Boulevard de Laveleye - page 4

V. Pourquoi les marronniers ont-ils formés des gobelets (1er étage)?

L'arbre, être vivant fixé, n'a pas prévu la transplantation. Ce traumatisme affecte immanquablement les racines, avec répercussion sur les bourgeons de la partie aérienne. Très souvent, à la reprise, le bourgeon apical de la flèche perd (momentanément ou définitivement) sa dominance. Plusieurs branches peuvent alors concurrencer cette flèche et forment ainsi des axes codominants A1' du gobelet. Ce type de branche arrive souvent trop bas sur le tronc et se répète donnant des branches de couronne1 qui alternent avec des branches de tronc2. La branche de couronne forme un angle fermé avec le tronc et ainsi prépare la fourche avec écorce incluse !

Ainsi, l’arbre acquière des branches de couronne sur son tronc, comme ici, boulevard E. de Laveleye, où les gobelets prennent naissance à 3 m de haut. Ceci nous donne la taille approximative des plants à la plantation en 1906.

Il est illusoire de transplanter des arbres d'une certaine taille, en faisant l'économie des tailles de formation. Celles-ci doivent être effectuées dès la reprise de la croissance du jeune arbre, 3 à 5 ans après la plantation définitive. Les tailles de formation doivent se poursuivre par des inspections individuelles des jeunes arbres en croissance à intervalle de 3 à 5 ans et ceci durant les 30 ans qui suivent la plantation définitive. Tout projet de plantation doit inclure : la forme de l’arbre souhaité, sa taille après 5, 10 et 15 ans après la plantation définitive, les coûts annuels durant cette période. Sur 30 ans, combien de gestionnaires temporaires se seront succédés ? Comment assurer « un suivi » de ce que l’on ne connaît pas ?

VI. Croissance en diamètre de l'arbre et compartimentation :

 

Croissance en diamètre des axes :

Le cambium, méristème secondaire situé sous l'écorce, est responsable de la croissance en diamètre des axes, (tronc et branches). Ce tissu embryonnaire produit de part et d'autre de lui même le nouveau cerne annuel de bois et la nouvelle écorce sous l'ancienne. Ainsi, un arbre de 100 ans a du bois de 100 ans d'âge en son centre et au niveau du collet mais, sous l'écorce le cerne externe est toujours âgé d'un an. De plus, les cellules de bois ne vivent que quelques semaines, seule leur paroi cellulosique persiste. C'est par là que passe la sève brute, dans les cernes du bois d'aubier. En d'autre terme, la croissance d'un arbre se fait par accumulation de nouveaux tissus sur des tissus morts. C'est pourquoi l’arbre est incapable de cicatriser, de remplacer ses cellules. Celles-ci ne sont pas mobiles comme chez l'animal.

>>> comme des poupées russes, une croissance strictement périphérique !

Le « CODIT : Compartimentation of Decay in Trees » =

Compartimentation de l’infection par et dans l’arbre.

Devant une blessure l'arbre tente de circonscrire l'infection par sa chimie et sa croissance. Il l’isole, la "compartimente", la circonscrit mais ne cicatrise pas. Une blessure est irréparable ; au mieux l’infection sera circonscrite après des dizaines d’années .

L’arbre est incapable de cicatriser ; dans le meilleur des cas, il circonscrit lui même l’infection. Cela lui demande beaucoup d’énergie. Il n’en guérit jamais. Une blessure est irréparable !

>>>> comme un « sous-marin »

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1 L’ensemble des branches de couronne forme le houppier définitif de l’arbre. Elles forment un angle fermé avec l’axe d’ordre 1 que constitue le tronc (réitération).

2 L’ensemble des branches de tronc forme le houppier temporaire de l’arbre. Elles forment un angle ouvert avec l’axe principal A1.