Tokyo-yko

Dans TOKYO-YKO, les acteurs

déroulent le temps et déroutent

la question de la représentation.

Ils/elles sont à l'écoute du

plateau et sur un mode aléatoire

composent une chorégraphie

Ce projet serait l'utopie

chorégraphiée d'une

conception du monde et de ses échanges,

il s'agit en tout cas

de réfléchir (à) cela.

C'est vers cette idée

«d'installation instable»,

d’acteurs libres dans

un encadrement défini

que s'oriente

TOKYO-YKO.

C’est un spectacle de danse Une proposition chorégraphique Autour du fantasme de Tokyo et du Japon Entre rituel et effervescence Entre le calme imaginé et l’agitation supposée... D’un tremblement de terre à l’attention, au soin L’idée qui nous mène c’est le double, l’envie d’être un autre ' De n’être pas tout à fait soi

C’est le passage de quatre corps sexués à quatre êtres semblables Dans le déshabillage Dans la quasi-nudité Remplacer les corps nus

Par quatre joggings sombres ' Par quatre vestes à capuche sombres elles aussi ' ' Par la disparition du visage

S’ENDORMIR

Un premier coup de téléphone Dans le sommeil silencieux et tranquille de ces quatre corps Ils écoutent Ils dorment encore Dans l’écoute Il était question de sexe suggéré, de désir, de frustration C’est ces quatre corps sexués disparus Qui se réveillent Sans visage Semblables C’est ces quatre là qui vont sans cesse rechercher Celui ou celle qu’ils pourraient devenir, celui ou celle qu'ils voudraient être

Le point de départ de ce spectacle c’est le désir et la rupture. C’est aussi l’incapacité à dire, à se faire comprendre L’échec de la parole que je mets en scène.

TOKYO-YKO construction d'un ensemble

L’ABÉCÉDAIRE DE GILLES DELEUZE AVEC CLAIRE PARNET

(fin de la lettre C comme culture et début de la lettre D comme désir)

Ça marche comme ça la création, la littérature, ça passe sur des déserts.

Alors le désir c’était quoi exactement ?

Le désir c’était pas ce qu’on a cru en tout cas. Moi je crois qu’on voulait dire une chose mais vraiment très simple… vous ne désirez jamais quelqu’un ou quelque chose. Vous désirez toujours un ensemble. C’est pas compliqué. Je ne désire pas une femme, je désire aussi un paysage qui est enveloppé dans cette femme. Paysage qu’au besoin, je ne connais pas et que je pressens et tant que je n’aurais pas déroulé le paysage qu’elle enveloppe, je serai pas content c’est-à-dire je serai ; mon désir n’aura pas abouti…

… Je ne désire jamais quelque chose de tout seul, je désire bien plus, je ne désire pas un ensemble non plus je désire dans un ensemble

… En d’autre terme, il n’y a pas de désir qui ne coule, je dis bien qui ne coule, qui ne coule dans un agencement. Si bien que le désir pour moi, ça a toujours été, si je cherche le terme abstrait qui correspond à désir : je dirai c’est constructivisme. Désirer c’est construire un agencement, construire un ensemble…

On peut lire aussi dans la définition que fait Deleuze du désir, le projet mis en place, puisque

TOKYO-YKO c’est la construction d’un ensemble..