Bulletin d'évaluations

Les notes n’existaient pas avant le XIXè siècle. Les compositions n’étaient pas notées mais classées. Des places d’honneur étaient décernées aux premiers dans le but de provoquer une émulation entre les élèves.

En 1890 la notation chiffrée devient obligatoire pour les compositions trimestrielles. « La notation chiffrée vise notamment à affiner la hiérarchisation des résultats, en vue de faciliter la sélection d’une élite. Dans cet esprit, c’est la note sur 20 qui est privilégiée, plus pointue que celle sur 10, en vigueur à l’école primaire. Elle s’accompagne toujours de classements et de prix, avec une théâtralisation des résultats. La note chiffrée, c’est aussi un moyen de discipline jugé "très efficace" : l’arrêté de 1890 classe la mauvaise note parmi les punitions autorisées, aux côtés du devoir à refaire ou de la retenue…

La circulaire du 6 janvier 1969, proscrit les classements et préconise de remplacer les notes chiffrées par des appréciations globales, du "très satisfaisant" au "très insuffisant". Et "si on le juge bon", on peut leur faire correspondre des lettres (de A à E) ou des chiffres (de 1 à 5) .

Cependant, en juillet 1971 les notes sur 20 sont à nouveau prônées dans les classes qui comportent un examen (3ème, terminale).

L’usage des lettres se diffuse surtout à l’école primaire. D’autres symboles sont parfois utilisés : couleurs ; smileys ; voire même des scores de réussite. Au secondaire, « petit à petit, les lettres sont devenues de faux chiffres avec des A++, A+, etc. L’échelle de notation s'est recomposée.

La note a du mal à disparaître même si son utilité est fortement contestée. « Est-ce que tu as de bonnes notes à l’école » ? La fonction sociale de la note résiste, surtout quand elle n’est pas remplacée par un autre repère compréhensible par le non enseignant.

Le carnet de notes disparaît avec la Loi d’orientation de juillet 1989. « La loi de juillet 1989 qui organise les cycles à l’école maternelle et élémentaire officialise dans le décret du 6 septembre 1990 le passage du bulletin au livret scolaire pour rendre compte des résultats des élèves »

La définition du socle commun s’accompagne de l’obligation de mise en œuvre d’un « livret personnel de l’élève », destiné à suivre l’acquisition progressive de compétences.

Bulletin scolaire, livret scolaire, livret de compétences

Notons la distinction dans la présentation du livret personnel de compétences (septembre 2010) entre évaluation et validation :

Évaluer... c’est :

    • donner une valeur graduée (8/20, 13/20, en cours d’acquisition / acquis / expert...)

    • un acte le plus souvent individuel d’un enseignant

    • un acte pédagogique

    • un acte renouvelable, évolutif, qui se pratique dans le cadre habituel des enseignements

Valider... c’est :

    • une déclaration binaire (oui/non)

    • la décision collégiale de l’équipe

    • un acte institutionnel

    • un acte définitif : une compétence validée le reste

Voir le rapport de l'IGEN : Les livrets de compétences : nouveaux outils pour l'évaluation des acquis.

Lire aussi :

Les compétences

La notation, une loterie absurde

Malgré l'avis défavorable du Conseil supérieur de l'éducation, la nouvelle ministre Line Beauchamp tient mordicus à la mise en place d'un bulletin unique dans toutes les écoles du Québec.