Le 11 novembre 2015
200 pacifistes se sont rassemblés à Saint-Martin-d’Estréaux le 11novembre 2015. Jeunes et moins jeunes étaient présents pour affirmer la continuité du combat pacifiste et internationaliste. La grande cause humaine de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la guerre de 14-18 reste plus que jamais au centre de l’action entreprise depuis plusieurs années par la Libre Pensée, nationalement ainsi que localement ; à cet égard il faut rappeler le rôle joué par l’association laïque (ALAMPSME-DL) constituée il y a maintenant plus de vingt ans autour du célèbre monument aux morts du village.
Le long texte gravé au verso du monument n’a rien perdu de son actualité à l’heure où le monde, toujours dominé par les appétits impérialistes déchaînés et les religions diverses et variées qui les accompagnent, connaît des guerres qui n’en finissent pas de ruiner et de massacrer les peuples.
Le président de la République avait promis la réhabilitation. Il ne l’a pas faite et l’a remplacée par un dispositif muséal, sans doute interactif mais tout à fait dérisoire, aux Invalides à Paris, là où sont enterrés, dans les fastes et les honneurs, les généraux assassins des poilus ! Dans le même temps, François Hollande envoie des troupes au Mali, en Centre-Afrique et il organise en Syrie des frappes aériennes d’avions « Mirage ». L’ampleur de ces engagements bellicistes lourds de conséquences n’expliquerait-elle pas la dérobade présidentielle sur le dossier des fusillés ?
Quoi qu’il en soit, les organisations ayant appelé au rassemblement de Saint-Martin d’Estréaux (la Libre Pensée, l’Association laïque autour du monument, l’Association républicaine des anciens combattants, le Mouvement de la paix, Femmes solidaires) ont renouvelé leur détermination à poursuivre l’action dont un aspect central va être la réalisation d’un monument en l’honneur des fusillés pour l’exemple de la première guerre mondiale, monument qui sera implanté sur la ligne de front ayant séparé les troupes françaises et les troupes allemandes durant la première guerre mondiale. Décision a été prise de faire connaître largement ce projet afin d’assurer son financement par ceux qui constituent la République, c’est-à-dire les citoyennes et citoyens de ce pays.
Nous avons ainsi le sentiment de prolonger les initiatives de nos aînés, et en particulier de ces élus qui, comme Pierre Monot, érigèrent des monuments aux morts pacifistes. L’association n’a pas failli à la tradition d’hommage à Pierre Monot, au cimetière. Avant le rassemblement pacifiste, devant la tombe de l’ancien maire, furent lues quelques pages d’Henri Barbusse : La Vengeance d’en haut qui étaient bien en résonance avec le moment, le lieu et la mémoire.
A noter les messages forts que les Unions départementales CGT et CGT –FO de la Loire ont adressés au rassemblement ; mentionnons aussi la présence de responsables de la Ligue des Droits de l’Homme et le salut adressé par le conseiller départemental Jean Bartholin.
Le discours central de la Libre Pensée s’est conclu par ces mots qui le résument si bien :
A bas la calotte !
Ni dieu ni maître !
Guerre à la guerre !
Puis la chorale La Barricade a entonné les chants de lutte dont la célèbre Chanson de Craonne repris par l’assistance. Beaucoup de participants se sont retrouvés ensuite à la salle des fêtes de Saint-Pierre Laval où l’ALAMPSME-DL offrait le pot de l’amitié. Le repas fraternel qui suivit regroupa 70 convives.
La prochaine manifestation du 5 décembre à Paris pour la défense de la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat et pour l’abrogation de la loi Debré de financement des écoles privées confessionnelles a été largement évoquée dans le discours central de la Libre Pensée et au cours du repas ; la Libre Pensée initiatrice de la manifestation du 5 décembre est désormais rejointe par la Ligue de l’enseignement, le CNAFAL, l’Union des Athées, des sections départementales de DDEN etc. D’autres appels convergents sont en gestation pour faire du 5 décembre une réussite complète constituant un puissant jalon vers la fin d’un système scandaleux qui voit depuis un demi-siècle l’Etat verser au privé 10 milliards d’euros annuels dont l’ école publique se trouve ainsi dépossédée alors qu’elle en a le plus urgent des besoins.