Les écrans
Qu'on le regrette ou non, les écrans font partie de la vie de nos enfants. Ils se sont multipliés ces dernières années et sont devenus omniprésents dans la vie quotidienne. Les enfants d’aujourd’hui appartiennent à une génération "digital native", ils sont nés avec les écrans et internet.
Ces changements et cette immersion du numérique dans le quotidien de la famille soulèvent un nombre important de questions et beaucoup d’inquiétudes : peur de l’addiction, peur des problèmes de comportement, peur de l’agressivité, peur de faire des enfants zappeurs… L’utilisation d’écrans peut ainsi retentir dans tous les domaines de vie et parfois y entraîner des conséquences plus ou moins sévères.
Ces craintes sont sous-tendues par certains medias qui véhiculent une image négative des écrans notamment sur les nouvelles dépendances.
Mais, si l'on fait un retour en arrière dans le temps, les mêmes inquiétudes sont apparues avec l’invention de l'imprimerie. Les craintes de l’époque étaient les mêmes qu’aujourd’hui : la crainte d’une perte des savoir-faire, de la mémoire et des connaissances....
De la même façon qu’il y existe des addictions à des substances psychoactives, il existe également des addictions comportementales, telles les addictions à Internet ou aux jeux vidéo.
Voici quelques signes pouvant évoquer une telle addiction :
- augmentation du temps passé devant les écrans au détriment de toutes les autres activités (familiales, sociales, scolaires, sportives, créatives…)
- incapacité à contrôler ou à réduire ce temps passé devant l’écran
- sensation de « manque » en cas de privation s’accompagnant d’une souffrance psychique avec un retentissement dans les différents domaines de la vie de l’enfant : scolaire, psychologique, social, familial.
Conséquences nocives de cette addiction aux écrans :
- abandon de toute autre activité, isolement social
- diminution du sommeil, mauvaise hygiène corporelle et mauvaise alimentation…
- répercussion sur les apprentissages scolaires,
- augmentation de l’anxiété, irritabilité, syndrome dépressif, impulsivité
- maux de tête, sécheresse oculaire, douleur dorsales,
Mais, contrairement à ce qui peut être trop souvent affirmé çà et là dans les médias depuis quelques années, les réelles addictions au jeu vidéo, telles qu’on vient de les décrire, sont exceptionnelles.
Cependant une addiction avérée doit faire l’objet d’une prise en charge spécifique.
Moins qu’une addiction, il s’agit le plus souvent d’une pratique excessive et abusive des écrans qui, bien souvent cache un autre problème, une autre souffrance ou un mal-être auquel l’enfant tente d’échapper en se réfugiant dans les jeux vidéo.
Les enfants et adolescents présentant un TDA/H sont plus à risque de pratique excessive des écrans.
Rappelons-nous que ces jeux ont été créés et pensés pour les jeunes, auxquels ils proposent un univers spécialement conçu à leur intention, correspondant à leurs centres d’intérêts, à leurs codes spécifiques, avec des personnages qui leur ressemblent ou bien auxquels ils peuvent s’identifier.
De nombreuses études démontrent les bienfaits des outils numériques :
- ils favoriseraient la créativité, la sociabilité, les formes non verbales de l’intelligence comme l’intelligence sensorimotrice, la capacité à faire face à l’imprévu.
- ils permettent un accès rapide au savoir, une simplification des tâches, et sont très intéressant sur le plan pédagogique.
- ils offrent de nombreux logiciels informatiques qui permettent de compenser le handicap de l’enfant et d’améliorer ainsi ses performances scolaires.
En effet, l’outil informatique peut être un merveilleux outil pédagogique notamment pour les enfants « dys ».
En ce qui concerne les jeux vidéo, une pratique « raisonnable » peut indéniablement présenter certains aspects positifs :
- ils permettent de valoriser les enfants en leur apportant un sentiment de compétence car les enfants sont souvent très performants dans cet univers.
- Ils peuvent être également un support à leur socialisation, notamment pour les adolescents qui pratiquent les jeux en « réseau ». Les études ont montré que les enfants et adolescents qui ont le plus d’amis virtuels, sont également ceux qui ont le plus d’échanges sociaux dans la vie réelle.
=> Il ne faut donc pas diaboliser les écrans, mais plutôt veiller à ce que nos enfants apprennent à en faire un bon usage.
La question principale est donc de savoir comment accompagner au mieux nos enfants dans ce monde créé à leur image… Le mot d’ordre sera donc d’EDUQUER et non d’interdire.
Les parents ont un véritable rôle « protecteur » face aux écrans, en régulant la durée et en contrôlant le contenu.
Les conseils aux parents
Quel que soit l’âge de l’enfant, on veillera à respecter ses rythmes chronobiologiques : sommeil régulier et suffisant, alimentation équilibrée
En fonction de l’âge des enfants :
En maternelle :
- éviter l’utilisation des écrans avant l’âge de 3 ans.
- accorder un temps d’écran limité (30min /j d’écran par exemple).
- ne pas laisser l’enfant seul devant les écrans et prendre soin de donner du sens aux images auxquelles son enfant est exposé. Les parents doivent veiller également à respecter les normes PEGI inscrites en bas de l’écran ou jeu vidéo concerné.
- utiliser préférentiellement un support favorisant le partage plutôt qu’une console de jeu personnelle.
Au primaire :
- accorder un temps d’écran limité (en moyenne une heure par jour). De façon générale, la grande règle à respecter est de ne pas dépasser 2 heures d’écrans par jour (TV, internet, jeux vidéo)
- emploi du temps, dans lequel on fera apparaître les plages horaires consacrées aux écrans.
- Pour l’aider à planifier sa journée, on lui demandera par exemple : « Que veux-tu faire maintenant ? Et après, que voudras-tu faire et pendant combien de temps ? ».
- Pour limiter le temps que l’enfant passe devant des écrans, on pourra passer avec lui des contrats : par exemple, s’il a rempli ses objectifs préalablement définis de la journée, il gagnera trente minutes d’écrans.
Pour éviter les conflits quand on lui demande d’arrêter de jouer devant un écran, on le préviendra dix minutes puis cinq minutes avant la fin. On pourra également l’aider à se représenter le temps qui passe lorsqu’il est devant un écran en utilisant un minuteur ou un time timer
- contrôler le contenu des écrans par les parents (possibilité d’utiliser des filtres parentaux), les enfants sont peu conscients des dangers.
- ne pas laisser l’enfant seul devant les écrans.
- il est déconseillé à cet âge d’installer la TV, l’ordinateur ou la console de jeu dans la chambre de l’enfant
Concernant l’utilisation d’internet : les parents doivent informer les enfants des risques d'internet, du droit à l'image et à l'intimité.
Concernant les jeux vidéo : les jeux vidéo peuvent constituer un espace de détente et de partage en famille qui vous permettent de passer du temps avec votre enfant et de le valoriser. Il est conseillé que le parent passe du temps avec son enfant devant les écrans comme on le ferait avec des jeux de société. On choisira de préférence des jeux de course ou de stratégie, les jeux éducatifs, les jeux créatifs et les jeux collaboratifs.
Plusieurs études ont montré que le niveau d’agressivité augmentait avec le niveau de violence du jeu en question. Certains jeux vidéo pourtant interdits au moins de 18 ans, sont communément utilisés par la plupart des enfants/adolescents. L’agressivité pet aussi être liée à une irritabilité liée au manque de sommeil.
Concernant la télévision : il est conseillé de regarder avec lui ses programmes télévisuels, qui doivent être adaptés à son âge. On stimulera son expression orale et son imagination en lui demandant de commenter l'histoire, de décrire ce que d’après lui ressentent les personnages. On lui demandera d'imaginer une fin différente de celle qui est proposée, ou la fin de l'histoire si celle-ci se déroule en plusieurs épisodes, ce qui l’aidera à passer de l’image au verbal... Afin de favoriser l’apprentissage de l’anglais, encourager l’enfant à regarder ses programmes télévisés en anglais. De façon générale favoriser les programmes éducatifs.
Au collège:
- continuer à appliquer les mêmes règles que pour les enfants plus jeunes.
- éviter de laisser une connexion nocturne illimitée à l’adolescent
- éviter les jeux vidéo qui véhiculent des images et des messages agressifs ; et augmentent le risque de comportements agressifs chez les adolescents.
Afin d’éviter un temps d’écran trop important, vous pouvez proposer d’autres activités.
En effet, généralement les enfants et adolescents qui passent beaucoup de temps devant les écrans le font car ils « s’ennuient » et qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Pensez en conséquence à proposer à votre enfant ou à votre adolescent ou adolescente des activités, des sorties…
Concernant l’utilisation d’internet, il est nécessaire de sensibiliser l’adolescent aux risques d’Internet et des réseaux sociaux : l’exposition à des images choquantes, les rencontres avec des personnes mal intentionnées, le cyber-harcèlement (moqueries, insultes, publication de photos sans autorisation, fausses rumeurs…), la diffusion des informations personnelles mais également les risques du téléchargement, des plagiats, de la pornographie....
Si internet est un bon vecteur social, permet de faciliter les échanges, il peut être aussi un lieu d’intimidation voire de harcèlement avec des conséquences majeures (dépression et suicides, décrochage scolaire…).Tout ce que l’on y met peut tomber dans le domaine public; tout ce que l’on y trouve est sujet à caution : certaines données sont vraies et d’autres fausses. L’adolescent doit apprendre à se montrer critique face à ce média et aux informations qu’il trouvera sur le net.
L’adulte doit lui expliquer en quoi consiste le droit à l’image : il est obligatoire d’obtenir l’autorisation de la personne que l’on photographie et obligatoire d’avoir son autorisation avant de publier une photo d’elle sur le net.
Il faut également apprendre à l’adolescent à utiliser ce média, c’est-à-dire à savoir chercher puis à trier et à hiérarchiser l’information correctement.
Quant aux réseaux sociaux, on s’efforcera de garder un œil attentif à ce qui se passe tout en ménageant cette volonté d’autonomie qui est normale à cet âge. Il est déconseillé d’être ami sur Facebook avec son enfant.
Pour la question du téléphone portable, discutez avec votre ado des modalités de sa mise en place avant tout achat (type de forfait, d’appareil, conditions d’utilisation)
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