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« Enfants, elles vibraient d’un même élan du cœur aux exploits de Thierry la Fronde et rejouaient les scènes de « Jane Eyre » avec Orson Welles dans la peau du ténébreux Rochester. Mais les petites filles ont grandi et l’âge adulte n’a pas tenu ses promesses d’expériences exaltantes et de passions échevelées. Mariée à un médecin, la rêveuse Claire Marie mène une existence popote dans son pavillon de Ville-d’Avray. Sauf qu’un dimanche Claire Marie confie à sa sœur, estomaquée, qu’elle a connu une aventure secrète avec un mystérieux amant hongrois...
Un roman aux accents tchékoviens
Dans ce beau roman aux accents tchékhoviens, Dominique Barbéris nous rappelle que, même si on est à des années-lumière de la France d’Emma Bovary, les espérances déçues restont toujours d’actualité. Son anti-héroïne a beau mener une existence discrète, quasi effacée, elle aura au moins eu le courage de suivre un temps ses chimères pour sentir palpiter le fil de son existence. Rarement la petite musique des regrets et du désenchantement aura résonné avec autant de force. »
« ... Je voulais écrire sur le dimanche, ce jour où on repense à sa vie. Ce roman va très bien avec le paysage de Ville-d'Avray avec d'un côté ses rues pavillonnaires, sa quiétude, ses jardins fleuris de roses et de l'autre côté les étangs et la Forêt de Fausses-Reposes, plus inquiétants. C'est calme, tellement calme qu'on a le sentiment d'une attente », s'émerveille Dominique Barbéris.
Ville-d’Avray, le 11 septembre 2019. Les étangs de Ville-d’Avray et la Forêt de Fausses-Repose sont très présents dans le roman.
Sélectionné par le Goncourt et le Femina
Le titre rappelle « Les dimanches de Ville-d'Avray », film de Serge Bourguignon, sorti en 1962 et qui a reçu l'oscar du meilleur film étranger en 1963. « Je l'ai eu en tête en imaginant le roman même si je ne l'avais vu qu'une fois, à l'âge de 17-18 ans. J'avais gardé un souvenir très présent de l'errance autour des étangs notamment », dit-elle. .../...»
« Le titre du dernier roman de Dominique Barbéris, Un dimanche à Ville-d’Avray, fait référence au film Cybèle ou les Dimanches à Ville-d'Avray, réalisé en 1962 par Serge Bourguignon. Ce film raconte la relation ambiguë entre Pierre, un ancien pilote de guerre, et Françoise, une orpheline de dix ans, alors que ce premier emmène la petite fille en balade tous les dimanches en se faisant passer pour son père. "Je me souvenais de la mélancolie du film et de son caractère un peu trouble", explique l’auteure lors d'une présentation à la librairie Mollat.
C’est le même parfum de mystère qui entoure le roman de Dominique Barbéris. Dans Un dimanche à Ville-d'Avray, en lice pour le Prix Fémina, l'auteure réunit deux sœurs dans le jardin d'un quartier résidentiel de cette banlieue parisienne bourgeoise. Entre son mari médecin et sa fille, l'aînée des soeurs, Claire Marie, a ce qu'on pourrait appeler "une vie rangée". Peut-être un peu trop pour la narratrice et son mari, deux Parisiens. Ce dernier "bourré de théories sur toutes sortes de choses", cache à peine la condescendance que lui inspire sa belle famille, "du pur Ville-d'Avray", commente-t-il. .../...»
« Paru au mois de janvier, L’Année de l’Éducation sentimentale (Gallimard) est le neuvième livre de Dominique Barbéris. De son écriture tout en nuances et suggestions, elle y décline une fois encore ses grands motifs de prédilection. Elle y explicite aussi une référence à Flaubert qui hantait déjà largement ses précédents opus. Un Flaubert intimement et profondément familier puisque l’écrivaine a assuré l’édition d’un recueil réunissant les récits de voyage de l’écrivain (G. Flaubert, Voyages, Arléa, 1998). Un Flaubert aussi dont l’ultime chapitre de L’Éducation sentimentale (chapitre 7 de la 3è partie) constitue à n’en pas douter la matrice à partir duquel s’invente et se déploie son propre livre..
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Car la question est d’importance : laquelle des trois femmes a le plus manqué sa vie ? Et cette autre aussi : qu’est-ce que le mot « amitié » veut dire ? Deux questions on ne peut plus flaubertiennes, on le voit, le titre du livre renvoyant quant à lui à un cours consacré au roman de Flaubert que les trois protagonistes ont suivi ensemble durant leurs études. ...»
« Nous ne saurons pas grand-chose de la psychologie des personnages. L'homme, arrivé de nuit dans cette petite ville industrielle de montagne, s'appelle Richard Embert. On devine, à travers une poignée d'indices, qu'il fuit : la police, une épouse, des créanciers ? Il se terre dans sa chambre d'hôtel, ne s'en échappant que pour aller boire un verre au café du coin. Les femmes qu'il aborde (et qu'il fera, malheureusement pour elles, plus qu'aborder), nous en ignorons presque tout également. Quelques détails physiques, des miettes d'état civil, pas plus. L'histoire est racontée par une infirmière qui prodigue ses soins à domicile et récolte les indices par ouï-dire : telle patiente a vu des silhouettes s'enfoncer dans les bois, un couple, dont la femme a été retrouvée morte ; l'hôtelier témoigne que Richard Embert payait en cash ; telle autre personne s'est évaporée alors qu'elle était rentrée chez elle avec la recette de sa bijouterie... Mais, au fond, tout cela n'a aucune importance puisque, dès le départ, il est clair que l'homme qui apparaît en ombre chinoise au fil de ces pages est coupable. Mais Dominique Barbéris excelle dans l'atmosphère, à la Simenon justement. On avance dans le roman par petites touches. La neige ne cesse de tomber, l'austérité et la morosité de la ville suintent à chaque ligne, les gens parlent pour se distraire et, lorsque débarque un inconnu, c'est un événement, une aubaine. On s'interroge sur cet individu mystérieux qui a surgi dans leur ville et dans leurs vies. Mais tous ignorent encore jusqu'à quel point il va nourrir leurs conversations pendant les décennies suivantes...»
L’œuvre lancinante de Dominique Barbéris évoque parfois celles de Patrick Modiano et de Georges Simenon. Même sens du mystère et des énigmes, même goût pour les lieux et les personnages interlopes. L’auteure de Quelque chose à cacher (Gallimard, 2007, repris en Folio) se montre une nouvelle fois à son meilleur niveau avec La vie en marge.
Un homme avec pour seul bagage une mallette de représentant .... ....
«Un couple séjourne dans un petit hôtel de montagne, à la fin de septembre. Alors que son compagnon termine sa thèse, la narratrice observe les mouvements des clients et de la patronne, jusqu'au drame final. Après plusieurs livres dont « les Kangourous » (porté au cinéma par Anne Fontaine dans « Entre ses mains »), Dominique Barbéris invente ici un huis clos qui se resserre dans l'immensité des paysages changeants. L'intrigue est simple, et le roman séduit par ses belles descriptions baignées d'une « douceur désuète et feutrée »..... ../....»
Professeur de stylistique et de grammaire à la Sorbonne, Dominique Barbéris s'est distinguée avec une poignée de romans dont l'inquiétant Les kangourous (2002) que la cinéaste Anne Fontaine vient de porter à l'écran avec Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde. Tout aussi réussi, Ce qui s'enfuit regroupe cette fois trois longues nouvelles, trois portraits de femmes au trait minutieux. En petites touches, en glissements successifs, Barbéris donne vie à des héroïnes tourmentées. Un couple d'anciens amants se retrouve à table dans un restaurant au bord de la Loire. Une jeune femme se rend en Suisse pour y visiter une ancienne amie de sa mère. Une autre songe qu'elle pourrait prendre un amant, refaire sa vie, obsédée par ce qui s'enfuit... Un travail d'orfèvre, tout en finesse, en subtilité. Un auteur à découvrir.
Elle est employée chez Prudence, compagnie d'assurances. Un nom pareil, avec toutes ces histoires d'assassinat, ça ne s'invente pas. Car depuis quelque temps, un homme trucide des jeunes femmes dans son quartier, près du Jardin des Plantes à Paris.
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On se croirait dans une BD de Tardi d'après Léo Malet avec ce côté caricature du quotidien serré dans le suspense. Grâce à une subtile rhétorique qui glisse de l'observation fine vers l'introspection précise, Dominique Barbéris crée une tension à partir du plus banal. Sa petite employée, calme à la limite de la crispation, sage mais près de l'angoisse dépressive, a l'air insignifiante. Il ne faut pas s'y fier : elle contemple un drame. Le sien.