La 3ième requête en révision

Le flacon de Josacine n’est pas à l’origine du décès de la petite Emilie Tanay.

Le Professeur Baud, médecin réanimateur spécialiste du cyanure, affirme dans son rapport que 

la Josacine n’était pas empoisonnée quand l’enfant a pris son médicament.

Voici les conclusions du Professeur Baud présentées à l’appui de la troisième requête en révision de la condamnation de Jean-Marc Deperrois:

 

1/ La quantité de cyanure retrouvée dans le sang d’Emilie caractérise une intoxication foudroyante qui est incompatible avec les déclarations des témoins directs. 

Emilie avait plus de 7 mg de cyanure par litre de sang, soit presque 3 fois la dose d’une intoxication foudroyante. Le Professeur Baud a établi ce chiffre en tenant compte de l’effet de dilution des injections effectuées par le SMUR pour tenter de relancer le cœur de la petite.

L’empoisonnement au cyanure par une intoxication foudroyante entraine une incapacitation dans les secondes qui suivent l’ingestion. L’estomac est un milieu acide. Le cyanure mis en contact avec de l’acide dégage de l’acide cyanhydrique. Une bulle de ce gaz monte alors aussitôt vers le cerveau, entraînant une incapacitation quasi immédiate et la mort dans les minutes qui suivent. Mais le cœur peut continuer à battre quelque temps.

Le Professeur Baud est formel : l’enfant a avalé du cyanure  sur le lieu même où elle s’est effondrée.

 

Or, d’après les témoins directs, dont les déclarations sont concordantes, Emilie a effectué 13 actions après avoir avalé sa Josacine, entre autres : se rincer la bouche à l’évier, dire qu’elle avait mal à la tête et envie de vomir, mettre son déguisement de fête, observer Mme Tocqueville mettre un pansement à son fils, monter à l’étage et aider Mme Tocqueville à attacher sa robe dans le dos, redescendre l’escalier et marcher jusqu’au garage.

Ce n’est donc pas la Josacine qui est à l’origine de l’empoisonnement de la petite Emilie.

 

2/ On constate des différences d’aspect et d’odeur entre le flacon de Josacine tel qu’il était le soir du drame, et le flacon apporté à l’hôpital tel qu’il fut trouvé le lendemain. 

Le premier avait un aspect homogène, une couleur normale et une odeur normale d’antibiotique. 

Le liquide dans le second était tout tourné, en partie coagulé, comme un crachat visqueux jaune orangé qui se collait aux parois du flacon quand on le secouait, et son odeur « piquante et agressive », fortement ammoniaquée, a provoqué des brûlures dans les voies respiratoires de l’infirmière qui l’a senti au petit matin.

Jamais Emilie n’aurait avalé une cuillère d’un tel mélange.

 

3/ La quantité de cyanure trouvée dans le flacon n’est pas compatible avec la quantité de cyanure qui a été trouvée dans le sang de l’enfant.

Remarques du Comité de soutien.

Emilie n’a rien pu dire, ni faire, après avoir avalé le cyanure qui l’a tuée.

 Le Professeur Baud est formel : Emilie s’est trouvée en état d’incapacité totale immédiate dans l’instant où elle a avalé du cyanure, elle s’est donc effondrée sur-le-champ. Et la mort cérébrale est survenue dans les minutes qui ont suivi.

Son décès a été annoncé à 22h30 à l’hôpital, mais elle était déjà décédée depuis longtemps. C’est une vraie révélation.

Les témoignages concordants des trois témoins, le soir du samedi 11 juin, mettent son médicament hors de cause, de même que les constatations du SMUR.

Les témoins ont expliqué qu’après avoir avalé sa cuillère d’antibiotique, elle a dit : « Beurk c’est pas bon » et s’est rendue dans la cuisine pour y boire de l'eau (ou s’y rincer la bouche ). On sait qu’elle buvait toujours un peu d’eau ou de jus de fruit pour faire passer le goût de son médicament qu’elle trouvait « mauvais ». Le médicament était donc normal ce soir-là.

Personne, ce soir-là, devant l’équipe médicale de secours, n’a mis en cause le médicament, ni donné aucune indication d’une intoxication possible.

Après avoir vérifié que le médicament ne présentait aucune anomalie d’aspect ou d’odeur, l’équipe du SMUR est repartie en laissant la Josacine dans la maison (Le flacon ne sera apporté à l’hôpital qu’à 23h).  Les soignants soupçonnaient une rupture d’anévrisme et tentaient de relancer le cœur. Personne n’a parlé de « brûlures » ce soir-là.

Quand ce mot de "brûlures" est-il apparu ?

C’est l’infirmière, le lendemain matin à l’hôpital, qui la première a parlé de l’odeur piquante et agressive lui ayant causé des « brûlures » dans les voies respiratoires. Elle constatait, vers 5 heures du matin, que la Josacine était toute « tournée » et empestait.

Trois jours plus tard, M et Mme Tocqueville expliqueront au médecin de l’hôpital qu’après la prise de son médicament, Emilie « s’est plainte de brûlures ». Ce qui n'avait pas été dit le soir du drame.

Conclusion : où, quand, et en quelles circonstances Emilie a-t-elle avalé du cyanure ?
On n'en sait rien.
Mais on a maintenant la preuve que ce n'est absolument pas dans son antibiotique.