Les fonctions d'étayage de Bruner

LES FONCTIONS D’ÉTAYAGE DE J. BRUNER

D’après « Le rôle de l’interaction de tutelle dans la résolution de problème »

In « savoir faire savoir dire », Paris, PUF, 1983


1 – L’ENROLEMENT


La première tâche du tuteur est d’engager l’intérêt et l’adhésion de l’apprenant envers les exigences de la tâche. Ce critère recoupe les critères n°1 et 3 de Feuerstein.


2 – LA RÉDUCTION DES DEGRÉS DE LIBERTÉ


Simplification de la tâche par réduction du nombre des actes constitutifs requis pour résoudre le problème. Le tuteur doit combler les lacunes, aménager la tâche pour réguler le feed-back et laisser ainsi

l’apprenant mettre au point les procédures constitutives auxquelles il peut parvenir.


3 – LE MAINTIEN DE L’ORIENTATION


Le tuteur doit maintenir l’apprenant à la poursuite d’un objectif défini : maintien de l’apprenant dans « le

champ » de la tâche et attitudes de dynamisation et de sympathie pour maintenir sa motivation.

Le tuteur doit également éviter le fonctionnement routinier d’un apprenant qui réussit : il doit l’entraîner

plus loin, rechercher l’optimum de complexité et maintenir l’orientation en faisant en sorte que cela vaille

la peine pour l’apprenant de risquer un pas de plus.


4 – LA SIGNALISATION DES CARACTÉRISTIQUES DÉTERMINANTES


Un tuteur signale de multiples façons les caractéristiques pertinentes pour résoudre la tâche (montrer du

doigt, attirer l’attention sur un point particulier qui pose problème etc.). Ce signalement procure une

information à l’apprenant sur l’écart qui subsiste entre sa production et ce que le tuteur aurait considéré

comme correct. La tâche du tuteur est alors de faire comprendre les écarts.


5 – LE CONTRÔLE DE LA FRUSTRATION


La résolution de problème devrait être moins périlleuse pour l’apprenant avec un tuteur que sans lui. Le

tuteur devra « sauver la face » de l’apprenant à propos des erreurs qu’il commet, jouer sur le désir de

l’apprenant de plaire au tuteur et tout autre moyen à sa convenance. L’essentiel est de rendre le travail

plus attractif, moins culpabilisant.

Le risque majeur d’un contrôle durable de la frustration est de créer une trop grande dépendance à l’égard du tuteur.


6 – LA DÉMONSTRATION


La démonstration, ou présentation de modèles de solution pour une tâche, exige beaucoup plus que la

simple exécution en présence de l’apprenant. Elle comporte souvent « une stylisation » de l’action

renforcée par des explications verbales, l’achèvement ou la justification d’une tâche déjà partiellement

exécutée par l’apprenant.