III. Calendrier des « évènements majeurs » subis par les marronniers
1906 plantation de 140 marronniers d’environs 10-15 ans et 3m de haut !
19… asphaltage des chaussées, égouts, électricité ;
19…. aménagement de parkings au pied des arbres, côté pair de la chaussée ;
19… remplacement de 20 marronniers « gazés ? », rue des Vennes ;
1979 1er étêtage et rapprochement à 11 m de haut, sur des arbres de 80 ans et de … m de hauteur totale, arrivés à leur plaine maturité ; objectif : à la demande des riverains, faire déménager un dortoir de plusieurs milliers d’étourneaux ! Ce traumatisme majeur à lieu 2 ou 3 ans après la sécheresse d’été des années 74-76, culminant en 1976.1
1995,18-20 juin, expertise par Truan – Suisse, ultrasons et Lannoy – ULB, fluorescence magnétique ;
1996, octobre : abattage des arbres n° 40 et n°42, diagnostiqués dangereux, suivant l’expertise de Mr Truan du 18-20 juin 1995 ;
1996, novembre : 2éme étêtage à 14 m de haut et ravalement sur des arbres de 100 ans et d’une hauteur totale de 19 m. Les rejets de 1979, sont accrochés à 11m de haut, ont 8 m de long et sont âgés de17 ans ;Ce second étêtage -rapprochement a lieu à la fin de la sécheresse d’été 93-97.
1998, ……. : expertise Gembloux ;
199..… réaménagement des places de parking au pied des arbres (dégagement des racines et bordure en béton).
2002,….. , expertise par une société spécialisée ;
2003, octobre - novembre : 3éme étêtage et ravalement à 13m de haut, sous l’étêtage de 1996, sur des arbres de 105 ans et des rejets de 7 ans, de x m de long. 2003, année de sécheresse et de forte température !
2006 abattage de x marronniers diagnostiqués « en mauvaise santé » ;
2007 abattage de 12 marronniers diagnostiqués « malade » ;
Calendrier des « évènements majeurs » subis par les hommes du fait des marronniers, sur une période de 100 ans de 1906 à 2007 :
Nombre de morts d’Hommes, dues aux marronniers : zéro
Nombre de déracinements : …, …, …en … … …
Nombre de chute de branches (accidents) sur Homme ou Véhicule : …. en …
Hiérarchie entre les axes :
« En biologie des plantes, la verticale dispose par rapport à l’horizontale, d’une sorte de prééminence et d’antériorité, d’une position à la fois englobante et ancestrale ; sans doute l’horizontale dispose-t-elle des propriétés plus avancées, plus performantes, mais elle semble ne les devoirs qu’à un « fractionnement » de la verticalité ; dans lequel disparaît la totipotence fondamentale liée à la direction du rayon terrestre et à la gravitation. » . F.Hallé- Èloge de la plante, Seuil, octobre 1999, p 71.
Pour les botanistes, le tronc constitue l’axe d’ordre 1 (noté A1), les branches attachées au tronc les axes d’ordre 2 (noté A2), les ramifications de ces branches des axes d’ordre 3 (noté A3)...et ainsi de suite jusqu’à l’ordre 5 (idem niveau racines, en plus complexe !). C’est une façon géniale de localiser les axes les uns par rapport aux autres et d’en préciser le fonctionnement, ceci quelque soit leur dimension
Dans le cas d'un arbre en gobelet, les 3-4 axes co-dominants attachés au tronc sont indépendants les uns des autres (réitérats) et se comportent comme des troncs ou axes d'ordre 1. Les botanistes les notent A1’. De même, des ramifications sur charpentière, qui réitèrent un comportement de tronc, seront notées A1’’. Les rejets sont des réitérations traumatiques, axes notés de la même façon que les autres.
Hiérarchie entre les compartiments :
La hiérarchie dans les axes se retrouve dans les compartiments internes de l'arbre. Les axes - compartiment d'ordre 1 sont formés de cernes annuels de croissance emboîtés - compartiment d'ordre -1, qui eux-mêmes sont formés de paquets de cellules mortes de bois, paquets délimités par les rayons médullaires de parenchyme de réserve - compartiment d'ordre –2 et enfin, les cellules elles-mêmes qui, chacune, constitue un compartiment d’ordre -3.
Jonction entre les axes :
Il y a encore les compartiments de branche qui s'insèrent, année après année, dans le compartiment de tronc. C'est cette jonction - limite entre compartiment de tronc et compartiment de branche - qui justifie l'angle de coupe et interdit toute coupe à plat blessant le compartiment support de cette branche en l’éliminant ! Un des paradoxes de l’arbre : « une blessure multiple ».
Les réitérations traumatiques d’un gobelet, induites par le traumatisme de la transplantation, sont édifiées lors de la croissance de l’arbre jeune.
Les rejets sur plaies de coupe sont également des réitérations traumatiques, mais induites par les étêtages ou ravalements. Elles prennent naissance sous les plaies de coupe. Ces « rejets », contrairement à ce que leur nom laisse sous-entendre, sont indispensables à la circonscription de la plaie, mais l’évolution de celle-ci est inéluctable !.
Voir photo de V.Kerveyn, dans le cas d’un platane à Jodoigne;
Croissance en hauteur des arbres :
La flèche ou bourgeon apical du futur tronc d'un arbre, dirige et domine la croissance en hauteur de l'axe A1, jusqu'au moment où il commence à faire sa couronne. Tant que le bourgeon apical de l'axe principal domine les bourgeons des branches, l'arbre édifie son tronc avec son houppier temporaire (tronc = axe d'ordre 1, A1). A un moment, la flèche perd sa dominance sur les extrémité des branches et celles-ci prennent une direction de croissance vers le haut - l’arbre édifie progressivement sa couronne. Ces branches de couronne réitèrent un comportement de tronc, croissent de plus en plus verticalement, ont une symétrie axiale et non plus bilatérale. Elles ne sont plus notées A2 mais A1', pour mettre en avant se changement de comportement.
La croissance des arbres est fractale. Cette même hiérarchie se retrouve au niveau des racines et il y a influence entre parties aériennes et souterraines.
RAIMBAULT P., TANGUY M., BERTRAND H. (1993), La gestion des arbres d’ornement. 1re partie : Une méthode d’analyse et de diagnostic de la partie aérienne, Rev.For.Fr.XLV-2-1993, pp97-116
RAIMBAULT P., DE JONGHE F., TRUAN R., TANGUY M. (1995)., La gestion des arbres d’ornement, 2 ème partie, Gestion de la partie aérienne : les principes de la taille longue moderne des arbres d’ornement., Rev.For.Fr. XLVII-1-1995, pp.7-38.
Christophe DRENOU, "La taille des arbres d'ornement - Du pourquoi au comment", Institut pour le Développement Forestier, sept.1999.
Christophe Drénou, coordinateur, « Les Racines, Face cachée des arbres », Institut pour le Développement Forestier, 2006.