cyprien Buisson - Jeudi, 19 juillet, ont eu lieu au Bleymard, au milieu d'un grand concours de population venue de tous les points du canton, les obsèques de M. Cyprien Buisson, boulanger, conseiller d'arrondissement, ravi à l'affection de sa famille à l'âge de 73 ans(…)

              Dans le cortège on remarquait derrière les membres de la famille, M. Bringer, Sénateur, M. Bousquet, Député, les maires de Cubières,, Cubiérettes, Mas d'Orcières ..

              Le drap mortuaire était porté par M. Rouvière, Maire du Bleymard, M. Ferrand, Notaire, M. Arzalier , Instituteur en retraite et M. Sicard.  

              M. Cyprien Buisson était un homme d'une droiture parfaite et d'une serviabilité inépuisable. Indulgent pour les personnes, il était inflexible sur les principes (…)

              Père de 8 enfants, il avait eu la douleur  de voir mourir à la guerre l'un d'eux.(…)

              Nous prions les enfants de M. Buisson, et son frère, d'agréer nos condoléances les plus vives et de croire à nos sentiments de douloureuse sympathie.

 

                                                                     ***

              -09 décembre 1934 - Le Bleymard - Pour les skieurs - Les montagnes du Mont-Lozère, en raison de leur altitude et de la rapidité de leurs pentes offrent aux skieurs de nombreux et excellents terrains d'exercice. Mais la plupart sont éloignés des villages et par suite, incommodes et même impraticables.

              M. le sénateur, Bringer a voulu remédier à cet inconvénient. Il est en train de faire construire, en plein Mont Lozère, au Plo du Gour, dans un repli de forêt, un vaste et confortable local pour abriter et héberger les amateurs de ski.

              Une autochenille fera, chaque jour, jusqu'au Bleymard, le service de transport des voyageurs et des provisions Cette auto est faite pour rouler par monts et vaux, à travers les neiges, sans souci des intempéries et des obstacles.

              Nous félicitons, M. le sénateur de son initiative qui contribuera à nous attirer des amateurs et à développer un sport très intéressant et très utile.

 

                                                                                                                              - 1935-

 

 

              -06 janvier 1935 - Le Bleymard - Lettre de M. Bringer - M. le sénateur Bringer a adressé la lettre suivante à la Directrice du journal " L'Avenir" :

              Madame la Directrice,

              "Je lis ce matin, dans le journal l'Avenir de ce jour :

              "Hôtel des skieurs; Le Chalet du Mont Lozère, construit pour les skieurs est terminé. Il ne manque que la neige, par extraordinaire, elle n'a pas encore paru. etc. "

              Je viens de passer au Mont Lozère et je constate qu'il y a de la neige au chalet qui se trouve à 1450 mètres d'altitude, Le Pic Finiels qui le domine et dont la crête est à 1702 mètres, à 3 kilomètres du chalet, est recouvert de plus de  cinquante centimètres de neige.

              La première neige est tombée le 20 novembre et depuis cette date, le sommet du mont Lozère n'a pas été découvert.

              Je suis  conseiller général du canton du Bleymard et, à ce titre, je me suis intéressé à l'organisation touristique de cette région.

              C'est pour cela que je serais heureux que vous puissiez rectifier cette information.

              Le jour de Noël, plus de 500 skieurs ont passé une bonne journée au chalet et tous les jours des amateurs nombreux y sont allés. Avec mes remerciements, veuillez agréer, Madame, l'expression de mes sentiments respectueux." 

                                                                                           Bringer, sénateur.

 

                                                                          ***

              -17 février 1935 Le Bleymard - Billets de sports d'hiver -Le président du syndicat d'initiative du Bleymard, Bagnols, Villefort, nous adresse la note suivante /

                                              Monsieur le Directeur,

              Vous avez bien voulu publier récemment la décision de la compagnie P.L.M. de délivrer des billets de fin de semaine, à destination deVillefort et Genolhac  au départ de Paris, Alès, Nîmes, Montpellier, Sète Tarascon, Avignon, Clermont, Le Puy,  Lyon et St Etienne.

              Nous avons le plaisir de vous annoncer que la Direction de Chemins de fer de Paris à Orléans et du Midi, accorde aussi des billets de Fin de semaine de sports d'hiver à destination de Mende et Bagnols - Chadenet au départ de Millau, Béziers Narbonne, Rodez.

              Notre syndicat vous serait reconnaissant de bien vouloir insérer cette information dans l'intérêt des nombreux skieurs de la région.

              Chalet du Mont Lozère 1450m, Tél 4 le Bleymard

              Bulletin d'enneigement du 7 février 1935.

              Hauteur de neige au chalet 0,30, sur les pentes du Finiels : 0,60; qualité, bonne ciel couvert avec éclaircies; vent nul Température minima -5°, maxima 0°

 

                                                                      ***

              - 02 juin 1935 - Le Bleymard - Infirmière diplômée- La population a appris, avec grande satisfaction, que Mlle Virginie Albarel, religieuse, a reçu du Gouvernement de la République le titre d'infirmière diplômée.

              Ce brevet qui consacre ses aptitudes professionnelles, est une juste récompense de son mérite et de son inépuisable dévouement.

              Nous lui adressons nos vives et respectueuse salutations..

 

                                                                                                                       - 1936 -

 

 

              -16 février 1936 - Le Bleymard - Décès- Nous avons appris, avec peine, la mort, à Richevillers, près de Mulhouse, de M. Emile Gallon, ingénieur, décédé des suites d'une délicate intervention chirurgicale, à l'âge de 48 ans.

              Nous offrons à sa veuve, à sa fillette, à M. Gallon Henri, son frère, le sympathique Directeur des mines du Bleymard, et à toute sa famille nos respectueuses condoléances.

 

                                                                         ***

              - 05 juillet 1936 -Le Bleymard - Beau succès - Nous sommes heureux d'apprendre que Mlle Thérèse Rouvière vient de subir avec succès son cinquième et dernier certificat de licence en philosophie devant la faculté de lettres de Clermont- Ferrand

              Nous lui adressons nos sincères félicitations.

 

                                                                        ***

              - 12 juillet 1936 - Le Bleymard -Notre service d'autobus - Le service d'autobus, service d'été, Bagnols - Villefort et retour a commencé le 1er juillet. Nous rappelons l'horaire de ce service :

              Départ de Bagnols à 7 heures, traversée du Bleymard à 7heure 15. Départ de la Remise à 7 h. 30, arrivée à Villefort vers 9 h. pour la correspondance avec l'express de Paris- Nîmes.

              Le soir : départ de Villefort vers 5 h.  après l'arrivée de l'express Nîmes - Paris. Arrivée à Bagnols à 6H; 30.

               MM Teissier et Devèze  sont désormais correspondants de la Compagnie P.L.M., ce qui permettra un acheminement plus rapide, moins onéreux et sans formalités, des colis et marchandises pour nos régions.

              L'autobus du Bleymard à Villefort continuera tous les jeudis, jours de marché et jours de foire  à Villefort.

              Nos félicitations à MM Teissier et Devèze qui assurent le service de la ligne Mende- Villefort à la satisfaction de tous.

 

                                                                    ***

              -11 octobre 1936 - Le Bleymard - Accident de bus - Lundi, 5 octobre, vers 7 heures l'autobus faisant le service de Villefort à Mende, s'est heurté, aux environs de Cubières, à une auto occupée par deux personnes.

              Les voyageurs de l'autobus n'ont pas eu de mal, mais les occupants de l'auto ont été sérieusement blessés et transportés à l'hôpital de Mende.

              La gendarmerie de Bagnols s'est rendue dur les lieux.

 

                                                                                                                     - 1937 -

 

              30 mai 1937 - Le Bleymard - Enfant noyé Le mardi 25 mai vers 7 heures du soir, le petit Forestier André, âgé de 3 ans, échappait à la surveillance de ses parents Après d'actives recherches, on l'a retrouvé, environ 2 heures plus tard, dans un caniveau de la route

(Canalisation des eaux de la laverie de la mine) où il était tombé accidentellement et où il avait été suffoqué par l'eau amoncelée autour de son petit corps.

              Malgré tous les soins qui lui ont été prodigués, spécialement par Mme Bros, institutrice, le malheureux enfant n'a pu être ramené à la vie.

              Nous adressons à sa famille, nos bien sincères condoléances.

 

                                                                          ***

              - 10 octobre 1937 - Le Bleymard - Elections cantonales - Notre dévoué sénateur et Conseiller Général a fait une tournée dans le canton et a pu se rendre compte qu'il jouissait de l'estime unanime.

              Le bruit court, qu'un agent de Moscou va entrer en lutte contre M. Bringer. Il ferait mieux de s'occuper de ses travaux de cadastre dont on se plaint dans toutes les communes où il a opéré. Il ne récoltera qu'un éclat de rire.

 

                                                                         ***

              -17 octobre 1937 -Le Bleymard - Remerciements - M. le Sénateur Bringer, réélu triomphalement conseiller général du canton du Bleymard, adresse à ses électeurs la lettre suivante :

                                                   Mes chers compatriotes,

              A ceux qui, pour la quatrième fois, m'ont accordé leur confiance, j'adresse un affectueux merci.

              Que tous les électeurs du canton du Bleymard sachent bien que, demain comme hier, je resterai le serviteur de tous.

              Votre tout dévoué

                                                                     Louis Bringer

 

                                                                                                                -1938 - : aucun article                         

                                                                                                            -   1939 -

 

 

             -  06 août 1939 - Le Bleymard - Décès- A la suite d'une très courte maladie est décédée la jeune Rosette - marie Etiennette Folcher

              Nous présentons aux parents, accablés par la douleur, l'expression de nos sympathiques condoléances et nos regrets.

                                                  - Nouveau percepteur - M Mallet, percepteur de 2ème classe à Nozeroy( jura ), est nommé percepteur au Bleymard, en remplacement de M. Raynal admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite.

              M. Mallet est Lozérien, ancien combattant et blessé de la grande guerre.

              Pendant de nombreuses années il a exercé à Chateauneut de Randon, son pays d'origine, le ministère d'huissier.

              Nous lui souhaitons une cordiale bienvenue et un agréable séjour parmi nous.

                   

                                              A compter du 10 septembre 1939 le journal est réduit à 2 pages et, à compter de l'armistice, soumis, comme tous les journaux, à la censure. L'indigence des rubriques locales se trouve, encore, accentuée.     

 

                                                                                                                   - 1940-

 

              -21 avril 1940-Le Bleymard- Plantations-  Une équipe de jeunes gens, sous la direction de M Vidal, garde retraité, vont faire une plantation de pins sur la montagne de Valescure, par ordre de l'Administration des Eaux et Forêts.

 

                                                                                                                  - 1941-

 

              -02 mars 1941-  Le Bleymard -Rapatriements - Sont revenus de bon cœur dans leurs foyers :

                     -  M.Paulet, interné en Suisse

                     -  MM. Teissier, Pons, Rouvière et André, ces quatre deniers ayant terminé leur stage de dix huit mois dans les camps de jeunesse.

                       Ils ont tous bonne mine !

 

                                                                         ***

              23 mars 1941 - Le Bleymard - décès- C'est le dimanche 9 mars, que la mort vint mettre fin aux longues et dures souffrances de M. Henri Bouquet. Il était âgé de 23 ans et avait reçu, en pleine connaissance les sacrements

              Cette mort prématurée impressionne vivement toute  la population, et le nombre d'hommes qui assistèrent aux obsèques fut vraiment imposant. Rien ne laissait prévoir un tel dénouement. M. Bouquet jouissait d'un tempérament fort et robuste, et fut entouré des soins les plus dévoués et les plus compétents.

              A tous ceux qui sont atteints par ce deuil, nous adressons nos plus sincères condoléances.

                                                                        ***

              -22 juin 1941 - Le Bleymard - Conférence- Le dimanche 8  juin, un chef propagandiste Compagnons *, nous donnait, en salle des œuvres un exposé très approfondi sur l'origine, la nature et le but de son mouvement Il a ensuite précisé leur position par rapport aux groupements déjà existants et a montré la part que chaque français devait fournir dans l'œuvre de Révolution Nationale. Nous lui savons gré de ses peines et de ses bons conseils.

              * Il s'agissait des compagnons de France, auxquels succéderont les "Légionnaires", soutenant le gouvernement de Vichy et dont le Dr de Framont était le Président pour la Lozère. Avant la politique de collaboration,  ces mouvements étaient très populaires, notamment parmi les anciens combattants de la Grande Guerre.

 

                                                                        ***

              -12 octobre 1941 - Le Bleymard - Retour de captivité - Le fils Barathieu, neveu de M. Bros, chef cantonnier, est de retour, après de longs mois de captivité en Allemagne.

                                                    - Succès - Mlle Marie-Rose Quintin vient de réussir au Brevet élémentaire

              Nos félicitations

                                                                                                                   - 1942-

 

              -22 mars 1942 - Le Bleymard- Mort en captivité -Pour la deuxième fois, le glas a sonné pour un enfant de la paroisse mort en captivité.

               Depuis quelque temps, Bousquet François, ne donnait plus de nouvelles. Les craintes de la famille, hélas, étaient fondées. La lettre officielle a appris qu'il avait succombé en novembre denier, à la suite d'une courte maladie

              A sa famille éplorée, nos sincères condoléances.

 

                                                                           ***

              - 16 août 1942- Le Bleymard -Instituteurs - venant de Prévenchères, M. Guin est nommé instituteur à l'école primaire du Bleymard, son épouse, Mme Guin est nommée institutrice à St Jean du Bleymard.

 

                                                                            ***

              -30 août 1942- Le Bleymard -Légion et Secours National- Le second dimanche d'aout a, la salle des œuvres était trop petite  pour contenir les légionnaires et la population de la région du Bleymard, réunie en présence des autorités locales.

              Les chefs légionnaires venaient nous porter les instructions du moment.

              M Meyssonnier nous parla de la grande  manifestation régionale du 23 au 30 août prochain. M. Pouget s'adressa aux paysans très nombreux dans l'auditoire; M. Gallière donna les consignes S. O. L ; M. Pigeyre présenta le secours National; enfin le docteur de Framond, après un rapide tour d'horizon, lança le mot d'ordre de l'heure: union, loyauté, discipline. L'attention et les applaudissements des  assistants prouvaient leur satisfaction.

              La Marseillaise clôtura la réunion, suivie d'un dépôt d'une gerbe de fleurs au Monument aux Morts.

 

                                                                                                                  - 1943 -

 

         -10 janvier 1943- Le Mas d'Orcières - Lundi 4 janvier, à 6heures 30, un incendie se déclarait chez M. Alphonse Folcher, de Vareilles. Le feu de développa avec une telle rapidité, que les habitants de la maison, durent sortir à la hâte, a moitié habillés. La population fut impuissante contre la violence du sinistre. Les pompiers de Mende, appelés par téléphone, trouvèrent tous les bâtiments en feu et ne purent qu'inonder les décombres. Rien n'a pu être sauvé, sauf les animaux.

              La famille Folcher, composée du père, de la mère et de cinq enfants, a tout perdu : argent, linge, mobilier, récoltes. Elle est vraiment digne d'intérêt et malgré la grande générosité des premiers secours, son indigence fait peine à voir. Il est urgent qu'on vienne à son aide par tous les moyens possibles.

 

                                                                         ***

         - 09 mai 1943- St-Julien -du-Tounel - Accident mortel  - Le 1er mai, M. Giral travaillait,  avec son beau-frère M. Roustan, dans une ardoisière. S'étant approché d'une mine, dont il croyait la mèche éteinte,  la mine fit explosion et il fut tué sur le coup. Son beau-frère est indemne. Le défunt, âgé de 36 ans, laisse une veuve et une fillette.

              Nos plus sincères condoléances.

 

                                                                        ***

    - 20 juin 1943 - Le Bleymard - Brevet sportif national  - Nous sommes heureux d'apprendre que les jeunes de la Société Sportive dit "Equipe du Mont- Lozère", viennent de subir avec succès les épreuves du brevet sportif national.

              Ce sont : pour les minimes : Meyruiex Auguste,Veyrunes Aimé, Reversat Louis, Riru Marcel et Savajols Roger.

                             pour les cadets : Combes Félix, Chaptal Lucien

                             pour les juniors : Quintin Pierre et Sirvins Jean.

              Nos plus sincères félicitations    

 

                                                                                                                             1944 -

                                                                            Aucun article . Le journal cesse de paraître le 13 août 1944    


                                                                                                                                       **********************

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                                  8-2 - Le Moniteur

 

                            Lorsque j'ai retranscrit les rubriques locales de la "croix de la Lozère " j'ai exprimé mes regrets de ne pas avoir eu accès à l'hebdomadaire concurrent " Le Moniteur de la Lozère" et donc de ne pas être en mesure de mettre en face des articles polémiques des "réactionnaires" les réponses des " républicains" dont le Moniteur était le porte parole.

         Le Moniteur était en effet le journal du "Cercle Républicain". Sous titré "journal progressiste" il devient " journal démocrate" le 10 août 1902.

         Il est créé en 1864 et il est donc bien plus ancien que La Croix mais, à ses débuts, c'était, un journal d'annonces

         Je n'ai pas eu la possibilité de remonter jusqu'aux origines du journal et le recueil débute, comme pour la Croix de la Lozère,  à l'année 1889.

 Dans le précédent recueil, j'émettais l'hypothèse que, si les défenseurs du parti catholique étaient souvent violents dans leurs attaques, les " francs maçons" ne devaient pas de leur côté "tremper leur épée dans l'eau"  En accédant, enfin,  enfin, au Moniteur et j'ai pu constater que je ne m'étais pas trop lourdement trompé.

 

.Mais je persiste dans mon affirmation, qu'en dehors des périodes électorales, "républicains" et "réactionnaires" étaient les meilleurs amis du monde.

Je me souviens, notamment, du défilé des 11 novembre, dans lesquels les anciens combattants, quelque soit leur "bord" étaient au coude à coude, et partageaient la même émotion  lorsque le François (M. Savajols) faisait retentir, au clairon, "la sonnerie aux mort" à la mémoire de leurs camarades disparus. Oserais jouter que cette fraternité se montrait, encore, plus démonstrative à l'issue du repas copieusement arrosé, qui, après la cérémonie,  les réunissait tous jusqu'à fort tard dans la nuit

 

Je constate également, avec regret, que les correspondants du Moniteur partageaient avec ceux de la Croix la même la même parcimonie dans leur production.

 

Néanmoins les articles que je vous livre donnent, je crois, une image un peu plus complète de la vie dans notre village

J'ai donc, comme dans le précédent recueil, retranscrit la totalité des articles concernant le Bleymard (mais aussi nos voisins de Cubières et d'Orcières), même ceux ne présentant, peut être pas, un grand intérêt. Considérons ces textes, comme le fait le rédacteur du Moniteur dans son message d'adieu, en 1938(voir in fine) :  "  …des informations certes un peu vieillottes et, à la vérité, peu retentissantes, mais fleurant bon le sain terroir Lozérien.

 

Certains des faits divers se trouvent dans les deux journaux, mais c'est, curieusement, assez rare et, dans ce sens, les deux recueils se complètent l'un l'autre.

 

Je souhaite que les lecteurs trouvent un certain plaisir à lire ces compilations et, peut être, comme moi, une réelle émotion à retrouver ceux qui les ont précédés dans notre cher village.

Ce sera ma modeste et ultime contribution et, à cette occasion, j'adresse à mon ami Didier et à son si sympathique personnel mes très vifs remerciements pour l'aide qu'il m'ont apportée dans la diffusion du livre "lou Bluma " puis du recueil de "la Croix." et je remercie, tout aussi chaleureusement, sa  nièce, Maëlle, qui a accepté spontanément de vous distribuer le recueil consacré au Moniteur 

 

 

                              

 

                                                       

 

        

                                                               ARTICLES DES CORRESPONDANTS LOCAUX DU

                                                                               " MONITEUR DE LA LOZÉRE "

 

 

1889

 

 

CUBIERES – 27 janvier 1889 -  Enterrement civil.

Nous avions promis au sujet de cet incident des détails complémentaires. En voici que nous donnons sur la foi d’un témoin oculaire.

         La cause première de cet événement peu catholique ne serait que le clergé lui-même. La famille n’eut jamais songé à se mettre en révolte contre l’Eglise, si elle-même ne l’y eut amenée.

         Le défunt rendit l’âme vers les 9 heures du soir et le lendemain de grand matin, un parent s’en fut prévenir le curé et le prier de fixer l’heure à laquelle devait avoir lieu la cérémonie funèbre. Il était matin, trop matin, la servante goguenarde répondit de l’absence du curé. Force fut donc d’attendre : et c’est ce que l’on fit du reste une heure et même deux, devant la cure. S’il fait mauvais dehors, il fait meilleur, emmitouflé dans un bon lit et le premier messager dût renoncer à accomplir sa mission. Un second survint quelques heures après qui reçut un accueil semblable ; le curé n’y était toujours pas. Puis un troisième, une femme, qui déclara de guerre lasse, à la servante que, si Mossieu le Curé était absent si obstinément, c’est qu’il voulait l’être et qu’on se passerait fort bien de lui.

         Anathème ! Trois et quatre fois anathème !! Le Curé qui pour avoir été trié par le seigneur lui-même parmi les meilleurs des hommes se ressentit en ce moment de son impure origine. Il bondit à cette déclaration : une porte s’ouvre et l’absent perpétuel devient tout à coup présent. Il stigmatise comme il convenait l’audace de cette femme assez impie pour avoir osé se plaindre de lui, le pur des purs parmi les chrétiens, le représentant de la divinité, l’héritier direct du Christ, je vous dis bien, mais non pas de sa patiente vertu.

         Il la renvoya donc avec son blasphème et le lendemain l’enterrement eut lieu sans lui et sans autre cortège que celui qui suit ordinairement les morts que l’on porte en terre dans la commune.

         Et personne n’aurait crié au scandale sinon le curé lui-même : Etait-ce la conviction que cette âme accompagnée seulement des regrets et des larmes de sa famille et de ses amis ne saurait pas trouver seule le chemin du paradis, elle innocente de ce qui se passait ? Etait-ce le regret chez lui de perdre l’obole que nous sommes et seront longtemps obligés de payer au prêtre à notre naissance et à notre mort et dans toutes les circonstances où il peut nous faire payer ? Nous ne savons ce qui le fit agir et cependant tout nous porterait à croire que le mobile du curé en la seconde phase de l’enterrement de Cubières fut celui-là. Quand on a fait preuve d’une impatience aussi humaine que celle qu’il montra au commencement, il n’est pas téméraire de prêter à un homme ce second défaut tout aussi humain, l’amour du lucre.

Toujours est-il que, le lendemain les députations succédèrent aux députations auprès de la famille. Le vicaire, les religieuses même s'en mêlèrent : on menaça la veuve désolée des flammes éternelles, du refus de tous les sacrements si elle ne consentait pas à l'exhumation du corps enfoui sans chansons funèbres, sans prières psalmodiées par le prêtre qui à si souvent, pendant ce temps là, l'esprit occupé  ailleurs Tant et si bien qu'on la décida et que, le lendemain, sous la direction du vicaire, quatre fossoyeurs procédaient à la lugubre opération.

         Après la cérémonie civile, comme le dit le correspondant du Courrier, la cérémonie religieuse eut lieu de la même façon que s'il se fut agi d'un mariage : Il oublie d'ajouter, pour compléter la ressemblance, qu'entre la cérémonie civile et la cérémonie religieuse, toujours sous la présidence du même homme, il y a eu une cérémonie bachique – Il eut été par trop lugubre d'enterrer un mort si l'on n'avait eu soin d'égayer les fossoyeurs. Un litre de tord-boyaux à quatre, tiré à l'auberge la plus voisine, servit à leur donner plus de cœur à la besogne, plus de cœur et même plus de gaîté qu'il n'eût fallu.

         Ensuite on procéda, religieusement, à  la ré inhumation.

         Bon Dieu, si tu savais tout ça, ne serais tu pas  plus indulgent qu'un évêque ? ….

 

Ndr – Le même fait divers est rapporté par La Croix, avec; évidemment, un éclairage quelque peu différent

.

 

                                                            1890

 

CUBIERES – 30 mars 1890 – Accident

         Le sieur Gourdouze (Aug.) âgé de 48 ans, travaillait dans un pré, à réparer un mur de soutènement. Sa fille Irma- Joséphine, âgée de 4 ans ½, l'avait accompagné. Pendant qu'il s'occupait, l'enfant, assise dans le pré s'amusait. Tout à coup un bloc d'un rocher qui se trouve au dessus du mur de soutènement en réparation, se détacha et, en tombant, atteignit l'aile du chapeau du père, puis, roulant le long du pré, alla écraser l'enfant.

La mort fut instantanée.

 

1891

 

 

BLEYMARD- 04 janvier 1891 – Incendie.

         La maison du sieur Mouret, sise au Maazel, a été la proie des flammes.

         Mouret a communiqué le feu à la maison en désinfectant une écurie dans laquelle était crevée une jument atteinte d'une maladie infectieuse. Pour purifier l'air, il faisait brûler un tas de paille qui mit le feu à la maison très rapidement.

 

BLEYMARD – 24- janvier 1891 – Egarés.

         Samedi dernier, deux voyageurs, un marchand ambulant, Antoine et sa femme, originaires d'Aurillac, ont été surpris par la tourmente au col des Tribes, entre le Bleymard et Cubières. Après avoir marché, au hasard, pendant quelques heures, ils se sentaient perdus, lorsque le son des cloches du village de Cubières, dans le voisinage duquel ils étaient arrivés, les a guidés!

Ils sont arrivés, exténués et ont reçu les soins empressés se l'aubergiste.

         Malheureusement le mari a eu les mains gelées et les médecins craignent que l'amputation ne soit nécessaire.

 

 

 

 

 

St-JULIEN-DU-TOURNEL – 08 février 1891 – Le croup.

         Cette terrible maladie a fait son apparition dans la commune. Quatre enfants en sont morts dans une semaine et un cinquième est gravement atteint.

Le Maire de St Julien et le docteur Chevalier de Bagnols ont prescrit les mesures pour éviter la propagation de la maladie et qui consistent essentiellement en la désinfection des appartements et des linges et en l'enfouissement immédiat des excrétions et de déjections des malades.

Les enfants qui ont été dans le voisinage des malades ou qui ont été en contact avec eux devront faire l'objet d'une surveillance, de soins spéciaux et ne devront pas fréquenter l'école de quelque temps.

Ndr : progressivement  éradiqué par de vaccin du Dr Roux (1894)

 

LE BLEYMARD – 12 novembre 1891La Croix.?

         Depuis quelque temps, La Croix et le Courrier de la Lozère ne s'occupent que des instituteurs de notre canton.

         Si Messieurs les correspondants  des feuilles cléricales voulaient nous le permettre, nous leur donnerions; en ami, un petit conseil :

Au lieu d'employer vos moments de loisir à calomnier des instituteurs qui s'efforcent de faire tout leur devoir, rendez vous sur le penchant Nord-Est du Mont Lozère et allez faire, avant que la neige arrive, des aspersions d'eau bénite au Saint-Point-de- Repère, lieu sanctifié par les nombreuses rencontre et les nombreuses parties de plaisir d'un grand saint portant une grande robe noire avec une non moins grande Notre-Dame, habillée de toutes les couleurs.

         Votre besogne sera plus simple et plus profitable.

 

1892

 

CUBIERES – 01 mai 1892 – Tué par le mauvais temps.

         Le nommé Pagès (François), âgé de 64 ans, propriétaire à Neyrac, commune de Cubières, partit le 20 avril pour se rendre au Pont- de-Montvert. A son retour, il a été surpris, sur le Mont Lozère, par le mauvais temps. Le vent du Nord qui soufflait avec violence, l'a projeté sur un rocher.

         Il s'est fait une blessure au dessus de l'œil droit.

         Son cadavre a été retrouvé  trois jours après

 

 

BLEYMARD – 13 décembre 1892 –Bagarre.

         Malgré un peu de pluie, notre foire du 8 courant a été belle et les transactions nombreuses.

Malheureusement, il a fallu qu'elle fût clôturée par un accident regrettable.

         Vers les 8 ou 9 heures du soir, quelque habitants de la vallée du Chassesac,  dînaient paisiblement, en attendant le clair de lune, à l'auberge Reboul..  A ce moment quelques chenapans de la commune de St Julien- du- Tournel, saouls comme des barriques, sont venus les invectiver et, finalement, les assommer à coups de bouteilles. (Le sieur D. de Chazeaux a reçu une entaille à l'œil droit, mesurant 5 cm de large sur 2 de profondeur)

         Heureusement pour les assaillis, notre vaillant brigadier, M. Calandini, s'est amené comme par enchantement et,  avec l'énergie et l'habileté qu'on lui reconnaît, il a eu vite fait de mettre les agresseurs à leur place, avec promesse de les faire mettre à la raison ! Et ce ne sera pas trop tôt car ces gredins n'en sont pas à leur coup d'essai. Depuis quelques années soit à St Frezal,  soit à Bagnols- les-Bains ou ailleurs, ils n'ont cessé de parcourir fêtes votives et foires en quête de tapage.*

         Nous espérons, cette fois que la leçon qu'ils ne manqueront pas de recevoir, sera bonne et profitable. Ainsi soit-il !

* Ndr : déjà des" sauvageons" ?

 

1893

 

 

CUBIÉRES – 27 avril 1893 – Mort subite.

         Le 14 avril courant, vers 10h. u matin,le nommé Folcher François, âgé de 47 ans, journalier à Cubières, a été trouvé sur la route nationale, complètement inanimé.

         D'après l'avis des médecins, Focher a succombé à une rupture d'un anévrisme

 

1894

 

 

LE BLEYMARD – 25 mars 1894 – Conseil de révision (extraits)

         Jeudi dernier le Conseil de révision siégeait au chef lieu de notre canton.. Une grande animation régnait dans toutes les rues, dans les auberges et même dans les maisons particulières où de parents et amis se trouvaient réunis.

         Tous les fonctionnaires du canton étaient venus saluer M. le Préfet qui fait sa première tournée dans le département (…)

M le Préfet les a remerciés de cet empressement qu'ils ont mis à venir le saluer à son passage, et les a encouragés à être  plus que jamais les hommes d'affaires des populations qui continueront ainsi à aimer et acclamer la République. Suivez, leur a-t-il dit,  la voie que vous trace votre excellent Conseiller général,  l'honorable  M. Rouvière et vous aurez ainsi la certitude de marcher avec sûreté dans le droit chemin.

         La journée s'est terminée avec des espérances de pluie, qui ne se sont pas démenties, il a plu, et s'il plait à Dieu, toutes nos récoltes ne seront pas perdues.

 

 

BLEYMARD – 29 avril 1894 .Nomination

         Par décret du 7 avril 1894, M. Ferrand (Paul- Louis-Joseph ) a été nommé notaire à la résidence du Bleymard, et, en cette qualité, a prêté serment à l'audience du 24 courant.

 

1895            

 

 

CANTON DU BLEYMARD – 16 – juin – 1895 – Tentative d'assassinat.

         Le 12 juin 1895, à deux heures du matin, une tentative d'assassinat et un vol d'une somme de 403 francs ont été commis entre les Salces et le Baraques de ST- Hélène par les nommés Martin (Marius), cambusier et Tallet (Gustave) domestique sur la personne du nommé Dalbin (Jean- Joseph ), maçon et bûcheron au 2ème lot de la ligne de chemin de fer en construction, en pension chez le sieur Clanaud, cambusier aux Baraques de St –Hélène.

Ndr : Le cambusier était la personne chargée des vivres d'une équipe

 

 

 

 

LE BLEYMARD – 09 février 1895 – Conférence agricole

Dimanche dernier, 22 septembre, M. Rigaux, professeur départemental d'agriculture, était chez nous. Il a fait une conférence sur les prairies naturelles et artificielles. Grâce au bienveillant concours de M. le Maire, l'assistance était assez nombreuse.

         Le conférencier a développé son sujet avec une simplicité et une grâce parfaites. Aussi les auditeurs se sont ils promis de revenir plus nombreux encore l'année prochaine.

 

1896

 

 

LE BLEYMARD – 09 février 1896 – Tirage au sort

         Lundi 3 courant avait, lieu chez nous, le tirage au sort. Le temps était splendide. Aussi les jeunes conscrits paraissaient-ils encore plus gais que d'habitude.

         A joutons que, même après boire, la plus franche cordialité n'a cessé de régner entre les jeunes gens des diverses communes.

Ndr : Le tirage au sort était destiné à désigner les conscrits dispensés du service militaire (ils avaient tiré " le bon numéro", disait-on). Les plus fortunés, malheureux au tirage au sort, se faisaient remplacer contre espèces sonnantes et trébuchantes par d ceux qui avaient tiré le "bon numéro"

 

 

        

LE BLEYMARD – 17, 24 et 31 mai 1896 – Dialogue "ouvert ".

         Les élections municipales ont fait l'objet d'un échange de lettres ouvertes publiées dans le Moniteur et le Courrier :

 

-1 -Le 17 mai 1896 Lettre de M. Rouvière .

-M. Rouvière, notaire, nous prie d’insérer la lettre ci-après qu’il a adressée au Courrier de la Lozère.                      Bleymard, le 12 mai 1896

                     « Monsieur le Directeur du journal le Courrier de la Lozère (Mende)

         « Je vous prie et vous requiers au besoin, d’insérer dans votre plus prochain numéro, la réponse suivante à l’article paru le dix mai dans votre journal.

         « A toutes les insinuations de votre correspondant anonyme je donne le démenti le plus formel, et ce ne sera pas M. Ferrand, chef du parti réactionnaire, qui me contredira puisque, interpellé sur cet article dans la salle de la mairie, il en a reconnu publiquement la fausseté.

         « J’avais fait préparer des bulletins portant des noms des onze conseillers sortants.

         « M. Ferrand avait, la veille du scrutin, déclaré qu’il se présentait seul pour remplacer le conseiller décédé, M. Médard*.

         « A cet effet, il avait lui-même, en visitant toutes les maisons de la commune remis à chaque électeur un bulletin ne portant que son nom. Il m’avait affirmé à moi-même qu’il ne présentait pas de liste en opposition avec celle de l’ancien conseil. Dans ces conditions, j’avais cru devoir garder la neutralité la plus complète, mais je n’avais pris, ainsi que M. Ferrand l’a reconnu publiquement, aucun engagement en sa faveur.

         « Contrairement à ses assertions, M. Ferrand avait lui-même, concurremment avec ses agents (ses protégés et ses protecteurs), distribué des bulletins portant à la suite de son nom celui de dix candidats (les trois anciens conseillers réactionnaires Buisson, Randon et Sicard, et sept nouveaux).

         « Si quelqu’un a manqué à sa parole, c’est donc le chef de la liste réactionnaire.

         « Dans le scrutin du 10 mai, MM. Fabre, médecin, Randon, Blanc et Amouroux, candidats réactionnaires ont tous échoué.

         « Ce résultat peut laisser des doutes sur l’échec qu’auraient subi les quatre candidats réactionnaires (et non cinq comme s’en vante à tort M. Ferrand), élus au premier tour si les manœuvres que je viens de signaler avaient pu être prévues.

         « Votre correspondant s‘est un peu trop hâté de chanter victoire.

         « Il en sera quitte pour sa chanson péniblement élaborée.

         « Qu’il me permette, en terminant, de lui donner un conseil.

         « Lorsque vous voudrez combattre une candidature renoncez à la calomnie, à l’injure et à ces insinuations qui vous sont familières : N’ayez pas recours aux articles du journal  Le Courrier et surtout ne les faites pas lire et commenter devant la porte des églises, dans les cafés et sur les places publiques par un personnage qui ne peut plus vous soutenir par son vote, serait-il de l’entourage de votre chef de liste.

         « Recevez, Monsieur le Directeur, mes salutations

                                                                                ROUVIERE.

                                                                     Maire, Conseiller général.

         * Hippolyte Victor Medard

 

-2 – Le 24 mai 1896 – Réponse de M. Ferrand.

         Ainsi que nous nous y sommes engagés dimanche dernier nous faisons droit à la requête de M. Ferrand et publions in extenso la réponse à la lettre de M. Rouvière parue dans notre numéro du 17 courant.

                             Bleymard, le 21 mai 1896

                     MONSIEUR LE DIRECTEUR

         « Je vous prie, et vous requiers au besoin, de vouloir bien insérer dans votre prochain numéro, la protestation suivante contre la lettre de M. Rouvière du 17 mai courant.

         « Sous prétexte de répondre à un article anonyme du Courrier de la Lozère, M. Rouvière ne trouve rien de mieux que de se servir de mon nom pour se disculper et justifier sa conduite.

         «  Puisque je suis personnellement visé j’ai le droit et le devoir, non de m’expliquer sur un article dont je ne suis ni l’auteur ni l’inspirateur, mais de rétablir la vérité en ce qui me concerne.

         «  M. Rouvière prétend avoir obtenu de ma part un assentiment complet à tous ses dires et un démenti formel à l’article du Courrier.

         « C’est en parti inexact.

         « M. Rouvière m’a seulement demandé si oui ou non il avait été convenu entre nous de former une liste unique sur laquelle nous serions l’un et l’autre portés.

         « Aucun engagement n’ayant été pris à ce sujet, je ne pouvais que lui donner raison ; mais là seulement n’était pas le nœud de la question ; il est d’autres points délicats, bien plus sérieux qu’il est indispensable de mettre en lumière pour établir nettement les responsabilités.

         « J’estimais pour mon compte que nos braves paysans, qui n’ont de grossier que leur habit de bure, étaient assez intelligents pour choisir eux-mêmes douze citoyens capables de gérer es intérêts communaux.

         « Dans ce but, je me contentai de remettre à chacun d’eux un bulletin portant seulement mon nom.

         « Je n’ai constitué définitivement une liste qu’après l’apparition constatée d’une liste Rouvière composée non seulement des 11 conseillers sortants mais de quinze noms, parmi lesquels le mien n’était pas compris, bien entendu. Pourquoi quinze au lieu de 12 ? Je laisse au lecteur le soin de qualifier ce procédé.

         « Je n’ai mis ma liste en circulation qu’après avoir acquis la certitude que la liste Rouvière était distribuée par notre secrétaire de mairie qui n’est autre que le fils Rouvière lui-même, lequel ignorait sans doute que ses fonctions l’obligeaient légalement à s’abstenir de toute propagande.

         « Je n’ai rayé le nom de M. Rouvière (que nous avions eu le tort de porter sur notre liste, lui donnant ainsi la faible majorité de vingt voix dont l’ont honoré les électeurs), qu’après une nouvelle manœuvre, celle-ci plus déloyale : on venait de rayer de toutes les listes Rouvière le nom de trois conseillers sortants des plus honorables de la localité, et cela tandis que M. le Maire lui-même exhibait avec ostentation dans la salle de vote sa liste de 11 conseillers sortants sans rature aucune.

         « Le but de ce procédé n’échappe à personne ; au public d‘apprécier la conduite de M. Rouvière en cette circonstance.

         « N’est-il pas évident, que si quelqu’un a manqué à sa parole ce n’est pas le chef de la liste Ferrand mais bien le chef de la liste Rouvière : de laquelle ont été déloyalement rayés les trois membres qui faisaient l’honneur du conseil municipal, deux d’entre eux depuis déjà trente ans.

         « On croit nous avoir prouvé par le 2ème tour de scrutin que le pays n'est pas  pour nous ; Erreur profonde ! Nos adversaires savent à quoi s’en tenir ; ils l’ont implicitement avoué par les manœuvres sans nombre qu’ils ont cru nécessaires à leur succès.

         « La délicatesse m’impose à ce sujet une réserve absolue. Je me contenterai de répéter mais bien haut que la belle minorité qui nous a été accordée de 57, 66, 66 et 70 voix contre 75, 78, 85 et 87 n’est point, pour qui sait lire et comprendre, une défaite honteuse comme l’affirme votre journal le Moniteur, mais bien une victoire pour moi et mes amis, qui se fiant sur leur honorabilité n’ont fait que peu ou point de démarches.

         « Je trouve enfin M. Rouvière, bien empressé de nous donner une épithète politique, attendu que mes amis et moi n’avons jamais fait aucune déclaration publique ; nous restons donc absolument libres et indépendants.

         « En ce qui concerne La Croix et le Courrier, il me plait quoique n’étant nullement visé, de déclarer à M. Rouvière que je suis un fidèle abonné et un lecteur assidu de ces deux feuilles, et, malgré cela, n’en déplaise à M. le Maire je crois être un aussi bon citoyen et un aussi honnête qu’il peut l'être lui-même.

         « En terminant je me permettrai de souhaiter à M. Rouvière que la parole que je lui adressais publiquement naguère ne vienne point traverser quelques uns de ses rêves dorés et les changer en cauchemar. Vous êtes sûr maintenant, Monsieur, d’avoir tous les suffrages, y compris le mien voire même le vôtre, mais sachez bien que vous n’êtes pas sûr d’avoir l’unanimité des sentiments.

         « Je lui souhaite aussi que le beau sapin, planté, sur sa demande, contrairement aux habitudes et usages établis ne se transforme pas au prochain scrutin en un saule pleureur.

         « Recevez M. le Directeur mes salutations.

                                                                    «  Ferrand, conseiller. Municipal. »

 

-3 –LE  31 mai 1896 – Réplique de M. Rouvière

 

         M. E. Rouvière, qui a lu la réponse de M Ferrand dans le « Courrier» lui consacre une deuxième lettre qu’il adresse à notre confrère et qu’il nous prie d’insérer.

                                                                    Bleymard, le 27 mai 1896.

                     MONSIEUR LE DIRECTEUR,

         Dans le numéro de votre journal du 24 courant, vous publiez une lettre adressée au Moniteur de la Lozère, par M. Ferrand, conseiller municipal du Bleymard.

         Cette lettre nécessite de ma part la réponse suivante, que vous vous ferez, j’en suis convaincu, un devoir d’insérer dans votre plus prochain numéro.

         « M. Ferrand accepte le démenti donné par moi à l’article paru le 10 mai dans le Courrier de la Lozère, et sa lettre, malgré ses réticences, est loin d’infirmer de que j’avais écrit sur le agissements du parti réactionnaire dans le scrutin du 3 mai.

         « Je ne m’arrêterai pas à réfuter à nouveau les allégations mensongères de M. Ferrand.

         «  On voit qu’il écrit plutôt pour les étrangers que pour les habitants de la commune du Bleymard.

         « On sait pertinemment, en effet, que sa liste était déjà distribuée avant qu’un seul bulletin ait été remis ou distribué par mes amis politiques.

         « Il est également incontestable que, ne si trois anciens conseillers municipaux, (dont je suis loin de suspecter l’honorabilité), portés sur les listes préparées par moi, ont été plus tard rayés sur ces listes et leurs noms remplacés par ceux d’autres trois candidats, c’est parce qu’ils figuraient sur la liste Ferrand.

         «  Nous en avons été avisés malheureusement trop tard.

         «  M. Ferrand, pour expliquer l’échec de ses candidats au second tour de scrutin, parle de manœuvres sans nombre. - Quand on se permet des affirmations pareilles, on cite des faits à l’appui.

         « Ses candidats n’auraient pas fait de démarches !

         « Quel nom donnez-vous donc, M. Ferrand, au fait de visiter plusieurs fois, vous et vos amis, toutes les maisons de la commune et de mettre en mouvement, pour recommander votre liste, tous les agents et soutiens bien connus de la réaction ? Vous me reprochez de vous donner à vous et à vos amis une épithète politique.

         « Mais, qu’êtes-vous donc, si vous n’êtes pas réactionnaire ?

         « L’épithète de conservateur ou de monarchiste vous irait-elle mieux ? Pour moi, elles sont synonymes.

         « Osez déclarer publiquement que vous ne l’êtes pas et ne vous contentez pas de dire que vous êtes libre et indépendant. Dans le parti républicain, nous le sommes tous.

         « Serions-nous destinés à vous voir, dans ce temps de conversions politiques, prendre l’étiquette de Républicain indépendant ? Mais vous ne le ferez pas, ce serait un comble, et vos protecteurs bien connus vous renieraient.

         « J’arrive à la partie de votre lettre qui a trait à ma réélection, comme Maire, à l’unanimité des suffrages.

         « Vous auriez bien dû ne pas en parler et ne pas m’obliger à vous répondre sur ce point.

         « Avant la premier tour de scrutin, afin d’obtenir les suffrages de mes amis, vous aviez soin de leur déclarer que vous ne désiriez qu’une chose, être élu conseiller municipal, et que vous ne visiez pas la mairie. Cette tactique vous a réussi.

         « Lors du second tour, vous croyant sûr de votre succès, vous faites publier partout, confirmant en cela les articles parus dans le Courrier le 10 mai, que votre élection comme Maire était certaine.

         « Vous ne me contredirez pas sur ce point, car M. Ferrand, votre père, en commentant ces journaux, disait publiquement, devant l’église de Saint-Jean-du-Bleymard, le dimanche matin, avant l’ouverture du scrutin, que vous ne visiez pas la mairie.

         « Pour les admettre sur votre liste, vous exigiez des candidats l’engagement de voter pour vous lors des élections du Maire, ainsi que M. Fabre, médecin, l’un d’eux, le disait à qui voulait l’entendre, non seulement dans la commune du Bleymard, mais dans les communes voisines, affirmant que mon règne de Maire était fini et que votre élection était assurée.

         « Dans ces conditions, vous auriez dû avoir au moins la pudeur de voter pour vous.

         « Quand on se porte chef de liste, on n’abdique pas au dernier moment.

         « Dans votre parti vous pouvez appeler cela du courage, dans le parti Républicain on le qualifie de lâcheté.

         « En m’accordant votre suffrage vous auriez fait réserve de vos sentiments. Cela ne s’explique guère ; dans tous les cas, les seuls sentiments auxquels j’attache de l’importance, sont ceux de mes amis politiques.

         « Vous parlez d’un sapin planté à cause de ma réélection de Maire. Mais à qui croyez-vous en imposer en disant que c’est sur ma demande ? Le public a voulu protester par cette manifestation contre les agissements du parti réactionnaire et les articles publiés dans le journal le Courrier.

         « Je n’ai pas eu besoin, vous le savez, de provoquer cette manifestation. Pourriez-vous en dire autant ?

         « Serait-il vrai que, si, comme conseiller municipal, un bel arbre n’est pas encore planté au devant de votre maison, c’est que vos partisans, après s’être minutieusement comptés, ne se seraient pas trouvés en nombre suffisant pour rendre visite à la forêt du Champ ?

         « Il n’en a pas été ainsi pour moi, vous avez pu vous en convaincre de visu, le lundi soir, lorsque dans la maison B … vous assistiez à l’arrivée de l’arbre. Les précautions que vous aviez prises pour cacher vos traits   n’ont pas été suffisantes : tout le monde, en effet, vous a reconnu. Une autre fois pour qu’il n’en soit pas ainsi, ayez soin de vous recouvrir le visage de votre cagoule de pénitent

       «  Un mot pour finir : M. Ferrand nous donne rendez-vous aux élection prochaines : je l’accepte de grand cœur. Ce jour-là le parti républicain prouvera, j’en suis sûr, que la commune du Bleymard, quoiqu’on fasse, n’est pas encore acquise à la réaction.

         « Recevez, Monsieur le Directeur, mes salutations »

                                                        E. ROUVIERE, Maire.

 

 

BLEYMARD – 12 juillet 1896 – incendie.

         Lundi 6 juillet, un violent incendie a dévoré entièrement la maison d'habitation de M.Barrandon,  ex- huissier au Bleymard.

         Le feu s'est déclaré au moment où la famille était absente de sorte qu'il a fallu enfoncer les portes pour pénétrer dans la maison.

         L'incendie a pris dans les combles et s'est propagé avec une telle rapidité, qu'à l'exception de quelques meubles du rez-de-chaussée, rien n'a pu être sauvé. L'on est parvenu pourtant à préserver les maisons voisines.

         Les dégâts s'élèvent à 22 000 fr. environ et sont couverts par une assurance de la Compagnie  la Providence.

         Aucun accident de personnes.

 

 

LE BLEYMARD – 2 août 1896 –M. Monestier.

         Notre affectionné conseiller général M. Rouvière, vice-président de l'Assemblée départementale, nous a présenté M. Monestier, qui répond bien à l'élogieuse description qu'il nous en avait été faite. Autour de lui se groupent bien des sympathies?

         Si jadis nous eûmes le tort de ne pas accumuler nos suffrages sur M. l'ingénieur Léon Boyer et de le laisser aller mourir à Panama, M, Monestier, qui fut doublement son collègue et l'ami, peut être certain  que nous ne commettrons pas la même faute dans l'importance actuelle.

         Qu'il en soit partout comme ici, et son succès sera particulièrement caractéristique.

                                                        Un lecteur

 

 

 

LE BLEYMARD – 09 août 1896 – Incendie.

         Mercredi, un orage d'une violence inouïe a ravagé les champs et causé un lamentable accident.

         Un enfant, le jeune Peytavin (Jean-Baptiste), était dans un champ conduisant deux boeufs, lorsqu'il fut frappé par la foudre. Après l'orage, son père, ne le voyant pas revenir,alla à sa rencontre et le trouva au milieu du champ, foudroyé, la face contre terre.

         Les deux bœufs, qui avaient été renversés, n'ont pas eu d'autre mal.

 

LE BLEYMARD- 20 décembre 1896 – visite de M. Monestier, --subvention

         Notre sympathique sénateur, M. Monestier était  de passage au Bleymard, le jeudi 10 courant. Les délégués sénatoriaux du canton sont venus en grand nombre le saluer et l'assurer de tout leur dévouement. Vous avez raison de le dire, la  réélection de nos deux sénateurs est assurée à une grande majorité.

Grâce aux actives démarches de notre excellent maire, M. Rouvière, il vient d'être accordé à notre commune la somme de 18 000 fr. pour la construction d'un hôpital hospice.

 Au nom des pauvres et des malheureux, nous lui disons merci.

 

Ndr : l'hôpital sera construit et le bâtiment abritera, plus tard, le "cours complémentaire"

puis la mairie

 

1897

 

 

LE BLEYMARD – 31 janvier 1897 - La Morve.

         Le 18 courant, M. Gaillard Frédéric, roulier*au Bleymard, conduisait un cheval à la foire d'Alais. Mais, ayant été l'objet d'un examen par un vétérinaire de cette ville, l'animal fut reconnu comme offrant des symptômes de morve.

         Gaillard dut évacuer immédiatement l'animal et  le conduire chez lui pour y observer les prescriptions de nos règlements sanitaires.

         Samedi dernier, l'animal était soumis à l'examen de M. Troupel, vétérinaire à Mende, qui prescrivit la séquestration de l'animal et sa mise en observation pendant deux mois.

         Le propriétaire a préféré s'en débarrasser et l'a fait abattre. La gendarmerie du Bleymard a veillé à ce que l'enfouissement du cadavre et la désinfection de l'écurie soient faits conformément à la loi.      

                                                       - Tirage au sort.

         C'est vendredi dernier, 22 courant, qu'a eu lieu le tirage au sort. Les jeunes conscrits paraissaient aussi gais que d'habitude.

         Aux cris traditionnels de " Vive la classe" succédait le chant des vieux couplets d'une chanson patriotique ou d'une romance dédiée " au tendre cœur d'une maîtresse "

         Que diable, voulez vous, on n'a pas tous les jours vingt ans !     

·       le roulier désignait le transporteur de personnes ou de marchandises (voiturier)

 

 

 

 

1898

 

CANTON DU BLEYMARD –27 février 1898 -  Illustre visite.

         Nous avons reçu au Mas-d 'Orcières, la visite de M. Paulin Daudé et,  je vous dois, en toute sincérité, l'impression qu'il a laissée  chez les quelques personnes auxquelles il en a causé le désagrément;

         La première lui déclare net : que, si tous les électeurs de l'arrondissement le connaissaient, d'un Daudé  ils en feraient quatre (Textuel)

         L'Etincelant recroqueville ses rayons de fer blanc et s'en va quérir chez le plus proche des compliments de même calibre. De même chez un troisième, enfin chez M. le Maire où il fut fraîchement accueilli dés qu'il eut décliné ses noms et qualités.

         Pour se remettre de ses émotions pénibles, M. Daudé s'en fut au cabaret, trinquer avec trois jeune gens, qui firent encore meilleur accueil à la bouteille qu'au candidat, aux frais duquel se firent les libations. Décidément, mon pauvre Paulin, ça se décolle

 

CANTON DU BLEYMARD- 24 avril 1898 – Opinion

         Une dizaine de braves paysans parlent élection sur la place publique d'un village.

         L'un d'eux, appréciant la candidature de Daudé, s'exprime ainsi :

         " Aquesté Daoudé aquos coumo la bachio d'el paouré Untel : La boulet prèn es prèn, la boulet pas prèn, es pas prèn : Lou boulet el réspublicain es respublicain, lou boulet blon es blon.

         Cette réflexion si typique fut saluée d'une hilarité générale.

         Dans le même canton, on a découvert, sur ce caméléon politique, toutes les couleurs de l'arc en ciel selon le moment et les hommes auxquels il s'adressait.

         Ces variations lui portant un préjudice considérable, ses amis devraient lui conseiller de modérer ces manifestations étincelantes de son opinion

Ndr : Prén = pleine

 

 

LE BLEYMARD – 18 décembre 1898 – Nos mines.

         L'administration de la société " La Vieille Montagne ", vient de donner l'ordre de cesser les travaux aux mines du Mazel. Malgré de longues et coûteuses recherches faites sous la direction intelligente de M. Artous, surveillant des travaux, on n'a découvert que des filons sans importance. C'est une ressource de moins pour notre malheureux pays.

         M et Mme Artous nous ont affirmé qu'ils s'en iraient le cœur gros et tout rempli d'agréables souvenirs. A notre tour nous leur disons : Soyez assurés que vous avez l'estime de tous ceux qui vous connaissent, que vos amis sont nombreux et que votre départ, quoique prévu depuis quelque temps, n'en laissera pas moins, dans l'esprit de nos populations, une trace qui ne s'effacera pas de sitôt.

         Ajoutons que M. Artous est un excellent républicain.

Ndr : Les mines seront ensuite  exploitées et abandonnées à plusieurs reprises selon la rentabilité des filons et des cours du plomb

 

 

1899

 

LE BLEYMARD – 12 mars 1899 - Nécrologie :

Nos lecteurs connaissent déjà la mort de l'honorable conseiller général du Bleymard.

         Dire notre surprise, notre émotion et nos regrets en présence d'une disparition si soudaine nous est impossible.

         Certes nous connaissions M. Rouvière pour un travailleur acharné – et il n'est rien qu'un labeur de tous les jours, de tous les instants pour user un homme.

         Nous savions aussi que le dévoué conseiller général souffrait, par périodes, de douleurs rhumatismales, mais à le voir toujours droit, toujours allègre, toujours le premier au travail, toujours dévoué à la chose publique et à ses électeurs, qui se serait douté d'une fin si proche ? Qui aurait pu prévoir que l'année 1899 verrait se terminer une existence d'autant plus précieuse que les services passés  donnaient une idée des services futurs ?

         La mort de M. Rouvière revêt l'aspect d'un deuil public non seulement pour le canton                  du Bleymard pour lequel il avait une de ces affections, une de ces sollicitudes que l'on peut qualifier de paternelles  - mais encore pour le parti républicain tout entier qui lui doit beaucoup, qui l'estimait tant, et qui comptait pour les luttes futures, sur son concours si dévoué, si précieux.

         Nous l'avons dit et nous ne saurions trop le répéter, la disparition de M. Rouvière est une grande perte pour le parti républicain, il a droit à tous nos regrets après sa mort, comme il avait, avant, droit à toute notre estime et toutes nos sympathies.

         Ces regrets, ces preuves d'attachement, le parti républicain les a donnés à la famille Rouvière dés la fatale nouvelle connue et tout spécialement le jour de ses obsèques.

         Tous ceux qui ont eu le cruel avantage d'accompagner à sa dernière demeure la dépouille du regretté conseiller général; tous ceux qui ont pu voir cette population du Bleymard, du canton, du département à la tête de laquelle marchaient les représentants du Gouvernement en Lozère et les délégations du conseil général,des notables du Cercle Républicain Mendois ; tous ceux qui ont été témoins du recueillement, de la tristesse de cette foule dont les gorges étaient serrées par l'émotion, dont les yeux se sont maintes fois remplis de larmes; tous ceux-la ont pu se rendre compte du degré de considération dont jouissait M. Rouvière aux yeux de se concitoyens,du Gouvernement et des républicains de la Lozère.

         Quand la disparition d'un homme politique fait se produire d'aussi sympathiques démonstrations, un éloge devient inutile.

         Ce qu'a été cet honnête homme, ce travailleur infatigable, ce républicain sincère, les divers orateurs qui lui ont dit le dernier adieu, l'ont exprimé en termes aussi éloquents que justes. Nos lecteurs lirons les discours que M. le Préfet, au nom du gouvernement, que M. Ausset au nom du conseil général, que M. Rouquette au nom des notaires et que M. Joly au nom du Cercle Républicain Mendois, ont prononcé au bord de la tombe, aujourd'hui, hélas, à jamais fermée sur les restes de notre ami. Ils se feront par là une juste idée de la valeur du défunt et du grand vide que sa mort laisse parmi nous.

         Il ne nous reste plus qu'à nous tourner vers ceux que cette mort laisse dans le deuil: vers la compagne dévouée de sa vie, vers ses enfants, vers ses autres parents qui tous auront trouvé dans les preuves de sympathie données à la dépouille mortelle du cher absent, un sorte de baume à leur douleur, et les prier de vouloir bien nous permettre de joindre nos regrets à tous ceux déjà exprimés et de les assurer à notre tour de toute notre estime et de toutes nos sympathies 

 

1900

 

BLEYMARD 17 janvier1900 - Souscription en faveur des inondés

         M. Henri Rouvière, étudiant en médecine à Montpellier, frère du sympathique conseiller général, du Bleymard, à encore recueilli les sommes suivantes en faveur des inondés des communes de Cubières et Cubiérettes :

MM.  Docteur X                          1franc

       Astuc                                 1  "

       Docteur Malzac                  5 '

          Teillard-Nozerolles                2 francs

      Freydier -Paul                     3   "   

D'autre part ont donné pour le même objet:

         MM. Portalier receveur au Bleymard : 2 francs ;  Médard Augustin, cafetier : 1franc

 

 

 

CUBIERETTES – 25 juin 1900- Coup de faux mortel

Un bien pénible accident s'est produit le 18 courant aux environs de cette localité. Voici les faits :

         Le jeune Reboul (Justin), âgé de 16 ans, était occupé à faucher du regain dans un pré, non loin du village, lorsque survint son frère Jean-Baptiste, novice au pensionnat des frères des écoles chrétiennes d'Avignon et arrivé depuis peu à la ferme paternelle.

         Celui-ci pria son frère de le laisser faucher.

         Justin y consentit et se mit à l'écart, mais pas suffisamment, car au premier coup de faux, le terrible instrument l'atteignait à la jambe droite et lui faisait une blessure horrible.

         Le sang se mit à couler aussitôt en abondance et, malgré les soins qui lui furent prodigués, le malheureux jeune homme expirait 4 heures après l'accident.

 

 

BLEYMARD – 9 septembre 1900 – La rage

         Le Samedi ,2 courant, un chien étranger de haute taille parcourait notre localité et mordait plusieurs de ses congénères. Soupçonné d'être atteint d'hydrophobie, il fut abattu par les gendarmes. M. le Maire fit venir immédiatement de Mende M. Theret, vétérinaire, qui, après examen, déclara que l'animal en question était bien  réellement enragé .Plusieurs chiens du village ayant été mordus, nous prenons nos précautions. Avis aux habitants des communes voisines

 

1901

 

BLEYMARD – juin 1901- (extraits d'un article  caricaturant  M. Ferrand, expurgé des propos par trop blessants)

         Nous avons plus que de l'espoir nous sommes assurés du succès, M. Ferrand ne sait plus où donner de la tête.(…)P'alin l'abandonne pour soutenir M. Monteil.  Serai-ce parce que le Docteur Mendois a plus de galette que notre maire et tabellion ?  Toujours est il que M. Ferrand se rabat sur des cabaleurs de vingtième classe: (…) Et encore ! Depuis quelques jours il erre dans Mende comme une âme en peine.(…, l'aspect général las, très bas; bientôt suspendu aux basques de Balmebleu - maire ou pas maire de Mende –(…) Suit un dialogue imaginé entre un Lucas et un Jean Pierre : "(…) Tu sais si je suis dévoué à notre ami commun, et pourtant je dois t'avouer franchement…les choses prennent une tournure tout à fait inquiétante (…)Nos agents démoralisés ne se gênent pas pour dire que nous serons battus à plate couture(…)D'ailleurs tu n'as pas oublié qu'aux municipales M. Rouvière est arrivé bon premier (…)

         Il ne faut jamais dire qu on perd courage !

 

 

 

 

 

LE BLEYMARD – 01 juillet 1901 –Au correspondant de la Croix

         Il est joli votre article ! Il continue la série des " larges accrocs à la vérité "que vous servez ici abondamment aux électeurs du Bleymard quand il est fait appel à leurs suffrages.

         Je ne m'arrêterai pas sur les quarante deux premières lignes de votre tartine? Toutefois, quoique vous en disiez, les travaux du tunnel du Château du Tournel, les grands pas qu'ont fait en avant les projets de route de Chazeaux à Belvezet, de Belvezet au Bleymard, de Chazeaux à Langogne, deChasseradès au Bleymard, les travaux déjà ouverts à Cubiérettes et dans la commune de Cubières, ceux qu'on est sur le point d'y faire au premier jour, témoignent et sans qu'il soit besoin de commentaires que notre sympathique conseiller général a soutenu vaillamment les intérêts de son canton .

         Mais il faut que vous ayez une sérieuse dose d'énergie pour mettre en jeu dans vos deux dernières lignes (les seules intéressantes à mon point de vue) l'intelligence et l'activité de notre conseiller général "Le fils fera t'il mieux que le Père, " dites vous. Il fera aussi bien c’est-à-dire pour le mieux, il l'a déjà prouvé.

         Quant à son intelligence et à ses activités, je suis prêt, si vous le désirez, à les mettre en parallèle avec celles de son concurrent.

         Je suppose que notre conseiller général, qui est licencié en droit vaut bien, intellectuellement, le citoyen Ferrand avec son brevet de capacité

         J'ai même entendu dire qu'il existait certains documents très authentiques qui prouvent qu'à l'antique époque où le citoyen candidat Ferrand se faisait breveter, on ne faisait guère attention aux fautes de français et….( je vous dis ça bien bas, dans le tuyau de l'oreille)  aux grosses faute d'orthographe.

 

BLEYMARD  - Juillet 1901  - Cimourdain * et son fétiche (extraits)

M. Cimourdain est un homme très chatouilleux (…) mais sa colère devient terrible lorsqu'on touche à sa chère idole, M Ferrand (…) M. Cimourdain a été tour à tour clérical,anticlérical,républicain, radical, socialiste, monarchiste etc.…actuellement il est ferrandiste…mais attendons la fin ) (…)

         Lundi dernier, divers groupes de jeunes gens venus fêter le succès du candidat républicain, parcouraient les rues du Bleymard en chantant la Marseillaise..(…) se conformant aux ordres reçus, les manifestants ne disaient rien qui put blesser M. Ferrand (…)

Cimourdain vint à passer et profite de l'occasion pour montrer qu'il était fort en gueule et se met à crier à pleins poumons Vive M. Ferrand et à proférer des injures grossières à l'adresse de M. Rouvière. Les choses se seraient gâtées sans l'intervention opportune des gendarmes

         Croyez moi M. Ferrand:

         "Mieux vaut un sage ennemi qu'un ami…ignorant"

        

 

                                                                1902

 

 BLEYMARD – 17 février 1902- Tentative de suicide

         Lundi dernier, vers 8 h. du soir, un certain Migonney, dit Comtois, résidant à Villefort, a, dans un accès de délire alcoolique, tenté de se donner la mort à l'aide d'un couteau de poche.  Voici quelques détails:

         Migonney est, parait il un alcoolique invétéré. Depuis la mort de sa femme survenue en avril dernier, Comtois donnait des signes non équivoques de dérangement cérébral. Il était, comme tous les grands buveurs d'absinthe, atteint de la manie de la persécution

         Donc, Lundi soir, après avoir bu une bonne partie de la journée, le pauvre diable se mit à parcourir les rues du Bleymard en gesticulant et en tenant des propos incohérents. C'est sur la route du Bleymard à la Remise qu'il s'est frappé au ventre et à la poitrine de cinq coups de couteau. Relevé, évanoui, il a été transporté à Mende et admis d'urgence à l'hospice. Son état est considéré comme très grave.

 

 

 

 

BLEYMARD – 06 juillet 1902- succès

         Nous apprenons que M. Henri Rouvière, frère du sympathique conseiller général du canton, vient de subir avec le plus grand succès et avec éloges de la part du jury, l'examen de professorat en médecine. Nous voyons là le couronnement de solides études, l'affirmation de très nombreuses aptitudes et de belles qualités en même temps que le présage d'un brillant avenir. Nos félicitations à M. Henri Rouvière.

 

 

BLEYMARD – 13 juillet 1902 -  accident –

         Mardi dernier 8 courant, le nommé Vidal surveillant des mines; descendait du chef lieu, se rendant au poste indiqué de la journée. Ayant lancé sa bicyclette à toute vitesse sa machine vint heurter au contour du pont du Lot,  à 40 mètres de l'hôtel Reboul de la Remise Le contre coup jeta le bicycliste à bas sur un tas de pierres. Certaines personnes, témoins de cette terrible chute, accoururent aussitôt, le relevèrent presque mort, couvert de sang qui coulait à flots de plusieurs blessures, et le transportèrent à son domicile.

         Les médecins n'ont pu encore se prononcer sur son sort.

         Espérons toutefois et souhaitons que sa robuste constitution triomphera de cette terrible secousse.

                                                               


                                                                  1903

 

 

         Jeudi dernier, les ouvriers mineurs Robert et Bataille, allumaient un coup de mine dans lequel ils avaient placé deux cartouches de dynamite. Après s'être mis à l'abri pour écouter si le coup partait, ils sortirent de la galerie et allèrent déjeuner.

         Une heure après, ils sont de retour au chantier. Ils constatent que la mine n'a produit aucun effet et,  pensant que ce raté était du à une fissure du rocher, se mettent en devoir de creuser le trou plus profondément. Malheureusement, par un hasard difficile à expliquer, une des cartouches n'avait pas éclaté. On devine ce qui se passe alors; Le premier coup de masse provoque une explosion formidable, les pierres volent en éclats, les deux malheureux sont renversés et l'un d'eux affreusement mutilé.

         Aux cris poussés par les victimes leurs camarades accourent en toute hâte; ils trouvent le pauvre Bataille à demi mort, les habits en lambeaux, la tête pleine de sang et la main droite complètement broyée.

         On l'a transporté immédiatement dans sa famille. On peut juger du désespoir de sa femme et de ses cinq enfants.

         Enfin il a été admis d'urgence à l'hôpital de Mende

         Quant à son camarade il en sera quitte pour la peur et quelques égratignures sans gravité.

 

 

 

BLEYMARD – 23 février 1903- Incendie

         Mardi dernier, 17 courant, vers quatre heures et demie du matin, les habitants du Bleymard étaient réveillés par les cloches qui sonnaient à toute volée. En ce moment les ouvriers mineurs qui arrivaient du travail, parcouraient les rues en criant " Au secours ! Au feu! Au feu! " . En un clin d'œil tout le monde est sur pied et on apprend que l'hôtel Reboul (de la Remise) brûle. On court sur les lieux mais il est trop tard, le bâtiment principal n'est plus qu'un vaste brasier.

         Les habitants de la maison ont été réveillés  juste à temps. M. Lafond, percepteur, sa femme et son petit n'ont été sauvés qu'à grand peine et grâce à M. Gauzy cordonnier et Chanard surveillant des mines.

Mme Reboul , son fils et sa plus jeune fillette, M. Reynard, ingénieur des mines, se sont sauvés presque nus.

         On ignore les causes de l'incendie. Les dégâts sont considérables mais couverts par diverses assurances.

                                                       

                                                                    1904

 

 

BLEYMARD – 23 octobre 1904 – égarée

         La semaine dernière, la femme G…... , bonne vieille de 80 ans, partie pour aller cueillir des branches mortes, ne rentrait pas la nuit venue.

         Inquiets ses enfants informèrent aussitôt la gendarmerie qui, secondée par quelques personnes de bonne volonté, fit des recherches, une bonne partie de la nuit mais sans succès.

         Le lendemain on se remit en campagne et  l'on finit par découvrir la vieille femme à …Belvezet chez un habitant qui lui avait offert l'hospitalité.

         On comprend ce qui s'était passé. En retournant chez elle, son fagot de bois sur le dos, la pauvre femme avait tourné au sens contraire et s'était rendue à Belvezet en croyant aller au bleymard

        A son âge elle est excusable

                                             

1907

 

LE BLEYMARD – 19 mars 1907 – Conférence populaire (extraits)

         Dimanche dernier, 12 mars, M. Poux, professeur au collège de Mende, a fait une conférence sur La Russie Populaire et sociale. Ce sujet, bien d'actualité avait attiré plus de 150 personnes

         Dés le début M.Poux (…) a montré les différences notables qui existent entre la Russie et les autres nations européennes. Au point de vue politique les Russes ne possèdent aucune de nos grandes libertés. (…).Au point de vue social, nombreuses et suggestives différences que nous n'énumérerons pas. Qu'il nous suffise de dire que le conférencier  a su captiver ses auditeurs en dressant un tableau frappant de la situation misérable des moujiks ou paysans Russes.

         L'état politique de la Russie, la guerre Russo -Japonaise, telles sont les causes de la révolution actuelle. Les revendications du peuple Russe sont justes et sa voix saura se faire entendre.

         M. Poux termine en espérant que grâce à ses explications les auditeurs pourront dorénavant lire les journaux avec plus d'intérêt et surtout plus de fruits.

         L'auditoire charmé, couvre ces dernières paroles d'un tonnerre d'applaudissements.

         La conférence a été précédée et suivie d'une audition de morceaux se musique exécutés par un phonographe apporté par M. Poux (…)

         Nous remercions vivement M. Poux ainsi que le comité d'organisation des conférences populaires

 

 

LE BLEYMARD  - 16 juin 1907 - Un maire admirable (extraits)

 

         Trop heureux les contribuables du Bleymard, s'ils connaissaient leur bonheur !  Ne sont ils pas merveilleusement administrés par le plus admirable des maires ? Ah ! ce n'est pas du maire du Bleymard que l'on dira jamais qu'il n'a pas, de ses contribuables, le souci le plus vif ! Qu'on écoute plutôt :

         Lundi 3 juin, M. le Contrôleur arrivait au Bleymard pour procéder aux mutations et recevoir les réclamations des contribuables. M. le Maire avait été avisé en temps utile. Pourtant M. le Contrôleur ne trouva personne a qui parler. Mais où donc était le maire ?  Il avait filé dare-dare vers la capitale Mendoise . M. le Maire a d'autres soucis plus pressants que celui des intérêts de ses administrés. Et les répartiteurs, où étaient ils ? M; le maire avait oublié de les convoquer. Quel homme que M. le Maire du Bleymard et comme il comprend à merveille les devoirs de sa fonction !

         Pourtant un remord cuisant tortura quelques minutes la conscience administrative de M. le Maire. Que vont penser de mon sans gène les habitants du Bleymard ? Que vont-ils penser d'un maire qui oublie leurs intérêts ?  Et il télégraphia presto ces quelques mots laconiques dignes d'un général " Renvoyez réunion demain" Les ordres du général ne furent pas exécutés.

         Oui, le Mardi, M. le Maire se croyait avoir l'esprit plus libre pour songer aux intérêts des contribuables. Dame ! Le dimanche ses idées avaient été bouleversées par les braves habitants de Chasseradès. Pour les remettre en équilibre un petit voyage à Mende avait paru nécessaire à M. le Maire du Bleymard

         Est-ce que les contribuables comptent aux yeux de M. le Maire quand ses idées sont troublées et son esprit déconcerté

         Quel admirable administrateur tout de même que M. le Maire du Bleymard !

 

 

BLEYMARD -  07 juillet 1907  (extraits)

         J'ai encore reçu une communication relative au retard apporté par M. Ferrand dans le mandatement des pensions aux vieillards et aux infirmes nécessiteux, prévues par la loi.

" Pourquoi donc, me demandent mes correspondants,  M. Ferrand refuse t’il d'accomplir les formalités qui permettraient à quelques indigents de toucher les sommes si modestes que leur accorde la loi ? "

         Pour la troisième fois, je répons : M. Ferrand se moque des formalités indiquées par la loi, comme de sa première culotte (…) Dans la répartition des secours, il a si bien fait à sa tête, que l'Administration ne peut approuver une délibération qui viole effrontément toutes les prescriptions légales et foule aux pieds les règles les plus élémentaires de l'équité.( …)

        

M. Ferrand ne parvient pas à comprendre qu'en voulant embêter ses adversaires, il réussit du même coup à sacrifier les intérêts de ses amis. Ceux-ci pas plus que ceux-là  ne peuvent toucher, par la maladresse stupéfiante du maire les sommes qui leur reviennent. Quel ami !

 

 

 

 

LE BLEYMARD -21 juillet 1907 - M. Ferrand candidat – (extraits)

         (…)  En ce moment, M. Ferrand fatigue sa puissante cervelle à composer de grands, très grands discours. Si les vieillards et les infirmes du Bleymard n'ont pas leur mandat, ils auront, en revanche, le plaisir délicat de goûter à l'éloquence de M. Ferrand. Et ça nourrit, l'éloquence !!

         Vrai ! Les citoyens du Bleymard auraient grand tort de ne pas voter pour un candidat qui va servir aux malheureux des plats d'éloquence ! (…)

         Voulez vous parier un liard contre un centime que M. Ferrand parlera avec des larmes dans la voix, de son amour pour les malheureux, de sa tendresse pour les humbles ?

Topez là, mes amis !

         Elle est belle tout de même la tendresse de M. Ferrand ! Oh oui ! Il est magnifique son amour pour les malheureux !    

 

 

LE BLEYMARD – 25 septembre 1907  -  Vol de dynamite

A  proximité du village de St-Jean–du-Bleymard on a découvert, dans un mur, 80 cartouches de dynamite qui provenaient sûrement d'un vol commis au préjudice de la Cie des Mines du Bleymard. Une information est ouverte

                                                                1908

 

CUBIÉRETTES – 28 juin 1908 –Fugitif retrouvé.

         Le Moniteur a relaté (?) la disparition du jeune Simon Reboul, âgé de 16 ans

         Le cadavre du pauvre garçon a été découvert, le 15 courant, dans un ruisseau, auprès du village de Sarrejols, à dix kilomètres du Pont–de–Montvert .

         L'avant-veille deux jeunes bergers l'avaient aperçu, encore en vie. Mais au lieu de lui porter secours ils s'enfuirent, pris de peur, et commirent l'imprudence de ne pas en parler, tout de suite, à leurs parents. Lorsqu'ils le firent, ceux-ci coururent sur les lieux mais c'était trop tard. Simon Reboul était mort depuis quelques heures.

         Ses restes furent transportés à Cubiérettes où a eu lieu l'inhumation. 

 

 

 

 

LE BLEYMARD- 25 0oût 1908- au conseil général                                   

Le Conseil Général a adopté le vœu suivant, présenté par M. Rouvière qui deux fois de suite a été victime de la mauvaise volonté ou des manœuvres, plus ou moins avouables de la Commission cantonale de recensement des votes :

         "Le Conseil général émet le vœu que des sanctions pénales soient ajoutées aux dispositions légales conférant au Président du chef lieu de canton, le droit de recensement des votes en matière d'élections cantonales et de proclamation de l'élu, pour le cas où le président s'oublierait jusqu'à commettre des irrégularités ou des abus susceptibles d'altérer les résultats des opérations et de nuire aux droits de l'un des candidats. "

 

                                                       

 

                   1909

 

 

LE BLEYMARD – 04 juillet 1909 - Elections au conseil général

         Les électeurs du canton du Bleymard sont convoqués pour, le 11juillet prochain, à l'effet d'élire leur conseiller général.

         Deux candidats, toujours les mêmes : M. Rouvière , républicain et M. Ferrand, réactionnaire.

C'est pour la troisième fois, dans l'espace de deux ans, que cette élection se renouvelle !

         Espérons que les républicains sauront comprendre et accomplir tout leur devoir en votant pour le seul candidat qui puisse défendre leurs intérêts régionaux auprès des pouvoirs publics.

         Espérons aussi que, cette fois, le Conseil d'Etat ne trouvera rien à redire au verdict du suffrage universel.

 

 

 St–JEAN–du–BLEYMARD – 25 juillet 1909 –Nécrologie.

         Samedi dernier, 17 juillet, quelques amis accompagnaient à sa dernière demeure  M. Camille Peytavin, mort à l'âge de trente deux ans et inhumé dans le tombeau de sa famille à St – Jean.

         Ce jeune homme, à peine de retour de l'Indo-Chine, où il était conducteur des Ponts et Chaussées, a succombé aux atteintes de ces terribles maladies des pays chauds, fléaux qui déciment ces courageux français qui n'hésitent pas à se sacrifier pour aller répandre notre civilisation dans nos lointaines colonies.

         Nous adressons à M. Peytavin, père du défunt, ancien ingénieur, secrétaire de notre illustre compatriote, M Léon Boyer, ainsi qu'à toute sa famille l'expression de nos plus sincères condoléances .

 

 

LE BLEYMARD – 26 septembre 1909accident

         Dimanche soir le nommé François Nègre, dit le Tailluret, ouvrier de M. Bastide, entrepreneur aux Mines du Mazel, rentrait au Bleymard pour reprendre son travail le lendemain, de retour de Mende où il avait été passer la journée du dimanche au milieu de sa famille, et se couchait dans la chambre qu'il occupait avec plusieurs camarades.

Lundi, de grand matin on trouvait l'infortuné baignant dans son sang, et ne donnant plus signe de vie, étendu sur le pavé de la rue.

         On suppose que, voulant satisfaire in besoin naturel pendant la nuit, le malheureux se penchant par une lucarne, perdit l'équilibre et, tombant de cette hauteur, passa de vie à trépas sans pousser le moindre cri.

         Le corps a été ramené à Mende Lundi soir et ses obsèques ont eu lieu Mercredi.

 

Ndr : A cette époque les maisons étaient dépourvues de "commodités" et certains hommes ne se privaient pas, la nuit, de satisfaire leur besoin naturel par la fenêtre de leur chambre. 

 

CUBIÉRES – 21 novembre 1909 -La pouliche fidèle.

         M. Rocher Henri, propriétaire aux Alpiers, commune de Cubières, vend à la foire du 2 novembre à Mende une pouliche qu'il avait nourrie.

         Il n' y pensait déjà plus, lorsque le surlendemain, il voyait, à sa grande surprise, arriver l'animal au village et s'en allait prendre son ancienne place à l'écurie.

         Inutile de dire que l'honnête cultivateur tient la pouliche à la disposition de l'acquéreur, dont il ignore le nom et l'adresse.

Ndr : C'était l'époque où, à l'issue des négociations le marché se concluait, en se tapant dans la mai,  par un,  "pachio fachio " et extraction de billets de banque du volumineux portefeuille de l'acheteur(pas de facture…confiance ! )

 

 

  LE BLEYMARD – 27 mars 1909 – Manifestation républicaine

         Dimanche 20 mars le citoyen Paraf, de passage au Bleymard, a été l'objet d'une manifestation spontanée et enthousiaste.

         A cinq heures et demie les membres du comité républicain, réunis à l'hôtel Teissier, vont se séparer lorsque notre candidat arrive à l'improviste, reconnu de loin grâce au drapeau tricolore que porte sa voiture.(…)

         La nouvelle de son arrivée vite répandue, amène à l'hôtel Teissier tout le Bleymard républicain.(…)

         Le bureau constitué sur le champ comprend : Buisson, rentier, président, Galière, maire et Rouvière, notaire, assesseur, Salles secrétaire.

         La parole est donnée au candidat qui, dit ce qu'il compte faire pour améliorer la condition du paysan et de l'ouvrier.

         Il est amené à parler de ses adversaires politiques, qui de Piou le je m'en t….à Daudé le froussard, n'ont rien fait pour notre pauvre Lozère.

         Quant à la religion, il la respecte mais, il méprise ceux qui exploitent le sentiment religieux pour satisfaire leurs appétits..

         En un mot : respect de toutes les croyances sincères, sollicitude pour le peuple; retraites ouvrières et paysannes, impôt sur le revenu; telles sont les principales déclarations qui soulèvent les applaudissements de plus de cent électeurs (…)

         Le moment du départ venu, la foule fait la haie au candidat, et, c'est aux accents de la Marseillaise et aux cris de Vive la république ! Vive PARAF ! que notre sympathique ami nous quitte .

                                                               


                                                                               1910

 

LE BLEYMARD – 30 mars 1910-M. Paraf

         Mardi c'était jour de foire. Une épaisse couche de neige couvrait le pays depuis deux jours et rendait fort difficile toute communication. Aussi la foire n'a pu être tenue.

Quelques hommes seulement, étaient venus malgré la neige et causaient avec animation dans les cafés. Ils causaient surtout politique : la présence de M. Paraf au Bleymard en était sans doute cause… Le candidat républicain avait tenu à faire connaissance avec les habitants de notre localité. Comme ailleurs, il a été reçu avec une parfaite amabilité, même chez quelques réactionnaires des plus notoires.

 

 

LE BLEYMARD – 12 juin 1910 – La guerre à la laïque.

         Cette guerre inaugurée par la fameuse lettre des évêques, est loin d'être terminée en Lozère ou du moins dans les cantons du Bleymard et de Villefort.

         L'institutrice du Mas, en sait quelque chose. Elle a vu pénétrer une bande de fanatiques dans sa salle de classe, tout bousculer et lacérer un livre mis à l'index par nos épiscopes.

         De tels actes révoltent les consciences et appellent une sanction pénale. Des plaintes ont été portées à qui de droit. Des enquêtes ont eu lieu. Les honnêtes gens attendent les résultats avec impatience.

 

 

 

CUBIÉRES – 18 septembre 1910 -  Vendanges.

         Après plusieurs jours de joyeux préparatifs 50 personnes de la section de Pomaret, sont parties, dimanche 11 septembre à destination de diverses localités vignobles du Gard et de L'Hérault pour faire la cueillette des raisins.

         Cette année, l'augmentation du prix du vin a eu une répercussion sur leur salaire journalier. Les hommes gagnent 5 francs par jour, les femmes et les enfants 2fr50.

Ces vendangeurs se sont mis en route avec joie.

         Espérons que tous, après 3 semaines de pénible labeur, reviendront en bonne santé, apportant à leurs familles de quoi les mettre à l'abri du besoin durant les mauvais jours de l'hiver

 

 

 

ST –JULIEN –DU-TOU RNEL– 23 octobre 1910 –allumettes

         Samedi dernier, deux bonnes femmes du village d'Auriac revenaient du marché de Mende où, entre autres emplettes, elles avaient fait leur petite provision d'allumettes de contrebande*, 14 paquets chacune, enfermés dans leurs paniers.

         En chemin elles rencontrèrent les gendarmes qui sentirent les allumettes prohibées et les confisquèrent.. C'est un avertissement pour ceux qui croient avoir profit à faire usage de ces sortes d'allumettes*.

 

Nda : * le monopole de l'Etat sur la fabrication et le vente des allumettes est institué par la loi du 2 août 1872, supprimé le4 décembre 1972

      * des dealers à Auriac, qui l'eût cru !

 

        

                                                                1911

        

LE BLEYMARD – 09 avril 1911 -  Incendie

         Lundi, un important incendie a détruit le matériel servant au lavage du minerai des mines de zinc, plomb et autres matériaux connexes, du Bleymard.

         La construction, toute en bois imprégné de carbonyle, a offert une proie particulièrement facile aux flammes. Aussi rien n'a pu être sauvé, ni des immeubles ni des machines qu'ils contenaient.

         Les dégâts sont évalués à plus de 100 000 francs, et sont couverts par une assurance.

 

 

         LE BLEYMARD – 09 octobre 1911Terrible accident de bicyclette. Dimanche dernier, M. de Las Cases était venu donner une conférence dans notre localité

         Toute la cléricaillerie de la région s'était empressée de venir écouter la parole évangélique de ce sénateur, digne de porter la soutane. Parmi l'auditoire, comme toujours d'ailleurs, beaucoup de curés.L'on nous affirme que les applaudissements furent nombreux et qu'on s'égosilla à crier sur tous les tons : "Vive M. de Las Cases ! Vive M. le Sénateur ! ", si bien que les gosiers s'échauffèrent et, qu' à la fin de la conférence, il fallut les arroser.

         La joie fut bientôt générale, mais de courte durée.

L'on apprenait  sous peu, en effet, que M. l'abbé Jaffuel, vicaire à Altier, en retournant chez lui à bicyclette, avait fait une chute terrible au pont du Lot, et se trouvait dans un état lamentable. Transporté au Bleymard, le malheureux abbé y a reçu les soins du Dr Masseguin, mais en vain puisque, au dernier moment, nous apprenions qu’il aurait succombé à ses affreuses blessures.

         Tout en plaignant l'infortuné vicaire, nous ne pouvons que constater qu'il aurait mieux fait de rester à dire ses vêpres dans sa paroisse, que de venir au Bleymard écouter les histoires à dormir debout de M. De Las Cases.

 

Ndr – Ce fait est relaté plus brièvement dans "La Croix" Il n'évoque pas la mort de l'abbé mais, seulement,  la gravité des on état




1912

 

                                                                                                                                          

LE BLEYMARD -01 septembre 1912  - Aux mines.

         Jeudi soir, les rouleurs quittèrent le travail pour protester contre l'application d'amendes encourues pour insuffisance de travail. Ils se plaignent, aussi, des exigences excessives des surveillants. Les mineurs et laveurs se solidarisant avec leurs camarades ont quitté également le travail, et la grève a été déclarée.

         Vendredi, seuls les fours continuaient à fonctionner.

         Une réunion du syndicat a eu lieu, Dimanche, à l'hôtel André. Plusieurs mineurs y prirent la parole et prêchèrent la résistance dans le calme A l'unanimité il fut décidé qu'aucune concession ne serait faite au sujet des revendications présentées à la direction : Suppression des amendes,retour à l'ancien état des choses concernant les sorties des ouvriers de l'intérieur.

         Quinze gendarmes sont en permanence à la mine.

Le transport est suspendu. M. Carpentier, administrateur–délégué, est arrivé. Il ne veut, dit on, ne faire aucune concession Aucun ouvrier n'a repris le travail. La grève se poursuit et le conflit semble s'aggraver. Espérons, toutefois, qu'une entente surgira de la prochaine entrevue des délégués ouvriers et des administrateurs.

 

LE BLEYMARD  - 08 septembre 1912– Aux mines (suite)

La grève est virtuellement terminée. Les travaux ayant été temporairement suspendus, le règlement général et définitif eut lieu Samedi dernier 31 août.

Lundi, une cinquantaine d'ouvriers se sont présentés à la direction pour être réembauchés. 

Conformément à la décision du conseil d'administration de la Société, les ouvriers des fours et des lavoirs ont reçu la promesse formelle d'emploi, et certains même, ont repris le travail.

Seuls les ouvriers de l'intérieur n'ont pas repris, la décision du Conseil d'administration ne les satisfaisant pas, et craignant qu'un choix soit fait parmi eux dont quelques uns seraient les victimes.

Jeudi les rentrées étaient de 90, beaucoup d'ouvriers ayant quitté le pays pour aller vendanger.

Les gendarmes qui étaient en permanence à la mine doivent être rappelés dans leurs brigades, aujourd'hui, vendredi.

Nous espérons et comptons bien que tout le personnel sera repris, dans l'intérêt commun de la société des mines et des ouvriers.

 

                                  

 1913

 

ORCIERES – 13 juillet 1913 – Suicide d'un berger*

Le cadavre du  sieur Diet, berger à Serviès commune du Mas–d' Orcières, ayant été découvert dans un bois et les premières constatations ayant permis de conclure à une mort violente, le Parquet de Mende se transporta, lundi sur les lieux aux fins d'autopsie et d'enquête.

Il en est résulté que toute idée de crime doit être écartée et que l'on se trouve en présence d'un suicide. Cette opinion résulte surtout de ceci : La mort de Diet a été occasionnée par une balle de révolver qui, tirée à bout portant dans la région abdominale, est allée se loger dans l'épine dorsale. Or les habits ne portent aucune trace de brûlure ou de déchirure.

On en déduit que Diet entrouvrit son gilet et sa chemise, appliqua le canon du révolver sur la peau et, le coup parti, quoique grièvement blessé, il eut le courage de se revêtir et d'aller mourir à quelque distance, dans le bois où son cadavre a été découvert. L'on n'a pas en effet découvert l'arme qui lui a permis de mettre son funeste projet à exécution.

         Les mobiles de cet acte de désespoir sont inconnus.

 

 

LE BLEYMARD – 10 août 1913- Remerciements de M. Rouvière

         Chers amis,

Je viens vous remercier de la confiance que vous m'avez témoignée Dimanche dernier et vous dire que tous mes efforts vont tendre à m'en rendre digne et reconnaissant.

Par vos votes vous avez hautement proclamé vos principes républicains; vous avez déclaré que vous voulez marcher avec l'énorme majorité des français, et vous avez manifesté votre désir formel de voir notre canton utilement représenté et vos intérêts personnels, utilement défendus auprès des pouvoirs publics.

Les promesses que j'ai faites, je les tiendrai..

La ligne de conduite que vous m'avez tracée, je la suivrai.

Le drapeau que vous m'avez confié, je le défendrai.

Auprès du Gouvernement, je serai votre représentant tenace et, grâce à mes amis,  votre avocat heureux

.Maintenant, à l'œuvre pour le canton du Bleymard et pour la République

                  Votre dévoué concitoyen

           Félix Rouvière ,  Maire du Bleymard , Conseiller Général

 

                                                    1914

 

LE BLEYMARD – 22 février 1914 – Accidents.

Lundi 16 Février, M. Salanson, ouvrier mineur, manœuvrant sur un plan incliné, fut renversé par un wagon vide qui roula sur lui et lui fit de graves contusions au bas ventre. Le blessé fut transporté, d'urgence à l'hôpital de Mende.

-Le même jour, sur la route du Bleymard au Mazel, une jument, effrayée par une bicyclette fit un écart,et sauta sous la route, entraînant dans sa chute, la voiture, dont l'essieu fut brisé, et les voyageurs qui roulèrent sur une pente très raide. Le conducteur se releva indemne; mais son compagnon, un vieillard de 78 ans, eut plusieurs côtes brisées.

Cet accident est dû à l'étroitesse de la route dont l'élargissement est demandé depuis longtemps.

 

 

 

LE BLEYMARD - 15 mars 1914 – Conseil de révision.

Les opérations du conseil de révision eurent lieu le vendredi 6 mars sous la présidence de M. Pugeault, préfet de la Lozère.

Le nombre de conscrits, portés sur les tableaux de recensement, était de 83, dont 73 de la classe 1914. 56 conscrits, seulement, se présentèrent devant la commission. Sur le nombre 49 furent reconnus bons pour le service armé et un seul fut versé dans le service auxiliaire.

 

 

 

LE BLEYMARD – 05 juillet 1914 – Trouvée morte

Mme veuve Ferrier, née Tabusse, qui vivait seule, a été trouvée morte, samedi matin, sur le parquet de sa cuisine. Elle était âgée de 76 ans

 

 

LE BLEYMARD – 07 juillet 1914- Un enfant qui l'échappe belle

Un enfant de 4 ans, fils de M. Urbain Rocher, des Alpiers a failli trouver la mort dans les circonstances suivantes.

Il accompagnait son père qui transportait des pierres sur un char attelé de quatre bœufs. Ayant passé devant l'attelage en marche, l'enfant fut bousculé et roula sous les pieds des animaux. N'ayant aucun mal, il tentait de sortir de cette dangereuse position, lorsque son père, affolé, se mit à pousser des cris. Effrayés, les bœufs avancèrent brusquement, et une roue du char passa sur le corps du pauvre petit. Les personnes accourues ne croyaient relever qu'un cadavre; elles furent agréablement surprises en constatant que l'enfant, bien que fort meurtri,  n'avait rien de brisé.. Le docteur qui lui a prodigué ses soins compte bien le sauver.

 

        A compter du mois d'août 1914 il n'y a plus  de rubrique locale, le journal se consacrant  à la relation  des opérations militaires

 

 

  

 1920       

 

LE BLEYMARD – 28 juillet 1920 – Nos amis

         Nous apprenons avec le plus vif plaisir le succès de M. Arzalier à l'examen du baccalauréat, 2ème partie

         M. Arzalier, après avoir été mobilisé et fait campagne au Maroc, avait été mis en sursis pour préparer son examen. Il rejoindra maintenant son corps pour compléter la durée de  son service militaire, comme le fils aîné de notre excellent ami, M Arzalier, directeur de notre école publique de garçons, qui a lui- même, pendant 4 ans de guerre, servi la Patrie

         Au fils et au père nous adressons nos plus sincères félicitations.  

 

 

 

CUBIÉRES – 28 décembre 1920 – Une fugue

         Il n'est bruit que du départ mystérieux de notre vicaire. Le jeune abbé s'est envolé, un de ces derniers jours vers les cinq heures du matin après avoir déposé, à la dérobée, chez le maire, la clé de la mairie et celle de son logement personnel. Son départ a coïncidé avec celui d'une jeune fille de 26 ans et l'on est sûr qu'ils ont volé de conserve sur l'île enchantée des Amours.

         La population toute entière est consternée car le galant abbé jouissait de l'estime et de la confiance publiques.

         Ce n'est pas nous qui le blâmerons d'une détermination qui l'honore. Il a eu, en effet, le courage de son amour

         "Que ceux qui n'ont jamais péché lui jettent la première pierre."

 

 

                                                               

1921

 

 

CUBIÉRES – 03 janvier 1921 – Où sont ils ?

         C'est la question qu'on se pose avec une certaine angoisse. Généralement on admet que le galant vicaire  avait méthodiquement préparé son départ et s'était assuré une place ou un emploi quelque part, en lieu sûr et tranquille. Le couple ne s'était pas, d'ailleurs, embarqué sans biscuits. La donzelle avait garni son portefeuille d'une dizaine de billets de mille francs et l'amoureux en soutane avait poussé l'astuce jusqu'à se faire prêter, la veille du départ, mille francs par une bonne femme qui peut devenir sa parente.

         Et dire qu'il aurait trouvé, à Cubières, au moins trente personnes qui lui auraient très volontiers prêté chacune pareille somme. Brrr !

         Ce jeune abbé est un honnête homme : il n'a pas abusé de la situation. Véritable coq du village, il s'est contenté  d'une poulette aux ailes dorées et il l'épouse.

         Homme de confiance de la commune, il n'avait qu'à faire une démarche, un signe pour vider de leurs économies courantes au moins trente familles et il tape simplement de mille francs sa future parente.

         C'est un honnête homme, un gentil petit abbé que Belvezt et son maire regrettent toujours d'avoir laissé partir.

 

 

 

 

CUBIÉRES – 03 avril 1921 – La fin d'une idylle

         L'histoire amoureuse de notre jeune ecclésiastique vient de finir. La colombe est rentrée, ces jours ci, au nid paternel, un peu fatiguée – un peu beaucoup – d'un long voyage au pays des Amours. Tu parles?

         Quant au tourtereau, il a été reçu, les bras ouverts par l'Eglise maternelle et moyennant une pénitence, dont nous ignorons la durée, dans une Trappe austère,  il pourra reprendre l'exercice de son ministère…dans un autre département.

         Il lui a été beaucoup pardonné parce que,  au regard de l'Eglise, il a beaucoup péché

         Et cela est parfait de miséricorde.

         Abélard, en pareil cas, s'en tira à moins bon compte. Il est vrai qu'Abélard vivait au Moyen Âge

         La Croix devra avouer que la révolution a eu du bon, même pour les prêtres.

 

 

LE BLEYMARD – 05 juin 1921 – Nos jeunes compatriotes.

         Nous avons appris avec plaisir le succès, au concours de surnumérariat des contributions directes; de M. Arzalier, fils de notre excellent ami. M. Arzalier, directeur de l'école publique des garçons du Bleymard;

         Nous adressons au père et au fils nos plus affectueuses félicitations.

 

LE BLEYMARD – 26 juin 1921 – Accident aux mines.

         Dans la matinée du Lundi 20 courant, deux ouvriers étaient occupés à forger un fleuret de perforateur pneumatique, lorsque tout à coup se produisit une violente explosion, projetant de multiples fragments dans le corps des deux  malheureux forgerons.

         Par quel hasard malheureux, par quel bizarre moyen, de quelle extraordinaire façon, un explosif s'était il logé dans la masse de cette barre d'acier ?

         Mystère !

         Toujours est il que, quelques instants plus tard, le médecin du Bleymard et M. Meneteau, le dévoué ingénieur, accompagnaient les deux victimes à l'hôpital de Mende;

         Dans le service important de chirurgie, que dirige avec un zèle inlassable le docteur Cabaniols, les sinistrés firent aussitôt l'objet d'un examen détaillé et de soins particulièrement délicats.

         Folcher Jules de St Jean du Bleymard, âgé de 20 ans, est atteint de plaies pénétrantes du thorax avec fracture de plusieurs côtes. Telle une blessure par éclat d'obus ou de grenade

         Gilles Emile du Mazel, âgé de 12 ans,  est atteint de plaie pénétrante du rachis, de gros délabrements thoraciques et de fracture de plusieurs doigts.

         La double situation est grave.

 

 

LE BLEYMARD – 13 novembre 1921 – Décès de M. Castan

         Nous avons appris avec le plus profond regret la mort de M. Castan, instituteur public au Mazel, commune du Mas- d'Orcières depuis de longues années.

         Agé de 52 ans, M. Castan avait été mobilisé dans un régiment territorial, puis dans la gendarmerie pendant que son fils était dans les tranchées.

         C'était un maître consciencieux et un loyal républicain.

         Nous adressons à sa veuve, à son fils actuellement instituteur à St Julien du Tournel ainsi qu'à toute sa famille nos plus cordiales condoléances.

 

 

                                                       

1922

 

 

LE BLEYMARD -  23 avril 1922 – Carnet blanc

         Nous sommes heureux d'annoncer le mariage, fixé au 29 avril, d M. Peytavin (Ernest) du Bonnetès avec Mlle. Bonnefoi(Augustine ), du bleymard

         Nous adressons aux futurs époux, nos meilleurs vœux de bonheur.

 

 

 

LE BLEYMARD – 14 mai 1922 – Conseil d'arrondissement

         Les meilleures nouvelles nous arrivent de tous les points de ce canton.

         M. Peytavin Cyprien, qui est la sympathie faite homme, reçoit le meilleur accueil. La courtoisie de sa campagne est fort remarquée.

         Aussi, la Croix fait la bête, elle feint d'ignorer sa candidature.

         Le 14 mai M. Peytavin Cyprien, lui montrera qu'il est un peu là !

 

 

LE BLEYMARD – 21 mai 1922 -Conseil d'arrondissement.

         M. Bringer a donné ici à plein collier. C'est son canton. Un échec l'aurait atteint personnellement et diminué.

         A la foire du 9 mai au Bleymard, le vin coula à faire marcher les moulins, le tabac fuma à obscurcir le soleil.

         N'empêche que les résultats d'ensemble sont très encourageants et qu'une bonne organisation des républicains, commune par commune, aura, d'ici peu, d'excellents résultats.

 

Le BLEYMARD - 08 août 1922 – Navigation maritime.

         Parmi tous les élèves bénéficiaires de bourses, ou fractions de bourses, dans les écoles nationales de navigation maritime de Marseille;nous relevons le nom de notre compatriote Massador, fils de M. Massador, instituteur au Bleymard, père de cinq enfants mineurs .

 

                                                                1923

 

 

LE BLEYMARD – 14 janvier 1923 – Que signifie cette affiche.

         Nous avons lu avec surprise, l'affiche coléreuse de M. Bringer. Sommes nous donc en période électorale, que signifie cette affiche ?

         Veut-on nous donner le change en nous intéressant à des querelles personnelles qui ne nous regardent pas afin de taire ce qui nous regarde?

         Lorsque notre député inaugure un genre de publicité, il fera bien de nous faire connaître  par voie d'affiche, son action parlementaire à la Chambre et au Conseil général. Il nous dira aussi ce qu'il a fait pour le département et en particulier pour notre canton qu'il devait transformer. Qu'il se hâte, sinon, l'an prochain, nous lui dirons ce qu'on dit chez nous : Passaras disaté qué las brayos saroou prestos, y manquo pas qué lous boutous .

                                                  Un groupe d'électeurs

 

 

LE BLEYMARD - 17 juillet 1923 – Certificat d'études

         Candidats admis : Le Bleymard : Robert Louis,Diet Marie,

ST Jean- : Pigeyre Félix, Paulet Augustine, Privat Rosalie

Bonnetès : Buisson Marie-Antoinette, Buisson Marthe

Le Mazel : Carrier Raymond, Diet Jules, Castor Marie,

Les Alpiers : Vincent Marie

Orcières : Peytavin Celestin, Beys Marie–Louise,  Bresson Marie,  Doladille André

 

 

LE BLEYMARD – 05 août 1923 – Fête votive du 15 août.

         Programme : Mardi 14 à 21 heure, retraite aux flambeaux avec musique – Mercredi 15, à 6 heures, réveil en fanfare;  à 8 heures : distribution de gâteaux;  à 10 heures : ouverture du tir aux coqs, lapins et canards ; à 13 heures : jeux divers : loto, casse-cruches, poêle et ficelle, une surprise est réservée aux concurrents ;  à 15 heure : ouverture du bal, une superbe ombrelle sera offerte à la demoiselle qui ouvrira le bal ; grande bataille de confettis ; à 17 heures course à bicyclette ( 16 km ):  4 prix ;  à17h.30 course à pied : 3 prix,  à 21 heures brillant feu d'artifice, reprise du bal

         Un bon accueil est réservé aux étrangers*

 

*Ndr : par "étranger " comprendre les habitants de Bagnols, Altier, Chasseradès ,etc…et , bien entendu les  "buveurs d'air "

 

 

 

 

MAS- d'ORCIÉRES – 12 août 1923  - Le mal du plomb.

         Un certain nombre d'ouvriers travaillant à la mine sont, de temps à autre, saisis d'une sorte de paralysie qui leur enlève l'usage des mains et même des bras. Cette infirmité provient, incontestablement, du maniement du minerai de plomb.

         Mais comme les dispositions légales et réglementaires en la matière, n'énoncent pas le cas dont nous parlons, les compagnies d'assurances ne se reconnaîtraient pas responsables  de ces accidents graves. Cependant ils proviennent manifestement du travail et il nous paraît impossible que les pouvoirs publics, en indiquant les cas, aient voulu établir une liste limitative.

         L'admission de ces infirmes comme accidentés du travail est commandée par l'humanité et la logique.

         Nous avons foi dans la justice des pouvoirs publics pour combler cette lacune inhumaine.

 

                                                                1925

 

 

LE BLEYMARD – 19 avril 1925 –Nos compatriotes.

         Nous lisons, dans le Journal Officiel, la nomination  suivante " Le titre de professeur sans chaire  est conféré à partir du 1er avril 1925 à M. Rouvière, agrégé près  la faculté de médecine de Paris"

         Nous sommes heureux , a cette occasion, d'adresser à M. le professeur Rouvière nos très sincères félicitations pour ce titre universitaire si bien mérité par ses travaux scientifiques et son talent tout spécial d'enseigner l'anatomie

 

 

 

 

LE BLEYMARD – 14 juin 1925 – Succès.

         Nous enregistrons avec plaisir le succès du jeune Alphonse Flamme, reçu définitivement aux examens de commis–titulaire à la Banque de France.

         Ce compatriote est le petit fils de M. Alphonse Flamme, suppléant à la justice de paix, décédé au Bleymard il y a 6 ans et le neveu de M. Emile Flamme, boulanger; décédé à Ispagnac, il y a un an et demi.

Nous nous réjouissons avec la famille du jeune Alphonse et nous lui adressons nos meilleurs compliments

 

                                                        1927

 

CHASSERADÉS – 02 janvier 1927 – Prix de vertu

         Sur la liste des lauréats du prix de vertu, nous relevons, avec plaisir, le nom de Teissier Victoria de notre commune

         Cette brave fille obtient; en effet, un prix de 1000 francs de la fondation Marie Lasne.

         C'est que, depuis de longues années, l'amour filial chez Victoria Teissier a été soumis à rude épreuve.

         Son père depuis longtemps aveugle, est tombé perclus de jambes, et, le voilà depuis deux ans immobilisé dans son lit, avec ses 90 ans sonnés;

         De plus sa mère, âgée de 80 ans a vu, elle-même, s'affaiblir toutes se facultés physiques et morales pour retomber en état d'enfance et devenir ainsi une deuxième charge pour notre héroïne, presque sans ressources.

         Et cependant, amis lecteurs, vous pouvez voir Victoria Teissier, dissimulant courageusement ses peines et ses fatigues, toujours alerte, s'efforçant même de sourire entre…deux larmes ! .

         Honneur et courage à cette brave enfant !

 

 

 

LE BLEYMARD – 17 avril 1927 – Adjudication.

         Le Dimanche, 24 avril 1927, à la mairie du Bleymard,  il sera procédé, à l'adjudication au rabais, des travaux à faire pour la construction d'un égout collecteur et le pavage *de la rue principale du chef lieu de la commune.

         Le montant total des travaux s'élève à la somme de 40.119 fr25. Le cautionnement est de 1200 francs.

*Ndr :  Les "calades" ont été enlevées, après la guerre, et la rue goudronnée, malgré les réticences des paysans qui craignaient que les vaches dérapent sur le goudron (un certain nombre d'écuries étaient situées dans la rue Principale ( Le Mouonti, Le Frégade, Le Marcur, Le Madagascard  …)

 

 

1928

 

 

LE BLEYMARD – 01 juillet 1928 – Arbre de Noël.

         Le Lundi 26 décembre, la société des mines du Bleymard offrait un arbre de Noël aux enfants des écoles dont les parents appartiennent au personnel de la mine.

         Cette petite fête est réussie en tous points. Une centaine* d'enfants se pressaient à l'heure indiquée dans la salle de la cantine de la mine, trop petite pour recevoir les parents. L'arbre de Noël illuminé, les enfants du Mazel, sous la conduite de leur dévouée institutrice, Mme Bros, chantèrent un air de circonstance " Mon beau sapin". Puis on offrit une collation aux enfants et la distribution des jouets eut lieu au milieu des rires et des cris de joie.

         A 15h.30, tout le monde se retirait, emportant la promesse que pareille fête se déroulerait tous les ans.

A toutes le dames qui ont bien voulu préparer cette petite fête nous adressons nos sincères félicitations et nos remerciements.

         Mais il convient d'indiquer aussi que l'initiative revient au représentant de la Société des mines du Bleymard, M. Gallon**, directeur, et qu'en la circonstance nous devons tout particulièrement adresser l'hommage de notre reconnaissance à Mme Gallon dont le dévouement et le large désintéressement ont assuré la réussite de cette gentille réunion, qu'elle présidait, d'ailleurs, avec tant de grâce et de charmante amabilité.

        

Ndr :* on croit rêver !

  ** Il est vrai que M. Gallon jouissait, de la part unanime des ouvriers et de la population, d'une très grande estime en raison de ses compétences et de ses grandes qualités humaines

 

 

 

LE MAS d'ORCIÉRES- 22juillet 1928 –Libéralité.

         Comme en 1927, la Société des Mines du Bleymard, à l'occasion du premier janvier, a fait don d'une somme de 1000 fr. à l'école du Mazel.

         Cette somme servira à enrichir la bibliothèque scolaire, créée avec les dons de la Société en 1927, à augmenter le matériel scientifique, à embellir la salle de classe, en un mot à procurer aux élèves du Mazel, tous fils de mineurs, un peu plus de joie, d'hygiène et de bien être.

         Au nom des élèves et de leurs parents, je souligne avec plaisir ce geste généreux et j'adresse nos plus chaleureux remerciements à M. Gallon le sympathique et si dévoué directeur de la Société des Mines du Bleymard   (un ami de l'école)

 

 

St- JEAN- DU- BLEYMARD – 27 juin 1928 – Fête votive.

         Samedi 23 juin à 21 heures, retraite aux flambeaux.

         Dimanche 24 juin,  réveil en fanfare, etc.…(Même programme que pour la fête votive du Bleymard  (cf. page 21)   Bon accueil aux étrangers

 

                                                                1929

 

 

LE BLEYMARD - 26mai 1929 – Election de la municipalité.

         Le nouveau conseil municipal s'est réuni pour procéder à la nomination du maire et de l'adjoint.

         M. Rouvière, maire sortant a été élu à l'unanimité. M.  Peytavin, adjoint sortant, a été élu par 11 voix et 1 bulletin blanc. M. la maire remercie les conseillers municipaux de la nouvelle preuve de confiance qu'ils viennent de lui témoigner et les assure que tous ses efforts et son activité seraient apportés à l'œuvre municipale, persuadé qu'il aura en eux des collaborateurs dévoués aux intérêts de la commune.

 

 

 

 

LE BLEYMARD - 08 septembre 1929 – Incendie.

         Un incendie, d'une rare violence, a éclaté, lundi soir, dans la grange de M. Chevalier du Mazel-les Mines. La porte du chenil étant ouverte, le feu se propagea dans tout le bâtiment, menaçant les immeubles voisins appartenant au fermier Augade et à la maison Richard.

         Alerte donnée, les ouvriers des mines, travailleurs des champs, habitants du Mazel et du Bleymard accoururent : La pompe à incendie de la Société des Mines fut mise en action et, fonctionnant sans relâche jusqu'à minuit, permit de circonscrire le feu.

         Seule la grange fut la proie des flammes, mais le dégâts sont considérables.

Les bâtiments sont couverts par une assurance. Malheureusement, le fermier Augade n'avait pas assuré ses récoltes et il subit de ce fait, une perte de près de 40 000francs.

 

 

LE BLEYMARD – 29 décembre 1929 – syndicat d'électrification de la région du Bleymard. - (Extraits)

         La bonne situation financière du Syndicat a permis de procéder au tirage au sort des 14 obligations qui doivent être amorties en 1930 et sans faire appel à la garantie des communes intéressées Sont sorties au tirage les obligations portant les numéros : (…)

         Les titulaires de ces titres peuvent se les faire rembourser à dater du 1er janvier 1930 par M; le Percepteur du Bleymard,  trésorier du Syndicat.

Le nombre d'usagers ne faisant qu'augmenter, les recettes du Syndicat ne peuvent que progresser. Il y a donc lieu d'espérer que l'emprunt sera amorti dans un délai moindre que prévu.

         Nous avons la satisfaction d'annoncer l'électrification des écarts, c’est-à-dire des hameaux et maisons isolées, ne jouissant pas encore de l'électricité. Le comité espère que M. Blanc, ingénieur, voudra bien continuer à faire tout son possible pour donner, au plus tôt, satisfaction aux populations intéressées.

         Pour faire face aux dépenses de réalisation de  ce projet, il sera fait un nouvel emprunt Syndical.

         Aujourd'hui, dans les communes syndiquées on connaît  les avantages de l'électricité et l'on sait que les sommes souscrites constituent un placement des plus sérieux et exempt de risques. .Le Comité du Syndicat a la ferme conviction que le futur emprunt sera réalisé sans la moindre difficulté et que personne n'hésitera à souscrire les sommes qui seront demandées pour chaque agglomération à électrifier. La réalisation du projet est à ce prix

                                            Le comité du syndicat

 

1930

 

 

LE BLEYMARD – 06 janvier 1930 – Soirée récréative 

         Les classes des écoles publiques du Bleymard et de St Jean; réunies à l'école le 24; au soir, sous la présidence de M. Le Maire, ont donné une Charmante soirée récréative. La foule des parents et amis de l'école publique venue pour applaudir les enfants, s'est divertie, trois heures durant. Chants, monologues et saynètes ont tous été bien exécutés. La Gévaudanaise de M. Massabuau a eu un grand succès.

         Un bel arbre illuminé, était chargé de jouets destinés à récompenser les jeunes acteurs. Une tombola, aux nombreux cadeaux, tous très beaux, clôtura  cette soirée.

A tous les amis de l'école, venus si nombreux, à tous les généreux donateurs, merci.

 

 

LE BLEYMARD – 16 février 1930 – Nos nemrods .Dimanche dernier, la battue aux sangliers organisée par nos vaillants chasseurs fut couronnée de succès.

         Un magnifique pachyderme tomba, non sans une lutte homérique sous les coups de fusil de l'habile chasseur qu'est notre sympathique percepteur. Nous disons lutte homérique car s'en fut une : il ne fallut pas moins de six coups de fusil pour mettre à mort ce sanglier qui était décidé à vendre chèrement sa peau. Malheureusement pour lui, le sort le mit en présence d'un chasseur, qui malgré qu'il fût seul, grâce à son calme et à son sang froid, sut sortir vainqueur de la lutte.

         En attendant d'autres trophées cynégétiques, toutes nos félicitations à nos braves chasseurs.

 

LE BLEYMARD – 27 avril 1930 – Avertissement d'enquête.

         L'administration des Télégraphes va faire procéder à l'établissement d'une ligne électrique dans la commune du Bleymard.

         Le tracé de cette ligne indiquant les propriétés privées  où doivent être placés les supports, restera pendant trois jours consécutifs à partir du 26 avril 1930, déposé à la mairie de la commune du Bleymard où les intéressés pourront en prendre connaissance et présenter leurs observations et réclamations .

 

                                                               

1931

 

 

LE BLEYMARD – 20 avril 1931 – Nécrologie.

         Lundi un cortège imposant et recueilli accompagnait au champ de repos la dépouille de M. Vialle Jean, ouvrier mineur, décédé à l'hospice de Mende des suites d'une longue et implacable maladie.

         Le défunt, âgé de 45ans seulement fut prisonnier de guerre et dut contracter, dans les camps de concentration, le mal qui l'emporta.

         Il laisse une belle famille de cinq enfants dont 2 sont encore en bas âge.

Les ouvriers mineurs tenant à rendre un dernier hommage à leur camarade assistèrent très nombreux à ses obsèques et déposèrent pieusement, une belle couronne sur sa tombe.

         M. Vialle laisse le souvenir d'un homme affable et paisible et emporte les regrets unanimes de ceux qui l'ont fréquenté.

A sa veuve, à ses enfants si cruellement éprouvés, nous adressons nos bien sincères condoléances.

 

LE BLEYMARD – 22 novembre 1931

         M. Bringer Louis, député Conseiller général du Bleymard, est l'un des seize membres de l'assemblée départementale qui ont osé faire rémunérer par les contribuables les services électoraux de M. François Bon, maire de Balsièges

 

                                                        ²² 1932

 

 

LE BLEYMARD – 17 avril 1932 – Visite de M. Parrain.

         Dimanche dernier, nous avons eu le plaisir de recevoir la visite de M. Parrain, candidat républicain. Il n'était pas inconnu pour nous son dévouement, sa serviabilité ont été plusieurs fois appréciés par nos compatriotes. Le Bleymard, qui est républicain, donnera certainement la majorité à M. Parrain.

         Le Mardi, jour de foire, il est revenu parmi nous pour prendre contact avec un très grand nombre d'électeurs.

 

 

St- JULIEN DU TOURNEL – 24 avril 1932-

         Grande a été la surprise des habitants du Feljas, de Malmont, de Sauvage et du Tournel quand ils ont appris que M. le Préfet de la Lozère avait supprimé le bureau de vote qui se tenait d'habitude, au Feljas.

         Pourquoi les obliger, le 1er mai, à aller déposer leur vote au chef lieu de la commune, alors qu'ils votaient toujours au Feljas. ?

         Pourquoi supprimer ce seul bureau  de vote quand sont maintenus tous ceux qui étaient d'ordinaire crées à chaque élection pour faciliter le vote des électeurs ?

         Des bureaux sont maintenus dans de hameaux qui sont plus rapprochés du chef lieu de leur commune que le Feljas ne l'est de St Julien ?

         M. le Préfet ne connaît pas encore les chemins et les escarpements du Feljas pas plus que ceux de beaucoup d'autres communes.

         Il faut que quelqu'un l'ait induit en erreur sur la commune de St Julien quand il prit l'arrêté du 9 avril. Oui mais qui ? Et qui avait intérêt à cette suppression ? C'est ce que se demandent les habitants du Feljas, de Malmont, de Sauvage et du Tournel.

 

                                                                1933

 

 

LE BLEYMARD – 19 mars 1933 – Anciens Combattants.

         Les A. C. du Bleymard se sont réunis en assemblée constitutive et ont adhéré à la Fédération Lozérienne des Associations de Mutilés, Réformés, Veuves de Guerre et A.C.

         M. Duplan et le Dr Morel, délégués du bureau de cette fédération, ont exposé clairement la nécessité du maintien des droits acquis par les Victimes de la Guerre et démontré la nécessité d'une collaboration constante entre ces dernières.

Le Conseil d'Administration a été composé de la façon suivante :

         Professeur Rouvière de Paris : Président d'honneur; président : Tichit; vice –présidents : Buisson, Vve Vincent; trésorier : Reboul; secrétaire : Quintin ; administrateurs : Raynal, Poudevigne, Folcher et Frès;  porte drapeau : Robert.

         De nombreux combattants des communes voisines assistaient à la réunion.

 

 

LE BLEYMARD – 09 juillet 1933 – Concours agricole.

         Pour la première fois nous avons vu, au Bleymard, un concours agricole et nous devons féliciter le Comice de l'arrondissement de Mende de son heureuse initiative.

         De nombreux propriétaires avaient présenté le produit de leur élevage, surtout des bovins et à la distribution de récompenses le président du Comice, M. Bourillon, et le directeur des services agricoles du département ont marqué leur satisfaction pour les résultats obtenus.

* Résultats dans La Croix du 26 juillet 1933 (page 37)

 

 

                                                               

                                                                         1934

 

 

CUBIÉRES – 04 février 1934 - Récompenses

         Des médailles d'honneur ont été décernées et des lettres de félicitations adressées à : MM. Folcher , adjoint spécial à Pomaret, Rouvière, instituteur, et l'Abbé Martin curé de Pomaret qui ont accompli des actes de courage et de dévouement pendant les inondations d'octobre 1933

         Sincères félicitations

CUBIERETTES – 04 février 1934 – Récompenses

         A la suite des inondations d'octobre 1933, des médailles d'honneur ont été décernées et des lettres de félicitations adressées à M. Félix Reboul, maire et M. Roux instituteur pour actes de courage et de dévouement.

         Sincères félicitations

 

 

LE BLEYMARD – 03 juin 1934 – Nécrologie

         Lundi, à 9 heures au milieu d'une grande affluence de parents et d'amis, ont eu lieu

les obsèques de M. Auguste Teissier, de la Remise, décédé subitement, à l'âge de 87 ans.

         Malgré son âge avancé, le père Teissier, comme on l'appelait, était très alerte et jouissait encore de toutes ses facultés : sa mort soudaine a frappé notre localité.

         A toute la famille, éplorée, nous adressons nos condoléances émues

 

 

LE BLEYMARD – 01 juillet 1934 – Grave accident de la route.

         Le 21 juin, M. Rouvière, sa femme et sa fille Simone, instituteurs à Pomaret, en rentrant chez eux, furent victimes d'un grave accident d'automobile.

         L'accident se produisit entre le tunnel du Tournel et le pont d'Orcières, sur la route de Mende au Bleymard.

         Au moment de l'accident, c'est Mlle Rouvière qui conduisait la voiture, et c'est par un faux mouvement que l'automobile dérapa et roula dans un précipice d'une hauteur de 18 mètres ; entraînant avec elle ses trois occupants dans la rivière. Ils s'en tirèrent avec des contusions bénignes, sauf Mlle Rouvière qui fut gravement blessé à un pied.

         La voiture fut sérieusement endommagée.

 

1935

 

CUBIÉRES – 03 février 1935 – Escroquerie.

         Deux individus, à la mine soignée, firent à M. et Mme Paul Bargeton, débitants de tabacs à Cubières, de si alléchantes promesses que ces derniers n'hésitèrent pas à leur remettre, en toute confiance, 20 000 francs de titres.

         Le coup fait, ces deux escrocs qui paraissaient âgés de 30 à 40 ans, repartirent immédiatement et à toute vitesse en direction de Villefort.

         Après réflexion, M. Paul Bargeton fit alerter par téléphone toutes les brigades de gendarmerie des environs.

Les deux escrocs pris entre les barrages de Villefort et des Vans et poursuivis, abandonnèrent leur voiture sur la route, une belle conduite intérieure volée, parait-il, et gagnèrent la clé des champs.

         Nous souhaitons que leur arrestation ne tarde guère et engageons une fois de plus les populations rurales à faire preuve d'une plus grande circonspection.

1936

 

 

LE BLEYMARD – 28 février 1936 – Succès

         Notre jeune compatriote, Mlle Thérèse Rouvière, vient de subir avec succès son cinquième et dernier certificat de licence en philosophie devant la Faculté des Lettres de Clermont- Ferrand.

         Nos sincères félicitations à la jeune lauréate ainsi qu'à ses parents, Mme et M. Rouvière, le sympathique maire du Bleymard.

 

 

ST-JULIEN-DU-TOURNEL- 04 janvier 1936 – Accident mortel.

         M. Toiron, propriétaire à St-Julien-du-Tournel, revenant en automobile de Villefort, est tombé accidentellement dans un ravin au lieu dénommé " Maison Blanche " non loin d'Altier.

         Sa femme ne le voyant pas revenir alerta les gendarmes de Villefort et de Bagnols-les-Bains qui se mirent à sa recherche et ne retrouvèrent qu'un cadavre qui fut transporté à Villefort.

 

                                           1937

 

LE BLEYMARD – 14 février 1937- Etat civil de 1936.

         Naissances : Denise- Georgette Frès le 31 mars , - Simone- Marie-Louise Reversat,- le 25 mai , - Jean Cyprien Buisson, le 17 juillet , - Paul-Augustin –Jean  Veyrunes  le 29 août, - Jean Lois Reversat le 17 novembre.

         Mariages : M Félix Peytavin , menuisier, et Mlle Elisa Griva , le 16 août, -

                          M. Louis Lahondès, propriétaire et Mlle Harmandine  Peytavin, le 17 novembre,-  

  M Bel René, instituteur et Mlle Marguerite Coulomb, institutrice, le 16 août.

         Décès : M. Cyprien Boiral, menuisier, le 19 juillet,-  M; Paulet Louis, sabotier, le 5 octobre,-  Madame Amouroux née Savanier, le 16 août .

 

 

 

 

                                                                    1938

 

 

Le 29 mai 1938 paraissait le dernier numéro du " Moniteur de la Lozère".

 Les 2ème et 3ème pages étaient composées par les articles de nombreux correspondants locaux dont les deux ci-dessous.

A" la une" figurait l'annonce de la fin de parution du journal (ci- dessous in fine)

 

                                                  

 

LE BLEYMARD – 29 mai 1938 – Mariage

         Nous avons le plaisir d'annoncer le mariage de Mlle Marcelle Buisson du Bonnetès avec M. Paul Reboul du Bleymard

         Tous nos vœux de bonheur aux époux

 

 

LE MAS D'ORCIERES- 29 mai 1938

        

          DECES : de M Frès Cyprien de Vareilles, 73ans;   de Mlle Ceéestine Martin du Cayre, religieuse Âgée de 34 ans

         Nos sincères condoléances aux deux familles en deuil

         NOS CONSCRITS :

         La commune compte, cette année 4 conscrits : Bresson Armand, du Cheyroux,  Diet Antoine d'Orcières, Quet Louis de Vareilles,  Gallon Georges du Mazel. Tous ont été reconnus bons pour le service armé.

         NECROLOGIE :

         Dimanche 8 mai, au milieu d'une nombreuse affluence eurent lieu les obsèques de M. Peytavin Joseph, instituteur en retraite. Les instituteurs et institutrices de la région avaient tenu à apporter un dernier hommage au disparu. Au cimetière, M. Jeantet, inspecteur de l'enseignement primaire, exprima les regrets de l'Administration et du personnel enseignant .Il retraça, en termes émus la vie laborieuse et sage de l'excellent maître que fut M. Peytavin.

         Aux familles Peytavin,, le Moniteur de la Lozère adresse ses bien sincères condoléances .

 

                                                  

 

        LE MONITEUR DE LA LOZERE

                         à ses amis

 

 

En 1863, paraissait à Mende le premier numéro du Moniteur de la Lozère.

Depuis cette date, depuis 74 ans, le Moniteur n'a cessé de défendre dans ses colonnes, les idées d'ordre, de liberté et de justice.

     Dans la mesure de ses moyens il a apporté  une aide sans conditions aux hommes de bonne volonté qui se sont dévoués, en Lozère, à la cause publique.

     Il a mené bien des campagnes et reçu bien des coups. Il a le droit de dire sans amertume, que son rôle n'a pas toujours été compris et que lui ont manqué bien des concours sur lesquels il pouvait et devait compter.

C'est le passé.

     Aujourd'hui les conditions de vie créées par les récentes lois sociales sont telles que Le Moniteur doit cesser de paraître.

     Avec une infinie tristesse, il dit adieu à ses abonnés,à ses amis, à ses collaborateurs connus et inconnus, à tous ceux, en un mot, qui aimaient trouver en lui des informations,certes un peu vieillottes, à la vérité peu retentissantes,  mais fleurant bon le sain terroir Lozérien.