18 - Petite histoire en Anjou

VIVANT POUR L'ETERNITE

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Voici 3 personnages qui ne se connaissent pas et ont peu de chances de se rencontrer, mais qui vont vivre une expérience commune un samedi matin au marché d'Angers. Nous allons étudier particulièrement les rapports de chacun avec la vie et la mort.

- François, 54 ans, médecin généraliste à Chemillé. François a trois enfants, deux filles maintenant adultes d'un premier mariage qui n'a pas duré, et un garçon issu de son union actuelle. En tant que médecin, François côtoie la maladie et la mort depuis longtemps, chez les autres. Néanmoins, il avait une fois pensé que la mort pouvait être une solution éventuelle, pendant la période difficile de son divorce il y a quinze ans. Après avoir assez rapidement écarté cette issue, la vie a repris le dessus. La mort, il y pense aussi inconsciemment, avec l'approche de l'âge de la retraite et la fin d'une période fondamentale dans la vie d'un homme, l'activité professionnelle. La dernière étape est en vue.

- Janette, 32 ans, de La Membrolle-sur-Longuenée. Janette travaille comme secrétaire à mi-temps dans une petite entreprise du Lion-d'Angers. Une vie sans problème, un mariage heureux, 2 enfants de 7 et 5 ans, Janette n'avait aucune raison particulière de méditer sur le sujet de la vie et de la mort, jusqu'à ce qu'une fausse couche vienne la priver, il y a six mois, du troisième bébé qu'elle attendait. La mort s'est alors présentée, là où Janette ne l'attendait sûrement pas. Les questions inévitables ont surgi: Pourquoi? Mon bébé était-il seulement un petit amas de chair ou avait-il déjà une âme? Si oui, où est-il réellement maintenant? Le retrouverai-je un jour?

- Eric, 41 ans des Ponts-de Cé. Eric a souvent été confronté à la mort. Une enfance pas très heureuse, des études ratées et un plongeon dans la drogue l'ont conduit à deux tentatives de suicide auxquelles il a survécu chaque fois malgrè lui. Eric a toujours eu peur de la mort, comme tout le monde; mais l'incertitude de cette grande inconnue lui semblait préférable à la certitude d'une vie devenue insupportable. Célibataire et au chômage, Eric n'a pas renoncé à l'issue fatale, il attend simplement d'avoir rassemblé suffisamment de courage pour tenter l'expérience une nouvelle fois, en se promettant bien que personne ne pourra venir empêcher son aboutissement; la prochaine fois sera la bonne.

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Nous sommes un beau samedi matin du début du mois de septembre, il est presque 7 h, le soleil commence à briller sur l'Anjou. Un quatrième personnage entre en jeu, un rennais de 64 ans prénommé Jacques. Jacques est "évangéliste itinérant" depuis qu'il est à la retraite. Avec zèle et dévouement, ce chrétien fidèle consacre trois jours par semaine à sillonner les routes d'une dizaine de départements de l'ouest de la France. Il va de marchés en marchés, installe chaque fois son stand biblique, pour proposer des Bibles et des Nouveaux Testaments. Il en donne sans doute plus qu'il n'en vend, mais le stand est surtout pour lui l'occasion d'entrer en discussion avec ceux et celles qui s'arrêtent devant, pour leur parler de Jésus-Christ. Jacques a choisi Angers aujourd'hui. Il est parti tôt de Rennes ce matin, pour installer son stand sur le marché d'Angers avant la foule. A 7 h, il est sur la route et vient de sortir de Segré. Il prie: "Seigneur, amène des personnes qui ont soif de toi à mon stand, et que ton Saint-Esprit m'aide à parler de toi avec justesse et conviction".

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Samedi 9 h 15. François est le premier à s'arrêter devant le stand de Jacques. François a pris quelques jours de congés avant la période hivernale, il accompagne son épouse et son fils à Angers pour faire les courses de la rentrée. La famille est venue assez tôt à Angers afin de se garer facilement et pour tout régler avant midi. Mais François n'est pas passionné par les magasins, il préfère laisser son épouse et son fils faire leurs achats et aller déambuler au marché. "J'y ferai peut-être des découvertes plus intéressantes", dit-il, sans mesurer combien ses propos allaient être vrais. François commence à discuter, un peu sceptique, avec Jacques. Au fur et à mesure de la conversation, François se sent ébranlé dans ses convictions de croyant rationnel (croire en Dieu, oui pourquoi-pas, mais la raison scientifique doit rester la base de toute démarche intellectuelle). Cela faisait longtemps que François n'avait pas rencontré quelqu'un qui, à la fois, apporte une réponse à quelques unes de ses questions, et contredise certaines de ses certitudes, mais toujours avec une douceur et une persuasion étranges. La discussion avance, la conviction de la réalité de Jésus-Christ, vivant et ressuscité s'installe dans le cœur de François. Finalement il s'étonne lui-même de la facilité avec laquelle il se laisse convaincre. Lui qui se croyait peu influençable! Mais son cœur est honnête et le Seigneur se révèle à lui, François croit maintenant en ce qu'il avait entendu dire dans son enfance, au catéchisme, et qu'il n'avait pas compris du tout: Jésus est venu pour payer le prix de sa réconciliation avec Dieu. François a tout simplement la foi. L'amour de Dieu commence à couler et à inonder son âme, François repense à ses échecs, à sa vie qui n'a pas été celle dont il avait rêvé enfant, à ses succès pour lesquels il s'était attribué tout le mérite. François ressent le pardon d'un Dieu qui l'accepte sans aucun reproche, sans aucune condamnation pour les erreurs commises. Le monde ne laisse rien passer, mais Dieu pardonne car l'amour de Dieu est plus puissant que n'importe lequel de nos manquements. François ressent aussi un sentiment de sécurité, comme jamais au préalable. Il appartient pour toujours au Dieu tout puissant qui a créé l'univers, qui a créé l'homme, qui l'a créé, et qui est venu le rechercher par l'intermédiaire de cet évangéliste de passage. François n'achète pas de Bible, il en a déjà à la maison. Il ne l'a jamais lue, mais va la rechercher dès son retour. François quitte le stand de Jacques, sachant que désormais rien ne sera plus comme avant. La mort ne sera qu'une transition vers une position plus glorieuse, il ne la craint plus. François sait qu'il est vivant pour l'éternité.

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Samedi 10 h 30. Janette passe devant le stand de Jacques. Elle est venue faire son marché à Angers comme tous les samedis. Elle aperçoit ce stand inhabituel, les commerçants changent peu d'une fois à l'autre. Poussée par la curiosité, elle s'approche et se rend compte qu'il s'agit de "choses religieuses un peu bizarres". Il y a un an, elle serait repartie vite fait, se disant "La religion, c'est pour les naïfs, et en plus, ce truc là a l'air d'une secte, je n'ai ni temps, ni argent à perdre". Mais depuis, l'évènement douloureux mentionné plus haut s'est produit, elle décide donc de s'approcher avec méfiance et un brin d'hostilité à l'égard de ce représentant d'un Dieu éventuel qui a permis qu'elle perde son bébé. La conversation s'engage et Janette va de surprises en surprises. Malgré les questions désagréables de Janette et même quelques provocations, Jacques répond avec douceur, mais répond sans esquiver les questions. Il ne cherche pas à lui vendre une Bible, mais lui propose d'en emporter une sans payer. Jacques ne lui fait de publicité pour aucune organisation ou institution, mais seulement pour Jésus-Christ, le petit enfant dont Janette place la statuette une fois par an dans la crèche. Mais la présentation de Jésus par Jacques n'a rien à voir avec un petit enfant ni avec une statuette inerte. Janette entend parler de Jésus comme jamais au préalable. Il lui avait toujours semblé au fond d'elle-même que dans ce domaine, la connaissance qu'elle avait était erronée ou limitée, mais ce sentiment confus d'ignorance était enfoui et elle n'a jamais vraiment eu le désir de s'occuper de la question. Elle entend parler d'un Jésus-Christ fils de Dieu, qui était vivant de toute éternité, qui est venu comme un homme dans ce monde pour racheter ce qui était perdu, qui est mort, qui a vaincu la mort, qui est ressuscité, et qui vivra dans l'éternité. Janette est particulièrement interpellée par le lien entre Jésus et la vie. Jacques lui explique: "Jésus a dit lui-même 'Je suis la vie'. Jésus donne la vie car il a la vie, mais, bien plus, il est la vie. Lorsque l'on a quelque chose, on ne peut que donner ce que l'on a, ce qui est nécessairement épuisable. Lorsque l'on est quelque chose, on en est la source même, c'est inépuisable". Ces paroles inondent de consolation le cœur de Janette; la présence de Dieu devient tellement concrète, la vie de Dieu tellement puissante, l'amour de Dieu tellement perceptible, que Janette ne peut plus résister. La méfiance, le rationalisme, le doute ne peuvent faire face au témoignage intérieur de l'Esprit de Dieu attestant de la réalité de Jésus-Christ. Janette croit que Jésus est mort et ressuscité pour elle, qu'il est cette source de vie devant laquelle la mort ne peut rien. Elle croit qu'en lui confiant son être tout entier, elle marchera dans la vérité, la connaissance d'un Dieu d'amour et de paix, et la compréhension de ce qu'elle ne pouvait saisir. Janette insiste pour payer la Bible qu'elle emporte et s'en va consciente de ce que désormais rien ne sera plus comme avant. Janette sait qu'elle est vivante pour l'éternité.

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Samedi 12 h 15. Eric passe devant le stand de Jacques. Le marché, c'est surtout pour Eric l'occasion de voir la foule, de rencontrer des personnes un peu plus disposées à faire la conversation qu'à l'accoutumée, bref, de fuir un tout petit peu sa solitude. Il n'y a personne devant le stand de Jacques, Janette est partie depuis une dizaine de minutes, alors Eric s'approche avec le désir d'entrer en conversation. Pour sa part, il n'a plus rien à perdre, il ne craint ni la secte, ni l'arnaque, il a simplement envie de causer. Jacques saisit rapidement la détresse de son interlocuteur, son besoin d'affection et lui parle de l'amour de Jésus, de son sacrifice sur la croix, de sa victoire sur la mort. Eric se trouve dans une situation de désespoir profond, il est prédisposé à une compréhension rapide de toute opportunité de salut qui se présenterait. Lui, l'enfant mal-aimé, l'adolescent rejeté, l'adulte condamné, le banni de la société, celui qui n'a connu que l'échec, commence à ressentir la présence d'un Dieu qui l'accepte tel qu'il est, sans le juger ni le condamner, et qui lui accorde tellement d'importance qu'il a envoyé son Fils payer le prix de son rachat. L'amour de Dieu commence à désaltérer le cœur d'Eric, desséché et assoiffé d'affection. La vie de Dieu coule en lui; une joie et une paix qu'il ne peut extérioriser, mais qu'il ne connaissait pas ou plus depuis tant d'années, éloignent de lui le sceptre de la mort. Non, le suicide n'est pas une solution. La solution, c'est Jésus, la vie qui a vaincu la mort. La conversation se prolonge entre les deux hommes. Jacques donne une Bible à Eric, qui quitte le stand en sachant bien que désormais rien ne sera plus comme avant. Eric a conscience d'être vivant pour l'éternité.

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Samedi 14 h 05. Jacques commence à démonter son stand. Il va rentrer chez lui à Rennes, retrouver son épouse. Jacques a pu discuter avec 3 personnes, vendre une Bible et en donner une autre. Demain c'est dimanche, Jacques ira chanter des louanges à Dieu dans son église. Jacques est heureux, il sait depuis longtemps qu'il est vivant pour l'éternité.

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Pour nos lecteurs qui ne connaitraient pas bien la géographie locale, voici une carte du département de Maine-et-Loire positionnant les villes et villages mentionnés dans le récit.

Les personnages de cette petite histoire sont bien-sûr fictifs, mais les expériences racontées sont réelles. Elles ont été vécues par des millions de chrétiens dans le monde. Nous avons simplement voulu illustrer les paroles de Celui qui a dit:

"Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort." (Jean 11:25)