Aux arbres Citoyens - page 8

Les limites de tolérance !

« Miroir, miroir au mur, suis-je la plus belle ? » Blanche Neige.

Nous sommes des « hors sol » comme les « culs de poulain » ; ces veaux issus d’insémination artificielle, qui ont un gros derrière ; car le jambon se paie plus cher que le jarret, qui sont anémiques, pour avoir de la viande bien blanche ; qui sont bourrés d’antibiotiques au point que le fumier ne se dégrade plus à la vitesse d’antan. Quand aux « mères porteuses », c’est au minimum 4 césariennes… OUI, comme le dit Huysmans1 (Georges Charles, dit Joris-Karl) (Paris, 1848 - 1907) « Le propre de l’imbécile est de croire qu’il ne l’est pas ! ». L’imbécillité2 est une « maladie » éminemment contagieuse, qui se propage par mimétisme, qui franchit allégrement les frontières des jardins, des réseaux, des communes, des provinces, des régions, des pays, des continents !

Agir localement, penser globalement : 10 000 garde-champêtres !

En matière d’environnement, il est impossible d’envisager une organisation hiérarchisée. Les maîtres mots en sont le suivi, l’anticipation, le « non-dégât », le long terme, le futur et l’autre ! Les arbres d’ornement sont traités comme « mobilier urbain ». Ils ne bénéficient d’aucune protection, ni écologique ni juridique, alors que ces êtres vivants, potentiellement les plus vieux du pays, sont muets face à des engins de destruction massive et ont, de plus, un délai de réponse incompatible avec notre myopie. Il est toujours trop tard face à nos « gestions destructrices » !

Un règlement protégeant les arbres de tout étêtage serait d’une application facile et ne donnerait lieu à aucune discussion. L’arbre est fixé et son gestionnaire connu. L’année de l’étêtage peut être déterminée avec précision par l’âge des rejets. Il serait donc aisé de l’appliquer à partir d’une année voulue, qui ne dépendrait que de « notre bon vouloir ». L’amende administrative devrait être appliquée au gestionnaire du terrain. Pour les haies et les arbres en port architecturé, un suivi annuel devrait être obligatoire. Le devenir « des investissements publics » de plantation contrôlés après 10, 20, 30… ans et au-delà d’une législature ; l’urbanisation des campagnes arrêtée ; notre mégalomanie remise en cause face à la crise systémique ! (Il faut se donner les moyens de sa politique!)

Elaborer un projet à haute intensité de main d’œuvre, pour faire respecter cet élémentaire relève de l'urgence : une police de l’environnement digne d’un vrai service public , avec des représentants locaux, permanents, assermentés, portant l’uniforme et donc visibles, ils couvriraient l’ensemble du territoire ( terrains publics et privés, villes et campagnes) une nouvelle génération de "garde-champêtres","éco-cantonniers" ou "éco-gardes" nommés par l’Etat - ayant l’obligation de loger sur place, d’être du « coin », de le connaître et de le parcourir à pied ou à vélo, sachant observer, ayant le sens de l’autre et du global ! Une présence plus éducative que coercitive !

Un réel pouvoir pour la défense du « bien commun et des « sans voix » faune et flore , à côté du pouvoir politique, judiciaire et économique, est d’autant plus important que nous ne sommes plus conscients du pouvoir destructeur que nous avons entre les mains.

Cela permettrait, entre autre, d’effectuer le « changement de trajectoire » nécessaire devant la crise du système, d’accepter l’étêtage des salaires et des fortunes, ainsi de mettre l’Ingénieur sur le même pied que l’Instituteur. Il y a autant de compétence pour entretenir que pour concevoir. Introduire de l’humilité, de l’humain, du bon sens, de la jeunesse et du futur dans notre « gestion » : le simple respect du vivant ! Des emplois justifiés et créatifs, on en rêve ! Si le boulot est bien fait, il ne devrait pas se voir !

 

Hervé Kempf 3 : « Les signes de la crise écologique sont clairement visibles … Pourtant, on prête au fond peu d’attention à ses signes. Ils n’influencent pas la politique ni l’économie. Le système ne sait pas changer de trajectoire. Pourquoi ? Parce que nous ne parvenons pas à mettre en relation l’écologie et le social… les deux facettes d’un même désastre.

Hervé Kempf 4 : « Cette crise économique, qui n’est que l’adaptation nécessaire de nos systèmes aux secousses de la biosphère… Si le mécanisme culturel de la consommation somptuaire est au cœur de la machine économique actuelle, l’état de la psychologie collective auquel nous sommes parvenus en est le carburant. »

Hervé Kempf : Un autre monde est possible, il est indispensable, il est à notre portée. … Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l’économie n’est pas reine mais outil, où la coopération l’emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit. … L’avenir n’est pas dans la technologie, mais dans un nouvel agencement des relations sociales. Ce qui fera pencher la balance, c’est la force et la vitesse avec lesquelles nous saurons retrouver l’exigence de la solidarité.

 

Liège le 15 avril 2009, C. Herman - 4000 Liège.

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1 Petit ROBERT, Dictionnaire de la langue française, 1973.

3 Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Seuil, janvier 2007.

4 Hervé Kempf, Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Seuil, janvier 2009.