Auto-interview

Auto-interview

Antonin : Antonin je peux te poser des questions ? Antonin : OuiAntonin Toi qu’est que tu imaginerais comme théâtre ?Antonin : Comme théâtre ? comment ça ?Antonin : Si tu rêvais d’un théâtre, il serait comment ?Antonin : Ça dépendAntonin : Ça dépend de quoi ?Antonin : Je peux faire tout ce que je veux dans ce théâtre ?Antonin : Oui c’est ton théâtreAntonin : Le théâtre d’Antonin quoi ?Antonin : OuiAntonin : Alors d’abord ce serait peut-être les théâtres d’AntoninAntonin : Pourquoi ?Antonin : Parce que je ne crois pas à un seul théâtreAntonin : Va pour les théâtres d’Antonin même si c’est un peu mégaloAntonin : Tu m’as dit que c’est « ton théâtre »Antonin : Ok, ok, c’est ok.Antonin : Ensuite ça ne serait pas un CDNAntonin : Pourquoi ? Antonin : Parce que déjà CENTRE, DRAMATIQUE et NATIONAL, ça fait beaucoup de mot qui donne pas envie. CENTRE déjà c’est triste, Centre commercial, centre de radiologie, centre des impôts, centre de détention, centre-ville. Il y a tellement de centres pour tout que tu comprends pourquoi tout est cloisonné, séparé.Antonin : Ok mais alors ?Antonin : Tu peux prendre l’inverse ! tu avais imaginé ça un jour avec Thomas Ferrand : Marges Internationales JoyeusesAntonin : M I JAntonin : Ça nous paraissait plus ouvert, plus amusant.Antonin : tu crois que le nomAntonin : le nom c’est un indicateur, c’est presque déjà une direction.Antonin : Comment ça ?Antonin : Ben par exemple : « Conservatoire », ça fait « conserve », « conservateur », « conserver »Antonin : Oui mais ton Théâtre alors, il est comment.Antonin : il est toujours ouvertAntonin : toujours ouvert ?Antonin : oui parce qu’il n’y a pas que le théâtre dans mon théâtreAntonin : ah ? tu mets un cinéma ? un café ?Antonin : oui mais aussi, un boulanger, un médecin, un fleuriste, des associations comme Emmaüs… d’autre trucs encore.Antonin : pourquoi ?Antonin : c’est important que des gens rentrent dans le théâtre même sans aller voir de spectacle.Antonin : Tu crois à un théâtre fédérateur, un théâtre pour tousAntonin : Je crois surtout au fait que le théâtre c’est un lieu qui doit être ouvert. Ouvert même pour ceux qui ne vont pas au théâtre. T’imagine les parents qui amènent leur enfant fiévreux chez le médecin un soir où il y a un spectacle. Ils sont dans la salle d’attente et à quelques mètres d’eux. Des spectateurs, des acteurs attendent aussi le début du spectacle.Antonin : Ça les emmerdera peut-être qu’il y ait du monde, puis tout le monde aura peur d’attraper la maladie du gosse…Antonin : Parce que tu crois que tout le monde va au théâtre en bonne santé ?Antonin : Quoi d’autre dans ton théâtre ?Antonin : Des salles de répétitions. Beaucoup. Peut-être quatre. Grande. Belle. Avec des possibilités de travailler la lumière, le son, la scénographie.Antonin : c’est impossible ?Antonin : PourquoiAntonin : c’est trop ?Antonin : Alors j’arrête làAntonin : Comment ça ?Antonin : J’arrête de rêver.Antonin : ok vas-y okAntonin : les salles de répétitions ouvertes si on veut sur l’extérieur avec des fenêtres.Antonin : des fenêtres ?Antonin : oui des fenêtres pour voir la lumière dehors si tu veux, pour être vu de la rue si tu veux. Tu sais comme les travaux, quand une grue ou une tractopelle fait quelque chose et que tu t’arrêtes pour regarder. Là tu pourrais / tu aurais le choix de laisser voir comment ça se fabrique le théâtre.Antonin : d’autres choses ?Antonin : une salle de spectacle aussi.Antonin : en plus des 4 salles de répétitionAntonin : ouiAntonin : ça fait beaucoup ?Antonin : Au fronton du théâtre une phrase comme : « Partager, c’est le début du bonheur »Antonin : c’est cuculAntonin : tu changerais de temps en temps.Antonin : tu veux un théâtre à ParisAntonin : Paris ? Pourquoi Paris ?Antonin : Parce qu’il est grand ton théâtre.Antonin : Pas du tout à Paris, plutôt à Guipavas, Laxou ou Vire…
texte écrit dans le cadre Nous sommes le Paysage #1

Complément à l’auto interview.

Je crois que je ne sers à rien. Je crois que nous ne servons à rien.Je pense que nous coûtons trop cher à la société. Que nous vivons aux crochets des collectivités et de leurs subventions. Je crois que nous n’avons aucun rôle à jouer. Je crois que si tu n’es pas connu, tu ne sers à rien. Je crois que je n’apporte rien, que je ne contribue à rien à la société. Je crois que toutes les médiations artistiques ne servent à rien.Je crois que je me persuade que ce que j’ai à dire est important mais en fait non.Je crois que tout tourne autour de moi mais en fait non.Je crois que mort je serai regretté mais non.Je crois qu’on aurait tort de me croire.textes écrits dans le cadre Nous sommes le Paysage #2