5.06. Avis et statistique

L'orientation scolaire :

L'orientation scolaire intervient dès la troisième pour choisir entre la voie générale et technologique et la voie professionnelle. Seules 46,1% des personnes interrogées pensent qu'il s'agit d'un moment adapté, 19,3% pensent que l'orientation arrive trop tard et 32.3% trop tôt. Ce sont les parents d'élèves qui sont les plus contrariés par cette orientation en fin de troisième. Ils la jugent comme intervenant trop tôt dans le cursus des élèves. Il est vrai que dans l'esprit de beaucoup de parents, l'orientation, à ce moment de la scolarité, avant le passage au lycée, est souvent ressentie comme un échec scolaire. L'orientation en fin de seconde est bien moins " douloureuse " et adaptée pour 68,2% de la population interrogée.

Si une majorité relative des personnes interrogées pense que l'avis des enseignants, des conseillers d'orientation et des parents est suffisamment pris en compte au moment du choix de l'orientation, il n'en est pas de même concernant les désirs de l'élève. Globalement 56% des personnes interrogées estiment que l'opinion de l'élève est insuffisamment considérée lors de l'orientation. Peut-on encore parler d'orientation mécaniste (voir partie I) ou de la simple expression d'un besoin naturel d'être écouté et entendu ?

Notons également que 68% des personnes interrogées pensent que l'orientation ne prend pas en compte les perspectives d'emploi. Cela démontre l'inquiétude manifeste de la population face aux difficultés d'insertion des jeunes dans le monde du travail et explique le désir d'une plus grande ouverture de l'école au monde de l'entreprise. N'est-ce pas aussi le reflet d'une certaine méconnaissance du monde du travail et des métiers au sein des écoles et des dispositifs d'orientation ?

L'orientation tout au long de la vie :

L'orientation tout au long de la vie professionnelle est plutôt bien accueillie par la population : 63% la préconisent et 27% pensent qu'elle devrait être obligatoire. Face à l'incertitude devant l'avenir professionnel (mobilité, chômage, adaptabilité, gestion des compétences…) l'orientation professionnelle est une assistance non négligeable. Cette orientation reste toutefois plus synonyme d'évolution de carrière (35,2% d'opinions favorables) qu'un moyen pour rattraper ses études (14,8%) ou pour se reconvertir (12,2%). Pour les personnes interrogées l'orientation professionnelle permet davantage de confirmer ses choix de carrières que d'inciter à les modifier ou à changer de voie.

Enfin, les deux démarches les plus plébiscitées dans l'orientation professionnelle sont le bilan de compétences (42,6%) et la formation continue (39,6%). Le conseil n'apparaît qu'en troisième position avec 25,1% d'opinions favorables. Ceci explique le souhait de 54% de la population de rendre la formation continue plus accessible ainsi que de développer l'information sur la législation en vigueur (54% d'opinions favorables). Les nouveaux accords sur la formation professionnelle signés en mai 2004 par les partenaires sociaux vont dans ce sens.

Insatisfaction vis à vis de l'information donnée

La formation à l'orientation insiste sur les notions de connaissance de soi, mais aussi de connaissance de l'univers professionnel et des systèmes de formation. Or, sur ces derniers sujets, l'ignorance de la population interrogée est frappante : seuls 52,2% des jeunes et 56,4% de leurs parents disent connaître l'enseignement professionnel et un pourcentage encore moindre déclare savoir ce qu'est l'apprentissage (respectivement 45,8%e et 55,4%). L'insatisfaction est encore plus marquée pour ce qui concerne la connaissance des métiers et des débouchés professionnels.

Il existe ainsi un mécontentement global de la population interrogée vis-à-vis de l'information mise à sa disposition. 57% des jeunes et des parents déclarent être mal, voire très mal informés. Améliorer l'information est donc la priorité numéro un des mesures demandées et ce, quel que soit le type de population.

Le contact direct apparaît comme le moyen privilégié pour être tenu informé : forums, salons et journées portes ouvertes dans les écoles arrivent en tête, loin devant les médias comme Internet par exemple. Mais ce qui est également demandé avec, en moyenne, plus de 45% d'opinions favorables, ce sont des mesures pour apprendre aux jeunes à s'informer par eux-mêmes afin qu'ils soient capables de mieux se prendre en charge.

Pourtant, l'information n'a jamais été autant présente et accessible, que ce soit au travers des médias (presse, Internet) ou des salons par exemple. Alors pourquoi ce sentiment de ne pas être assez informé ?

En fait, l'information demeure complexe à assimiler. Elle est à l'image du système éducatif et il n'est pas facile de s'y retrouver dans le dédale des filières, des cursus et des métiers, d'où ce sentiment de manque d'informations et le besoin de plus de clarté. D'où également la préférence des utilisateurs pour les forums, salons ou portes ouvertes qui permettent, de visu, d'avoir un contact direct avec la formation via les professionnels, les responsables de formations, les élèves ou étudiants, ce qui facilite l'assimilation des informations.

Des médias comme Internet vont continuer à se développer car ce sont des outils efficaces de découvertes et d'informations. Il est important d'accentuer l'effort sur la clarté, l'accessibilité, l'attractivité et l'honnêteté de l'information diffusée. Encore faut-il également apprendre à rechercher, trier et évaluer l'information recueillie. La maîtrise de l'information ne peut se faire sans la maîtrise du réseau d'information existant et une plus grande coopération entre les acteurs.