L'ambition de la systématique est de retrouver les liens de parenté (phylogenèse) entre les espèces. C'est donc un outil de comparaison et de synthèse abordant la diversité du vivant par la forme, la chimie, la symbiose, l'adaptation...
La systématique végétale (360.000 espèces) est basée sur l'évolution de l'appareil sexuel, mais l'arbre est "arbre" par son appareil végétatif. La longévité, les dimensions, la masse et la forme de l'arbre sont exceptionnelles, elles caractérisent le port arborescent. Cette caractéristique se retrouve dans divers embranchements regroupés sous le terme de "Xylophytes" - plantes vasculaires, à vaisseaux de bois (fougères, conifères; plantes à fleurs : dicotylédones et monocotylédones). Mais il n'existe pas de définition botanique de ce qu'est un arbre 1et le terme de xylophyte n'a pas de signification systématique ! L'arbre est un concept. Dans l’évolution, le port arborescent est le résultat de la recherche de lumière : au dessus des autres il n’y a pas d’ombre. Sur terre, cette recherche de lumière amène la conquête de la 3ème dimension, la hauteur. Cette caractéristique est apparue à plusieurs reprises dans des embranchements, des familles, des genres différents(Polyphylétisme, propriété analogue).
En arboriculture ornementale la systématique est primordiale, cependant la nomenclature des arbres n'aborde que quelques genres et espèces dans un ensemble beaucoup plus vaste. Les listes par ordre alphabétique perdent, ainsi, l'essence même de la systématique.2
Parmi les nombreuses familles de dicotylédones, les arbres apparaissent au hasard 3. C’est pourquoi, le Pauwlonia est plus proche de la digitale qu’il ne l’est du Châtaignier.
Chez les monocotylédones, l’arbre prend des formes particulières : le bananier est un arbre dont le tronc est formé par les pétioles de ses feuilles... un poireau géant !
Les véritables forêts des marécages du carbonifère étaient constituées d'arbres qui tenaient debout grâce à leur écorce subérisée; ils n'avaient pratiquement pas de bois secondaire. Ces arbres pouvaient atteindre 30m de haut 4.
Jean Marie Pelt, dans la plus belle histoire des plantes, signale le cas où l'évolution prend une forme régressive en allant de l'arbre à l'herbe. Chez les pivoines, par exemple, on trouve la version arbre, plutôt favorisée sous les tropiques, et la version herbe mieux à l’aise en climats froids. Le cambium est taxé de méristème secondaire; supprimons le cambium nous avons la pivoine herbacée, ajoutons le cambium nous avons la pivoine arborescente. Mieux, gardons le cambium, mais supprimons la lignification, nous obtenons un arbre mou : le lierre ou la liane.
D'après M.Chase, les rosidées I comprennent sept ordres et dispersées dans ces ordres quelques familles dont les fabacées, les bétulacées, les corioriacées, les rhamnacées et les rosacées fixent l'azote de l'air grâce aux bactéries Rhizobium. Bien des arbres sont concernés par cette symbiose!
Dans "Pour la Science n°257 mars 1999 ", on nous informe que le mildiou n’est pas un champignon mais une algue!
Cet organisme, connu de longue date, en toute fin du XXe siècle, change de règne se qui explique sa réaction à la bouillie Bordelaise !
En 2001 paraît " Classification phylogénétique du vivant"5, (bactéries, plantes, champignons, animaux ), qui nous servira de base. Il faut cependant, comme le souligne Francis Hallé6, mettre en évidence une différence fondamentale entre la phylogenèse directionnelle des animaux (B) comparée à la phylogenèse réticulée des plantes (A)," marquée par l'absence de lignes directrices de quelque ampleur, par la fréquence des hybridations interspécifiques et même par la fusion de deux espèces en une seule, responsables de la structure en réseau".
Un tableau systématique reste un outil de comparaison face à un genre inconnu. Les tableaux en annexe devraient pouvoir servir pour "deviner" un développement sympodial ou monopodial d'un genre qui nous est inconnu; la présence d'un duramen; l'efficacité de la compartimentation, mais ne dira rien sur la forme du bourgeon, de la feuille,... La diversité des intervenants autour de l'arbre justifie une synthèse de ce type, pour non initiés.
Au départ des listes et tableaux parus en 2001 dans Classification phylogénétique du vivant, et des genres retenu par A. Mitchell - J.Wilkinson "Arbres d'Europe occidentales",7,.nous vous proposons un premier tableau où les familles et genres "d'arbres" sont repris, le nombre d'espèces, ainsi que des colonnes à compléter avec le caractère monopodial , sympodial ou mixte du genre. (4 pages)
Liste alphabétique de la hauteur maximale et de la hauteur moyenne, d'arbre souvent âgé de plus de 100 ans et de bonne venue, soit en isolé dans les campagnes ou en zone habitée dans les parcs de Belgique, mais presque jamais dans les bois. Jean Claude Baudouin, Architecte paysagiste, extrait de +- 20.000 arbres adultes recensés. (3 pages)
********
1 Existe t-il une définition de ce qu'est un homme ?
2 Dans une liste alphabétique des animaux volants, l'autruche précède la chauve-souris et le hanneton. Le côté choquant d'une telle liste, nous montre la façon étriquée dont nous comprenons l'autre Règne !
3 A.Mitchell, "Tous les arbres de nos forêts", Ed. Elsevier Séquoia, col. un multiguide nature, 1977.
4 Fairon Demaret, notes de cours de Paléobotanique, Université de Liège.
5 Classification phylogénétique du vivant, Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader, illustration Dominique Visset, Ed. Belin, 2001.
6 Eloge de la plante, pour une nouvelle biologie, Francis Hallé, Ed. Seuil, octobre 1999.
7 "Arbres d'Europe occidentales", Alan Mitchell - John Wilkinson, 1984, Ed. Arthaud