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Voilà pour les catholiques. Et les protestants? Le pasteur Christian Montfort se réjouit d’avoir été destinataire, lui aussi, de dons sur le même mode opératoire, une enveloppe dans la boîte aux lettres.

«C’est arrivé deux fois, à la fin de l’année dernière, au lendemain des concerts que nous avions donnés. Je pense que c’est une personne qui venait à ces concerts». Le pasteur n’a pas souhaité détailler les sommes en question, a priori plusieurs centaines de francs à chaque fois. «Nous les avons utilisées pour l’aménagement du foyer». Avec une des liasses, il y avait un petit mot : «Donner et recevoir». Le pasteur ajoute que des francs ont aussi été récoltés lors d’obsèques.

Le maire, Denis Riedinger, dit ne pas être au courant du phénomène. Il reste plutôt évasif, peut-être ne veut-il pas que cela s’ébruite. En tout cas, il craint qu’une médiatisation «ne tue la poule aux œufs d’or».

Ce n’est pas l’avis de Christine Hamm, de la librairie Mille pages. Derrière son comptoir, elle n’en revient toujours pas : «Ça m’est arrivé ce matin, j’ai trouvé une enveloppe et cinq cents francs, cinq billets de cent francs glissés dans un prospectus de l’association dont je fais partie, l’École pour la vie. J’ai d’abord cru que c’était une de mes sœurs qui voulait que j’aille à la banque, mais non, elles n’étaient pas au courant. Je me suis alors dit que c’est quelqu’un qui avait fait un don pour l’association».

Dans la librairie, une jeune femme, qui s’était approchée en tendant l’oreille, s’exclame : «C’est incroyable, c’est arrivé à ma sœur Cindy la semaine dernière… »

L’homme est jeune et un peu timide. Vêtu de noir, il attend patiemment son tour dans la file d’attente du guichet réservé, jusqu’au 17 février, à l’échange des derniers billets en francs, à la Banque de France à Strasbourg.

Il tient dans sa main une enveloppe contenant plusieurs billets. Leur origine? «Euh, c’est un peu compliqué» souffle-t-il, presque gêné. «En fait, je les ai trouvés dans ma boîte aux lettres». Il ajoute, à voix basse : «il y a quelqu’un à Hoerdt qui distribue des billets en francs, je ne sais pas qui c’est».

Des sommes «pas négligeables»

Étrange. Aurait-il des scrupules à dévoiler l’origine de l’argent, presque cinq cents francs (76 euros), ou dit-il vrai? «Je crois que l’école primaire en a aussi reçu».

Vérification faite, ce n’est pas l’école directement, mais la FCPE, l’association des parents d’élèves qui organisait, le mois dernier, un ramassage de sapins de Noël. Dans l’une des urnes déposées chez les commerçants pour recueillir les commandes, les bénévoles ont découvert une enveloppe contenant deux mille francs (304 euros). La surprise passée, ils se sont renseignés et sont allés échanger les billets à la Banque de France. «La chorale en a aussi eu», a-t-on glissé avant de raccrocher le téléphone.

Du côté de la chorale Sainte-Cécile de Hœrdt, Pierre Gall confirme. «La semaine dernière, on a eu une enveloppe pour la chorale. Et ce matin (hier, ndlr), c’était dans la boîte aux lettres de la paroisse, avec juste un mot: pour la paroisse». L’homme n’a pas voulu donner les montants des deux dons, tout juste a-t-il concédé qu’il s’agit de sommes «pas négligeables».

LE DISCOURS INDIRECT OU RAPPORTÉ.