Les proverbes flamands (la huque bleue)
1559, 117 x 163 cm, Berlin
Nature de l’œuvre : Peinture à l’huile sur bois de chêne
Domaine artistique : Arts visuels
Courant artistique : Renaissance flamande
Thématique : Art, création et culture
Ce tableau représente un village flamand dans lequel règne une joyeuse agitation. La composition s’organise autour d’un chemin qui traverse un ensemble de bâtisses et mène jusqu’à une étendue d’eau. Des villageois, isolés, ou en groupes, sont saisis dans des actions particulières. Chacun d’entre eux représente un proverbe. On en compte plus d’une centaine.
Au XVI° siècle, l’usage de proverbes est régulier et Bruegel en réalise un recueil sous forme visuelle, en représentant par la peinture une accumulation de petites saynètes.
Par ailleurs, ce tableau est aussi une leçon de morale qui met en scène des actions condamnables par leur déraison ou leur immoralité.
Le tableau de Bruegel nous renseigne sur la vie des petites gens au XVI° siècle, il nous immerge dans un monde flamand : architecture des maisons, costumes et état d'esprit, bien sûr, par le biais des proverbes.
Pieter Bruegel est surnommé « l’ancien » pour le distinguer de ses deux fils, peintres également.
Originaire des Pays-Bas, il fait partie des grands artistes de la Renaissance flamande, époque de renouveau artistique. A la différence des peintres italiens de cette époque, Bruegel ne cherchait pas représenter la grandeur mais la petitesse humaine : il ne peignait ni dieux, ni nobles mais des paysans et des gens du commun car Bruegel était fasciné par la vie quotidienne et bon nombre de ses tableaux représentent la vie populaire.
Les galettes poussent sur le toit = vivre dans l'abondance.
Ils se tiennent par le nez = ils se trompent mutuellement.
Ca dépend de la manière dont tombent les cartes = c’est le hasard.
Il pisse contre la lune = il veut l'impossible
Ca pousse en dehors des fenêtres = ne pas pouvoir cacher quelque chose.
Les porcs errent dans le blé = tout va de travers.
Il court comme s'il avait le feu aux fesses = il est pressé
Peu importe à qui appartient la maison qui brûle pourvu qu'on puisse se chauffer aux braises =il saisit toutes les occasions pour s'enrichir.
Avoir le vent en poupe = on réussit facilement dans de bonnes conditions.
Il pend sa cape à la barrière =il rompt avec les usages sans savoir s'il s'accoutumera à son nouvel environnement.
Il est suspendu entre ciel et terre = il s'est mis dans une situation embarrassante et ne sait comment en sortir.
Etre assis sur des charbons ardents = être angoissé et d'une impatience extrême.
Il se cogne la tête contre le mur = vouloir entreprendre l'impossible tout en étant sans égards pour autrui.
L'un tond les moutons l'autre les porcelets = l'un a tous les avantages, l'autre tous les inconvénients ou l'un vit dans l'opulence l'autre dans la misère
Elle revêt son mari d'une cape bleue : elle le trompe.
Deux chiens ne s'accordent jamais sur un os = se disputer, s'acharner tous deux sur une même affaire
Il fait danser le monde sur son pouce =tous lui obéissent à la baguette.
Elle prend l'oeuf de la poule et laisse échapper celui de l'oie = elle est avare et fait le mauvais choix.
Chasseurs dans la neige, 1565
Le repas de noces,1567