Comme mis en images et en mots dans mon slam « Tellement rien et tellement tout », les magnifiques paysages et l'apparente atmosphère de sérénité des pays d'Asie du Sud-Est n'empêchent malheureusement pas l'existence de nombreuses formes de violences physiques ou psychologiques subies par les enfants. Comme nous le verrons, celles-ci peuvent avoir lieu aussi bien au-delà des frontières du pays dans des réseaux douteux qu'au sein du foyer de l'enfant. Il faut d’ailleurs préciser que les données exactes autour de ce sujet ne sont pas toujours disponibles étant donné l’illégalité des faits. Avant d’aborder plus en détail cette thématique, nous préciserons tout d'abord ce qu'est la traite d'enfants. Nous aborderons ensuite le thème du travail dans l’enfance avant d'enchainer sur les violences sexuelles et mariages précoces. Nous découvrirons alors les orphelinats et la condition des enfants des rues et finirons par analyser des exemples de situations violentes au Myanmar. Même à des milliers de kilomètres, il est urgent de prendre conscience de ces situations alarmantes afin qu'elles puissent continuer à évoluer positivement et ainsi assurer la protection de chaque enfant.


Trafic d'enfants



La traite d’êtres humains peut être définie comme une forme d’esclavage moderne. Selon l’article 3 du protocole des Nations Unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, cela se définit par : « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. » 80


Cette traite concerne malheureusement également les enfants d’Asie du Sud-Est, où la plupart des victimes subissent une forme de travail forcé ou d’exploitation sexuelle. Les jeunes impliqués dans ces réseaux sont souvent des Birmans, Laos ou Cambodgiens issus de minorités ethniques qui rejoignent la Thaïlande dans l’espoir de trouver plus d’opportunités et de pouvoir éventuellement ramener de l’argent à leurs parents, que ce soit avec ou sans leur accord. La Thaïlande contient d’ailleurs environ quatre millions de migrants et 90% d’entre eux viennent des pays voisins. La majorité de ces personnes sont dans une situation irrégulière, ce qui favorise l’influence de ce type de réseaux.


La plupart de ces victimes sont des filles de 12 à 18 ans, ce qui pourrait s’expliquer par leur faible accès à l’éducation par rapport aux garçons. Des recherches menées par UNICEFF ont d’ailleurs constaté que la plupart des filles laotiennes victimes de trafic d’enfants n’étaient jamais allées à l’école ou ont eu une scolarité primaire scolaire incomplète. Ces enfants se retrouvent alors souvent dans le même réseau que celui des adultes mais sont davantage soumis à l’utilisation de la force et de l’intimidation. 81

Travail d’enfant

Bien que cela ne soit pas spécialement lié à la traite d’êtres humains, le travail des enfants est une réalité quotidienne pour une grande partie des enfants d’Asie du Sud-Est. En effet, beaucoup doivent subvenir aux besoins de leur famille peu importe les conditions et leurs domaines de travail, malgré un salaire très faible.


En 2015, cela concernait par exemple 1.3 millions d’enfants de 5 à 17 ans au Myanmar, pays dans lequel le salaire minimum se situe en dessous de 50 cents par heure. L’âge minimum pour travailler en Asie du Sud-Est selon la loi est en moyenne 15 ans dans ces différents pays et 18 pour certains secteurs. Certains pays limitent également d’autres aspects comme le nombre d’heures. Au Myanmar, il est, par exemple, interdit pour un enfant de travailler plus de quatre heures. 82 83 84 85

Cependant, beaucoup d’usines ferment les yeux sur ces interdictions. En effet, les enfants travaillent souvent plus que le double du nombre d’heures autorisées et sont pour la plupart trop jeunes aux yeux de la loi. C’est le cas, par exemple, au Cambodge où beaucoup des jeunes travailleurs dans les usines disposent de faux papiers d’identité qui permettent aux entreprises de se « conformer aux exigences d’âge ». Voici un extrait d’un témoignage d’un père dans le cadre d’une enquête menée à l’usine de chaussures « New Stars »: « Ma fille était trop jeune pour travailler à l’usine, nous avons donc emprunté le livret de famille et un certificat de naissance d’un enfant plus âgé d’une autre famille ». Ils n’ont effectivement pas toujours le choix comme en témoigne un syndical local à l’AFP. « Nous n’avons pas le courage de leur demander de ne pas envoyer leurs enfants travailler. Ils ont tellement de difficultés. » 86 87


Les domaines de travail varient entre les entreprises touristiques, le travail agricole (rizières, marais salants, pêche...) ou d’usine de textiles et autres. Les conditions sont malheureusement souvent irrespectueuses envers les enfants. Au Laos, par exemple, certains enfants passent toute la journée dès 6 heures du matin sous une chaleur étouffante dans les rizières. En Thaïlande, des usines exploitent également des enfants sans papiers, émigrés de Birmanie ou du Cambodge. 88

En outre, des entreprises de fruits de mer, vendus notamment dans les grands magasins européens tels que Carrefour, ont été fort pointées du doigt ces dernières années pour maltraitance d’enfants, travail forcé et trafic d’enfant. Pour illustration, une enquête menée en 2014 a accusé une usine de crevettes à Samut Sakhon, à 60km de la capitale, d’exploitation et maltraitance de nombreux enfants travaillant environ 10 heures par jour dans des conditions déplorables. 89 90

Beaucoup de jeunes travaillent également de manière informelle, aidant par exemple leurs parents dans leurs tâches quotidiennes ou dans des activités touristiques. Il n’est donc pas rare que les touristes soient suivis par des enfants essayant de leur vendre toutes sortes d’objets telle que des foulards ou des objets d’artisanat. Dans les petites entreprises, engager un enfant est bien vu puisque cela le fait vivre. Cela paraît donc tout à fait normal pour la population comme en témoigne Saïta qui a engagé un jeune pour s’occuper des chevaux dans son écurie au Laos : « Il n'y a pas d’âge pour travailler, énormément d'enfants travaillent. Celui qui s'occupe des chevaux ici a 16 ans. En revanche, il n'y a aucun contrat, tout se fait oralement. Si ceux que j'ai engagés veulent partir demain, rien ne les retient. Moi j'ai quand même fait une sorte de papier officiel mais ça ne signifie rien pour eux. » 91


Par ailleurs, notamment au Cambodge ou en Birmanie, la plupart des serveurs dans les bars ou cafés sont des enfants. Certains travaillent là 7 jours sur 7 et jusqu’à 14 heures par jour. La plupart d’entre eux sont issus de minorités ethniques et habitent en zones rurales. Ils sont alors contraints de dormir sur place dans des dortoirs ou sous les tables. Même si certains sont bien traités, cela impacte également l'éducation et le développement du jeune« Je veux devenir médecin, mais ce ne sera pas possible parce que je dois bientôt commencer à travailler », témoigne un garçon de 11 ans travaillant dans une usine thaïlandaise. Certains, privés d’éducation ou d’épanouissement, finissent alors dans la drogue ou dans les activités sexuelles ou illégales comme nous le verrons dans le prochain point. Pour remédier à ce cercle vicieux, certaines associations telles que « MyME » (Myanmar Mobile Education Project) viennent prêter main-forte en offrant des heures de cours aux enfants travaillant toute la journée dans les bars, directement dans leur lieu de travail pour leur octroyer une éducation essentielle. 92 93 94 95


D’ailleurs, ce travail n’est pas sans conséquence sur la santé non plus. En effet, la plupart des enfants sont considérés comme des adultes et peuvent être soumis à des taches dangereuses qui pourraient, par exemple, demander la manipulation de matières toxiques. Le travail intensif peut également provoquer des blessures physiques telles que des coupures dues à l’utilisation d’objets tranchants, des déformations osseuses suite au port de charges trop lourdes, etc. Les maladies comme le tétanos, le sida ou le paludisme sont également plus présentes chez les enfants qui travaillent de manière intensive. 96


Aussi, le nombre d’enfants qui travaillent connait une grande augmentation suite au Covid19 qui accroît la pauvreté et donc, le besoin d’argent pour lequel les enfants doivent travailler. « Avec les effets dévastateurs du COVID-19, en particulier au niveau des ménages, davantage d'enfants sont vulnérables aux formes d'exploitation et de travail dangereux » explique la directrice générale de L’Unicef, Henrietta Fore. 97

Enfin, de nombreuses associations et gouvernements œuvrent pour éliminer ce travail d’enfants. Par exemple, l’ASEAN ainsi que l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) se sont réunis en août 2020 afin d’établir une stratégie pour éliminer les formes de travail d’enfant les plus néfastes d’ici 2025. Ils prévoient diverses actions telles que la détection et la surveillance du travail d’enfants, le partage de connaissances et stratégies pour l’éliminer au niveau de l'agriculture, la sensibilisation afin de promouvoir les consommateurs responsables, etc.98


Violences sexuelles

Si à première vue, ces pays semblent calmes avec une population respectueuse, les actes violents envers les enfants ne sont pas inexistants. Il est clair que cette maltraitance impacte la santé physique et psychologique parfois tout au long de la vie de l’enfant. En effet, les victimes de ces violences ne sont pas à l’abri de MST, de blessures physiques, de problèmes mentaux, d’impression de mal-être, de fugue voire de suicide.99

Parmi ces violences, beaucoup sont faites directement au sein de l’entourage. En effet, une étude menée au Cambodge en 2014 se basant sur des témoignages de 2376 jeunes de 13 à 24 ans a mis en évidence que la plupart des agressions sexuelles sont commises par des personnes proches. 100 En Thaïlande, ce sont plus de 10 000 enfants qui se retrouvent chaque année dans les hôpitaux après avoir subi des formes de violences, principalement sexuelles. Ce nombre interpellant peut également être lié au fait que les châtiments corporels, bien qu’interdits dans les écoles, soient considérés comme une normalité. Dans ce pays où trois quarts des enfants âgés de 1 à 14 ans a été soumis à au moins une forme d’agression, près de la moitié des parents ou gardiens pensent en effet que les châtiments corporels sont nécessaires à l’éducation de l’enfant. 101

À plus grande échelle, on peut noter que, selon un rapport de l’ONU réalisé en 2019 sur l’Asie du Sud-Est, 70% des victimes de trafic à des fins d'exploitation sexuelle ont en-dessous de l'âge légal de la prostitution. Outre cet abus physique, les technologies sont malheureusement parfois utilisées à ces fins également, que ce soit pour exploiter l’enfant via la webcam ou pour le convaincre de rejoindre la Thaïlande via les réseaux sociaux, parfois à l’insu des parents. 102 103

Par ailleurs, on peut noter que la Thaïlande a été fortement accusée de traite d’êtres humains en 2015 après le signalement de fosses communes grâce auxquelles on a pu découvrir des camps de transit pour migrants situés dans la jungle thaïlandaise. Le pays, qui tient à sa réputation mondiale, a donc mis des choses en place pour remédier à ce problème. Ainsi, un grand procès a eu lieu afin condamner les coupables, qui étaient notamment des policiers, avec plusieurs années d’emprisonnement. Les défenseurs des droits de l’homme ont toutefois constaté une tentative d’intimidation des témoins et un accès restreint pour la presse lors des audiences du procès. 104

Au-delà de la Thaïlande, les pays limitrophes connaissent également cette forme de violence. La prostitution infantile, par exemple, est également toujours présente au Cambodge dont un tiers des enfants prostitués viendraient du Vietnam. Dans ce dernier pays, la prostitution infantile est également une vraie problématique qui concerne environ 40 000 enfants. Le plus souvent, ceux-ci travaillent pendant la journée dans des magasins ou restaurants puis sont « loués » par le propriétaire après leur service pour la prostitution. Certains enfants laotiens sont également exploités pour du travail domestique durant lequel beaucoup d’entre eux, surtout des filles, subissent des abus. 105 106


Mariages précoces ou forcés

Bien que l’Asie du Sud-Est ne soit pas la région la plus touchée actuellement par le mariage précoce ou forcé, qui est d’ailleurs interdit, cette pratique est encore présente. La pression sociale, le fait d’être enceinte, la pauvreté ou la non-scolarisation ne sont, bien sûr, pas sans influence sur cette problématique. En effet, ces mariages, souvent arrangés par les parents avec un partenaire que l’enfant ne connaît pas forcément, permettent à la famille d’obtenir une dot qui représente un soulagement financier. 107


Au Cambodge et en Thaïlande, environ un quart des femmes déclare avoir été mariées avant l’âge de 18 ans. Au Laos, cela concerne plus d’un tiers des femmes. Le mariage forcé semble davantage présent dans les zones rurales où 43% des laotiennes sont mariées avant l’âge de 18 ans contre 23% en zone urbaine.108 Au Vietnam également, environ 10.3% des filles de 15 à 19 ans sont actuellement mariées, dont 5.8% avec un mari plus de 10 ans plus âgé. En plus de ces chiffres marquants, certaines situations, bien que pas toujours signalées, sont inacceptables. Au Cambodge, par exemple, lorsqu’une petite fille est violée et que l’agresseur est connu, il arrive que la fille doive se marier avec son violeur, obligée par sa famille honteuse de son impureté. 109 110 111


Certains de ces mariages peuvent également se faire au-delà des frontières suite à un trafic d’enfants. Cette situation concerne, par exemple, des femmes birmanes qui se déplacent jusqu’en Chine dans l’espoir d’un avenir meilleur et qui s’y retrouvent mariées de force. D’après l’ONG « Kachin Women's Association Thailand », un quart de ces filles ont moins de 18 ans. 112


Heureusement, on constate une amélioration pour cette région dans laquelle l’Unicef France note la diminution la plus conséquente du mariage d’enfants par rapport au reste du monde. Beaucoup de cas ne sont toutefois pas signalés, par peur de représailles ou le manque d’infrastructure pour soutenir ces victimes. 113 114

Enfants des rues et orphelinats

Même si au premier abord les mendiants ou enfants des rues semblent peu présents dans ces pays, ce problème persiste, parfois à l’abri du regard des touristes. On distingue deux formes d’enfants des rues. Premièrement, certains, souvent victimes de trafic d’enfants sont obligés de mendier dans la rue parfois auprès de faux parents après avoir été, par exemple, loués ou vendus par leurs parents biologiques afin de gagner un peu d’argent. Cela concerne également les enfants handicapés qui pourraient susciter davantage la pitié des passants. 115 116

D’autres se retrouvent à la rue pour fuir la violence de leur foyer ou car leur famille ne sait plus les supporter financièrement. Une étude a notamment montré que la moitié des enfants des rues au Laos avaient fui leur maison pour cause de violences.[19J'avais par exemple vu cette petite fille qui était assise seule en pleine nature, en Thaïlande. Je ne connais pas son histoire mais j'avais été interpellée par le fait que personne ne se trouvait près d'elle.

Au Vietnam, par exemple, on compte environ 65 000 enfants qui errent dans les villes principales. Les autorités tentent de masquer cette misère en les arrêtant et les internant dans des centres sociaux où ils sont souvent mal traités. 117

Aussi, les affrontements que connaissent ces pays ne sont pas sans impact non plus sur cette situation. C’est par exemple le cas en Thaïlande qui a récemment connu des conflits liés aux mouvements séparatistes musulmans. En plus d’être plus exposé à de nombreuses formes de violences, ces conditions peut causer l’abandon d’un enfant. En effet, selon, l’Unicef, cela concernait 5000 enfants qui sont devenus orphelins suite à ces événements.119 Malgré les nombreuses associations qui œuvrent pour les aider, ces enfants sont livrés à eux- mêmes et peuvent être confrontés à la drogue, au trafic sexuel ou à la tentation du vol. 120 121 122

Pour remédier à cela, certains enfants sont alors recueillis dans les orphelinats. La majorité des jeunes qui vivent dans ce type d’établissement ont d’ailleurs au moins un parent en vie. Ces enfants sont souvent placés pour des raisons de pauvreté, de conflit, d’absence d’habitat, de maladie, de problèmes physiques ou de discrimination, dans l'espoir d'accéder plus facilement à l'éducation et à la protection. Certains orphelinats ne sont toutefois pas à l’abri de divers problèmes comme l’exploitation sexuelle, notamment touristique.123


Que ce soit dans cette région ou ailleurs, il est d’ailleurs intéressant de dire que le volontariat touristique dans les orphelinats amène souvent plus de problèmes qu’il n’en résout. En effet, les enfants peuvent par exemple s’attacher aux bénévoles, qui ne sont d’ailleurs pas qualifiés, alors que ces derniers partent après seulement quelques jours. Cela peut également créer un trafic d’enfants vers des soi-disant orphelinats afin d’attirer plus de touristes. 124 125



Les « vrais orphelinats », quant à eux, permettent aux enfants d’accéder à une forme d’encadrement, de santé et d’éducation malgré les installations assez précaires et le peu de ressources données par les gouvernements. Au Laos, par exemple, le gouvernement donne seulement 20 dollars par an et par enfant. Afin d’illustrer ces différents propos, j’ai interviewé une bénévole franco-laotienne dans un orphelinat au Laos, que j’ai illustrée d’images et vidéos. Cette interview sera disponible en annexe, accompagnée d’un retour d’expérience sur l’orphelinat visité dans le cadre de ce travail.


Focus sur des situations violentes au Myanmar


Si les différents pays traités ont tous été victimes de guerres ou d’actes violents, notamment subis par les enfants, nous allons aborder certains points marquants du Myanmar afin de donner quelques exemples de situations précises dans lequel le droit à la protection des enfants n’est pas respecté. Ce pays a été sous l’emprise de la junte militaire à plusieurs reprises, et encore tout récemment depuis le coup d’État mené le 1er février 2021. Suite à cet événement, par exemple, les forces de sécurité ont occupé plusieurs établissements d’enseignement du pays. Selon l’Unicef, cette situation qui vient s’ajouter à la crise sanitaire causée par la Covid19 est une grave violation des droits de l’enfant. En, effet, cela vient aggraver la courbe d’apprentissage et donne lieu à des incidents violents. 126 On compte d'ailleurs plusieurs enfants birmans décédés à causes des violences militaires depuis le mois de février. 127 Que ce soit à travers l’armée ou le rejet de certaines ethnies, il est clair que le système politique birman ne favorise guère le respect des droits de l’enfant, notamment concernant la violence. 128


Tout d’abord, l’enrôlement d’enfants dans l’armée birmane a été pointé du doigt il y a une dizaine d’années. En 2007, l’UNICEFF estimait à 50 000 le nombre d’enfants soldats dans le pays, soit un quart des enfants soldats dans le monde. Ces enfants représentaient d’ailleurs plus de 30% des nouvelles recrues dans les camps d’entrainement. L’armée menaçait les enfants qu’ils trouvaient le plus souvent dans des lieux publics. Ils les accusaient alors de vols ou de menaces de prison s’ils ne se portaient pas « volontaires ». Dans d’autres cas, l’armée venait directement chercher l’enfant chez lui sans prévenir ses parents en obtenant leur accord contre de l’argent ou la promesse d’une meilleure éducation. De faux papiers pouvaient alors être réalisés afin de falsifier l’âge de l’enfant. Celui-ci se retrouvait alors dans des camps d’entrainement dans des conditions déplorables avec des exercices fatigants, autant psychologiquement que physiquement, risquant d’être battu au moindre faux pas. Ils étaient également envoyés un fusil à la main dans les conflits par exemple contre des ethnies rebelles sur lesquelles ils devaient tirer sans réfléchir, au risque de mettre leur propre vie en jeu. Heureusement, le Myanmar a signé un Plan d’Action Commun avec les Nations Unies en 2012 pour empêcher le recrutement d’enfants au sein des armées. Ainsi, de nombreux enfants ont été libérés mais ce problème n’est malheureusement toujours pas éradiqué de nos jours... 129 128 129


Par ailleurs, de nombreuses ethnies minoritaires sont rejetées par le pays. C’est le cas du peuple Rohingyas. Celui-ci a été au centre de beaucoup d’affrontements, notamment en 2017. De nombreuses familles, femmes et enfants ont ainsi dû fuir vers un de leurs pays voisins, le Bangladesh. Selon l’ONU, cela concerne encore aujourd’hui plus de 683 000 enfants qui se retrouvent des camps surpeuplés, construits à partir de bambou et de bâches. Là, malgré l’aide précieuse de nombreuses associations tel que l’UNICEFF, certains enfants n’ont pas accès à assez de soins de santé, de protection, de nourriture ou d’éducation. Nombres d’entre eux se retrouvent complètement perdus, parfois même sans leurs parents. 132 133


De plus, certains enfants sont victimes de traite ou de mariages forcés pour faire face à la pauvreté. En effet, marier une petite fille permet de créer un nouveau foyer qui pourra recevoir une ration de riz supplémentaire. Il n’est pas rare alors que certaines jeunes filles tombent enceintes sans être assez matures, comme en témoigne Anwara après avoir eu son premier enfant à 14 ans : « Je regrette de ne pas avoir pu profiter d’une vie sans mari et sans enfant. Ma vie aurait été plus belle. » 134 135 136

Retour sur les droits de l’enfant et actions mises en place

Pour conclure, rappelons tout d’abord que l’article 19 de la convention relative aux droits de l’enfant affirme que « Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. » 137 Comme nous l’avons vu précédemment, ce droit n’est pas totalement respecté. En effet, le trafic d’enfants n’a pas encore disparu. Ce qui rend de nombreux enfants victimes d’abus sexuel, de travail forcé, de mariage précoce, de maltraitance ou encore d’abandon. Outre cette traite, de nombreux jeunes travaillent ou subissent des formes de violences au sein même de leur foyer. En plus de cet abus physique ou psychologique, cela amène évidemment d’autres problèmes abordés dans les précédents chapitres, tels que des maladies ou un faible accès à l’éducation. Ce cercle vicieux entrave grandement le développement psychologique et physique de l’enfant et à plus long terme, celui du pays.

Heureusement, ces dernières années ont connu une grande évolution, notamment grâce aux différentes actions des gouvernements et associations. Il faut d’abord souligner que toutes ces formes de violences ont été rendues illégales et sont punies par la loi. La carte ci-jointe présente l’implication des différents pays pour respecter ces nomes et lois contre la traite d’êtres humains. Les pays en orange, soit le Myanmar et le Laos, sont ici classés comme faisant peu d’efforts à ce sujet. Les gouvernements des pays marqués en jaune, eux, ne s’y conforment pas totalement mais font des efforts conséquents pour y arriver. 138


Des études à ce sujet ont également été faites au sein des pays, le Cambodge étant le premier de la région à en avoir réalisé une sur la violence à l’égard des enfants en 2013. De nombreuses actions de sensibilisation sont et ont aussi été menées. À titre d’exemple, le Laos et la Thaïlande, supportés par l’UNICEF, ont lancé dès 2015 une campagne « #ENDviolence » qui sensibilise différents publics tels que les parents, les professeurs et le grand public aux conséquences de ces violences sur le développement émotionnel et psychologique ainsi que sur le bien-être de l’enfant. La Cambodge, quant à lui, a élaboré une stratégie de parentalité positive de 2017 à 2021 visant à réduire le nombre d’actes violents commis sur les enfants en créant un milieu familial serein. 139

Au Myanmar, bien que le comité des droits des enfants ait constaté en 2012 « un manque de mesures, de mécanismes et de ressources appropriés pour prévenir et combattre la violence domestique, y compris les abus physiques et sexuels et la négligence des enfants » et « un accès limité aux services pour les enfants maltraités » 140 on constate des progrès, notamment dus à la ratification de diverses conventions. La plupart de ces pays ont en effet ratifié plusieurs conventions destinées à prévenir ou limiter les violences subies par des enfants. On peut noter, par exemple, le protocole contre les conflits armés ou la deuxième convention facultative contre la prostitution et la pornographie donnant aux gouvernements des conseils sur la manière de traiter les fichiers pédophiles et visant à établir des lois contre cette violence. 141

Malgré cette évolution remarquable, des progrès restent devant nous et, même à des milliers de kilomètres, c’est en notre pouvoir de participer à la protection de ces enfants en prenant notamment conscience de l’industrie du tourisme ainsi qu’en achetant des produits et vêtements locaux ou éthiques !






Notes de bas de page

80 Nation Unies Droits de l’Homme, Haut-Commissariat « Protocole addition à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, art. 3 », consulté sur https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/ProtocolTraffickingInPersons.aspx le 22-03-21


81 ibid


82 Paris Match Belgique, « Birmanie : des enfants, du travail et des usines » publié le 22-03-2017 sur https://parismatch.be/actualites/societe/24842/birmanie-des-enfants-du-travail-et-des-usines et consulté le 20-02-2021


83 ASEAN, “Labour laws and practices in ASEAN” étude publiée sur https://www.asean.org et consulté le 20-02-2021


84 ILO, Travail des enfants au Myanmar, dans https://www.ilo.org/yangon/areas/childlabour/lang--en/index.htm consulté le 20-02-2021


85 Acte International, “Myanmar : le salaire minimum entre le marteau et l'enclume ! » publié en juillet 2015 sur https://www.acte-international.com/upload/depotWeb/ai/pri09_07_15_ALR.htm#:~:text=Avis%20de%20l'expert%20%3A%20Le,les%20autres%20un%20statu%20quo. (consulté le 08-042021)


86 Paris match, opcit


87 Asialyst, « De faux papiers d’identité pour détourner le code du travail au Cambodge » publié le 06 -06-2015 sur https://asialyst.com/fr/2015/06/06/de-faux-papiers-identite-pour-detourner-le-code-du-travail-au-cambodge/ et consulté le 20-02-2021


88 Hi Uin Jakarta,"Child labor in South East Asia"_ publiée le 26-08-2017 sur https://www.youtube.com/watch?v=QTmIHoA1C80 et consulté le 20-03-2021


89 Slate, « Vous mangez peut-être des crevettes nourries par le travail d'esclaves » publié le 10-06-2014 sur http://www.slate.fr/story/88321/crevettes-esclaves (consulté le 20-03-2021)


90 UNODC, (United Nations Office on Drugs and Crime) » Global report on trafficking in persons, 2016 » sur https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/glotip/2016_Global_Report_on_Trafficking_in_Persons.pdf et consulté le 21-03-21


91 Entretient oral avec Saïta, Laos, février 2020


92 Belga, « Pauvreté, éducation inaccessible : des millions d'enfants birmans au travail » publié le 22-10-2015 sur https://www.rtbf.be/info/societe/detail_birmanie-pauvrete-et-ecole-en-lambeaux-des-millions-d-enfants-au-travail?id=9115129 et consulté le 20-03-2021


93 Marion THIBAUT (AFP) « Birmanie : des millions d'enfants au travail » publié le 23-10-2015 sur https://www.lepoint.fr/monde/birmanie-des-millions-d-enfants-au-travail-23-10-2015-1976348_24.php# et consulté le 20-03-2021


94 Belga « Birmanie : l'esclavage des enfants, une réalité qui commence à être révélée » publié le 30-08-2016 sur https://www.rtbf.be/info/monde/asie/detail_birmanie-l-esclavage-des-enfants-une-realite-qui-commence-a-etre-revelee?id=9418161 et consulté le 20-03-2021


95 MyME « Myanmar Mobile Education Project: Reforming the country one teashop child at a time. »


96 Plan international, « Cause et conséquences du travail des enfants dans le monde » publié le 12 juin 2019 sur https://www.plan-international.fr/info/actualites/news/2016-06-07-causes-et-consequences-du-travail-des-enfants-dans-le-monde#:~:text=Les%20conditions%20y%20sont%20n%C3%A9fastes,%C3%A0%20leur%20d%C3%A9veloppement%20physique et consulté le 20-03-2021


97 L'équipe de poste de l'ASEAN « Les impacts du COVID-19 sur le travail des enfants » publié le 27-02-2021 et consulté le 25-05-2021 sur https://theaseanpost.com/article/impacts-covid-19-child-labour


98 ASEAN, « ASEAN reaffirms commitment to eliminate worst forms of child labour » publié le 28-08-2020 sur https://asean.org/asean-reaffirms-commitment-eliminate-worst-forms-child-labour/?highlight=child%20labour et consulté le 20-03-2021


99 ONU Info, « Cambodge : un rapport révèle l'ampleur de la violence contre les enfants » publié le 22-10-2014 sur https://news.un.org/fr/story/2014/10/298942-cambodge-un-rapport-revele-lampleur-de-la-violence-contre-les-enfants » et consulté le 21-03-21


100 ibid


101 Unicef, « Thaïlande-Child protection » consulté le 19-05-2021 sur https://www.unicef.org/thailand/what-we-do/child-protection


102 AFP, « En Thaïlande, le pape exhorte à protéger "la dignité" des enfants exploités » publié le 21-11-2019 sur https://www.lalibre.be/international/asie/l-avenir-se-construit-en-protegeant-les-enfants-dit-le-pape-en-thailande-5dd62fba9978e272f90ff083 et consulté le 21-03-21


103 UNODC, « Trafficking in persons from Cambodia, Lao PDR and Myanmar to Thailand” opcit


104 Thanaporn Promyamyai, « En Thaïlande, des dizaines de condamnés pour traite d’êtres humains » publié le 20-07-2017 sur https://www.ledevoir.com/monde/asie/503803/thailande-des-dizaines-de-condamnes-pour-traite-d-etre-humains et consulté le 21-03-21

105 Humanium, Vietnam


106 UNODC, opcit


107 Plan international, « Time to act, accelerating efforts to eliminate child,

early and forced marriage in asia » rapport publié en 2018 et disponible sur https://www.plan-international.fr/info/actualites/publications/il-est-temps-agir, consulté le 21-03-21


108 Deanna Davy (Université de Nottingham)« Regional Overview: Sexual Exploitation of Children in Southeast Asia”, téléchargé sur https://www.researchgate.net/publication/323571686_The_sexual_exploitation_of_children_in_Southeast_Asia et consulté le 19-05-2021


109 Humanium, « Enfant du Cambodge » sur https://www.humanium.org/fr/cambodge/


110 HCDC « Le comité des droits de l’enfant »


111 UNODC, opcit


112 Arc info, « Chine : des milliers de jeunes Birmanes y sont mariées de force » publié le 01-07-2016 sur https://www.arcinfo.ch/articles/monde/chine-des-milliers-de-jeunes-birmanes-y-sont-mariees-de-force-552106 et consulté le 21-03-21


113 Arc info, opcit


114 Annick BILLON (au nom de la délégation aux droits des femmes), « Dénoncer, pour y mettre fin, le mariage des enfants et les grossesses précoces : un enjeu décisif pour les droits des filles, partout dans le monde » rapport d’informations 2018-2019 publié sur https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-262-notice.html et consulté le 21-03-21


115 Jacques Ivanoff, Supang Chantavanich et Maxime Boutry, édité par le Département d’anthropologie de l’Université Laval, P10 « Adaptations et résiliences des pratiques esclavagistes en Thaïlande et en Birmanie » document généré le 13-04-2020 sur https://pdfs.semanticscholar.org/8065/6ae30a00e8f29587996ea86cc78dadf9a4c9.pdf et consulté le 21-03-21


116 Supang Chantavanich et Jacques Ivanoff « Le trafic humain en Thaïlande : situation actuelle et défis » publié en 2014 sur https://journals.openedition.org/espacepolitique/3205#tocto1n7 » et consulté le 21-03-21


117 Humanium, « Vientnam » sur https://www.humanium.org/fr/vietnam/ et consulté le 21-03-21


118 Humanium, « Laos » opcit


119 Deanna Davy (Université de Nottingham), opcit


120 ONU Info, « Cambodge : un rapport révèle l'ampleur de la violence contre les enfants » publié le 22-10-2014 sur https://news.un.org/fr/story/2014/10/298942-cambodge-un-rapport-revele-lampleur-de-la-violence-contre-les-enfants » et consulté le 21-03-21


121 Katherine Wyant, « Enfants des rues de Thaïlande » publié le 02-11-2015 sur https://borgenproject.org/street-children-thailand/ et consulté le 24-03-21


122 World Vision Singapore, « Street children in Cambodia » ,vidéo publiée le 29-04-2021 sur https://www.youtube.com/watch?v=d91fHO1omfM et consulté le 24-03-21


123Australian Institue of Criminology, Samantha Lyneham and Lachlan Facchini “Benevolent harm: Orphanages, voluntourism and child sexual exploitation in South-East Asia” publié en mars 2019 sur https://www.aic.gov.au/sites/default/files/2020- 05/benevolent_harm_orphanages_voluntourism_and_child_sexual_exploitation_in_south-east_asia.pdf

et consulté le 24-03-21


124 Samantha Lyneham et Lachlan Facchini, opcit


125 PBS News Hour, « Why Cambodian orphanages house so many children whose parents are still alive » vidéo publiée le 25-10-2019 sur https://www.youtube.com/watch?v=huNFHghqMaY et consultée le 24-03-21


126 Unicef for every child, « Occupation of schools by security forces in Myanmar is a serious violation of children’s rights” publié le 19 mars 2021 et consulté le 24-05-2021 sur https://www.unicef.org/myanmar/press-releases/occupation-schools-security-forces-myanmar-serious-violation-childrens-rights


127 Unicef for every child, « Brutal violence by security forces in Myanmar leaves dozens dead, including multiple children” publié lee 29-03-2021 et consulté le 24-05-2021 sur https://www.unicef.org/myanmar/press-releases/brutal-violence-security-forces-myanmar-leaves-dozens-dead-including-multiple


128 CSI Rapport, "Enfance birmane: une génération sacrifiée" pdf disponible https://www https://www.unicef.org/myanmar/press-releases/occupation-schools-security-forces-myanmar-serious-violation-childrens-rights.ituc-csi.org/enfance-birmane-une-generation.html?lang=en et consulté le 21-03-21


129 Belga « En Birmanie, l'armée a libéré 51 enfants soldats, selon l'ONU », publié le 05-06-2012 sur https://www.rtbf.be/info/monde/detail_en-birmanie-l-armee-a-libere-51-enfants-soldats-selon-l-onu?id=8998982 et consulté le 21-03-21


130 Humanium, « Myanmar », opcit


131 Prajakta Gupte, Penn State Journal of Law & International Affairs « Child Soldiers in Myanmar: Role of Myanmar Government and Limitations of International Law» rapport publié en juin 2018 et consulté sur https://elibrary.law.psu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1187&context=jlia le 29-03-21


132 UNICEFF, « Les enfants rohingyas ne veulent pas seulement survivre », publié le 6-10-2019 sur https://www.unicef.be/fr/news/les-enfants-rohingyas-ne-veulent-pas-seulement-survivre et consulté le 30-03-21


133 Julie Zaugg « Les enfants rohingyas conçus dans l’horreur » publié le 3-08-2018 surhttps://www.letemps.ch/monde/enfants-rohingyas-concus-lhorreur et consulté le 31-03-21


134 Natacha Couvillers, « Dès 12 ans, les jeunes filles Rohingyas sont mariées pour manger » publié le 5-10-2017 sur https://www.aufeminin.com/news-societe/rohingyas-birmanie-bangladesh-genocide-mariage-precoces-rations-de-riz-enquete-the-guardian-omar-sy-love-army-onu-mariages-mineures-s2446385.html et consulté le 21-03-21


135 UNICEF, « Crise des rohingyas : les enfants au cœur des massacres » dossier publié sur https://www.unicef.fr/dossier/enfantsrohingyas#:~:text=Le%20quotidien%20des%20enfants%20dans,l'%C3%A2ge%20de%2012%20ans. et consulté le 30-03-21


136 UNICEFF, « Beyond survival rohingya refugee children in bangladesh want to learn » rapport publié en aout 2019 et consulté sur https://www.unicef.be/sites/default/files/2020-08/UN0336024-1.pdf le 30-03-21


137 Nation Unies « Droits de l’homme, Convention relative aux droits de l'enfant » consulté sur https://www.ohchr.org/fr/professionalinterest/pages/crc.aspx le 30-03-21


138 The ASEAN Post Team, “ASEAN’s human trafficking woes”, publié le 11-05-2020 et consulté le 19-05-2021 sur https://theaseanpost.com/article/aseans-human-trafficking-woes


139 Comité des droits de l’enfant « Rapport valant quatrième à sixième rapports

périodiques soumis par le Cambodge en application de l’article 44 de la Convention » distribué le 12-08-2019 sur https://undocs.org/pdf?symbol=fr/CRC/C/KHM/4-6 et consulté le 21-03-21


140 Committee on the Rights of the Child, « Consideration of reports submitted by States parties under article 44 of the Convention, Concluding observations: Myanmar » publié le , 14-03-2012 et consulté le 31-03-2021 sur https://www2.ohchr.org/english/bodies/crc/docs/co/CRC_C_MMR_CO_3-4.pdf


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Bibliographie