En 2021, à la suite d'une sortie à la Cabriole et de diverses activités en classe, des élèves de M2 et M3 (enfants de 4 à 6 ans) réalisent un film d'animation (animation vidéo), image par image, (appelé stop motion) pour expliquer la vie des Indiens des plaines d'Amérique du Nord à leurs parents.
Le dispositif technique comprend une tablette placée sur pied pour les photos et le logiciel Stop Motion Studio pour le montage vidéo.
En 2023, ce dispositif est à nouveau mis en œuvre. Le point de départ est l'histoire de trois souris qui se trempent dans des pots de couleur. Cela fait ensuite de jolis mélanges.
Pour initier l'activité, l'enseignante propose aux élèves de réaliser un film pour expliquer aux parents ce qu'ils ont appris lors de la visite de l'exposition sur les indiens. Elle leur propose de réaliser ce film un peu comme un dessin animé, en utilisant les petits personnages disponibles en classe (Playmobil).
Cette première activité constitue une approche technique de la réalisation d'une animation vidéo de type stop motion. Au cours des séances de travail, les élèves vont découvrir les différents éléments techniques et les contraintes liées à ce type de réalisation vidéo. Le rôle de l'enseignante est ici très important puisqu'elle va à la fois être la garante du bon déroulement technique mais également être attentive à ce que les éléments techniques et les contraintes soient mis en évidence et compris par les élèves. Par la suite, des réalisations vidéos pourront être prises en charge de manière plus autonome par les élèves.
Le principe du stop motion est le même que celui des "bons vieux" dessins animés : il s'agit d'assembler des images immobiles afin de créer l'illusion du mouvement... Sauf que dans le stop motion, il s'agit d'une technique d'animation qui concerne des objets en 3D plutôt qu'en 2D comme dans le dessin animé. Mais tout comme les dessins animés, les films d'animation stop motion ne sont pas récents. Le premier stop motion date du début du siècle dernier !
Le stop motion comme le dessin animé, ou le folioscope que nous expliquerons ci-dessous, repose sur deux éléments biologiques : la persistance rétinienne et l'effet PHI.
La persistance rétinienne est un des principes qui gouverne le fonctionnement de notre œil. Elle correspond au fait que nous continuons à percevoir l'image d'un objet alors que cet objet n'est plus visible. L'explication est que notre rétine conserve l’image pendant environ un dixième de seconde après la disparition de l’image perçue.
L’effet PHI correspond à la capacité de notre cerveau à recomposer la sensation de mouvement d’un objet grâce à la présentation d'une succession d’images qui possèdent une cohérence entre elles et dont les différences étapes sont suffisamment rapprochées les unes des autres que pour simuler le mouvement. Dans le cas contraire, le cerveau ne peut recomposer le mouvement. Donc, pour obtenir une animation fluide des déplacements d’un objet, il faut à la fois un nombre d’images suffisant (au moins 12 images par seconde) et une cohérence dans la succession des différentes étapes pour que l’illusion de mouvement soit totale.
Un élément important dont il faut tenir compte est le nombre d'images nécessaires pour recomposer un mouvement : au minimum 12 images par seconde de film si vous souhaitez éviter les saccades dans les mouvements ! Ce qui fait beaucoup d'images pour une minute d'animation ... 12 x 60 = 720 images (photos) ! Cependant, l'effet de saccade n'est pas dérangeant dans certains films d'animation. Donc pas de panique! Il est possible de faire des stopmotion avec moins de 12 images par seconde. C'est le cas dans le film réalisé par les élèves de la classe de maternelle.
Plus rudimentaire que le film d'animation, le folioscope (ou feuilletoscope, feuilleteur, flip book, flipbook), est un ensemble de feuilles jointes sur lesquelles les images successives ont été dessinées. Ces dessins représentent un personnage, un animal ou un objet en mouvement. Lorsque l'on feuillette rapidement le folioscope, cela procure à l'œil l'illusion que le personnage ou l'objet est en mouvement.
Pour aller plus loin :
https://www.videosoftdev.com/fr/how-to-make-stop-motion-video
https://www.youtube.com/watch?v=4W1d8oxovD8
https://www.ynov-paris.com/stop-motion/
https://www.lemondedustopmotion.fr/
https://petitsjeuxculturels.com/atelier-stop-motion-pour-decouvrir-art-du-cinema-chez-soi/
https://www.opticiensparconviction.fr/la-persistance-retinienne
http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/optigeo/retine.html
Particulièrement pour l'enseignement maternel, des apprentissages repérés dans le nouveau référentiel de compétences initiales :
Formation manuelle et technique
Savoirs : Le nom d’appareils techniques disponibles dans l’école ; Des règles de sécurité.
Savoir-faire : S’initier à la tenue adéquate du matériel, des outils de la classe ; Recourir de manière pertinente à certains appareils techniques présents dans l’école.
Compétences : Réaliser un objet en assemblant les éléments nécessaires à sa construction et à son fonctionnement.
Mais ce dispositif permet également de développer l'autonomie motrice (adapter ses mouvements en fonction de la situation) ainsi que de travailler divers savoirs, savoir-faire et compétences au niveau de l'éducation culturelle et artistique. Cette activité permet également de travailler la structuration spatiale (repérer des éléments changeant dans le temps et l'espace), de mobiliser ses deux mains dans le cadre d'un dessin par exemple lors de l'utilisation d'une latte pour tracer un chemin ou lors de l'utilisation d'un gabarit.
Français
Langage et communication : Écouter/Parler -- Orienter son écoute/sa prise de parole ; Comprendre/Élaborer un message oral ; Percevoir/Assurer l’organisation d’un message oral (Utiliser quelques connecteurs de temps (d’abord, ensuite, après, enfin…) pour élaborer un message).
Formation humaine et sociale
Explorer l'espace, explorer le temps
Pour les autres années du tronc commun :
Formation manuelle, technique, technologique et numérique
Création de contenus : Produire et traiter des contenus multimédias ; Effectuer le montage d’un son et/ou d’une vidéo.
Éducation culturelle et artistique
S’exercer au traitement numérique (court-métrage, animation, constructions d’images, projection…) ; Déterminer les pratiques récentes dans les arts visuels (vidéo, photographie numérique, réalité virtuelle, animation numérique en volume-stop motion, ralenti-slow motion, mapping vidéo…).
De manière plus générale : assurer une littératie numérique à chaque élève.
Avant de démarrer réellement la réalisation du film d'animation, il est nécessaire que les élèves comprennent les deux éléments biologiques mis en évidences ci-dessus. Selon le niveau des élèves, différentes activités peuvent être mises en place. Nous relatons ci-dessous ce qui a été réalisé par l'institutrice dans cette classe de maternelle. Pour des élèves plus âgés, il est possible de leur demander de réaliser eux-mêmes les recherches permettant de comprendre les deux éléments qui permettent l'illusion d'animation. Mais de manière générale, dans une première rencontre avec un film d'animation, les trois étapes ci-dessous sont présentes quel que soit le niveau des élèves.
Étape 1 Découverte du principe du film d'animation et compréhension du dispositif image par image permettant de créer l'illusion de mouvement
Étape 2 Création du scénario - Préparation du matériel
Étape 3 Réalisation du stop motion - Montage vidéo
En 2021, à la suite d'une sortie à la Cabriole et de diverses activités en classe (thème : les Indiens des plaines), les élèves de M2 et M3 (enfants de 4 à 6 ans) de l'école Arthur Grumiaux de Rêves (classe de Me Florence) réalisent un film d'animation (animation vidéo), image par image, (appelé stop motion) pour expliquer la vie des Indiens des plaines d'Amérique du Nord à leurs parents.
A. Découvrir et comprendre
Dans un premier temps il est proposé aux élèves d'observer un folioscope présenté par l'institutrice. L'effet magique "waouw" est assuré pour les élèves qui n'en ont pas encore rencontrés! Avec l'enseignante, les élèves décomposent (déconstruisent) le folioscope pour en découvrir les différents éléments et en comprendre le fonctionnement :
ce sont des dessins qui sont presque les mêmes quand ils sont dans le bon ordre
il y a à chaque fois quelque chose qui change un peu
les images sont attachées ensemble dans le bon ordre
quand on regarde vite les images les unes après les autres, dans le bon ordre, on croit - on voit que ça bouge
quand on regarde vite les images, on voit une histoire, on voit un film, c'est comme un film ou un dessin animé
Extrait de https://www.cestassez.fr/2020/04/comment-fabriquer-son-folioscope.html
Document modifié à télécharger (pdf)
B. Imiter, construire
Dans un deuxième temps, les élèves vont construire un folioscope à partir de modèles donnés. Ils peuvent choisir le modèle. Les feuilles sont photocopiées, les élèves découpent les images (cartes) et les reclassent dans le bon ordre en fonction de l'évolution de l'histoire (animation). Les cartes sont placées horizontalement les unes à côté des autres afin de faire apparaître la chronologie de l'histoire. Lorsque cette chronologie est validée, soit par d'autres élèves, soit par l'institutrice, soit de manière collaborative, l'institutrice agrafe les cartes pour constituer le carnet (folioscope). Enfin, les élèves peuvent regarder les animations en activant leur folioscope. Ce qui en soit n'est pas chose aisée pour ces petits enfants ... en effet, pour animer le folioscope il faut le tenir d'une main et faire défiler rapidement les feuilles du livret avec le pouce de la deuxième main! Il s'agit là d'un exercice de psychomotricité fine qui demande beaucoup de concentration pour les élèves. L'institutrice accompagne les élèves dans cet exercice, et si nécessaire, anime le folioscope elle-même.
Extrait de https://www.pinterest.cl/pin/244812929735425692/
Extrait de https://www.pinterest.cl/pin/562457440956711127/
D'autres modèles sont téléchargeables sur Internet à partir d'une simple recherche à propos de "folioscope" suivi de ce que vous souhaitez.
C. Réaliser son propre folioscope à partir d'un thème imposé, réinvestir
Dans un troisième temps, les élèves vont réaliser leur propre folioscope. Pour ce faire, ils vont réinvestir les éléments rencontrés précédemment.
Cette réalisation va se faire à partir d'un thème imposé : un ballon s'envole. Ce thème est imposé pour des raisons propres aux enfants de cet âge qui éprouvent encore des difficultés à gérer l'évolution des différents éléments dans le temps et l'espace. Ainsi, faire danser un personnage par exemple serait trop complexe puisqu'il faudrait tenir compte à la fois des mouvements de chaque bras et des mouvements de chaque jambe, tout en s'assurant qu'il n'y a pas trop de différences entre la position des bras et les jambes à chaque image, que le personnage ne soit pas trop différent à chaque image, par exemple plus petit, ou plus gros, ... ! Il faut aussi pouvoir anticiper les mouvements des bras et des jambes tout en tenant compte des derniers mouvements effectués...
Le choix du ballon qui s'envole amène les élèves à gérer uniquement la hauteur du ballon sur la feuille, et bien sûr sa taille si le dessin se fait librement. Ce dernier souci peut être résolu en utilisant un gabarit ou une latte perforée pour dessiner le ballon à chaque étape. Dans la classe de Me Florence, l'institutrice avait précisé le gabarit à utiliser pour les M2 (ballon rond), elle avait laissé le choix aux élèves de M3 (les ballons ronds ne posent pas de souci d'orientation, ce qui est le cas pour les ballons ovales).
Les différentes cartes vierges sont distribuées aux élèves (document ci-dessous à télécharger). Dans l'expérience vécue en classe, 12 cartes ont été distribuées aux élèves de M2, 16 aux élèves de M3. Les cartes sont suffisamment grandes pour que les élèves puissent dessiner le ballon avec le gabarit dans des positions différentes pour donner l'illusion du mouvement. La zone grisée est réservée pour tenir le folioscope, les élèves ne doivent donc pas dessiner dans cette zone.
Deux scénarios selon la classe ou les élèves (différenciation sur le matériel) :
pour les M2, l'institutrice a préalablement tracé la ligne sur laquelle dessiner le ballon sur chaque carte,
pour les M3, les élèves tracent eux-mêmes cette ligne à la latte, puis seulement dessinent le ballon sur les cartes.
Lorsque les élèves ont terminé, ils rangent les cartes dans le bon ordre et tentent de feuilleter leur folioscope. Il s'agit ici de réinvestir une technique utilisée précédemment.
Si nécessaire des corrections sont apportées aux dessins, ou certaines cartes peuvent être redessinées.
Les cartes du folioscope peuvent également être complétées en ajoutant des éléments situés toujours à la même position, en utilisant des tampons par exemple.
Conseil : utiliser toujours le même type de papier, de préférence du papier dessin par exemple, plus rigide et plus facile à manipuler.
Impression des cartes
Découpage des cartes
Numérotation des cartes
Tracé des lignes pour situer le dessin du ballon sur chaque carte
Tracé des ballons (et de la ficelle) ... puis coloriage ...
Vous trouverez également des informations sur cette page : https://www.pigmentropie.fr/2017/10/activite-enfants-creer-flipbook/
Lorsque ce travail permettant aux élèves de comprendre comment il est possible de créer une animation est accompli, il est proposé aux élèves de réaliser un film d'animation. Comme dans le cas du folioscope, afin de projeter les élèves dans le travail à réaliser, un film d'animation est présenté aux élèves.
Création de Marine Skilbecq, institutrice maternelle, 2020.
Le film ci-contre, réalisé par Marine Skilbecq, institutrice maternelle, est visualisé plusieurs fois successivement afin de permettre aux élèves de raconter ce qu'ils voient et par la suite de raconter une histoire à partir de ce film. Plusieurs personnages étant présents dans ce court film d'animation, il est possible de raconter plusieurs histoires.
Ce film permet aux élèves de :
prendre connaissance de ce que sera le travail à réaliser,
se projeter dans une histoire à partir d'objets connus en classe, les Playmobil et les objets associés,
commencer à imaginer une histoire concernant les indiens des plaines.
L'institutrice mène les réflexions et discussions en groupe classe, particulièrement lorsqu'il s'agit de faire les liens entre le folioscope et le stop motion : pour que les personnages bougent dans le film il faut les faire changer petit à petit et faire une photo à chaque étape, pas un dessin.
Un appareil photo ou tout autre appareil permettant de faire des photos est donc nécessaire.
Lorsque ces différents éléments sont compris par les élèves, l'institutrice organise la discussion pour pouvoir établir un scénario d'histoire à raconter. C'est aussi au cours de cette phase que le choix des personnages est à faire. Les différents éléments du décor sont aussi déterminés. L'ensemble est aussitôt installé sur une table. Ces éléments de décor servent de suite à l'animation de la discussion et à la création du scénario. L'histoire peut être jouée en direct. Dans cette classe, plusieurs personnages interviennent : les chefs indiens qui se rencontrent autour du feu et fument le calumet de la paix, des femmes qui s'occupent du feu et des bébés, des enfants qui jouent, des guerriers qui chassent le bison, des chevaux, un chien.
Notons que dans ce stop motion, les enfants ont souhaité installer le totem, image iconique des tribus indiennes, alors que lors de leur visite à La Cabriole, il avait été précisé que les Indiens des plaines n'installaient pas de totem.
Au cours de cette étape, le décor est préparé en fonction de l'histoire. Les personnages et les objets du décor sont également préparés et placés. Pour l'histoire qui est racontée ici, la table est préparée en y plaçant du sable pour simuler la terre d'Amérique. Des tipis supplémentaires sont également préparés à l'aide de pailles et de papier préalablement décoré.
Comme le montre la photo ci-dessus, le matériel doit également être préparé avant de commencer les prises de vue. Dans le cas présent, un pied a été installé devant la table. La tablette qui servira aux prises de vue sera installée sur ce pied. Pour autant que personne ne bouscule le pied, cette installation assurera le même cadrage pour chaque photo.
Au préalable, l'institutrice a installé le logiciel Stop Motion Studio sur la tablette.
La chaise installée devant le pied empêche les élèves de s'approcher trop près de la tablette et de cogner le pied, ce qui changerait le cadre de prise de vue.
Pour télécharger Stop Motion Studio
Une série de 5 vidéos explicatives pour utiliser Stop Motion Studio sont accessibles ici.
Lorsque tout semble au point au niveau de la préparation, il reste à s'assurer que les élèves ont bien compris le principe de l'animation en 3 dimensions. Pour ce faire, dans la classe les élèves sont invités à réfléchir comment faire pour créer une animation au cours de laquelle un indien ferait le tour du totem. L'objectif est de s'assurer que les élèves peuvent transférer ce qui a été réalisé en deux dimensions sur les folioscopes, à ce qui doit se faire en trois dimensions pour le stop motion.
Pour ce faire, un petit film est réalisé en faisant se déplacer un indien autour du totem. Les enfants sont invités tour à tour à venir avancer l'indien d'un point sur un autre.
Il est aussi possible de réaliser un autre film en plaçant l'indien tous les deux points et ainsi s'apercevoir que le film est beaucoup plus saccadé et le mouvement moins fluide. De même, en augmentant le nombre de points, et donc le nombre de photos, l'animation est plus fluide, plus jolie et plus compréhensible.
Dans la classe de maternelle, un seul film a été réalisé. L'objectif était de montrer l'animation en 3D et de faire comprendre que chaque personnage devait avancer progressivement. La réflexion a également porté sur les mouvements du corps ou des bras, ...
Stopmotion test
Après cet exercice en groupe classe, les élèves sont répartis en atelier, un de ceux-ci étant dédié à la réalisation du stop motion. Après plusieurs rotations d'ateliers, tous les élèves ont participé à l'enregistrement, que ce soit en déplaçant un personnage ou un animal, ou que ce soit en prenant les photos, en prenant garde de ne pas déplacer le pied supportant la tablette.
En utilisant l'application Stop Motion Studio, le montage de la vidéo est aisé et le résultat peut être visionné dès la fin des prises de photos.
Le résultat après 45 minutes de manipulation... et 42 photos !
Dans la classe de maternelle où nous avons pu observer ce travail, le film n'a pas été agrémenté de musique, de dialogues ou de commentaires. Il a plutôt été proposé aux élèves d'expliquer directement le film à leurs parents. Le film a été envoyé aux parents via le dispositif numérique de communication de l'école.
Mais avec des élèves plus âgés, ou avec les mêmes élèves mais lors d'une nouvelle réalisation, il est possible d'ajouter des commentaires et/ou de la musique, ... directement à partir de Stop Motion Studio.
Comme nous l'avons évoqué dans l'introduction, ceci est une première rencontre avec le film d'animation, d'autres créations devraient être mises en place en classe, en permettant progressivement aux élèves à être plus autonomes. Un travail sur les commentaires ou sur la musique, ou sur l'ajout de titres et sous-titres peut également être envisagé.
Les enfants ont été amenés à expliquer le processus de création de leur film d'animation lorsque celui-ci a été projeté sur l'écran disposé dans la salle de rassemblement. Les quelques collègues et le personnel ATL ont été invité à visionner le film. Les enfants leur ont ensuite explicité le processus.
I : Qu'a-t-on fait hier ? Qui peut raconter ce que nous avons fait d'abord pour pouvoir faire notre film ?
E1 : On a réfléchi pour savoir ce qu'il faut faire comme histoire.
I : Oui, hier on a créé notre histoire. Ensuite, qu'a-t-on fait ?
E2 : D'abord on a mis des trucs pour le décor.
I : Oui, on a installé tout le décor. Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a fait ?
E3 : On a fait le film en bougeant les petits bonhommes.
I : Oui, on doit à chaque fois bouger un petit Playmobil, chaque petit copain qui est responsable d'un Playmobil [un élève intervient mais inaudible] ... on le faisait avancer beaucoup ou pas beaucoup ?
Elèves : Pas beaucoup
I : Un tout petit peu et ensuite on faisait quoi ?
L. : Une photo ... on avançait un petit peu puis on faisait une photo puis on avançait un petit peu puis on faisait une photo ...
E4 : Comme ça ça fait tout le film!
I : Et voilà, "comme ça ça fait le film" avec toutes les photos.
Notons que ce dispositif a été proposé en juin 2021 et qu'en juin 2022 les élèves de 3e maternelle ayant réalisé ce stop motion lorsqu'ils étaient en 2e maternelle ont demandé à le revoir et à le montrer à leurs copains et copines de classe!
Dans l'expérience vécue dans cette classe en 2021, nous avons été témoin d'une réappropriation de la technique stop motion par un élève (L. qui a pris la parole ci-dessus). En effet, le stop motion s'est terminé en classe un mercredi matin et le lendemain cet enfant est venu en classe avec une courte vidéo réalisée le mercredi après-midi à la maison avec ses propres figurines et un décor préparé par ses soins. Force est de constater que pour cet enfant en tout cas, l'activité de classe a permis d'entreprendre la réalisation de ce film (domaine 6 du Pacte pour un enseignement d'Excellence : créativité et esprit d’entreprendre). Ceci constitue une forme de secondarisation des apprentissages, même si dans ce cas, celle-ci n'a certainement pu avoir lieu sans l'aide d'un adulte disponible à la maison pour gérer les aspects techniques de l'enregistrement d'images et de la réalisation du film.
Un tout grand merci à la maman de L. !
Le jeune L. préparant son décor.
Le dispositif de stopmotion mis en œuvre dans la classe cette année est semblable à celui de 2021 relaté ci-dessus. L'histoire racontée est bien sûr différente. Elle raconte l'histoire de trois souris blanches qui se trempent dans trois pots de peintures ... Ce récit se base sur le livre de Ellen Stoll Walsh, Trois petites souris, aux éditions Mijade.
La reconduction du dispositif va permettre de le valider par expérimentation en y effectuant les régulations inhérentes à tout changement de classe et de récit. Par exemple, pour ce stopmotion, l'histoire a été découpée en trois parties, avec des moments d'images fixes qui permettront aux élèves de "dire" l'histoire à partir de phrases apprises, après lecture du livre.
Programmation du dispositif stopmotion en maternelle.
La programmation proposée ci-contre correspond à une mise en œuvre du dispositif à raison d'un après-midi par semaine, pour des raisons organisationnelles. En effet, la classe est composée d'élèves de M1, M2 et M3 (2 ans 1/2 à 5 ans). L'institutrice a donc proposé d'organiser les activités l'après-midi, quand les plus petits élèves sont en sieste.
Mais il est tout à fait possible de raccourcir le délai de réalisation du stopmotion en mettant en œuvre le dispositif à raison de plusieurs séances par semaine.
Séance 1
s'étonner en regardant " un stop motion réalisé par des petits amis qui étaient dans ma classe quand vous étiez dans la classe de Madame ..." ;
imaginer comment ils ont pu faire - émettre des hypothèses - en discuter;
montrer le film test réalisé par les petits copains de l'époque (voir ci-dessus);
confirmer - infirmer les hypothèses - émettre de nouvelles hypothèses;
mettre à l'épreuve les nouvelles hypothèses en réalisant un premier stop motion;
profiter des imperfections de ce premier stop motion pour comprendre comment mieux faire;
reformuler les informations pour s'assurer d'avoir tout compris et d'être prêt pour une prochaine séance.
Séance 2
reformuler ce qui a été fait lors de la première séance de stop motion pour s'assurer de la bonne compréhension de chacun et chacune;
resituer l'histoire des trois petites souris, faire formuler par les élèves;
imaginer l'animation pour réaliser le stop motion relatif à l'histoire choisie ; se rendre compte des contraintes techniques qui obligent à adapter le scénario du stop motion par rapport à l'histoire racontée dans l'album ; veiller cependant à maintenir le message de l'album.
Séance 3
reformuler ce qui a été fait lors des deux premières séances, notamment les éléments techniques qui permettent de réaliser le stop motion dans les meilleures conditions avec le meilleur résultat possible;
composer le scénario complet avec l'entrée du chat;
préparer l'espace de prise de photos (tablette, trépied, table, fond de prise de vue, ... ;
préparer les personnages (3 souris et un chat), ainsi que les objets et consommables nécessaires (peinture, pots de peinture, pots pour l'eau;
répéter une première fois le scénario sans prendre de photo et sans utiliser la couleur et l'eau;
en utilisant le logiciel et la tablette, réaliser les prises de photos pour composer le stop motion;
réaliser le montage à l'aide du logiciel;
regarder le film, évaluer le résultat, se féliciter.
Le stop motion finalisé a été présenté aux parents en fin de journée. Les élèves ont également pu présenter le dispositif technique utilisé ainsi le décor resté installé en classe.
La latte placée avec les élèves pour définir la limite de cadrage de la vidéo.
Le résultat final ... après 80 photos et le montage
Date de création de la page : janvier 2021 Page mise à jour : 28 juin 2024
@ 2021/2023 - LabSTEM - Ph. Skilbecq
F. Castello, institutrice maternelle, école A. Grumiaux 6210 Rèves