Bonnet d'âne

L'école du XIX° est l'héritière de l'école de l'Ancien régime: les frères des écoles chrétiennes ont une discipline qui fait usage des châtiments corporels pour purifier ; les jésuites ont des « correcteurs » recrutés à l'extérieur. Ces frères sont souvent des novices de 18 ou 20 ans face à une classe de 60 à 100 élèves ! La discipline ne peut souvent se faire que de cette façon.

Du côté des laïques, un filtre se met en place, avec la formation des maîtres dans les écoles normales.

La violence à l'école prend des formes ritualisées avec une mise en scène : c'est le dressage du corps avec un objet médiateur, la férule en particulier. C'est la mise en spectacle du coin : coin, isolement, prison. Cette prison est parfois sur roues afin que l'élève puisse assister au cours ! C'est le marquage des corps avec bonnet d'âne, un attribut vestimentaire, une ardoise.

On a les témoignages des procès qui mettent en scène ces violences. Ils démarrent sous le Second Empire, ils concernent 120 à 130 dossiers et en majorité des religieux. La mise en scène de ces enseignants a une connotation politique (Roulland, Duruy veulent dévaloriser l'enseignement religieux) mais la punition n'est jamais importante, on déplace, on n'emprisonne pas.

(extrait de Le corps dans tous ses états, les rendez-vous de l'histoire 2009, Blois

Voir aussi : la discipline.