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Brabantiae Germaniae inferiois nobilissimae provinciae descriptio
Edition : Theatrum orbis terrerum, Anvers 1570
Cartographie : Jacob van Deventer (? - 1575)
Brabantia Ducatus, Machliniac urbis Dominium. Petrus Kaerius caelavit
Edition : Germania Inferior, Amsterdam 1617
Cartographie : Pieter van der keere (+- 1571 - 1648)
Dans les documents anciens, Auvelais se présente sous des variantes nombreuses :
Nauloiz ou Navloiz et Avoloit en 1113, Auvlois ou Avulois en 1138 et 1246, Aulois ou Avlois en 1151, 1196, 1225, etc , Auloiz ou Avloiz en 1155, 1179, 1225, Aveloiz en 1182 et 1229 ou Avelois en 1229 et 1240. Cette dernière forme fut presque exclusivement employée jusque dans le cours du siècle dernier ; elle fit place à Auvelois, qu’on rencontre déjà cependant en 1444 et qui est encore conservé aujourd’hui sur le sceau communal. Plus communément on écrit Auvelais, orthographe conforme à la prononciation locale et à l’usage qui substitue ai à oi, lorsque la prononciation l’exige.
Des découvertes archéologiques établissent clairement l'existence d'Auvelais à l'époque romaine. Jusqu'à la fin de l'Ancien régime, le territoire actuel des communes d'Auvelais et d'Arsimont était divisé en deux parties indépendantes. La première : Auvelais-le-Comté appartenait pour trois quarts à l'abbaye de Floreffe et un quart au chapitre de Fosse (principauté de Liège). Le seconde : Auvelais-le-voisin faisait entièrement partie du Pays de Liège. Pour les trois quarts de son territoire, Auvelais-le-comté dépendait du comte de Namur qui, en 1289, y possédait encore plusieurs droits seigneuriaux.
Avant la Révolution Française qui fit sombrer nos vieilles institutions, Auvelais-Centre avec Arsimont dépendait du Comté de Namur, tandis que le Voisin avec la Larronnerie et la Sarthe dépendait de la principauté de Liège. Ces deux groupes de nationalité différente, formaient deux communes ou deux communautés, comme on disait alors, et deux seigneuries distinctes : celles d’Auvelais et celles du Voisin.
Les Mairies d'Auvelois
Le Comté et du Voisin
A gauche, le cachet d'Auvelais-Comté en 1806 et à droite celui d'Auvelais-le-voisin
à la même époque. Des estampilles rares qui rappellent que Auvelais regroupe aujourd'hui deux anciennes communes.
L'ancienne maison communale, bâtie en 1833 à l'angle sud-est de la place publique, était une construction très simple. Détruite complétement (ainsi que les archives) par un incendie en 1919, elle fut remplacée en 1925 par un bel Hôtel de ville aménagé rue des deux Auvelais. Il servit aux réunions du conseil communal et abrita les divers services publics jusqu'en 1980 avant la construction du nouveau complexe débuté en 1978.
La première cavalcade d'Auvelais a eu lieu en 1892, à l'initiative du bourgmestre Félix Protin. Celui-ci fut le président d'honneur du premier comité, qui était constitué des échevins Bernimolin, président, et Michel Melchior, vice-président, de MM. Edouard Meurice, secrétaire, et Jean-Baptiste Doumont, trésorier. En 1900, l'honneur de voir la cavalcade d'Auvelais coûtait 1 fr. Le Roi et la Reine accordaient leur contribution à l'organisation. La première "Cavalcade de la Charité" vit la participation massive de quelque cinq cents Sarthois dont le quartier était assis à gauche d'Auvelais, à droite de Jemeppe-sur-Sambre. Les quartiers d'Auvelais ont fourni les premiers groupes et les premiers chars. On citait les Chinels, au quartier de la Pêcherie, avec des enfants de 10 à 12 ans pour constituer la première clique. Les clowns de la Sarthe-Auvelais et de la Sarthe-Jemeppe étaient plus de cinq cents et occupaient à eux seul toute la rue du Pont à Biesmes. Il y avait aussi "les canotiers" et "Les sauvages", du Voisin, les chars "la Paix" et "La guerre", "Les ancêtres et leurs fils". En 1897, le groupe "Le conservatoire" donna l'élan à la cavalcade d'Auvelais. Il était composé d'une cinquantaine de musiciens précédés des "Enfants d'Auvelais" et des "P'tits fringants".
Plusieurs familles ont été les chevilles ouvrières de la cavalcade dont les Protin, Gérard, Laverdeur, Girboux (père et fils), les Maleve, Bailly, Maron et Meurice. La Cavalcade qui a lieu le lundi de Pâques reste l'événement majeur de l'année dans la cité du Porion.
Auvelais, située à mi-chemin entre Namur et Charleroi, avait une population industrielle composée de mineurs qui travaillaient dans les charbonnages des
environs, d'ouvriers occupés dans les glaceries et les ateliers métallurgiques de la région.En 1893, les chevaliers du travail "L'Union des Mineurs d'Auvelais" avaient créé sous forme d'une coopérative, une petite Maison du Peuple où ils vendaient des farines et des graines, où ils débitaient des boissons. Cette coopérative ne vécut guère, les membres se dispersèrent, le bâtiment qu'ils avaient construit allait être mis en vente publique. En 1897, Gustave Defnet, député socialiste de l'arrondissement de Namur qui avait été élu en 1894, et quelques ouvriers socialistes fondèrent "La coopérative des ouvriers de la Basse-Sambre" et décidèrent de l'achat de la Maison du Peuple. Ils acquirent également le terrain situé derrière la Maison du Peuple et y firent construire la boulangerie.
La coopérative prit par la suite la dénomination "La Maison du Peuple d'Auvelais". En janvier 1902, deux journées célébrèrent les nouveaux aménagements de la Maison du Peuple et la construction d'une écurie pour 13 chevaux et d'une remise pour 11 voitures. La coopérative d'Auvelais, une des plus
prospères de la province de Namur, distribuait le pain dans une trentaine de commune de la région. En 1906, elle ouvrit plusieurs succursales dans la région, à Falisolle, à Arsimont,... et construisit une Maison du Peuple à Tamines.
La coopérative soutenait un journal local hebdomadaire "En avant" qui menait une lutte sur le plan coopératif, syndical et politique.
Pendant la guerre 14-18, la Maison du Peuple d'Auvelais fut pillée et fort endommagée par les soldats allemands, celle de Tamines fut complètement détruite par les bombardements. Une nouvelle Maison du Peuple fut construite à Tamines en 1924.
La Maison du Peuple d'Auvelais fut agrandie, restaurée et réaménagée en 1923. C'est de cette époque que date la façade enduite, auparavant la façade était en brique apparentes. La société coopérative fut reprise par l'Union des coopérateurs de Charleroi. Actuellement, les bâtiments appartiennent à la commune de Sambreville.
Les Maisons du Peuple qui se constituèrent en 1895 et en 1897 à Boussu-lez-Walcourt, à Nismes, à Dinant et à Auvelais devinrent pour cette province des drapeaux de la coopération socialiste.
Ces société avaient été généralement formées par des travailleurs de l'industrie charbonnière et métallurgiste auxquels s'étaient mêlés quelques artisans et des ouvriers des champs. Elles s'étaient donné pour tâche de fournir à leurs membres du pain, des denrées alimentaires, des tissus, de la mercerie. Ce furent elles qui, dans l'organisation ouvrière, remplirent le rôle d'organisation régionale. Toutes furent formées avec capitaux insuffisants, les parts sociales n'étant que de 10 ou 25 fr. et le nombre des fondateurs se limitant à quelque vingt ou cinquante membres au grand maximum. Aussi n'est-il point étonnant que la plupart d'entre elles eurent quelques peines à se développer et il en fut beaucoup parmi celles qui ne furent que des magasins qui disparurent par suite de la faiblesse de leurs fonds de roulement et aussi de l'incapacité ou de l'incompétence de leurs dirigeants. Le nécrologe coopératif accusaient en 1900 la disparition depuis la naissance du mouvement de la moitié des sociétés coopératives. A partir de ce moment, il semble que les initiatives soient devenues moins nombreuses, car il ne se créa que peu de nouvelles sociétés, entre autres les Bons Amis à Velaine-sur-Sambre, la Maison du Peuple de Falisolle, la Justice à Bouffioulx, la Solidarité à Moignelée, etc.... et encore la plupart d'entre elles ne vécurent que peu d'années.
Le développement pris par les coopératives socialiste en quelques années fit craindre aux cléricaux pour leur hégémonie politique et sociale en cette province. Aussi vit-on le conseil provincial de Namur, sous l'influence de certains conseils communaux catholiques, voter un impôt spécial frappant les sociétés coopératives ainsi que les sociétés anonymes (1905). Pour mieux combattre les principales sociétés coopératives socialistes d'Auvelais, d'Andenne, de Dinant, de Boussu-lez-Walcourt, de Nismes, les patrons cléricaux ne tardèrent point à leur opposer une série de boulangerie anonyme dénommées le bon pain. Il en résultera une lutte intense de longue durée qui eut sa répercussion sur le terrain politique et dans le domaine de la Coopération.
C'est le 10 mai 1907 que la S.A. Le Bon Pain fut fondée à l'initiative de plusieurs sociétés industrielles (Glaces nationales, Charbonnages Sainte-Elisabeth) et des notables catholiques de la Basse-Sambre (les familles Petit, de Dorlodot,..) auxquels vinrent s'ajouter d'autres sociétés suite à des augmentations de capital (HMS, les Feutreries Nouvelles,..) Le but premier du Bon Pain était l'exploitation d'une boulangerie industrielle, mais aussi tout commerce ou fabrication de denrées et marchandises utilisées par la classe ouvrière et agricole de la région pour concurrencer les coopératives socialistes (COOP). La fabrication débuta le 3 février 1908 et connut rapidement une grande extension. Un des fondateurs, le baron J. de Dorlodot fit aussi publier un hebdomadaire d'information régionale "L'union Sociale" . Dès 1945, la boulangerie-pâtisserie reprit de l'extension pour devenir une des plus importantes de la Basse-Sambre. Elle occupa jusqu'à 100 personnes et livrait du pain dans le Namurois, le Hainaut et le Brabant Wallon jusqu"aux faubourgs de Bruxelles, comme Schaerbeek, d'abord avec des chevaux puis des camions et ensuite des camionnettes que l'on attendait aussi le dimanche. A partir de 1968, la société fut dirigée par le baron de Dorlodot. A la boulangerie, toujours plus concurrencée, vient se joindre à une pâtisserie industrielle, puis cherche une diversification dans une département agricole. Celui-ci groupait le commerce des aliments du bétail, des engrais et des produits phytopharmaceutiques et offrait ses services à toutes les exploitations agricoles et d'élevage d'une partie de la Wallonie. L'entreprise voulut aussi développer la vente de produits glacés, poissons, légumes, volailles et gibier surgelés. Mais elle avait investi en 1965 dans la création de la laiterie de Floreffe qui tomba en faillite en 1975. L'année 1979 sonnait le glas du BON Pain de cette entreprise typique. Ses parts furent reprises par Saint-Roch S.A., ce qui ) l'époque, mettait automatiquement fin à la société. La boulangerie et la pâtisserie furent alors reprises et exploitées une dizaine d'années par la S.A. Le Bon Grain de Morlanwelz avant de fermer définitivement en 1991.
Dans la région très industrielle de la Bass-Sambre, au centre de laquelle se trouve Auvelais, nombre de communes importantes ont connu une société coopérative. Moustier eut la sienne qui fut transformée en succursale par la Maison du Peuple d'Auvelais, Bouffioulx constitua la sienne en 1892. Il eut aussi des coopératives à Mettet (1892), à Auvelais (1892), à Floreffe (1895), à Tamines (1896), mais la plupart d'entre elles ne vécurent qu'un an ou peu d'années, toujours pour les mêmes raisons : faiblesse du capital, manque de connaissances administratives, divisions dès la naissance, etc... Plusieurs d'entr'elles doivent leur origine à l'organisation des "Chevaliers du travail". C'est ainsi qu'à Tamines, en 1896, des débris de l'organisation fondée par les mineurs affiliés en 1888 aux "Chevaliers du travail", sortit l'idée de créer une société coopérative et ce, à la suite de l'échec de la liste libérale-socialiste aux élections communales de 1895.
Auvelais, commune de plus de 7.000 habitants, est situé sur la Sambre, à mi-route entre Namur et Charleroi. Cette localité à population industrielle est composée en majeur partie d'ouvriers mineurs travaillant aux charbonnages voisins, d'ouvriers occupés dans les glaceries et dans les ateliers métallurgiques de la région. Vers le Nord comme vers le Sud, la région est essentiellement agricole. La population n'a été appelée à la vie industrielle que dans la seconde moitié du siècle dernier. Aujourd'hui, tout y concourt au développement de l'organisation ouvrière : c'est le travail collectif de la mine, c'est celui de la grande usine, mais c'est aussi le heurt entre les travailleurs et le capitalisme inféodé au cléricalisme.
Auvelais eut une société coopérative dénommée Coopérative des Ouvriers Unis de la Basse-Sambre qui fut créée fin 1897, à la suite d'une réunion à laquelle prirent part dix-sept personnes. Gustave Defnet, député de l'arrondissement de Namur à cette époque, rappelant les origines de cette société, déclarait plus tard que "l'enthousiasme des compagnons était presque nul. Plusieurs essais de Coopération avaient déjà été faits."
"En effet, déjà en 1893, à l'initiative des "Chevaliers du Travail", l'Union des mineurs d'Auvelais avait créé, sous forme coopérative, une petite Maison du Peuple, dans laquelle on vendait des déchets de farine, des graines et où l'on débitait des boissons.
"Constituer une nouvelle société paraissait irréalisable, mais quelques travailleurs étaient très déterminés et voulaient sincèrement marcher de l'avant. L'ancien local devait être mis en vente publique. La société ouvrière qui avait fait construire cet immeuble ne fonctionnait plus; les anciens membres étaient pour le plus grand nombre dispersés et une créance hypothécaire de 16,150 fr grevait la propriété.
En deux semaines, à l'initiative de Gustave Defnet, on eut tôt fait de réunir quelques ouvriers socialistes auxquels on exposa le projet de rachat. Le 20 décembre, la Maison du Peuple devenait propiété de la Coopérative des Ouvriers Unis de la Basse-Sambre. Ses statuts parurent au "Moniteur", le 4 janvier 1898."On fit aussi l'acquisition d'un terrain situé derrière le local socialiste. C'est là que fut construite la boulangerie. Un four mécanique d'un nouveau système d'une valeur de 7.000fr. y fut installé ainsi qu'une machine à vapeur et un pétrin mécanique. Trois camions et cinq chevaux furent achetés."Le 1er août 1898, la boulangerie s'ouvrit. Pendant les premiers jours, la vente atteignit 400 pains de 2 kg., mais celle-ci était insuffisante pour couvrir les frais d'exploitation, attendu que la boulangerie était construite pour produire 4.000 kg quotidiennement.
"Il faut aussi dire que la vente de pains fabriqués se faisait déjà sur une grande échelle dans toute la Basse-Sambre. En effet, les camions de la société cléricale Les Ouvriers Réunis de Charleroi parcouraient chaque jour les nombreux villages environnants : Auvelais, Tamines, Fosses, et servaient des clients jusqu'à Gembloux.
"Cette société n'était point à vrai dire une coopérative. Elle vendait les pains sans ristourne, les actions étaient de 25fr. et ceux qui en étaient possesseurs touchaient des dividendes; néanmoins, elle débitait beaucoup de pains ; les Ouvriers de la Basse-Sambre en ignoraient la source cléricale et ils croyaient encourager les efforts d'une coopérative socialiste fondée par des travailleurs carolorégiens.
"En outre, il y avait à Auvelais des boulangeries patronales admirablement outillées et qui, aussitôt, commencèrent une campagne ardente contre la coopérative socialiste. Tous les boulangers de la région furent convoqués par ceux d'Auvelais et on jura la mort de la boulangerie socialiste. Avant trois, disait-on partout, la boulangerie socialiste sera anéantie, et lon s'était promis de la racheter à vil prix.
"Puis ce furent les feuilles cléricales et toutes les bonnes âmes réactionnaires qui jurèrent une guerre sans merci. Vous entendez d'ici les concerts de récriminations et de violence: "Ennemis du commerce, Gens sans expérience, politiciens qui cherchent à attraper les gros sous des ouvriers naïfs. Pétaudières socialiste, pétrin à gogos ! Gare à la culbute finale !"
"Nous en passons et des plus joyeuses. Mais la palme revient à une sainte créature qui s'en alla partout en clamant que "les socialistes fabriquaient du pain avec l'eau .... des morts".
"Horreur ! il y avait, en effet, un cimetière situé sur la route de Falisolle et ils ont construit une canalisation spéciale pour l' approvisionnement d'eau potable. En effet, à cette époque, à Auvelais, il n'existait pas de distribution d'eau municipale.
"Bref, assaillis de toutes parts, battus en brèche par de riches concurrents, débutant presque sans capitaux, ils étaient en proie à toutes les difficultés inhérentes à une mise en train dans une région où l'idée de Coopération n'avait aucune racine et où la vente du pain à crédit était quasi générale.
"Que faire ? La vente marchait cahin-caha. Les échéances commençaient à apparaître.
Un appel signé par Gustave Defnet et par les principaux militants de la région eut l'heur d'attirer l'attention de la classe ouvrière sur la nouvelle organisation coopérative. La diffusion de cet appel dans toute la contrée eut en effet prodigieux.
"Notre boulangerie est créée, disait-il. Qu'avez-vous fait jusqu'ici pour la soutenir ? Rien ! Rien ! Rien !
"Si vous ne faites rien, vous êtes indignes de vous dire socialistes. pas de vaines paroles, des actes ! Affiliez-vous à la boulangerie coopérative des ouvriers de la Basse-Sambre.
"Mangez le pain socialiste, fabriqué par vos frères de travail, par ceux qui luttent contre les exploiteurs !
"Vive le Parti Ouvrier ! Vive la grande boulangerie de la Basse-Sambre ! A l'oeuvre ! En avant !"
En quelques jours, la production passa de 800 à 1800 kilos par jour. Fin décembre 1898, la coopérative avait fabriqué 354.044 Kg. de pain blanc et 10.213 kg. de pain dit de chien. En sa première année de fonctionnement, la société avait ouvert une succursale à Gembloux pour y débiter le pain et quelques denrées. En Janvier 1899, une seconde succursale fut appelée à la vie, à Salzinnes-les-Moulins près de Namur, à proximité des nouveaux ateliers de chemins de fer de l'Etat. A cette époque, le personnel attaché à la coopérative comprenait déjà 22 ouvriers et employés et le nombre des membres coopérateurs atteignait 600. En 1900, la Maison du Peuple construisit un second four mécanique et se rendit propriétaire d'un terrain en vue d'agrandissement. Dès cette année, elle distribua des secours aux sociétaires malades. Préparant l'instauration de magasins dans toute la région, elle débitait par ses camions, en même temps que le pain, des denrées coloniales, café, chicorée, sucre, savon, etc ... Elle rayonnait sur toute la contrée, visitant Bothey, Bouzet, Corroy-le-Château, gembloux, Grand-Leez, Grand-Manil, Isnes, Lonzée, Mazy, Onoz, Sauvenière, Auvelais. Aussi, dès l'année suivante, avait-elle des magasins non seulement à Auvelais, mais à Arsimont, à Ham-sur-Sambre, à Falisolle, à la Sarthe (Auvelais), puis à Névremont.
Ainsi, automatiquement, les ouvriers Réunis de la Basse-Sambre réalisaient la centralisation régionale, échappant au particularisme de village qui sévissait dans beaucoup de régions.
La progression des affaires des Ouvriers Réunis de la Basse-Sambre empêchait les adversaires de dormir. Aussi recouraient-ils toujours aux mensonges et à la calomnie pour détourner les ouvriers du chemin de la coopérative socialiste. A certains moments, le bruit fut répandu dans la région que la coopérative serait dans l'impossibilité de payer les pensions à ses vieux membres. Les petits journaux à la solde des patrons et des cléricaux jetèrent, par des articles insidieux, le soupçon sur les plus honnêtes, même sur ceux qui depuis vingt ans étaient à la tâche ardue de la propagande. "les meneurs s'enrichissent des sueurs des travailleurs", voilà ce que la presse capitaliste ne cessait de répéter et, après avoir dénigré, vilipendé les oeuvres coopératives et leurs militants, on vit les dirigeants de la boulangerie le bon grain imiter la pratique coopérative en créant la vente avec ristournes et en organisant la pension aux vieux clients. En réalité, la boulangerie cléricale n'était qu'une société anonyme dont les actions se trouvaient aux mains d'une société industrielle composée de six ingénieurs, d'un notaire, d'un avocat, de quatre gros propriétaires dont un comte et un baron. Le but réel de cette société était la mort de la coopérative socialiste.
En 1902, la coopérative d'Auvelais construisit une écurie pour treize chevaux et une remise pour abriter onze camions; elle avait acquis un nouveau terrain de 12 ares 17 centiares qui devait servir dans la suite à de nouvelles extensions de la société.
L'année suivante, elle acheta une maison voisine pour y installer les magasins d'épiceries et de tissus.
Chaque exercice accusait une progression constante du chiffre des affaires, du nombre de ses membres, la création d'installations et la fondation d'oeuvres nouvelles. Après cinq années, la Coopérative d'Auvelais possédait des immeubles et du matériel pour plus de 100.000fr; elle comptait plus de 2.000 associés; elle fabriquait annuellement 1.672.000 kg. de pain et elle réalisait une vente de plus de 650.000fr.
En plus de sa caisse de secours en cas de maladie, elle avait constitué en 1904 une caisse de pensions pour les vieux coopérateurs dont l'octroi était basé sur le nombre d'années de participation et sur l'importance des achats.
Pendant les sept premières années, elle eut à sa tête Gustave Defnet, député de l'arrondissement de Namur qui, avec l'aide des camarades Paul Leclercq, Melchior, Ledoux et Sevrin, se prodigua à la prospérité de la société coopérative.
L'année 1904 fut cruelle pour la société, car son fondateur mourut soudainement à Namur. Mais l'oeuvre était solidement assise et elle échut en des mains expertes et prudents. L'avenir était ainsi assuré. Le progrès de la coopérative se poursuivit inlassable, malgré les attaques de toutes espèces que ne cessait de lui adresser une presse à tous gages.
La progression s'accentue
L'année 1905 fut marquée par la constitution d'une caisse d'épargne. Les ventes atteignirent près de 900.000frs et le nombre de coopérateurs passa à près de 3.000. En plus des succursales déjà indiquées, il faut enregistrer deux nouvelles, l'une à Biesmerée, l'autre à Tamines, deux localités où avaient existé des sociétés autonomes qui avaient périclité.
La coopérative Les Ouvriers Réunis d'Auvelais participa en 1906 à la constitution financière de la coopérative la vedette de Sambre et Meuse à Mettet. Elle fit construire à Tamines une magnifique Maison du Peuple avec magasin et café; elle ouvrit une succursale à Moustier-sur-Sambre transformant ainsi l'ancienne coopérative.
Depuis plusieurs années, la Coopérative d'Auvelais soutenait un journal hebdomadaire : "En avant", qui menait énergiquement la lutte sur le terrain coopératif, syndical, et politique. Les bilans semestriels étaient répandus dans toutes les localités de la région, sollicitant l'attention des prolétaires et suscitant chez les adversaires capitalistes et politiques de sourdes colères, des attaques sournoises et mensongères. la campagne de haine se continua pendant plusieurs années. On empêchait les ouvriers de s'approvisionner à la coopérative pour les obliger à se procurer le pain à la société anonyme. On vendit meilleur marché pour gagner la clientèle, mais les travailleurs de la Basse-Sambre restèrent pour le plus grand nombre fidèles à leur coopérative. En effet , fin 1907, la coopérative d'Auvelais enregistrait 3.373 membres, bien qu'elle en eut 351 à la vedette de Mettet qui venait de se constituer; elle fabirquait 2 millions 500.000 kg; de pain. Les ventes annuelles s'élevaient à plus d'un million et les immeubles de la coopérative en partie amortis représentaient une valeur de 200.000fr.
L'adversaire continua à mordre, mais ses dents se brisèrent dans le roc. Un an après la naissance du Bon Grain (1907), la coopérative socialiste enregistrait 1 million 152.986fr de vente et 3.898 coopérateurs. La progression s'accentue et se poursuit 1910, 1911,1912,1913 - 4895 membres pour 1.327.515fr de ventes.
Ces résultats avaient été acquis grâce à la pensée d'unité ouvrière qui n'avait cessé de prévaloir parmi la plupart des travailleurs de la Basse-Sambre, car dans cette région comme d'ailleurs un peu partout dans les milieux ouvriers, il s'était montré des porc-épics sociaux qui, à certains moments, suscitèrent des questions personnelles, firent écho aux attaques du dehors, mirent en oeuvre des rivalités politiques. Heureusement, le bon sens de la population ne prêta pas l'oreille aux artisans de la discorde et de la dissension, sachant qu'on ne bâtit point sur la haine.
Quand, en 1914, la guerre éclata, la Coopérative d'Auvelais comptait une boulangerie à Auvelais qui desservait 22 communes, un dépôt entral, dix sucursales et deux Maisons du Peuple. Le nombre de ses associés était de 5.112. Pour l'exercice semestriel se clôturant le 30 juin 1914, ses ventes atteignaient 640.552,21fr. Son personnel comprenait 43 employés et ouvriers. Quant à ses immeubles, ils représentaient une valeur de 350.000fr. sur laquelle il avait été fait d'importants amortissements.
La coopérative Les Ouvriers Réunis d'Auvelais est située à 5 à 6 minutes de la gare de chemin de fer, rue Saint-Roch, à la bifurcation des routes allant vers Falisolle et Tamines. Les immeubles de la société couvraient en cet endroit une surface d'une vingtaine d'ares. La salle du café très spacieuse était ornée de portraits des socialistes belges et étrangers et abritait la bibliothèque populaire. Au dessus se trouvait la salle des fêtes. On y avait accès par un large escalier débouchant de la salle du café.
Dans ce même ensemble de bâtisses se trouvaient l'habitation du gérant et celle du directeur de la société. Voisin de cette demeure, on rencontrait le magasin d'épiceries et de tissus dont les dispositions intérieures et extérieures respiraient l'ordre, la gaieté et le bon goût.
La société Coopérative d'Auvelais avait la réputation d'être l'une des mieux tenue en même temps que des plus accueillantes de Belgique. Cette impression nous fût donnée en de nombreuses circonstances : adhésion réelle aux magasins coopératifs de gros, soutien des oeuvres de diffusions coopérative de l'Office Coopératif, aide financière aux sociétés en difficulté, contribution à la presse. En réalité, elle s'était efforcée au cours de sa carrière de vingt années de réaliser le but qu'elle s'était assignée à sa création :
"Celui de pourvoir aux besoins matériels, intellectuels et moraux de ses adhérents. Pain de bonne qualité, à poids exact, au prix le plus bas, marchandises de qualité garantie pure, au prix du jour et de la concurrence, ristournes, secours en pain et autres produits aux coopérateurs malades ou blessés au travail, pensions aux vieux coopérateurs", voilà pour le côté matériel.
"Fondation d'un journal hebdomadaire, distribution de brochures, création d'une bibliothèque, ouverture de Maison du Peuple, pour l'organisation de conférences, de cours, de meetings et de fêtes", voilà pour le côté intellectuel.
"Intervention financière dans les grèves, dans la constitution de nouvelles coopératives, dans les luttes politiques", voilà pour le côté solidarité.
L'oeuvre de la coopérative d'Auvelais avait été en réalité pétrie des mains caleuses, mais combien solides et franches de la classe ouvrière
Née en France, au nord-est de l'Aisne, sur le plateau de la Thiérache, la Sambre coule dans sa partie wallonne sur une distance voisine de 93 km. On nomme haute Sambre la portion de la rivière s'étendant de la France à Monceau et basse Sambre son parcours jusqu'au confluent de la Meuse à Namur. Son parcours total est de 190 km. Son tracé a toujours comporté de nombreux et amples méandres reproduits par les cartes anciennes, telle celle de l'atlas d'Ortéluis, en 1579. Plusieurs d'entre eux furent abandonnés par la rivière sur Aulne, Jemeppe, Soye et Floriffoux, ce qui explique la grande largeur de la vallée à ces endroits. Il y a quelque 30.000 ans, le cours de la rivière était supérieur de 30 km à celui que nous connaissons. Il passait par la Sarthe, les Comognes et Froidmont. Ses méandres étaient larges et nombreux. Mais avant sa canalisation, la Sambre était bien moins profonde. La navigation n'y était même possible que six mois par an. Il y passait des bateaux dits Sambroises, d'un tonnage de 20 à 50 tonnes mettant, de Namur à Charleroi, 12 à 14 jours, pour la montée et de 6 à 5 jours pour la descente, selon l'état des eaux. C'est dire si le transport était lent. Que contenait ces bateaux encore pourvus de voiles ? Des produits de l'économie rurale, comme le foin, les fagots, les céréales, la laine, la bière, mais aussi et surtout des matières pondéreuses très diverses : de fer travaillé, des pierres, des roches, de la houille. En période d'hostilités, des munitionnaires usaient de bateaux pour ravitailler les armées. On halait les chalands vides à l'aide d'un cordage, tiré à la main ou par des chevaux.
Mais quand l'activité industrielle se développa, la Sambre devint soudainement trop peu profonde pour les péniches de plus en plus lourdes qui l'utilisaient. De plus, les méandres et la différence de niveau entre certaines localités rendaient la navigation très malaisée. On a adapté la Sambre aux nouvelles exigences économiques avec ce que cela apporte de positif pour l'économie mais aussi de négatif pour les rivages de plus en plus envahis par le béton. La navigation fut transformée en 1825, lorsqu'une entente s'établit entre les gouvernements des Pays-Bas et de la France pour améliorer les conditions de la voie d'eau. Le tracé de la Sambre fut pour la première fois rectifié, le lit approfondi, le parcours pourvu de 13 ouvrages-écluses permettant le passage de bateaux de 300 tonnes. La Sambre était devenue une voie d'eau rentable. L'essor des transports était devenu tel qu'en 1914, des milliers de péniches y circulaient chaque mois, chargées de charbons, produits métalliques, chimiques ou de bois. Pour mettre en service le nouveau barrage éclusé d'Auvelais, il fallait supprimer la vieille écluse du Pont-à-Biesmes. Elle a été démontée en 1955.
Les écluses étaient beaucoup trop petites que celles que l'on voit sur nos cours d'eau de nos jours. Le tracé de la Basse-Sambre normalisée développe une longueur de 53 km soit 15 de moins que l'ancien tracé. La rectification la plus spectaculaire se situant à Ham où l'on évita la construction de trois ponts rails. Les 13 barrages et écluses de 1825 ont été remplacés par 8 complexes de plus grandes capacités entre 1947 et 1970 et principalement entre 1955 et 1959 pour les sections de Tamines et Auvelais. Les bateaux étant plus gros, il en passe moins. La moitié des 40 bateaux qui passent en moyenne l'écluse d'Auvelais chaque jour, atteignent un tonnage de 1.200 tonnes. Le batelier va faire apposer un cachet à chaque écluse qu'il franchit jusqu'à sa destination. Ils transportent des céréales, produits chimiques, métalliques, du sable vers ou en provenance des usines sambriennes.
Travaillant principalement pour les glaceries, les feutreries d'Auvelais connurent leurs heures de gloire entre les années 1930 et 1950. Une première feutrerie, créée en 1900, s'installa briévement près de l'ancienne église. Deux autres feutreries beaucoup plus importantes s'installèrent rue des Glaces et furent actives jusqu'aux années 1970. La S.A. des Feutres et Amiantes d'Auvelais( tendance libérale), créée le 10 février 1906, fabriquait des feutres de poils et de laine, des fils et des plaques d'amiante, utilisées comme isolant thermique. Le personnel variait suivant la demande des glaceries et chômait parfois plusieurs jours par semaine. Elle cessa ses activités le 30 juin 1976. La S.A. Feutrerie Nouvelle d'Auvelais, constituée le 14 janvier 1909 (tendance catholique) , fabriquait des feutres de plusieurs types. Ces deux entreprises, qui vécurent longtemps sur leurs acquis et occupant jusqu'à 70 personnes chacune, s'adaptèrent trop tard aux nouvelles demandes du marché... Les glaceries utilisant la technique du float n'ont en tout cas plus besoin de technique de doucissage..
Il est probable que la houille fut exploitée au moyen âge à Auvelais, mais les documents ne nous donnent aucun renseignement à cet égard. La première allusion à l’industrie charbonnière que nous trouvions est l’existence, en 1512, d’un échevin, Jean le Houilleur, dont le nom indique suffisamment la profession.
La concession du charbonnage Saint-Roch fut accordée en 1829. Elle comprenait les couches de charbon gisant sous 140 hectares, situées dans la boule que décrit la Sambre à l'ouest d' Auvelais. Le premier puits dit "Vieux Grogneaux", fut creusé dans la prairie de la Bachée. En 1838, le charbonnage Saint-Roch occupait 67 ouvriers. En 1860, Saint-Roch fusionna avec le charbonnage d'Auvelais suite aux négociations de la famille Petit et du consortium qui avait acheté le site Saint-Roch en 1859. En 1900, le puits principal de la société se trouvait près de la glacerie Saint-Roch. En 1921, la société fit creuser un nouveau puits à la Grippelotte, celui-ci était relié aux puits central par un chemin de fer aérien. En 1930, l'exploitation se faisait par deux galeries à la profondeur de 112 et de 264 mètres; elles s'élevait à 200 tonnes environ par jour. On espérait doubler cette production lorsque le matériel aurait été renouvelé et un triage mécanique installé. Les ouvriers employés étaient au nombre de près de 400. Mais la société fut dissoute en 1931 et Auvelais ne fut plus qu'un centre de tri. Elle ferma en 1961.
La concession de la « mine d’Auvelais » comprenait le territoire actuel d’Arsimont et la partie méridionale d’Auvelais.
En arrêté royal du 27 mai 1857 sépara la concession primitive d'Auvelais en deux concessions particulières. Auvelais et Arsimont. Cette dernière comprenait 630 hectares sous les communes de Foasses et d'Auvelais et était limitée par les concessions de Ham-sur_sambre, d'Auvelais, de Falisolle et au sud par des terrains non carbonifères située sous Fosses. Pour exploiter les veines de houille, la famille Petit avait successivement foré les puits nro 1 et nro 2 et avait creusé une longue galerie dite la Pêcherie pau où le charbon était amené jusqu'aux bords de la Sambre. les héritiers Petit se constituèrent en société civile en 1847 et s'étaient associés aux Godin de Huy, à qui ils avaient cédé, le 26 mars 1847, trois dixièmes de leurs droits.
Le 29 juin 1860, fut constitué la société civile du charbonnage d'Arsimont. L'avoir social était garanti en 200 actions, dont 137 furent attribuées à la famille Petit, 60 à la famille Godin et 3 à Mr Simon d'Andenne, cessionnaire de parts depuis 1859. Ces deux actions passèrent aux mains de capitalistes français, les barons de Soubeyan et de Haber, Mr Schnapper, qui transformèrent l'association civile en une société anonyme. En 1896, les deux sièges d'extraction d'Arsimont occupaient 743 personnes dont 700 ouvriers. La société anonyme des charbonnages d'Arsimont fut dissoute le 14 juin 1904, lors de sa fusion avec la société similaire de Ham-sur-Sambre et de Moustier-sur-Sambre. La production annuelle était de 300.000 tonnes. le charbonnage d'Arsimont s'arrêta vers 1925.
C'est en 1828 que fut concédé l'autorisation d'exploiter une mine qui s'étendait sur 437 hectares, sous Velaine, Keumièe, et Auvelais. En 1834, un seul siège était en activité, il occupait 42 ouvriers et produisait 4650 tonneaux. En 1937, l'exploitation de la houille à Velaine employait 119 ouvriers, mais le triage se faisait à Auvelais.
L’industrie verrière s’introduisit dès le XVIIème siècle dans le bassin de la Sambre. Les glaces nationales belges a pour objet la fabrication et le commerce des glaces ainsi que de tous autres objets en verre, l’exploitation, la fabrication et la vente de toutes matières et produits qui se rattachent à l’industrie du verre. L’usine construite en 1890, est devenue à la suite d’agrandissements successifs, un des établissements industriels les plus importants de la Basse-Sambre.
La société des Glaces d'Auvelais a été constituée en 1875 par des familles libérales sur un terrain de six hectares, à la Vacherie, le long de la Sambre. C'est l'époque où la Basse-Sambre voit naître quatre glaceries :
La Société de Sainte-Marie d'Oignies dès 1836,
Les Glaces de Moustier en 1883,
Les Glaces nationales belges à Saint-Roch, Auvelais, en 1889,
La manufacture des Glaces de Saint-Gobain, à Franière, en 1900.
Cette concentration s'explique par une localisation favorable près des voies de communication (la Sambre et la ligne de chemin de fer) et des sources de matières premières dont le chlore, le sable et la soude produite par Solvay, à Couillet. En 1928, les Glaces d'Auvelais occupaient 900 ouvriers. En 1932, suite à la fusion des Glaces d'Auvelais avec les Glaces Nationales belges, les activités des Glaces d'Auvelais sont progressivement reconcentrées dans l'autre usine. Après 1945, on y construisit des carrelages (Grès Sambre).L'ensemble du site, situé le log de la Sambre à la limite des communes de Jemeppe, représentait une superficie totale de près de 40 hectares. L'usine Solvay, située à proximité, acheta le site en 1971 pour constituer une réserve pour l'implantation éventuelle de nouvelles activités. L'ancienne usine, qui couvrait près de trois hectares à l'abandon, fut rasée en 1990. Les trois cheminées restantes avaient une hauteur de 40 à 50 mètres et un diamètre à la base de quatre mètres. Les "Glaces nationales belges à Saint-Roch - Auvelais" furent constituée le 16 septembre 1889, grâce à un capital de 2.500.000FB, investi par des familles catholiques en réaction à l'autre glacerie. Elle eut dès le départ pour objet la fabrication et le commerce des glaces ainsi que de tous autres objets en verre, l'exploitation, la fabrication et la vente de toutes matières et produits qui se rattachent à l'industrie du verre. L'usine Saint-Roch, construite en 1890, est devenue à la suite d'agrandissement successifs, un des établissements industriels les plus importants de la Basse-Sambre. Il comptait en 1930 plus de 1.400 ouvriers.
En 1997, la maison-mère, la multinationale française Saint-Gobain a décidé d'équiper l'usine d'Auvelais d'un coater. "Il s'agit d'un équipement technologique de pointe servant à déposer des couches thermiques et de contrôle solaire sur le verre". Grâce à ce système, les bureaux et autres habitations devraient être un peu plus imperméables aux effets trop puissants des rayons du soleil. Auvelais, spécialisé dans le verre plat, possède deux float qui permettent une production concentrée au même endroit. En 1977, Saint-Roch à Auvelais occupaient 575 personnes tandis que Securit sur le même site, en employaient quelques 400. Toujours dans la même famille, Techniver à Mornimont regroupait 111 emplois tandis que Caliglas à Floreffe en comptait une trentaine.
Située près de la Sambre, la centrale d'Auvelais, fondée en 1911, a alimenté toute une région en électricité jusqu'en 1985. Elle fonctionnait grâce à de la poussière de charbon.
Le charbon arrivait aux chaudières sous une forme pulvérisée et était enflammée. L'eau déminéralisée était transformée en vapeur surchauffée. Elle entrait alors dans la turbine à vapeur qui était couplée avec un énorme alternateur et l'entraînait dans son mouvement de rotation produisant ainsi l'énergie électrique. Après avoir rempli son rôle dans la turbine, la vapeur était à nouveau condensée en eau avant d'être renvoyée au réservoir d'eau. L'eau était alors ramenée à la chaudière par une pompe d'alimentation. Le cycle eau-vapeur était alors ainsi complètement "fermé". Le charbon arrivait directement du charbonnage Elisabeth par un transporteur aérien ou par bateau d'autres charbonnages au départ d'Anvers. La consommation quotidienne était à l'époque de 1.000 tonnes de charbon pour les cinq chaudières. Le charbon était réduit sous forme de farine noire. Les cendres et les suies extraites étaient entraînées par un courant d'eau vers les bassins de décantation. Ces suies on servi pour la fabrication de briques et de produits réfractaires. A l'intérieur même de la centrale, la salle des machines et le poste de commande valaient le détour et en ont impressionné plus d'un lors des visites.
On y fabriquait différents acides, chlorures, sulfate, un minimum de fer (oxyde de plomb pour préserver le fer de la rouille) et de la potée utilisée dans les industries pour polir le verre et des métaux. Elle travaillait surtout pour les glaceries. En 1963, la société rebaptisée "Produits chimique et pharmaceutiques" n'employait plus que 21 ouvriers et 11 employés et a fermé ses portes après.
Créée en 1853 peu après l'édification de la ligne de chemin de fer, elle était située près du pont de chemin de fer enjambant la Sambre près de la route d'Eghezée, c'était une des plus grosses entreprises d'Auvelais dans l'entre-deux-guerres. Elle employait 250 ouvriers en 1926. Elle fut successivement administrée par MM.J.Leroy Wauthier et Protin et ferma ses portes dans les années 1960. Elle a été reprise par la SOPARTEC (Louvain-la-neuve).En 1982, l'Administration communale de Sambreville fit démolir les derniers vestiges de l'usine. Durant la guerre de 1940, les bureaux de cette usine servirent de cachette à une invention du Taminois, Emile Van Herpe, que les allemands recherchèrent en vain durant plusieurs mois. Il s'agissait d'un projet de rayon laser. Mr Van herpe avait bénéficié de la compréhension de la direction de l'entreprise et particulièrement de Mr Maillard pour s'y réfugier. Autodidacte et sans moyens financiers, Mr Van Herpe ne put développer son invention (révolutionnaire à l'époque) et fut d'ailleurs blessé gravement en procédant à des essais.