09 - En Anjou, au 4ème siècle

4ème siècle: La Parole de Dieu éclaire l'Anjou

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Après sa résurrection, et juste avant de monter rejoindre son Père dans les cieux (à l'Ascension), Jésus dit à ses disciples: " Ce sont les paroles que je vous ai dites lorsque j'étais encore avec vous: il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes. Ainsi est-il écrit, et ainsi était-il nécessaire pour Christ de souffrir et de ressusciter des morts le troisième jour. Et la repentance et le pardon des péchés doivent être prêchés en son nom à toutes les nations, ..." (Luc 24:44-47).

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Cette œuvre (prêcher la repentance et le pardon des péchés au nom de Jésus à toutes les nations) n'est pas encore achevée aujourd'hui. C'est une œuvre que Jésus a confiée à l'Eglise, c'est l' œuvre missionnaire que Jésus a confiée aux chrétiens. Elle commence à notre porte, où nous pouvons et devons annoncer l'Evangile à ceux qui ne l'auraient pas encore entendu (et il y en a). Elle se poursuit jusque dans les contrées lointaines, où la bonne nouvelle du Salut en Jésus-Christ reste inconnue de beaucoup.

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Nous voulons décrire ici, de manière très concise, comment notre région, après des millénaires de ténèbres spirituelles, a été éclairée pour la première fois par la lumière de l'Evangile de Jésus-Christ. Cela se passait aux 3ème et 4ème siècles, il y a donc plus de 1600 ans. C'est peut-être loin, les historiens savent peu de choses à ce sujet, cependant, nous sommes encore au bénéfice de ces évènements. Ce qui est arrivé à l'époque sur les bords de la Loire, de la Mayenne ou du Layon, c'est aussi ce qui arrive aujourd'hui en Afrique, en Chine ou au Proche-Orient, lorsque des chrétiens armés de la connaissance de la Bible et de l'audace du Saint-Esprit vont annoncer le Salut en Jésus-Christ, au péril de leur vie, et par amour pour les habitants de ces régions.

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En l'an 100 après JC, la Gaule est encore presque entièrement païenne. Le christianisme se répand tardivement en Gaule par rapport au reste de l'empire Romain. Il faut attendre la fin du 2ème siècle pour que soient attestées les premières communautés chrétiennes (à Lyon par exemple). Durant le 3ème siècle, les implantations locales se multiplient, d'où commence à rayonner la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Cependant, la Gaule reste encore majoritairement païenne, surtout dans nos régions. Les sources historiques sont très rares. On situe vers l'an 250 le début de la prédication de l'Evangile à Tours, avec Gatien, et vers 290 le martyr de deux chrétiens Nantais: Donatien et Rogatien.

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L'Evangile atteint probablement l'Anjou entre ces deux dates. Dans l'histoire de l'Eglise, le sang des premiers témoins est souvent une semence qui prépare la moisson ultérieure. Dans certaines régions du monde, mentionnées précédemment, où les chrétiens sont persécutés à cause de leur foi, nous en sommes aujourd'hui au stade des semences. Le sang des martyrs du 3ème siècle en Gaule armoricaine est une semence dont la moisson arrive aux 4ème et 5ème siècles.

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Selon les historiens, une première communauté chrétienne est établie à Angers au milieu du 4ème siècle. Le cimetière et le baptistère retrouvés sous la place du Ralliement en 1875 en témoignent. En 372 apparaît un évêque à Angers, un certain Defensor, ce qui confirme l'existence de cette communauté chrétienne. L'Anjou est alors peuplé par les descendants de l'ancienne tribu gauloise des Andécaves. Ceux-ci, partiellement romanisés, pratiquaient jusque-là une religion païenne constituée d'un mélange d'anciennes croyances gauloises et du culte officiel romain. L'Evangile pénètre d'abord les villes; les campagnes angevines, plus accrochées aux rites païens, et peut-être moins visitées par les ministères itinérants chrétiens, mettent plus de temps à s'ouvrir à la lumière du Seigneur Jésus.

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Non loin de chez nous, la Touraine, l'Orléanais et le Berry bénéficient dans la deuxième moitié du 4ème siècle de l'œuvre puissante de Saint-Martin de Tours. Originaire d'Europe de l'Est, Martin, grand homme de Dieu, devient évêque de Tours; mais c'est avant tout un évangéliste et un missionnaire, qui parcourt le pays, annonçant le Salut en Jésus-Christ aux populations locales. Il fonde également plusieurs communautés chrétiennes. Nous ne savons pas s'il est venu personnellement en Anjou, mais nombre de ses collaborateurs ont apporté la connaissance de l'Evangile auprès des campagnes de notre territoire, comme Saint-Doucelin, Saint-Florent, Saint-Maurille ou Saint-Macaire.

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Les zones rurales de l'Anjou commencent ainsi à recevoir la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus vers la fin du 4ème siècle et le début du 5ème. On peut citer quelques grands hommes de Dieu qui exercent leur ministère au bénéfice de nos campagnes à cette époque:

- Saint-Maurille dans la région de Chalonnes-sur-Loire

- Saint-Florent au Mont-Glonne (aujourd'hui St-Florent-le-Vieil)

- Saint-Vétérin à Gennes

- Saint-Maxenceul à Cunault

- Saint-Doucelin à Allonnes

- Saint-Macaire dans les Mauges

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Les noms de ces hommes ont traversé l'histoire grâce à des récits écrits en général bien après leur mort. Beaucoup d'autres ont aussi contribué à l'annonce de la Parole de Dieu dans notre région à cette époque. L'histoire les a oubliés, mais le Seigneur sûrement pas; ils sont auprès de Lui aujourd'hui. Prions pour que leur œuvre se perpétue jusqu'au retour de Jésus.