Le slam : un partage d'émotions

Réalisation de deux slams : "La virée du virus" et "Tellement rien et tellement tout" accompagnés par une partie théorique et expérientielle sur le slam et les droits des enfants en Asie du Sud-Est.

Je m’appelle Lucie, j’ai 17 ans et je suis passionnée par tout ce qui touche au slam, à la photo et plus largement à l’audiovisuel. Pour clôturer nos années secondaires dans la pédagogie Steiner de l’IATA, il nous est demandé de réaliser un grand projet artistique et théorique appelé « chef-d’œuvre ». Le mien s’intitule « Partager des émotions à travers le slam ». De plus en plus intéressée par ce sujet qui s’est construit petit à petit, j’y ai consacré la plupart de mon temps ces deux dernières années, avec la volonté d’aller plus loin, pour partager ma sensibilité artistique et sociale au-delà du cadre scolaire. C’est donc devenu un grand projet pour moi, que je suis heureuse de vous partager à travers ce site internet et toutes les recherches et créations qui s’y trouvent.

Ce dernier se subdivise donc en deux parties : un volet théorique abordant, d’une part, le mouvement du slam, et, d’autre part, les droits des enfants en Asie du Sud-Est, les recherches autour de ces deux sujets permettant d’appuyer un deuxième volet artistique. Celui-ci se compose lui-même de deux créations audiovisuelles : un premier slam sur la situation liée au coronavirus « La virée du virus » et un deuxième, intitulé « Tellement rien et tellement tout », évoquant mes découvertes et mon ressenti sur la situation des enfants à travers le monde et plus particulièrement en Asie du Sud-Est.

Un voyage...

En effet, début 2020, j’ai eu la chance de partir trois mois en famille voyager à travers le Laos, le Myanmar, la Thaïlande et le Cambodge. Là-bas, j’ai été spécialement touchée par les enfants, que ce soit à travers des jeux, des regards, des sourires ou mes photos. Petit à petit, je me suis intéressée à eux en observant, interviewant et discutant avec les autochtones ou les Européens que je rencontrais là-bas, tout en réalisant les photographies qui illustrent aujourd’hui ce projet. J’ai, par exemple, rencontré Saïta, une franco-laotienne qui, après avoir écouté mon projet, nous a proposé d’aller animer les enfants à l’orphelinat de Luang Prabang.

Durant ce voyage, j’ai parfois été triste ou interpellée en voyant certaines conditions de vie telles que des orphelins qui dorment sur des planches en bois dans de grands dortoirs ou des enfants qui travaillent et ne vont pas à l’école, suivant les touristes avec des objets à vendre. Dans cette situation, la seule phrase qu’on entendait d’eux était « Only ten dollars Madam !».

Malgré cela, ce que j’ai retenu d’eux était surtout leur joie de vivre. Je n’oublierai jamais les fois où j’ai pu gonfler un ballon, le leur lancer, et voir ces enfants déposer leurs marchandises et jouer avec nous. C’était un vrai bonheur d’échanger un peu avec eux des regards, des sourires ou des coucous de la main, entendant des « sabaïdee », « mingalarbar » , « sawat dii » ou « tchum riep su » selon le pays traversé.

Ces expériences m’ont apporté pas mal d’interrogations : ces enfants qu’on voit jouer sont-ils toujours si joyeux ? Pourquoi beaucoup d’entre eux ne sont pas sur les bancs de l’école ? Peut-il y avoir des formes de violence dans ces pays qui paraissent si beaux et si calmes ? Les enfants d’aujourd’hui connaissent-ils le même sort qu’à l’époque de leurs parents ou y a-t-il une évolution ? Finalement, la question principale qui s’est dégagée a été : les droits des enfants sont-ils respectés en Asie du Sud-Est ?


Des recherches...

Après avoir été rapatriée fin mars 2020 comme tous les voyageurs à travers le monde, j’ai consacré les premiers mois du confinement à commencer à faire de nombreuses recherches sur cette thématique et ai petit à petit écrit les différents chapitres de ce travail. Cela n’a pas toujours été facile : en effet, il fallait trouver des sources à la fois fiables, nombreuses et récentes et c’était parfois un vrai défi lorsqu’il s’agissait de décortiquer des rapports de plus de 100 pages en anglais. Après plus d’un an de rédaction, je vous partage maintenant ces différents chapitres qui abordent, dans le premier, les droits de l’enfant de manière générale, et, dans les trois suivants, le respect de ces droits en Asie du Sud-Est et plus précisément dans les pays où j’ai voyagé. Seront traités respectivement le droit à la santé, à l’éducation et enfin les formes de traites, violences ou exploitation que peuvent subir ces enfants.


À travers ces recherches, j’ai été d’autant plus touchée par la situation des enfants que j’avais rencontrés. J’ai senti monter en moi des émotions de tristesse, de colère et de révolte, se mêlant à des sentiments de joie et de gratitude vis-à-vis de ces enfants et des associations œuvrant pour eux. C’est tout cela que j’ai eu très vite envie d’exprimer et de transmettre à travers mes photos et un style musical que j’avais découvert par ailleurs : le slam.

Étant passionnée par l’écriture depuis toute petite, j’ai, en effet, tout de suite été touchée par ce mouvement qui, d’après ce que j’en ai retenu d’essentiel parmi toutes les définitions reçues, permet de partager des émotions et un message à travers les mots. Parallèlement à mes recherches sur les droits de l’enfant, j’ai eu donc envie d’en savoir un peu plus sur le slam : son histoire, ses caractéristiques, ses multiples facettes et son impact. Si, comme nous le verrons dans le chapitre qui y est dédié, le slam est à l’origine un espace de rencontres et d'échange, je précise que le vois ici au sens large du terme, y incluant les textes partageant des caractéristiques de ce mouvement, même s’ils sont mis en musique et enregistrés.

Comme pour la partie sur les droits des enfants, ces recherches sur le slam s’inspirent autant de sources théoriques telles que des essais ou des mémoires que de témoignages vivants. J’ai ainsi interviewé plusieurs de ces « artistes des mots », remontant même jusqu’au racine de ce mouvement, interviewant Marc Smith, le fondateur de mouvement slam qui m’a gentiment répondu depuis Chicago.

J’ai ainsi pu en apprendre un peu plus sur leur parcours et leur vision du slam et vous la partager à travers ces interviews et les nombreux extraits de celles-ci qui illustrent les différents chapitres à ce sujet. Ces rencontres ont d'ailleurs donné naissance à podcast nommé "E'mot'ions" qui regroupe pour ce projet ces interviews et part à la découverte d'artistes et slameurs qui partagent des émotions à travers les mots.

Comme déjà dit précédemment, le volet théorique de mon projet composé de ces deux parties a donc pour but de complémenter le volet artistique qui est l'écriture deux slams, accompagnés d’un support musical et visuel. Que ce soit pour réaliser ces supports, la mise en scène et en musique, le texte, la couverture avec une typographie créée pour l’occasion, le mixage et montage audio et vidéo jusqu'à la création de cette partie théorique avec ce site et les différentes interviews, j’avais envie d’expérimenter les étapes de la réalisation de A à Z.


Ayant été marquée par la situation inédite de confinement contrastant avec la liberté éprouvée pendant notre voyage, ma première source d’inspiration pour un projet de slam a été le coronavirus, donnant naissance à ce premier titre : « La virée du virus ». Même si l’écriture spontanée du deuxième slam a été commencée bien plus tôt, déjà lors de mon voyage en Asie, ce n’est que dans un deuxième temps, suite à mes recherches sur les droits de l’enfant, que je me suis mise à le réaliser concrètement. Une fois terminé, je lui ai donné le nom de « Tellement rien et tellement tout ».

...et un projet !

Dès septembre 2020, ces deux slams ont également demandé beaucoup de recherches au niveau technique, d’apprentissages et d’expérimentations pour acquérir les bases de la réalisation d’un clip vidéo pour le premier et d’un diaporama photo pour le deuxième, en plus d’un accompagnement musical et des aspects connexes tels que le montage, le mixage ou l’infographie pour les couvertures. J’ai découvert l’ensemble de ces univers artistiques essentiellement en autodidacte. Je ne compte pas le nombre d’heures passées à essayer de comprendre les notions de la MAO (musique assistée par ordinateur), à mémoriser les différents réglages à adopter pour la vidéo et la photo ou à naviguer dans les logiciels de montage photo, vidéo et audio.

Parallèlement, une grande étape a également été de trouver les programmes et tout le matériel nécessaire à la pratique de ces passions. Pour cela, j’ai fait pas mal de recherches afin de comprendre les caractéristiques à prendre en compte et trouver ce qui convenait le mieux à ce projet, tout en favorisant un maximum les achats de seconde main pour que ce soit plus éthique, abordable et écologique. Après avoir acquis tout ce matériel, il a fallu apprendre à l’utiliser et à l’entretenir. La gestion informatique a également représenté un vrai défi, que ce soit au niveau de la gestion des nombreux bugs ou du tri des fichiers et photos, ainsi que de leur stockage.

Toutes ces étapes ont été passionnantes, dès mon voyage, appareil photo à la main, jusqu'à la réalisation de ce site, de mes slams et de la recherche plus théorique avec les interviews que j'ai eu la chance de réaliser. J'ai passé de merveilleux moments, que je suis heureuse de vous partager ici.

Bien sûr, cela n'aurait pas été possible sans les conseils et l'aide que j'ai reçue. Comme je l’ai dit dans les remerciements, je suis pleine de gratitude envers tous ceux que j'ai pu rencontrer et qui m’ont soutenue dans ce grand projet. Enfin, merci à vous car si vous êtes là, vous lui donnez raison d'être !

Finalement, comme l'indique son titre, le mot clé de ce projet est le partage. D’ailleurs, n'hésitez pas si vous aussi souhaitez le partager ! J’espère qu’au fil de votre lecture ou de votre écoute, j’aurai pu vous transmettre quelque chose des sensibilités et passions qui m’animent ou tout simplement : des é(mot)ions !


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