LA PLAINTE POUR FAUX-TEMOIGNAGE

Dans le courant du mois de septembre 1994, Jean-Marc Deperrois étant déjà incarcéré depuis le 27 juillet, le juge d’instruction a déclaré à l’un de ses fils : « Les analyses ne sont pas encore revenues, mais je sais qu’elles sont mi-figue, mi-raisin. J’ai encore une petite chose à vérifier et, si c’est bon, votre père sortira bientôt ! ». (Anne-Marie Deperrois, Erreur sur le coupable, Préface de Bernard Clavel, Edition n°1, février 1998, p.92).

Ce qu’il avait à vérifier : un témoignage à charge, survenu le 31 août, lors de la troisième enquête « de voisinage » des gendarmes chez des voisins des Tocqueville.

Ces témoins auraient vu Jean-Marc Deperrois sortir de chez les Tocqueville 13 jours avant le drame, (un jour où il avait passé en fait tout l’après midi à distribuer des tickets à la kermesse de l’école de ses enfants), et aussi tourner autour de la voiture des Tocqueville, avec l’air de vouloir « faire du mal », sur le parking devant la mairie, le 8 mai, ( jour où ce parking est interdit aux voitures). Ils seront soupçonnés par les magistrats eux-mêmes de faux-témoignage. Mais leur témoignage permettra de relancer l’enquête, au moment où elle risquait de tourner court, et fondera la thèse de la « préméditation ».

Il sera ensuite fait obstruction à la plainte de Jean-Marc Deperrois contre eux pour faux témoignage, ce qui sera reconnu par la Cour de Cassation le 14 mai 2002.