mars 1917

Jeudi 1er mars

Assez grande activité des deux artilleries sur le front de part et d'autre de l'Avre. Des tentatives de reconnaissances ennemies dans la région de Roye ont échoué sous nos feux. Tirs efficaces de nos batteries sur les organisations allemandes du secteur de la cote 304.

Au nord de Dixmude, les Belges ont repoussé à la grenade une patrouille allemande qui tentait de s'approcher d'un poste au cours de la nuit. Violente lutte de bombes dans la région Steenstraete-Hetsas.

Les Anglais ont occupé Tilloy, Gommécourt et Puisieux. Ils ont encore exécuté par ailleurs plusieurs raids heureux et fait des prisonniers.

Sur le front italien, actions habituelles d'artillerie : activité des expéditions de reconnaissance. L'une d'elles a pénétré dans les tranchées ennemies à Boscoresali (Carso).

Des avions autrichiens ont bombardé Gorizia et le Vallone. Une escadrille italienne a bombardé les campements adverses près de Serrada, aux sources de l'Astico.

Sur le front roumain, les Austro-Allemands ont attaqué les positions russes des deux côtés de la chaussée Jacobeni-Kampolung et occupé plusieurs collines; l'une de celles-ci a été reprise par nos alliés.

Vendredi 2 mars

Le béblaiement des ruines

En Champagne, un coup de main effectué par nous sur une tranchée allemande, dans la région de Tahure, nous a permis de ramener des prisonniers. Action d'artillerie assez violente sur le front les Chambrettes-Bezonvaux.

Sur le front belge, violente lutte d'artillerie dans la région de Ramscapelle, Dixmude, Steenstraete, Hetsas. Le chiffre des prisonniers faits par les Anglais s'élève à 2133 pour février, dont 36 officiers.

Les Allemands ont continué à se retirer sur l'Ancre. Nos alliés ont encore progressé au nord de Miraumont de 540 mètres sur un front de 2400 mètres.

Un raid exécuté à la suite d'une émission de gaz, au sud de Souchez, leur a permis de faire un certain nombre de prisonniers. Un de leurs détachements a également pénétré dans les tranchées allemandes, au nord-est de Givenchy et la Bassée et ramené 9 prisonniers. Des détachements ennemis étaient parvenus, à la faveur d'un violent bombardement, à atteindre les positions britanniques vers Ablaincourt et Haucourt. I1s en ont été rejetés par des contre-attaques.

Les Russes ont repris une partie des positions qu'ils avaient perdues sur la chaussée Jacobeni-Kampolung.

L'Associated Press américaine publie un document prouvant que l'Allemagne voulait pousser le Mexique contre les Etats-Unis.

Samedi 3 mars

Notre artillerie a bombardé avec succès 1es organisations ennemies au nord de l'Aisne et sur la rive gauche de la Meuse.

Un avion ennemi a jeté aux abords de Compiègne quelques bombes qui n'ont causé que des dégats matériels sans importance. Deux autres avions ennemis ont bonbardé Montdidier : Un mort et trois blessés. Une de nos escadrilles, composée de onze appareils, a opéré sur les baraquements de Guiscard, la gare d'Appilly et celle de Baboeuf (Oise), où un incendie s'est déclaré.

Les Anglais ont effectué une nouvelle progression au nord de Warlencourt-Eaucourt et au nord-ouest de Puisieux-au-Mont. Ils ont rejeté des contre-attaques dirigées contre leurs positions au nord-est de Gueudecourt et au nord-ouest de Ligny-Thilloy. Sur l'Ancre, ils ont fait 128 prisonniers et ont capturé du ntatériel. Ils ont réussi des coups de main vers Angres et Calonne et au nord-est de Loos.

Canonnade près de Gorizia sur le front italien.

Les Roumano-Russes ont reperdu quelque terrain près de Jacobeni.

La Chambre des représentants de Washington a voté par 403 voix contre 13 l'élargissement des pouvoirs du président.

Le Japon a confirmé aux Etats-Unis ses intentions amicales.

Dimanche 4 mars

Lutte d'artillerie assez active entre Oise et Aisne dans la région sud de Nouvron et en Alsace dans le secteur de Burnhaupt.

Faible canonnade sur le front belge. Les Anglais ont accompli une nouvelle progression au nord de Puisieux, au nord et à l'est de Gommécourt. En dépit de la résistance opiniâtre de l'ennemi, ils ont avancé leur ligne de 400 mètres en moyenne sur un front de 8 kilomètres environ.

Ils ont enrayé par leurs tirs de barrage et leurs feux d'infanterie une contre-attaque sur leurs positions avancées au nord-est de Gommécourt. Ils ont réoccupé intégralement une tranchée qui avait été d'abord évacuée par leurs troupes. Deux de leurs postes ont été attaqués au nord-ouest de Roye. Quelques hommes ont disparu. Une forte patrouille qui tentait d'aborder les lignes à l'est de Givenchy-les-la Bassée a été arrêtée par les feux d'infanterie de nos alliés.

L'Allemagne a avoué, dans une note officieuse, ses intrigues au Mexique.

Le président Wilson a reçu des assurances d'un certain nombre de républiques sud-américaines.

Le maréchal Conrad de Hoetzennorf, chef d'état-major général de l'armée austro-hongroise, a été remplacé en sa fonction par le genéral Von Arz.

Lundi 5 mars

Entre Oise et Aisne, nos détachements ont pénétré dans les positions adverses au sud de Nouvron jusqu'à la deuxième tranchée allemande et ont opéré d'importantes destructions.

Un coup de main ennemi dirigé plus à l'ouest, sur nos postes de la région de Haute-braye, a échoué sous nos feux.

Sur la rive gauche de la Meuse, nos batteries ont pris sous leurs feux et dispersé un détachement ennemi au nord de Regnéville.

A l'est de la Meuse, la lutte d'artillerie a été violente dans le secteur du bois des Caurières. Une attaque allemande, consécutive au bombardement intense signalé dans la région, au nord d'Eix, a été déclenchée sur nos positions de la Fieveterie. L'ennemi, qui avait réussi à pénétrer dans nos premiers éléments, en a été complètement rejeté par nos feux et nos contre-attaques. Notre ligne est entièrement rétablie.

En Alsace nous avons repoussé des partis ennemis, dans les secteurs d'Amertzwiller et de Burnhaupt.

Nos escadrilles de bombardement ont lancé des projectiles sur les hangars de Frescaty, la poudrerie de Bons, les hauts fourneaux de Woefling et la gare de Delme.

Les Anglais ont enlevé les premières lignes et lignes de soutien ennemies à l'est de Bouchavesnes. Ils ont fait 173 prisonniers. Ils ont réalisé une avance de 1100 mètres sur un front de 3200, à l'est de Gommécourt.

Un contre-torpilleur britannique a coulé en mer du Nord.

Mardi 6 mars

Nos reconnaissances ont réussi plusieurs coups de main, notamment au nord-ouest de Tracy-le-Val et au bois d'Avocourt. Vers Troyon, dans la région de Reims et à la cote 304, nous avons arrêté des tentatives de coups de main ennemies.

Sur la rive droite de la Meuse, le bombardement dirigé par l'ennemi sur la région du bois des Caurières a redoublé d'intensité et a été suivi d'une violente attaque sur un front de 3 kilomètres, entre la ferme des Chambrettes et Bezonvaux. Entre le bois des Caurières et Bezonvaux, les efforts répétés des Allemands ont échoué sous nos tirs de barrage et de mitrailleuses. L'ennemi avait pu prendre pied dans nos éléments avancés au nord du bois des Caurières, mais il a été rejeté ensuite d'une partie de ces éléments.

A l'ouest de Pont-à-Mousson, une tentative allemande sur une de nos tranchées au nord de Flirey a complètement échoué sous nos feux. Nos tirs de destruction ont bouleversé les travaux de l'adversaire dans le secteur de la forêt de Bezanges.

Nous avons abattu deux avions allemands, l'un près d'Autrecourt (Meuse), l'autre vers Mampeel (Oise); Un troisième a été descendu en Alsace.

Succès italien dans le Haut-Tyrol.

Echec turc en Perse.

La session du Sénat américain s'est close sans que la loi de neutralité armée ait été votée. C'est le résultat de l'obstruction de quelques sénateurs. 83 membres de l'assemblée sur 96 ont exprimé à M. Wilson leur volonté de s'associer au projet.

Mercredi 7 mars

Entre Oise et Aisne, nos tirs de destruction ont bouleversé les organisations allemandes au nord-ouest de Moulin-sous-Touvent et démoli des casemates et des abris au nord d'Autrèches.

Sur la rive droite de la Meuse, la lutte s'est poursuivie au nord du bois des Caurières. Les Allemands ont essayé de nous chasser de nouveau des éléments de tranchée reconquis par nous. Toutes leurs tentatives ont été brisées par nos feux et nos contre-attaques. La lutte d'artillerie continue dans la région au nord de Douaumont.

Deux coups de main exécutés par nous, l'un au sud de Lassigny, l'autre dans le secteur d'Ammertzwiller, nous ont permis de faire des prisonniers.

L'artillerie belge a bombardé avec succès les organisations ennemies de la région d'Hetsas. Lutte de bombes vers Steenstraete.

Les Anglais ont progressé au nord-ouest d'Irles et au nord de Puisieux-au-Mont. Un coup de main a été exécuté sur les tranchées allemandes à l'est de Bouchavesnes. Des détachements ennemis, qui se formaient en vue d'une contre-attaque, ont été dispersés par l'artillerie.

Les troupes russes ont continué leur avance en Perse.

Les Italiens ont repoussé deux violentes attaques autrichiennes.

Le président Wilson, dans un discours inaugural du Capitole, a dit que l'Amérique pourrait être mêlée intimement à la lutte.

Jeudi 8 mars

Entre Oise et Aisne, nous avons exécuté un coup de main sur les tranchées adverses de Quennevières et ramené 15 prisonniers.

En Argonne, dans la région du Four-de-Paris, nous avons fait exploser une mine dont nous avons occupé l'entonnoir.

Sur le front de Verdun, nos batteries ont pris sous leur feu des détachements ennemis à la lisière nord du bois de Malancourt.

Les Allemands ont tenté plusieurs coups de main au nord-est de Flirey. Au bois Bouchot (nord de Saint-Mihiel) et vers Ammertzwiller : nos tirs de barrage ont arrêté net l'ennemi et lui ont infligé des pertes.

Les troupes anglo-indiennes, continuant leur marche en Mésopotamie, sont à 14 kilomètres de Ctésiphon, soit à 64 kilomètres de Bagdad. Les Anglo-Egyptiens ont obtenu un nouveau succès sur les Turcs dans la région du Sinaï. Les Russes ont poussé assez loin en avant d'Hamadan, en Perse. Ils se sont emparés du col d'Asade-Abad.

Le contre-torpilleur Cassini a été coulé en Méditerranée par un sous-marin ennemi. Il y a 127 victimes.

Vendredi 9 mars

Entre Oise et Aisne, actions d'artillerie assez vives et rencontres de patrouilles dans la région de Moulins-sous-Touvent.

En Champagne, après une intense préparation d'artillerie, nos troupes ont réussi à enlever la majeure partie du saillant occupé par l'ennemi le 15 février, entre la Butte-du-Mesnil et Maisons-de-Champagne. 100 prisonniers dont 2 officiers sont restés entre nos mains.

Sur la rive gauche de la Meuse, nos tirs d'artillerie ont bouleversé les organisations allemandes entre la cote 304 et le bois d'Avocourt.

En Lorraine, au nord-est d'Emberménil, nos détachements ont pénétré dans les tranchées allemandes et ont ramené une quinzaine de prisonniers après avoir effectué de nombreuses destructions.

Les Anglais ont continué à progresser sur les deux rives de l'Ancre.

En Mésopotamie, les troupes anglo-indiennes sont arrivées à 8 milles au sud de Bagdad.

Le comte Zeppelin est mort.

Samedi 10 mars

Dans la région de Crapeaumesnil (sud de Roye) et près d'Auberive, nos détachements ont pénétré sur plusieurs points dans les tranchées adverses où des destructions importantes ont été effectuées. Au cours de ces actions, nous avons fait une vingtaine de prisonniers.

Dans le secteur de Maisons-de-Champagne, les Allemands ont à trois reprises lancé des contre-attaques violentes sur les positions reconquises par nous. Nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses ont brisé partout les efforts de l'adversaire qui a dû se retirer, laissant un grand nombre de cadavres sur le terrain. De notre côté, nous avons réalisé des progrès au cours de la journée et enlevé de nouvelles tranchées au nord de la route qui va de la Butte-du-Menil à Maisons-de-Champagne. Le chiffre total des prisonniers faits par nous dans cette région s'élève à 170 dont 4 officiers.

Les Russes, dans la région d'Olay, ont infligé un échec aux Allemands.

En Arménie, dans la direction de Suvai, les éclaireurs russes ont attaqué les Turcs et se sont emparés de leur tranchée. Nos alliés ont également progressé au sud du lac d'Ourmia.

Dimanche 11 mars

Au sud de l'Avre, nous avons effectué divers coups de main qui nous ont permis d'infliger des pertes à l'ennemi et de ramener des prisonniers. A l'est d'Armancourt, nos détachements ont pénétré dans la troisième tranchée allemande, complètement bouleversée par nos feux d'artillerie.

Au nord-est de Soissons, au cours d'une incursion dans les lignes allemandes, nous avons fait une dizaine de prisonniers. Deux tentatives ennemies sur nos petits postes de la région de Reims ont échoué sous nos feux.

En Champagne, lutte acharnée sur plusieurs points du front : butte du Mesnil, Maisons-de-Champagne. Les Allemands ont tenté à plusieurs reprises de nous reprendre les tranchées que nous avons conquises. A la gauche du secteur, après des alternatives d'avance et de recul, nous avons finalement rejeté l'ennemi et réalisé des progrès. Sur la droite du secteur, les tentatives des Allemands ont été brisées par nos feux.

Sur la rive droite de la Meuse, les Allemands ont, de nouveau, attaqué les tranchées reprises par nous au nord du bois des Caurières. Nos contre-attaques immédiates ont rejeté l'adversaire des quelques éléments de tranchées où il avait réussi a pénétrer tout d'abord.

Les Anglais ont enlevé le village d'Irles. Ils ont avancé sur un front de 5 kilomètres et fait de nombreux prisonniers; ils ont capturé également des mortiers de tranchées et des mitrailleuses.

L'empereur Charles, qui était à Budapest, est rentré brusquement à Vienne.

Lundi 12 mars

Dans la région de Nouvron, au nord de l'Aisne, grande activité des deux artilleries. Une tentative de coup de main sur un saillant de nos lignes, au nord-ouest de Reims, a été arrêtée net par nos feux et a coûté des pertes à l'ennemi.

Sur la rive droite de la Meuse, une autre tentative de l'ennemi dans la région de Bezonvaux a complètement échoué. Sur la rive gauche, nous avons exécuté des tirs de destruction sur les organisations allemandes du secteur de Forges. Un dépôt de munitions a explosé.

Canonnade intermittente sur le reste du front, plus vive dans les secteurs de Maisons-de-Champagne et de Navarin.

Un avion allemand a jeté des bombes sur Belfort. Ni pertes ni dégâts.

Le nombre des prisonniers faits par les Anglais au cours des opérations qui ont abouti à la prise d'Irles monte à 292, dont 3 officiers.

Deux détachements qui se formaient en vue d'attaque, à l'ouest et à l'est de l'Ancre, ont été pris sous nos feux d'artillerie avant que leur mouvement ait pu se développer.

Canonnade dans les régions de la Somme et de l'Ancre, au sud d'Arras et dans les secteurs d'Armentières et d'Ypres.

Les Anglo-Indiens sont entrés dans la ville de Bagdad après avoir infligé un échec sanglant aux Turcs.

Mardi 13 mars

Entre Oise et Aisne, tirs d'artillerie efficaces sur les organisations ennemies, au nord-ouest de Vingré.

En Champagne, nous avons déclenché une nouvelle attaque sur les positions allemandes à l'ouest de Maisons-de-Champagne. Sur un front de 1500 mètres, nos troupes ont enlevé toutes les tranchées de l'ennemi, conquis la croupe 185 et pénétré dans un ouvrage fortifié sur les pentes nord de ce mamelon. Au cours de cette action, nous avons fait une centaine de prisonniers.

Canonnade assez active sur les deux rives de la Meuse, dans les secteurs d'Avocourt, de Douaumont et de Saint-Mihiel.

Les Allemands ont bombardé avec des obus incendiaires la ville ouverte de Soissons. Plusieurs incendies se sont déclarés.

Grande activité d'artillerie sur le front belge, spécialement sur Dixmude et Steenstraete; les bombardements réciproques ont été accompagnés d'une vive lutte de grenades au cours de l'après~midi.

Un détachement autrichien a attaqué les positions italiennes dans la vallée du Ledro. Il a été repoussé. Une autre attaque autrichienne a été brisée dans la vallée de Tavignole.

Les Russes continuent à progresser, en Perse, d'Hamadan vers Ramanchah.

M. Bonar Law a déclaré aux Communes anglaises qne les Turcs avaient perdu sous Bagdad les deux tiers de leur artillerie.

Mercredi 14 mars

En Champagne, l'artillerie ennemie, énergiquement contrebattue par la nôtre, a bombardé les secteurs de Maisons-de-Champagne et de la Main-de-Massiges. Les Allemands ont fait sans succès des tentatives à la grenade contre la cote 185, que nous continuons à tenir.

Sur la rive gauche de la Meuse, assez grande activité des deux artilleries. Nos tirs de destruction ont paru efficaces, notamment dans la région Avocourt-cote 304 et sur la rive droite au nord-ouest de Bezonvaux.

Les Anglais ont continué à progresser dans la Somme, les Allemands cédant à leur pression. Nos alliés ont gagné une profondeur de 1600 mètres sur un front de 1600. Ils ont occupé à l'ouest de Bapaume, le village de Grévillers et le bois Loupart. Ils ont également avancé dans le secteur de Gommécourt.

Canonnade sur le front du Trentin. Petites rencontres de patrouilles dans les vallées de Guidicaria et de Posina. Canonnade sur le front des Alpes juliennes, dans la conque de Tolmino. Les Italiens ont réussi un coup de main sur le Carso. Ils ont pris 24 hommes et une mitrailleuse.

M. Wilson a notifié aux puissances sa volonté d'armer les navires de commerce.

Le tsar a ajourné au 17 avril la réunion de la Douma et du Conseil de l'empire.

Jeudi 15 mars

Au cours de la journée, nous avons continué à progresser à la grenade dans la région de Maisons-de-Champagne, malgré un violent bombardement de l'ennemi qui a fait usage d'obus lacrymogènes.

Sur la rive gauche de la Meuse, l'artillerie française a exécuté des tirs de destruction sur les organisations ennemies. Un observatoire a été détruit près de Montfaucon.

Sur le front belge, violente lutte de bombes dans la région de Steenstraete~Hetsas.

Les Anglais ont avancé leur ligne, au nord de l'Ancre, sur un front de 2500 mètres au sud-ouest et à l'ouest de Bapaume. Une nouvelle progression a été également réalisée sur un front d'environ 2 kilomètres au sud-ouest d'Achiet-Le-Petit. Les troupes britanniques ont pris possession d'environ 1000 mètres de tranchées au sud-ouest des Essarts {nord-ouest de Gommécourt).

Un raid ennemi au nord-est d'Arras n'a pu parvenir jusqu'à leurs lignes.

Nos alliés ont exécuté un coup de main sur les tranchées allemandes à l'est d'Armentières.

Le vapeur américain Algonquin a été torpillé par un sous-marin allemand. L'équipage a été sauvé.

La Chine a proclamé la rupture avec l'Allemagne.

Le général Lyautey, ministre de la Guerre, donne sa démission.

Vendredi 16 mars

Entre Avre et Oise, après une violente préparation d'artillerie, nos reconnaissances ont effectué des incursions sur plusieurs point du front ennemi, bouleversé par nos tirs.

Vers Beuvraignes et au sud de Crapeaumesnil, nous avons poussé jusqu'à la troisième tranchée allemande. A l'est, à Cany-sur-Matz, nos détachements ont pénétré dans un bois et l'ont occupé sur une profondeur de 800 mètres environ. Au cours de ces actions, nous avons fait des prisonniers.

Dans la région de Maisons-de-Champagne, lutte à coups de grenades. Nous avons réalisé des progrès et enlevé plusieurs boyaux ennemis.

Sur la rive droite de la Meuse, tirs efficaces de notre artillerie sur les organisations allemandes au nord de Bezonvaux.

Sur le front anglais, le mouvement de repli de l'ennemi s'est développé vers le Sud. Nos alliés ont pris possession de ses tranchées sur un front de 4 kilomètres, du sud du bois Saint-Pierre-Vaast au nord du village de Saillisel. Une forte contre-attaque allemande a été rejetée à l'est d'Achiet-le-Petit.

Les Allemands ont réussi à pénétrer dans une tranchée anglaise au sud-est d'Arras. Un autre raid a été repoussé près de Neuville-Saint-Vaast.

Avance italienne aux abords de la cote 1050, en Macédoine.

Echec autrichien entre les lacs Prespa et Malik.

Les Russes occupent Kermanschah, en Perse.

Samedi 17 mars

De part et d'autre de l'Avre, nos détachements ont continué à progresser au cours de la journée sur divers points du front ennemi, depuis Andechy jusqu'au sud de Lassigny. Nous avons fait des prisonniers.

Entre Soissons et Reims, action d'artillerie assez violente dans la région de Berry-au-Bac.

En Champagne, nous avons exécuté un coup de main sur une tranchée allemande à l'est de la butte de Souain.

Nos tirs de destruction ont bouleversé les organisations allemandes du bois le Prêtre.

Sur le front belge, bombardement réciproque à l'est de Ramscappelle et à Steenstraete.

Les Anglais poursuivent leur avance au nord de la Somme. Le bois de Saint-Pierre-Vaast presque en entier, avec 1000 mètres de tranchées au sud et 2000 mètres au nord de ce bois sont entre leurs mains. Ils ont rejeté une attaque au nord-est de Gommécourt.

Des coups de main ont été exécutés par eux au sud d'Arras, à l'est de Souchez et à l'est de Vermelles.

La révolution a triomphé à Petrograd. Un gouvernement parlementaire s'est constitué; la Douma a réclamé l'abdication de Nicolas II. Les anciens ministres ont été emprisonnés.

Dimanche 18 mars

Sur-tout le front compris entre Andéchy et l'Oise, l'ennemi, refusant la bataille, a abandonné sous la pression de nos troupes les lignes puissamment et savamment fortifiées qu'il tenait depuis plus de deux ans. Notre mouvement en avant a continué avec rapidité. Nos pointes d'avant-garde ont pénétré dans Roye, poursuivant les contingents ennemis qui ont fait sauter les carrefours des rues à l'intérieur de la localité. 800 habitants de la population civile, que les Allemands n'avaient pas eu le temps d'évacuer, ont fait à nos soldats un accueil enthousiaste.

Au nord et au nord-est de Lassigny, que nous avons également occupé, nous avons atteint et même dépassé la route Roye-Noyon. Nous avons fait des prisonniers.

Violentes canonnades en Champagne et sur la rive droite de la Meuse (bois des Caurières).

Nos escadrilles ont bombardé les organisations ennemies de la région d'Arnouville, les usines de Wolklingen, les gares de la région de Ham et de Saint-Quentin. Un de nos avions a bombardé Francfort-sur-Mein. Un zeppelin aété abattu près de Compiègne, au retour d'un raid qu'il avait fait sur la côte anglaise.

Les troupes britanniques ont enlevé Bapaume et avancé sur un front de 25 kilomètres en occupant en tout 14 localités.

Le grand-duc Michel, désigné par Nicolas II comme héritier de la couronne, a déclaré qu'il subordonnerait son acceptation finale à une ratification de la Constituante. Le cabinet Briand a démissionné.

Le grand-duc Michel

Le grand-duc Michel Alexandrovitch est né en 1878 à Petrograd et fut tsarevitch jusqu'à la naissance du grand-duc Alexis, fils de Nicolas II. C'est en sa faveur que le Tsar a abdiqué. Le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch avait été,

Le grand-duc Nicolas

de son côté, désigné comme généralissime des armées russes par le tsar Nicolas. Le gouvernement provisoire, après mûr examen, en a décidé autrement, le commandement suprême ne pouvant être, à ses yeux, excercé par un Romanoff.

Lundi 19 marsLa progression des troupes françaises a continué sur un front de 60 kilomètres, de l'Avre à l'Aisne. Au nord de l'Avre, la cavalerie est entrée dans Nesle. Nos patrouilles, lancées vers la Somme, ont livré des engagements aux arrière-gardes ennemies, qui ont faiblement résisté. Au nord-est de Lassigny, nous avons avancé de 20 kilomètres vers Ham. Plus au sud, notre cavalerie et nos détachements légers ont occupé Noyon.

Entre l'Oise et Soissons, la première ligne allemande, avec Carlepont, Morsain, Nouvron, Vingré est en notre pouvoir. Au nord de Soissons, nous sommes à Crouy.

Nous avons rejeté une attaque à la Pompelle, près de Reims. Canonnade en Champagne, à la butte du Mesnil et à Massiges; violent bombardement de nos positions sur la rive gauche de la Meuse, du bois d'Avocourt au Mort-Homme.

Echec d'une tentative allemande sur la rive droite de la Meuse, aux Chambrettes.

Deux avions ont été abattus par nos canons spéciaux.

M. Milioukof, au nom du gouvernement provisoire, a lancé une circulaire aux agents diplomatiques russes pour préciser les vues du nouveau régime.

Un souvenir allemand à Noyon

Cette cloche avait été fixée au mur, dans une rue de Noyon. Elle devait servir à annoncer l'arrivée des nappes de gaz asphyxiants venues des lignes françaises. Elle aurait pu, bien mieux, sonner le glas pour l'ennemi quand il se retira.

Mardi 20 mars

Nos troupes ont dépassé Ham, sur la Somme, et Chauny, sur l'Oise. Nous tenons un grand nombre de localités entre ces deux villes. Notre cavalerie rayonne à plusieurs kilomètres au nord de Ham et a capturé un convoi qui se retirait dans la direction de Saint-Quentin. Notre avance atteint sur ce point 35 kilomètres en profondeur. Au sud de Chauny, nos détachements ont atteint la ligne générale d'Aillette.

Soissons est entièrement dégagé. Au nord-est de Crouy, nos éléments avancés ont progressé le long de la route de Maubeuge.

Une vingtaine de villages et de bourgs nouveaux ont été délivrés. L'ennemi a dévasté le pays, coupant et arrachant les arbres fruitiers. De nombreuses localités ont été complètement incendiées. Les habitants, sans abris et sans vivres, sont nourris par nos troupes. Tous les ponts sont détruits.

Violente lutte d'artillerie en Champagne vers la Butte-du-Mesnil et Auberive.

Combat sur la rive gauche de la Meuse vers le Mort-Homme.

Les Anglais ont occupé Chaulnes, Nesle et Péronne. Ils ont progressé de plusieurs kilomètres et au total ont gagné jusqu'à 16 kilomètres en profondeur sur un front de 72. Plus de 60 villages sont tombés entre leurs mains.

Les Chinois ont occupé les concessions allemandes de Tientsin et de Hang-Keou.

M. Ribot a constitué le nouveau cabinet.

Mercredi 21 mars

De la Somme à l'Aisne, nos troupes, tout en réalisant de nouveaux progrès, ont procédé à l'occupation de la zone reconquise.

Au nord de la Somme, notre cavalerie a poussé jusqu'aux environs de Roupy, à 7 kilomètres de Saint-Quentin, où elle a donné la chasse à des patrouilles de cavalerie allemande. Au nord-est de Chauny, notre infanterie a occupé Tergnier et franchi le canal de Saint-Quentin. Quelques escarmouches assez vives avec des détachements ennemis se sont terminées à notre avantage. Nous n'avons subi, au cours de cette poursuite, que des pertes insignifiantes. Mais nous avons constaté partout des traces d'un vandalisme systématique : les destructions accomplies par l'ennemi n'ont, la plupart du temps, aucune utilité militaire. Nos aviateurs ont signalé que les ruines historiques du château de Coucy avaient été détruites par une explosion.

En évacuant Noyon, l'ennemi a emmené de force cinquante jeunes filles.

L'armée anglaise a occupé 14 nouveaux villages.

Bombardement réciproque sur le front belge. Canonnade accrue sur le front italien.

Progrès de nos troupes en Macédoine autour de Monastir, où nous avons fait 1200 prisonniers.

Le gouvernement américain a demandé l'envoi d'une mission française aux Etats-Unis pour l'instruction des étudiants. M. Wilson a décidé de convoquer d'urgence le Congrès.

Les ruines actuelles vue du nord-ouest

Les Allemands ont employé 28000 kilos d'explosifs pour faire sauter les ruines du château de Coucy, sous prétexte que le donjon constituait un excellent observatoire et que les casemates pouvaient abriter des troupes, mais ils ont, entre autres,

COUCY

et les saules dans l'enceinte du donjon

détruit aussi le château d'Avricourt, dans l'Oise, qui ne pouvait être utilisé de la même façon. Le château de Coucy datait du XIIIeme siècle. Son donjon de 31 mètres de diamètre et de 63 mètres de haut était le plus formidable que le Moyen-Age eût élevé.

Jeudi 22 mars

Au nord de Ham, la situation est sans changement. Nos éléments légers restent au contact de l'ennemi entre Roupy et Saint-Quentin.

A l'est de Ham, nous avons forcé en deux endroits le canal de la Somme, malgré une vive résistance des Allemands. L'opération, conduite avec vigueur, nous a permis de dégager les rives nord et est du canal et de refouler l'ennemi jusqu'aux lisières de Clastres et de Montescourt. Des inondations sont tendues par l'ennemi dans cette région.

La plupart des villages en avant de nos lignes, dans la région de Saint-Quentin, sont en flammes. Nous avons progressé au nord de Tergnier. Quelques escarmouches dans la vallée de L'Aillette. L'ennemi bombarde nos lignes.

Au nord de Soissons, nous avons réalisé de sérieux progrès et livré des engagements assez vifs. La plupart des villages conquis sont entièrement détruits.

A l'est de la Meuse, plusieurs tentatives ennemies sur la tranchée de Calonne ont échoué.

Les Anglais ont occupé 40 nouveaux villages.

Le président Wilson a décidé de convoquer le Congrès américain pour le 2 avril.

Une tentative de meurtre a été commise par un officier contre le ministre de la Justice russe, M. Kerensky.

Vendredi 23 mars

Dans la région de Saint-Quentin, escarmouches de patrouilles au nord de Dallon.

Entre Somme et Oise, l'ennemi a tenté de violentes réactions pour nous refouler de la rive est du canal de Saint-Quentin, que nous occupons. Sur le front Clastres-Montescourt, les attaques successives de l'ennemi ont été brisées par nos feux de mitrailleuses qui ont infligé de fortes pertes aux Allemands. Des combats également vifs dans la région à l'ouest de la Fère se sont terminés par l'échec complet de l'ennemi.

Au sud de l'Oise, nos détachements ont franchi l'Ailette en quelques points.

Au nord de l' Aisne, les Allemands ont renouvelé leur tentative entre la route de Laon et la rivière. Trois attaques sur la ligne Vrégny-Chivres ont été arrêtées par nos tirs de barrage. Notre artillerie de la région au sud de l'Aisne prenant en enfilade les troupes ennemies, leur a infligé des pertes très élevées.

Lutte d'artilleie en Woëvre, dans la région au pied des Côtes-de-Meuse. Une tentative allemande sur la ferme de Romanville, aux environs de Saint-Mihiel, a échoué.

La résistance de l'ennemi augmente sur le front britannique, de l'ouest de Saint-Quentin au sud d'Arras.

Combat sur le front russe le long de la Berezina. Echec d'une attaque ennemie au nord-ouest de Brody.

Le gouvernement provisoire russe a prescrit de garder à vue le tsar et la tsarine à Tsarkoïé-Selo.

Samedi 24 mars

Entre Somme et Oise, nos troupes ont mené avec décision et entrain une action offensive qui a pleinement réussi. L'ennemi, malgré une résistance acharnée, a été refoulé largement à une distance variant de 2 à 4 kilomètres au nord et à l'est du canal de Saint-Quentin.

Au nord-est de Tergnier, nous avons poussé des détachements sur les hauteurs qui dominent immédiatement la vallée de l'Oise. Dans cette région, les Allemands ont tendu des inondations. La ville de la Fère est sous l'eau.

Au sud de l'Oise, nous continuons à franchir l'Ailette.

Nos troupes ont réalisé en combattant des progrès sérieux vers Margival, au nord de Soissons.

Au nord-ouest de Reims, deux attaques allemandes sur nos tranchées de Thel ont échoué. L'ennemi a subi des pertes sensibles.

Un avion allemand a été abattu près de Dieulouard.

Les Anglais ont repoussé des contre-attaques sur une grande partie de leur front.

En Macédoine, nous avons finalement gardé la cote 1248 au nord de Monastir. Notre butin comprend en tout 11 mitrailleuses, 2 canons de tranchées, 24 officiers, 1777 hommes.

Un cinquième steamer américain a été torpillé par un sous-marin allemand.

Dimanche 25 mars

Au nord de la Somme, nous avons refoulé l'ennemi jusqu'aux lisières de Sovy où il s'est installé dans une ligne de tranchées préparées d'avance.

De la Somme à l'Oise, nos troupes, poursuivant leur marche, ont livré bataille à l'ennemi qui s'est défendu pied à pied. Elles l'ont rejeté à un kilomètre environ au nord de Grand-Séraucourt et de Gibercourt. Elles se sont emparées de la rive ouest de l'Oise, depuis les faubourgs de la Fère jusqu'au nord de Vandeuil. Deux forts de la Fère sont tombés entre nos mains.

Au sud de l'Oise, et bien que l'ennemi ait tendu des inondations, nous avons progressé sur la rive est de l'Ailette, conquis plusieurs villages et rejeté les arrière-gardes allemandes dans la basse forêt de Coucy.

Au nord de Soissons, peu de changement. Une pièce allemande à longue portée a lancé un certain nombre d'obus de gros calibre sur la ville de Soissons.

Lutte d'artillerie dans les régions de Berry-au-Bac et de Reims, en Alsace, près de Violu (sud du col de Sainte-Marie).

Nous avons descendu plusieurs avions ennemis et capturé un hydravion en mer, près d'Etretat.

Nos escadrilles ont lancé 1100 kilos de projectiles sur les usines de Thionville et du bassin de Briey, ainsi que sur la gare de Conflans.

On signale des émeutes sanglantes à Hambourg et à Kiel.

Les constitutionnels démocrates russes se sont prononcés en faveur de la République.

Lundi 26 mars

Nos troupes ont poursuivi leur mouvement offensif de la Somme à l'Aisne. La lutte a été acharnée et la défense allemande vigoureuse mais nos soldats ont partout repoussé l'adversaire, qui a subi des pertes très sérieuses.

Entre Somme et Oise, nous avons rejeté l'ennemi au delà de l'importante position Castres-Essigny-le-Grand-cote 121. Une violente contre-attaque allemande, qui débouchait sur le front Essigny-Benay, a été brisée par nos feux.

Au sud de l'Oise, nos troupes ont pénétré en plusieurs points dans la basse forêt de Coucy, attaquant les abords de Folembray et de Coucy-le-Château. Des détachements en marche vers Folembray ont été pris sous le feu violent de nos batteries et dispersés avec de grosses pertes. Succès pour nous au nord de Soissons, où nous avons accru nos gains et repoussé deux contre-attaques.

Les Italiens constatent sur leur front une intensité d'artillerie accrue.

Les Russes ont accentué leur marche de la frontière persane vers Bagdad.

Un parti républicain se constitue à Petrograd.

Le cabinet Boselli a obtenu un gros succès à la Chambre italienne.

Mardi 27 mars

Entre Somme et Oise, les Allemands ont renouvelé à plusieurs reprises leurs attaques sur le front Essigny-Benay. Toutes ces tentatives ont été repoussées par nos feux ou par nos contre-attaques. Des pertes sérieuses ont été infligées à l'ennemi. Nous avons gardé intégralement les positions conquises.

Au sud de l'Oise, nous avons poursuivi notre avance en dépit de l'état du terrain et du mauvais temps. Nous avons occupé Folembray et la Feuillée et pénétré dans la basse forêt de Coucy. Du côté de Vregny, au nord de Soissons, nous avons marqué aussi une sérieuse progression.

Au nord de Reims, un tir de nos batteries a fait sauter un dépôt de munitions ennemies à l'est de la ferme de Godat.

Une de nos escadrilles a lancé 1000 kilos de projectiles sur les usines de Thionville et le bassin de Briey, ainsi que sur les gares de Conflans et de Montmédy.

Les Anglais ont occupé Lagnicourt, sur la route de Bapaume à Cambrai.

Les Russes ont pénétré en Asie Mineure, dans le vilayet de Mossoul.

La campagne des conservateurs allemands s'accentue contre le chancelier.

Mercredi 28 mars

Entre Somme et Oise, l'artillerie ennemie violemment contrebattue par la nôtre a bombardé nos positions sur le front Roupy-Essigny-Benay. Toutes les tentatives d'attaques des Allemands ont été arrêtées net par nos feux.

Au sud de l'Oise, nos troupes ont poursuivi leur progression. Elles ont d'abord enlevé au cours d'une brillante opération Coucy-le-Château, puis toute la basse forêt de Coucy, ainsi que les villages de Petit-Parisis, de Verneuil, de Coucy-la-Ville ont été occupés par elles. Nos éléments avancés ont atteint, en quelques points, les lisières ouest de la forêt de Saint-Gobain et la haute forêt de Coucy. Nos pertes ont été légères dans l'ensemble.

Au nord de Soissons, nous avons enlevé une ferme au nord-ouest de Margival, puis réalisé des progrès au delà de Neuville-sur-Margival et de Leuilly.

En Argonne, nous avons réussi deux coups de main dans les secteurs du Four-de-Paris et de Bolante.

Canonnade violente sur les deux rives de la Meuse au nord de Verdun.

Les Anglais ont occupé les villages de Longavesnes, Liéramont et Equancourt; ils ont fait des prisonniers. Ils ont infligé un échec à l'ennemi près de Beaumetz-lès-Cambrai.

Les Russes ont reculé sur la Chava au sud-est de Baranovitchi.

Jeudi 29 mars

Entre Somme et Oise, grande activité des deux artilleries, notamment sur le front Essigny-Benay. Nos tirs ont dispersé des travailleurs ennemis au sud de Saint-Quentin. Aucune action d'infanterie.

Au sud de l'Oise, ainsi que dans la région au nord de Soissons, escarmouches de patrouilles et vives fusillades en de nombreux points du front.

En champagne, à la suite du violent bombardement dirigé sur nos positions a l'ouest de Maisons-de-Champagne, les Allemands ont lancé une forte attaque et ont pu prendre pied dans quelques-uns de nos éléments de première ligne. Toutes les tentatives sur Maisons-de-Champagne ont été brisées par nos feux qui ont infligé des pertes sanglantes à l'ennemi. Deux coups de main sur nos petits postes à l'est de la route de Saint-Hilaire, Saint-Souplet et au nord de Tahure ont complètement échoué.

Sur la rive gauche de la Meuse, tirs de destruction efficace sur les organisations du secteur cote 304-Mort-Homme.

En Macédoine, nous avons brisé une attaque ennemie à l'ouest de Monastir. Le total de de nos prisonniers pour les derniers jours est de 2104.

Des torpilleurs allemands ont tiré une soixantaine de projectiles sur Dunkerque. Le bombardement a fait deux victimes. Les torpilleurs se sont retirés à grande vitesse.

Un destroyer britannique a été coulé.

Vendredi 30 mars

De la Somme à l'Oise, la journée a été relativement calme, artillerie active dans le secteur de Margival.

Violente canonnade vers Maisons-de-Champagne, à la cote 304, et en Lorraine dans la région d'Émberménil.

Un avion allemand a été abattu en combat par un de nos pilotes.

Sur le front belge, grande activité d'artillerie, dans la région de Steenstraete.

Les troupes britanniques ont enlevé, après un vif engagement, et en infligeant de fortes pertes à l'ennemi, le village de Neuville-Bourgonval. Nos alliés ont capturé un certain nombre d'Allemands. Ils ont pénétré par coup de main dans les lignes ennemies à l'est d'Arras, vers Neuville-Saint-Vaast et Neuve-Chapelle. Plusieurs abris ont été détruits.

Les troupes anglo-égyptiennes qui montaient de la frontière d'Egypte en Palestine, ont vaincu 20.000 Turcs près de Gaza. Elles ont fait 900 prisonniers.

Les Italiens ont repoussé une attaque autrichienne dans la vallée de l'Adige.

Le Comité des ouvriers et soldats russes a déclaré qu'il repousserait l'agression allemande et il a exhorté les Allemands à détrôner le kaiser.

Samedi 31 mars

Au nord de la Somme, et entre Somme et Oise, l'artillerie ennemie a bombardé en certains points nos premières lignes; nos batteries ont énergiquement répondu. Aucune action d'infanterie.

Au nord-est de Soissons, nous avons progressé dans le secteur Vrégny-Margival.

A l'ouest de Maisons-de-Champagne, une vive attaque de nos troupes nous a permis de rejeter 1'ennemi des éléments de tranchées où il avait pris pied le 28 mars. Au cours de cette action, nous avons fait 63 prisonniers.

Les Russes ont infligé un échec à l'ennemi au nord de Stanislau, en Galicie. Ils l'ont également repoussé au sud-ouest de Brzezany, en Arménie, dans la direction de Bitlis; ils ont attaqué les Turcs à Tachkpal et ont ramené des prisonniers.

Canonnade autour de Monastir.

Le chancelier de Bethmann-Hollweg a prononcé un discours au Reichstag; Il a affirmé que jamais 1'Allemagne n'avait soutenu la réaction en Russie, qu'elle ne voulait pas la guerre avec l'Amérique, et, par ailleurs, a reconnu que la situation militaire demeurait indécise. Les social-démocrates majoritaires ont, pour la première fois depuis août 1914, rejeté le budget au Reichstag.

Le nouveau régime russe promet l'autonomie à la Pologne.

avril 1917