I -D- Les écoles

            SOMMAIRE

             D -1 – généralités

            D -2 – documents

            D -3 – photographies

 

 D -1 –Généralités 

                  En 1900 , l'enseignement était partagé entre l'école publique et les écoles confessionnelles

-           Pour l'école publique on comptait , en Lozère , 8 cours complémentaires , 783 écoles ,il n'y avait que 2 écoles maternelles et 14 internats ;

-          Pour l'école privée  : 104 écoles , 12 maternelles et 56 internats .

                En 1881 à la suite de la loi de Jules Ferry instituant l école gratuite et obligatoire, jusqu'à l'âge de 13ans de nombreux villages demandent l'ouverture d'une école. C'est le cas de Valescure, de St Jean du Bleymard , du Bonnetès... Les copies de deux démarches concernant les villages de Valescure et de St Jean sont visibles dans le site Annexe, pour y accéder:  

                                                                                       CLIQUER  ICI

  Au Bleymard , l'école primaire était logée  , à l'origine  , dans la maison BALEZ , rue de "la CAMPANADE  . En 1891, suite à la loi dec1886 instituant la laïcisation de l’enseignement, elle est transférée place de l'église ( actuel gîte municipal ) d'où les frères sont délogés . Elle abritait 2 classes  et employait donc  2 instituteurs Le cours complémentaire amenait les élèves de la 6ème jusqu'au brevet avec 2 professeurs .

                    L'école des frères se transféra dans la maison Pelorgeas  jusqu'à son expulsion définitivel e 3 août 1904

                 L'école privée catholique  officiait,pour les filles, dans le couvent qui fait suite à l'église . Deux religieuses se partageaient l'enseignement primaire . Elle recevait la quasi-totalité des filles du village . ( lorsque je fréquentais l'école primaire , il n'y avait qu'une fille pour une trentaine de garçons : Ginette Maurin , à laquelle j'adresse rétrospectivement , toute ma compassion ! )

                     Une école privée pour les garçons , gérée par des frères , fonctionnait, d"abord au rez de chaussée de la tour Pelorjas , puis,dans le local qui devint la vicairie. Elle  instruisit les garçons de 1875 à 1904

 Je ne l'ai,donc, pas connue , mais mon oncle Albert qui avait goûté à l'extrême dureté des frères , me rapportera à quel point il fut heureux lorsque ses parents l'inscrivirent à l'école publique de M. Massador .

             La famille MASSADOR a assuré l’enseignement pendant des années. M. Massador «"dominait" les grands garçons. A son départ à la retraite Mme RAYNAL née Massador, prit le relais pour l’école enfantine, après Mme Arzalier, tandis que sa sœur Marie Massador se chargeait de l’école de St Jean" . 

                 Deux des trois enfants de Mme Raynal embrassèrent la carrière de leur mère : Jeanne qui débuta à Montredon et Henri (mon ami « Ricou ») qui prit le chemin de Valescure et termina Directeur du collège du Bleymard .

       La prééminence puis le monopole de l'enseignement laïque ,était complété, parfois contredit ,par l'enseignement du catéchisme que nous prodiguait le curé Fraisse, tous les Jeudis  . 

           ...Oh ! -s'exclame Georgette-ces interrogations du Dimanche matin, à l’église,au milieu de la messe !

              Debout, sous le regard des parents et des voisins, nous devions répondre à la question posée par le curé Fraisse , censeur sévère qui exigeait une réponse complète, parfaitement articulée et audible.

             Afin de prévoir la demande qui leur serait réservée beaucoup comptaient  les camarades qui les précédaient, sur le banc, pour jeter, furtivement, un regard sur le livret et se remettre en mémoire les réponses aux questions  qui n’avaient pas, encore, été posées."

 

         L' application progressive de la loi de 1886 sur la laïcisation ( cf documents ci-dessous ) , amena lentement la disparition de l'école des frères d'abord , des religieuses ensuite .

       Je pense que c'est au début des années 50 que l'école privée, des filles, cessa d'exister .

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                                                             Addenda  : Historique de l' école privée des garçons.

        L'école des Frères se substitua à l'école publique après le départ de l'instituteur, muté à Grandrieu en 1875.

         J'ai pu récemment recueillir le long  l'historique de cette congrégation dont je livre ci dessous quelques extraits  : 

                                                                    "  Historique de la communauté du BLEYMARD  

                                                                            J.M.J Jean Baptiste de LA SALLE"

                           

            Ce cahier  est très long( 26 pages ) et comporte de nombreuses digressions. Je n'en livre donc que des extraits restant à la disposition des lecteurs pour leur fournir copie du document original

 

                   "La fondation de la communauté date de 1875, elle est due aux saints prêtres Victor et Maurice OLIER le premier curé doyen du Bleymard le second curé de St Jean du Bleymard

                  (Voir,  in fine , lettre d'installation de la communauté ) ….

            "Les frères remplacèrent un instituteur laïque nommé greffier de la justice de paix à Grandrieu ……

            " Le cher  frère Primitif et son adjoint le frère Aignan furent installés dans la maison communale…l’installation laissait à désirer, tout leur manquait…pendant 3 ans les frères n'eurent pour tout traitement que 1898fr par an (suit une lise de travaux)…

            

          "Malgré les réparations la maison des frères fut toujours mal commode : dans le bâtiment scolaire se trouvaient : les classes, le logement des frères, la mairie et la justice de paix. Au dessous des classes  la halle aux blé

     ( Cette description laisse penser que cette maison abrita plus tard – en 1891-l'école primaire laïque des garçons,  e le restera t jusqu'à la construction du groupe scolaire (vers 1955) .

 L'école où j'ai reçu les inestimables enseignements de Mme Raynal et de M. Guin abritait les mêmes services sauf la mairie et je me souviens qu'une trappe insérée dans le plancher de la classe de Mme Raynanl donnait sur l'ancienne halle au blé devenue  "le foirail" . Le bâtiment abrite aujourd'hui  des gîtes communaux et la boucherie ) )

 

       (…suit une longue description des inconvénients dus à cette cohabitation dont j'extrais une pittoresque conséquence )  :

 

             "Les frères n'ayant pas de cave pour leurs pommes de terre et leur vin, le dessous d'escalier en tenait lieu (c'était également le cas à mon époque)…Pendant la classe certains enfants, trompant la vigilance du bon vieux Directeur, allaient quelque fois se désaltérer  au tonneau, les frères buvaient ainsi les restes de quelques mauvais élèves " ….

             "Nom des frères qui ont vécu avec le cher frère Primitif : Aignan , Agile, Achard,Adelman et Nil…..

              "En 1879 le cher frère Nil succéda au cher frère Primitif en qualité de Directeur "

                       ( Suit une longue description de fêtes somptueuses commémorant  la béatification de  saint patron de la communauté :St Jean Baptiste de  la Salle)

                "  La loi du 30 octobre 1886 ordonnant la laïcisation de toutes les écoles publiques, l'école du Bleymard ne pouvait  échapper à ses coups et  le 1 er octobre 1891 le frères durent remettre le local à un instituteur laïque (vraisemblablement M. Massador) . Ce fut un coup terrible pour la population et surtout pour le bon M. Olier"….

                  " .... Sans se décourager une école provisoire fut installée…..dans la maison dite Pelorgeas et ne fonctionnera qu'en octobre 1892…(suit un long exposé des travaux de réparation et de l'acquisition de la maison de M. Amouroux ( plus tard la vicairie ) …" Chacun apporta sa petite obole "

 

                    " Comme toutes les œuvres de Dieu, l'école catholique eut à lutter contre sa rivale laïque. Le maire d'alors M Ernest Rouvière essaya à plusieurs reprises de conseiller aux habitants de ne pas envoyer leurs enfants chez les frères. Ses conseils ne furent pas suivis, l'école des frères euttous les enfants excepté ceux des employés "…..( encore une longue description des cérémonies d'inauguration et des travaux d'amélioration, par exemple la construction d'une citerne….)

"         " En 1898 la forge Pelorgeas fut affermée à M. Justin Devèze pour la somme de 60 f. par an...."  ( cette forge que j'ai bien connue a été démolie pour élargir la rue de u couderc . Il ne reste que " l'enchastré " sur lequel L'Augustin Devèze ferrait les vaches et le bœufs)….

                     " ....Les10,11et 12 mai1901 un Te-Déum solennel fut célébré en l'église paroissiale en l'honneur de St Jean Baptiste de la Salle, récemment canonisé par le pape Léon XIII ...." ( suit un très long développement sur les cérémonies )…

 

                 ….  "Le 7 juillet 1904 le Sénat approuve le vote de la loi sur la suppression  de congrégations enseignantes autorisées. Le Bleymard es du nombre. La notification set faite le 13 juillet au soir par le brigadier de Gendarmerie.

                     " Le 2 aôut, messe pour les bienfaiteurs de l'école

                  " Le 3 août Les frères quittent le Bleymard pour toujours "

 

                      Lettre d'installation de la communauté

                                                               ETABLISSEMENT DU BLEYMARD 1er janvier 1877

 

   M le Curé va pourvu en partie aux frais d'installation des frères au Bleymard, la commune a fourni la maison.

L'établissement a commencé par cinq frères. Leur traitement de 1000 francs fourni par le département.

L'école est très rapprochée de l'église paroissiale où les Frères et les élèves entendent, tous les jours, la sainte messe .

Les enfants paient le chauffage de leur classe.

Les frais d'entretien de la maison  sont à la charge de la commune, de M. le Curé et des frères

Il n'y a pas de jardin

 

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          LA LAÏCISATION DES ÉCOLES

 

 

Source  : archives départementales de la Lozère

    La coexistence des deux écoles n'allait pas sans heurts et animosités entre les laïcs , minoritaires , et les " bien – pensants "  car des deux cotés il fallait recruter un maximum d'élèves .

                Des deux cotés on s'en donnait à cœur-joie

        -sarcasmes des prêtres , au catéchisme , contre l'école sans Dieu ,

      - réflexions appuyées de l'instit. lorsque l'élève, enfant de chœur ,  arrivait en retard parce que l'office s'était un peu prolongé ..

              Mais tout cela restait bien anodin , durant mon enfance , au moins , je ne me souviens pas avoir connu d'importantes " affaires" , peut être du fait que l'école publique détenait le monopole d'accueil des garçons et surtout en raison du grand esprit de tolérance de notre instituteur, M. GUIN.

 

    D -2- documents :

 

          Les documents qui sont présentés , ci-dessous illustrent quelques aspects de la vie des écoles au Bleymard dans un passé plus ou moins lointain .

 

-          doc .1  : 1859   , Exclusion d'Augustin Rouvière de l'école ( confessionnelle )

                    On constate que l'indiscipline et l'incorrection ne sont pas l'apanage de notre époque , ni d'ailleurs le parti-pris de certains parents à l'encontre de l'instituteur .                                            

                                  

  " Le 29 01 1859

                          Monsieur L'Inspecteur,

Je prends la respectueuse liberté de vous exposer qu'un de mes élèves, Rouvière Auguste,âgé de 16 ans, m'a donné.....par sa mauvaise conduite les plus vives inquiétudes. Je croyais d'abord que cet enfant ne se montrait que dissipé, paresseux, mais ....j'ai acquis la douloureuse conviction que le vice est dans le cœur du jeune Rouvière et qu'il est le poison de mon école .

Comme les remontrances, punitions .....ne m'ont nullement réussi....et que ses parents secondent aussi en partie ses entêtements, puisqu'ils m'ont bravé....j'ai demandé à M. le Maire si je devais compromettre ma classe en souffrant cette brebis galeuse . M. le maire m'a répondu que des abus de cette nature devaient être réprimés .......

Monsieur l'Inspecteur, à votre autorité autant qu'à votre bienveillance je vous prie de prendre cet exposé en considération et de m'informer si le jeune Rouvière, exclu provisoirement ....doit avoir une exclusion définitive

J'ai l'honneur d'être avec un grand respect, Monsieur l'inspecteur, votre très humble et très obéissant serviteur

  L'instituteur     Boudoussier  "

 

   Photo du document, ci dessous

 

          

 

Source  : archives départementales de la Lozère

 

           -   doc.  2   : 1862  , un instituteur , libre , M. Boudoussier , insulté par deux Bleymardoises , demande , à l'inspecteur d'académie , son soutien auprès du Ministère public .

                          On remarque

-          l'extrême déférence des termes ,

-          le fait , qu'à la réception de la lettre , l'inspecteur se borne à mentionner , en marge un unique regret : celui de constater que l'instituteur ait intenté une action sans son autorisation ,

-          la décision du juge de paix , cosignée par le curé et le maire , se limitant à attester de la bonne vie et mœurs ainsi que de la probité du plaignant , sans allusion aux deux "insultantes

                                                                               

Extrait : " Le Bleymard le 16 mai 1862   Monsieur l'Inspecteur;

          J'ai l'honneur de vous exposer que le 14 mai, je passais tranquillement dans la rue du Bleymard…..à peine entré dans la boutique de M. C…ier (?) que…..Victoire Devèze…tint des propos ironiques à mon encontre, cherchant à provoquer une dispute. Après avoir écouté 5 minutes, je sortais.. mais je fus accosté par Sophie Martin, mère de Victoire Devèze.;

          En ce moment les 2 femmes m'accablèrent d'injures et diffamations les plus atroces. Ma moralité, mes fonctions, ma réputation et mon honneur eurent beaucoup à souffrir…en présence de plusieurs personnes .

          Il me répugne de vous énumérer de si graves injures, néanmoins les principales vu que je suis traité de voleur attendu que j'ai fait perdre tous les commerçants du Bleymard . Une autre injure attaque mes fonctions, tu es un maître d'école de M…et, tu n'apprends rien aux enfants , tu es un lanquin qui dans la localité signifie mauvais sujet………..ces attaques faites en préméditation… d'après l'avis de M. le Juge de Paix, assignation a été donnée aux 2 femmes pour comparaître en police correctionnelle dut tribunal de Mende, Vendredi prochain. Jusqu'ici les instituteurs ont eu beaucoup à souffrir de la part de certaines personnes …. Il  y a un mois l'institutrice de st Jean fut injuriée mais, à défaut de preuves, elle n'a pu exercer des poursuites

           .....au milieu de mes peines je viens vous supplier de bien vouloir m'accorder votre influence et votre protection  auprès du Ministère Public....pour me faire rendre justice. Le jugement à intervenir…produira les résultats désirés en assurant la liberté de l'enseignement.

                                   Ci-joint un certificat de moralité.

          Daignez agréer l'hommage de mon respect et de mon entier dévouement avec lesquels je suis, Monsieur l'Inspecteur, votre très humble et très obéissant serviteur  . L'Instituteur du Bleymard                            Boudoussier "(*)

 

Certificat de moralité 

 " Nous soussignés Emile Laviniole, Juge De Paix, Jean Sicard maire, Portal curé du Bleymard.....certifions que le sieur Boudoussier est de très bonne vie et moeurs, jouit d'une probité intacte et est digne  par son aptitude, sa moralité et sa capacité de se vouer au service de l'instruction publique

  En foi de quoi nous avons délivré le présent certificat pour valoir à M. Boudoussier ce que de droit  

                                                  Le 18 mai 1862

   (*) C"est cet enseignant qui est l'auteur de la "monographie" du village transcrite plus haut

   Par ailleurs, il  semblerait que ce religieux n'était pas en odeur de sainteté auprès des autorités (Voir la suite en 1870)


 

 

Photo du document : ci dessous

 

 

 

Source  : archives départementales de la Lozère

 

 

            doc – 3  : 1870  Plainte contre  M. Boudoussier  ,déposée par quelques pères de famille qui lui reprochent   

-de donner des vacances abusives ,

-             -de ne pas dispenser suffisamment d'instruction religieuse ,

-             - d'être particulièrement violent    " Auguste Buisson est arrivé , chez lui , avec une touffe de cheveux arrachée avec tant de violence que le cuir chevelu en fut détaché …"

             Les plaignants demandent son déplacement en ajoutant (  humour ? ) que ce déplacement serait bon pour sa santé compte tenu du climat !.

 

                 Je suis persuadé que c'est de ce frère , ou plus probablement,  de son successeur , formé par lui , que mon oncle gardait des souvenirs cuisants

        

Source  : archives départementales de la Lozère

                   Doc – 4   :         - 1 - 1899    :  plainte de l'inspecteur d'académie contre le Directeur de l'école privée qui reçoit des enfants de moins de 7 ans  et qui termine sa lettre en espérant  que  le contrevenant   " s'empressera de rendre à leur famille tous ceux de ses élèves qui ont moins de 7 ans  "

                                                    -2 -1901   :    Dénonciation par l'instituteur. de St Jean , à l' Inspecteur d'académie , de l'existence dune école clandestine à Valescures

                              

 

Source  : archives départementales de la Lozère

          doc – 5  :  

                                       1 -  1901    - demande au maire d'un peu de mobilier ,

                                     2 - 1911        - demande de réparations

                                                         - les prétentions sont très modestes ( blanchiment )

                                                         - on note , une allusion à la politique qui motiverait ,et même justifierait (sic) l'inertie du maire ( à priori un " bien pensant "  certainement M°.Ferrand   )

 

   doc. – 7   : 1940      - Epreuves du certificat d'étude de 1940

          

 D - 3  :      Photographies

 

  Ph 1 -  Je n'ai retrouvé qu'une seule photographie des écoliers du primaire . Elle date de 1933 , j'ai connu tous ceux qui y figurent , dont mon frère , Camille , au 1er rang .  Fort peu ( une dizaine ) sont encore parmi nous , et on peut regretter l'absence des maîtres sur le cliché .

     

 

 

             Ph 2 La photographie ci-dessus, a été , vraisemblablement ,  prise en 1937 et regroupe , la minorité des filles appartenant à 6 familles laïques-dont 2 familles d'instituteurs- du Bleymard .

   

          MONSIEUR  GUIN

                                            HOMMAGE AUX "HUSSARDS NOIRS DE LA RÉPUBLIQUE"

 Je ne puis clore , même provisoirement , cette page consacrée à l'école sans rendre hommage et exprimer ma reconnaissance aux maîtres qui m'ont tant donné :

          MME RAYNAL qui rendait sa classe ,des petits , si attrayante et savait interrompre les leçons et exercices pour nous lire des histoires  merveilleuses (   Ô  ! "Grand Klauss et petit Klauss " ,,

                                                                                                  ...etc...

                                                                                                                   Maurice Rollimat


-          M. GUIN  (photo ci-dessus), Saint laïque s'il en fut , passionné par son métier et qui, pour me donner toutes mes chances , me recevait bénévolement , dans son logement de St Jean , pour me préparer au concours des Bourses et nous accompagna , ma mère et moi ,  à Langogne pour ce concours sans lequel j'aurais certainement terminé ma carrière scolaire beaucoup plus rapidement

         Ces instituteurs du "primaire", "Hussards noirs de la République", considéraient leur métier comme un  véritable sacerdoce.Leur combat était tourné vers l'avenir de leurs élèves avec pour immédiate ambition leur sucés au certificat d'études, examen de nombreuses embuches : 

         -longues dictées sanctionnées par un zéro éliminatoire à partir de 5 fautes 

       - épreuve de calcul se référant parfois à l'actualité - Exemple d'un problème posé au Bleymard pour le certificat d'études de1916  :  " La cartouche (charge et obus) du 75 pèse environ  8kg et revient à 30 f. Quelle serait la dépense occasionnée et le poids de munitions nécessaires pour 12 batteries de 4 pièces de canon tirant pendant 5 min, chaque canon tirant 20 0bus par minute "


           Leur objectif, à plus long terme était de voir leurs meilleurs élèves "continuer ", c'est à dire ne pas arrêter l'école à 14 ans, mais poursuivre, d'abord en entant au "cours complémentaire " après avoir reussi l'examen d'entrée en 6 ème (DEP)

Prenaient alors la suite :

         MLLE. DEVÉZE  ,qui savait comme personne faire des mathématiques et des sciences des matières vivantes et même amusantes .Je revois encore son sourire après l' aboutissement d'une belle démonstration ;

         M. BROS ,  puis M. GACHON , pour la passion de la lecture qu'ils m'ont communiquée . M. GACHON qui , après le brevet , n'a économisé ni son temps ni ses démarches ,  auprès de ma mère , pour la convaincre de m'envoyer , pensionnaire , au lycée et qui lorsque je " montais " au Bleymard continuait à me prodiguer ses conseils