Médiation et Métacognition

LE COGNITIVISME :

Plusieurs courants ont remis en cause le behaviorisme.

Le structuralisme

Il met l’accent sur les structures mentales.

Selon PIAGET, l’enfant développe un certain nombre de fonctions cognitives à un âge donné, par étapes.

Le fonctionnalisme :

Ce sont les apprentissages qui vont modifier les comportements cognitifs. L'enfant ne développe des fonctions cognitives que s'il est en apprentissage. Plus l'enfant a de difficultés, plus il faut veiller à un niveau d'exigence suffisamment élevé. C'est la restauration narcissique. Sans cela, il n'y a pas de progression cognitive possible. Pour les fonctionnalistes, l'enfant ne se développera que s'il est dans un système de besoin de se développer. La prise de conscience de son apprentissage est un apprentissage. On est dans la métacognition. Pour cela, il faut poser des questions précises à l'enfant, auxquelles il pourra répondre par oui ou par non. Seule la verbalisation permettra de différencier le pertinent de ce qui ne l'est pas. Pour les fonctionnalistes, en dehors d'un problème neurologique, les cerveaux sont les mêmes. Il n'existe pas de cerveau qui ne se développe pas.

VYGOTSKY, BRUNER, Alain MOAL, M. SOREL, A. de la GARANDERIE, B.M. BARTH

    • Compétence : notre composition cognitive, nos outils

    • Performance : manière d'utiliser les outils

Nous avons la même compétence, pas la même performance car nous ne subissons pas les mêmes apprentissages. Les facteurs affectifs et sociaux entrent aussi en jeu.

Pour passer de la compétence à la performance, il faut :

    • être en apprentissage

    • faire le postulat de pouvoir progresser.

Le traitement de l’information :

Dans ce cadre de pensée, la mémoire apparaît comme un système complexe qui reçoit de l'information, la code, la traite, la stocke à des endroits particuliers, et restitue cette information à la demande (par un ou des processus de récupération). C'est à cette époque qu'on distingue deux types de mémoires: la mémoire à court terme et la mémoire à long terme, avec les transferts de l'une à l'autre, il ne s'agit donc plus seulement de stockage mais aussi de traitement de l'information.

L’analyse des phénomènes attentionnels :

A partir des recherches sur le traitement de l'information, on s'aperçoit que les capacités du système humain de traitement de l'information sont limitées. D'une part le nombre d'informations qui peuvent être traitées simultanément est limité (elles restent alors en attente et si elles ne sont pas transférées, elles disparaissent) et d'autre part, les capacités de stockage de l'information sont elles aussi limitées : il peut y avoir surcharge de la mémoire de travail et détérioration de la performance. On s'intéresse alors aux aspects sélectifs du traitement de l'information, et aux processus attentionnels en particulier.

Dès lors qu'on reçoit une information, elle prend deux chemins différents :

    • le traitement analogique rapide : Habitudes acquises (marcher, nager, conduire, faire du vélo...), les apprentissages sont devenus "naturels", cela crée des habitudes acquises, on ne réfléchit plus, l'information est prise en charge par une mémoire inconsciente. Pour y avoir accès, c'est très difficile, de l'ordre de la métacognition. Lorsqu'on a une fausse compréhension, on croit savoir, donc l'information à nouveau présentée est traitée automatiquement par le traitement analogique rapide. Il n'y aura pas de nouvelle compréhension.

    • le traitement cognitif lent : Nouvelle information que l'on doit traiter, le cerveau doit trouver une cible, un tiroir... Quel tiroir ouvrir ? Où est le tiroir ? ... cela relève d'un apprentissage. La nouvelle information n'aura de sens que si on sait où la ranger. L'information risque d'être happée par le traitement analogique rapide, l'inconscient. Plus l'enfant est en difficulté, plus il fera tout pour ne pas se trouver en situation de devoir réfléchir, de pouvoir réfléchir.

LA MEDIATION PEDAGOGIQUE :

A partir d'une conférence donnée par Alain MOAL http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/projets/favard/Index.html :

Les critères de la médiation pédagogique: Lire

D'après Alain Moal (Conférence tenue à Beauvais le 25 mai 1999) - ALAIN MOAL est Maître de conférences en psychologie, Centre de Formation Continue de l'université René Descartes (Paris V)

Sur le site ASH 74 :

Sur le site ASH de J.P. Perrin :

LA REMEDIATION COGNITIVE :

La remédiation cognitive utilise trois outils:

      • Les fonctions cognitives (Alain REY, Reuven FEUERSTEIN)

      • Les critères de médiation

      • L'analyse de la tâche

Les fonctions cognitives :

    • Les fonctions cognitives déficientes, d'après FEUERSTEIN - LIRE

    • Les fonctions cognitives efficientes - LIRE

    • Les fonctions cognitives (Liste simplifiée) - LIRE

Les critères de médiation :

Les critères de médiation sont utilisés par l'enseignant pour faciliter l'activation des fonctions cognitives.

Il y a 12 critères de médiation, 6 fonctions d'étayage, répartis dans 3 domaines :

    1. La restauration narcissique

    2. La pose de repères et de limites

    3. La cogestion de la tâche (comportement)


    • Les critères de médiation et fonctions d'étayage (texte d'Alain MOAL, septembre 96) - LIRE

    • Les critères de médiation de R. FEUERSTEIN - LIRE

    • Les fonctions d'étayage de J. BRUNER - LIRE

L'analyse de la tâche :

Comment analyser la tâche ?

    • Faire l'exercice, car cela donne un autre regard.

    • Préciser quel est l'objectif.

    • Préciser quelle fonction cognitive est nécessaire.

    • Faire des hypothèses de difficulté : Où l'élève risque-t-il de se tromper ? Pourquoi ?

    • Faire l'analyse de la tâche et l'analyse de la ZPD

      • Univers du contenu : Est-ce que cela évoque quelque chose chez l'élève ? Plus l'objet est connu, plus la tâche est aisée.

      • Modalités de présentation et réponse : Décrire ce que l'on voit. La manière dont est présenté le document induit un comportement cognitif. Où faut-il répondre ? ...etc.

      • Niveau de représentation du contenu : Différents niveaux d'abstraction (réel - photographie - dessin - schéma...). Est-ce que ce qui est représenté est proche, éloigné... de la réalité ? Plus on s'éloigne de la réalité, plus la tâche est difficile pour l'élève.

      • Complexité de la tâche : Sources de l'information. Où se trouvent les informations ? Que faut-il comprendre dans l'espace du document ? Faut-il tout traiter en simultané ou en séquentiel ?

    • Etablir un scénario de simplification / complexification.

La tâche se situe-t-elle dans la ZPD de l'élève ?

Visualiser la Cmap

Mettre en œuvre une pédagogie de remédiation cognitive, c'est aider l'élève à devenir performant dans la résolution d'une tâche située dans sa ZPD (zone proximale de développement), en lui faisant prendre conscience de son fonctionnement cognitif (métacognition) et par l'interaction avec ses pairs (conflit socio-cognitif).