Le slam, de A à Z

S’il y a un mouvement qui réunit voix, présence et 26 lettres pour créer et partager des moments riches en rencontres et en émotions, c’est bien le slam ! Mais quels sont les événements, les caractéristiques et les styles qui se cachent derrière cette poésie vivante ? C’est ce que nous allons découvrir ici.


Comme déjà exprimé précédemment, je suis passionnée par le slam, mis au cœur de ce projet à travers la création de deux slams et de cette deuxième partie théorique, qui se veut néanmoins dynamique. En effet, comme pour celle sur les droits des enfants en Asie du Sud-Est, je me suis inspirée aussi bien d’apports théoriques que de sources vivantes.

J’ai ainsi lu des mémoires et essais sur cette thématique, regardé des documentaires et écouté de nombreux slams. Parallèlement, j’ai eu l’idée d’inspirer et d’illustrer ce projet en partant à la rencontre de slameurs et slameuses venant de divers pays comme la Belgique, la France, la Suisse et le Québec, en remontant même jusqu’aux racines du mouvement, à Chicago, en interviewant Marc Smith, le créateur du slam !

Toutes ces interviews et peut-être d’autres à venir sont regroupées dans un podcast nommé « E’mot’ions », rassemblant les entretiens que j’ai pu avoir avec ces slameurs et artistes qui, comme l’indique ce nom, partagent des émotions à travers les mots.

Comme vous pourrez le constater à travers ces différentes interviews, la définition du slam diverge en fonction des parcours de chacun. Si certains le décrivent uniquement comme un espace d’échanges lors des scènes slam, je rejoins davantage l’opinion de Marc Smith, son créateur, qui m’a dit pendant l’interview que le slam était une forme de poésie orale mettant l’accent sur la performance, qu’elle soit enregistrée, mise en musique ou déclamée lors des événements slams. Mais peu importe sa définition, l’important, c’est le partage, les rencontres, la communauté et les formes d’expression et de création qui naissent de ce mouvement passionnant. C’est tout cela que nous allons aborder ici, découvrant tout d’abord son histoire avant de tenter, malgré tout, de le définir plus précisément. Après avoir compris l’essence de ce mouvement, nous aborderons ses nombreux impacts positifs et terminerons par analyser deux slams de Grand Corps Malade sur le thème des droits des enfants, pouvant faire le lien avec l’autre partie de ce projet.


Mais qu'est ce que le slam ? Même si tout un chapitre est dédié à cette question, voici déjà un petit avant-goût qui reprend les réponses des slameurs et slameuses que j'ai pu interviewer :

Prêts à découvrir ce mouvement « de A à Z » ? Alors, accrochez vos ceintures: décollage imminent vers le pays des mots ! Mais avant, présentons les différents auteurs que vous venez d'entendre et qui ont participé à l’inspiration de ce projet. J’y ai joint une petite présentation de Grand Corps Malade, un slameur que j’admire beaucoup et que je citerai également plusieurs fois.


Marc Smith

Fondateur du mouvement slam, Marc Smith est un poète américain qui a su ajouter une nouvelle dimension aux mots à travers la performance. ll a slamé lors de plus de 2000 représentations aux États-Unis et dans beaucoup d’autres pays. Toujours actif dans le milieu, celui qu’on nomme « le grand-père du slam » dirige encore de nombreux projets qui créent une communauté toujours plus impressionnante, brisant la frontière de la langue et la culture pour former « one poetic voice ».

Lisette Lombé

Des mots engagés, des mots écrits, des mots slamés, Lisette Lombé est une artiste qui, à travers de nombreux ateliers, scènes slam et projets, transmet sa passion pour la poésie. En effet, ce mot qu’elle a d’ailleurs tatoué est au cœur de sa vie. « A chaque fois que mon cœur bat le mot poésie bat » dit-elle dans l’interview. Cette slameuse défend également les droits des femmes, et a notamment fondé le collectif « L-slam » qui leur donne la parole.


Joy Slam

Pleine d'énergie, Joy Slam est une slameuse belge qui n'hésite pas à transmettre sa passion à travers ses ateliers ou scènes slam. Elle a notamment fondé le collectif "Slameke" qui fait aujourd'hui vivre le slam à Bruxelles. Elle a également écrit de nombreux slams qui défendent ses valeurs et font référence à ses origines africaines. Elle participe d’ailleurs à de nombreux projets autour du slam en Afrique ou ailleurs dans ce milieu où, comme elle dit, "Le partage, est le mot clé".


Narcisse

Avec plus d'une corde à son arc, Narcisse jongle véritablement avec les mots pour créer des slams tout à fait originaux qu'il mêle avec l'univers du numérique et de la musique lors de ses grands spectacles : "Cliquez sur j'aime", "Regardez-vous" et "Toi tu te tais". Parallèlement, l'artiste est impliqué dans de nombreux ateliers, projets, scènes ou tournois de slam dans lesquels il a d'ailleurs été plusieurs fois lauréat. Avec pas loin de 1000 slams, ce slameur se dit pourtant toujours "emporté par les mots".


Ivy

Déjà actif dans le milieu artistique à travers ses chansons et textes engagés, présentons le slameur québécois Ivy pour qui le slam a été une forme de révélation. Souhaitant promouvoir ce mouvement qui délivre une forme d’authenticité et d’ouverture au public, il a instauré le slam au Québec et a notamment fondé la scène de « SlaMontréal» et la Ligue québécoise de slam. Entre autres grâce à lui et selon ses propres mots, « ce mouvement n’a jamais été aussi florissant ». Pour lui, le slam c’est une communauté dans laquelle, comme il le formule joliment, « les écrits s’envolent et les paroles restent »


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Ami Karim

Ami Karim est un slameur engagé tel « un haut-parleur pour ceux qui n’ont pas le temps de parler », selon ses propres mots. Il a découvert le slam car il habitait au-dessus du mythique café culturel de Saint-Denis. Si, au début, il n’était pas attiré par ce mouvement, le slam a finalement changé sa vie au fil de ses animations de scènes slam, ateliers et créations artistiques. Il a, par exemple, animé la plus grande scène slam de France, « Slamaleikum », aux côtés d’autres slameurs reconnus tels que John Pucc’Chocolat et Grand Corps Malade.


Rouda

Rouda est un poète reconnu dans le milieu du slam francophone comme l’un de ses pionniers. Il a d’ailleurs fondé avec trois autres artistes le collectif de slam « 129H », qui est le premier à avoir émergé en France. Il y a côtoyé de nombreux slameurs tels que Grand Corps Malade, avec qui il écrira d’ailleurs le très beau slam « Parole du bout du monde ». Il anime de nombreux ateliers slams au sein de ce collectif. Parallèlement, lui et ses mots ont voyagé jusqu’en Afrique et en Amérique où il a participé à de nombreux festivals.

Chloé M.

Passionnée d’écriture depuis toute petite, elle a découvert le slam à 14 ans après avoir découvert les textes de Grand Corps Malade. Depuis, elle n’hésite pas à sortir son stylo et son micro pour écrire et partager ses slams sur scène et à travers de nombreux événements tels que le concours slam France-Québec. A seulement 15 ans, elle a écrit les paroles de l’hymne du handisport chanté par Soprano, Zaho, Lorie et Vadel. Un plus tard, elle slamait à la première partie d’Amel Bent. Aujourd’hui, cette jeune artiste a réalisé deux albums dans lesquels elle s’inspire de la vie quotidienne pour partager des émotions à travers les mots.


Nicolas Séguy

Auteur, compositeur et interprète, Nicolas Séguy vit de sa passion pour l'univers musical, que ce soit en travaillant pour ses propres projets ou pour ceux d'autres artistes tels que Kery James ou Grand Corps Malade pour lequel il a d'ailleurs réalisé, accompagné et composé la plupart des titres de l'album "Midi 20", vendu à plus de 600 000 exemplaires. Parmis ses propres albums, on peut citer: "Humain", "Equilibre instable" et "Le monstre" qui sortira le 12 novembre 2021.




Félix Radu

Une voix douce et rêveuse, des textes poétiques, de l’humour, des émotions, Félix Radu est un auteur et comédien belge que j’ai eu la joie d’interviewer pour le podcast qui prend racine dans ce projet et qui s’ouvre plus largement à tous les artistes des mots. Avec plusieurs cordes à son arc, il nous fait voyager dans le monde de la poésie, de l’humour et de la littérature à travers ses vidéos, chroniques à la RTBF, son seul en scène « Les mots s’improsent » et ses nombreux projets dans lesquels, comme il dit, « la poésie, c’est de la beauté ».