août 1917

Mercredi 1 août

Après avoir opéré le passage du canal de l'Yser, nos troupes ont attaqué, en liaison à leur droite avec les armées anglaises.

La préparation d'artillerie avait nivelé les organisations allemandes et fait éprouver de lourdes pertes aux défenseurs. Nos troupes ont enlevé les deux positions de l'ennemi et dépassé spontanément l'objectif qui leur avait été assigné. Elles ont progressé sur la route de Lizerne à Dixmude, enlevé le village de Bixchoote et le cabaret Kortekert. Nos pertes sont des plus minimes. Nous avons pris un important matériel et fait des prisonniers. Le sol est jonché de cadavres allemands.

Sur l'Aisne, canonnade très violente. Une brillante opération a été faite par nous au sud de la Royère. Les objectifs fixés ont été dépassés. 210 prisonniers ont été capturés. Une contre-attaque ennemie à l'ouest de l'épine de Chevregny a été repoussée.

Une autre attaque ennemie a eu lieu à l'est de Cerny, sur une largeur de 1500 mètres. Elle a été refoulée tandis que nous progressions sur tout le front.

Les Anglais ont avancé sur un front de plus de 24 kilomètres, entre la Basse-Ville, sur la Lys, et Steenstraete, sur l'Yser. Leur avance, sur beaucoup de points, atteint 3 kilomètres en profondeur. Plusieurs villages ont été enlevés. 3500 prisonniers ont été dénombrés.

Jeudi 2 aoûtEn Belgique, sous la pluie persistante, nos troupes continuent à organiser les positions conquises.

Au nord de l'Aisne, activités des deux artilleries, principalement dans le secteur Hurtebise-Craonne.

A l'ouest de Cerny, les Allemands ont attaqué à diverses reprises, mais nous les avons partout repoussés en leur faisant 30 nouveaux prisonniers.

Sur la rive gauche de la Meuse (région d'Avocourt-cote 304), l'ennemi a attaqué en masse, mais pour n'obtenir que des gains médiocres; sur la rive droite, lutte d'artillerie sans action d'infanterie.

Les Anglais ont consolidé leur nouvelle ligne au sud du canal d'Ypres-Comines. Des contre-attaques exécutées contre leurs nouvelles positions de la Basse-Ville et du nord du canal d'Ypres-Comines, ont été repoussées. Plus au nord, vers la voie ferrée d'Ypres-Roulers, une contre-attaque allemande a été brisée. La pluie n'a cessé de tomber en abondance. Nos alliés ont exécuté un coup de main à l'est de Bongremer. Le chiffre des prisonniers qu'ils ont fait en Flandre monte à 5000.

En Macédoine, activité d'artillerie et rencontre de patrouilles dans la zone de la Strouma.

Les Russes ont esquissé une offensive en Galicie, près de Trembovla, mais ils ont reculé légèrement sur l'ensemble de leur ligne.

Vendredi 3 aoûtEn Belgique, le mauvais temps continue.

Grande activité de l'artillerie à l'est de Braye-en-Laonnois, à l'ouest de Craonne.

Dans la région d'Allemant, au cours d'une opération de détail, nous avons fait 24 prisonniers et pris une mitrailleuse.

A l'est et au sud-est de Reims, l'ennemi a tenté deux coups de main sans résultat.

Sur la rive gauche de la Meuse, violente lutte d'artillerie. Les Allemands ont renouvelé sans résultat leur attaque dans le secteur du bois d'Avocourt. Des coups de main ennemis dans cette même région, ainsi qu'en forêt d'Apremont, au sud-est de Saint-Mihiel, ont complètement échoué.

Sur le front anglais des Flandres, l'ennemi, qui avait réussi, au prix de pertes élevées, à prendre pied dans les positions avancées de nos alliés, vers la voie ferrée Ypres-Roulers, a été entièrement rejeté par une contre-attaque. Nos alliés ont repris possession de la totalité de la ligne.

Ils ont exécuté avec succès un coup de main au sud-est d'Hargicourt et fait des prisonniers.

Le gouvernement russe a adressé une circulaire télégraphique à ses représentants auprès des Alliés pour affirmer sa volonté de continuer la guerre avec vigueur.

Samedi 4 aoûtSituation sans changement en Belgique, sur le front français. Le mauvais temps continue. Journée relativement calme au nord de l'Aisne.

A l'est de Cerny, les Allemands ont tenté d'aborder nos lignes; arrêtée par nos feux, l'attaque ennemie a complètement échoué.

Sur les deux rives de la Meuse, activité intermittente des deux artilleries.

Les Anglais ont repris Saint-Julien, en Flandre, et progressé autour de Hollebecke.

Les Allemands les ont attaqués sur leurs positions de Infantery Hill, à l'est de Monchy-le-Preux. Ils sont parvenus, après un violent bombardement préparatoire, à prendre pied un moment dans quelques éléments de tranchées de première ligne. Mais nos Alliés, par des contre-attaques qui leur ont valu un certain nombre de prisonniers, ont repris une partie du terrain perdu. L'ennemi a, en outre, tenté des coups de main sur les tranchées au sud-est de Quéant et attaqué un poste au nord-ouest de Warneton. Il a été partout rejeté.

Les Autrichiens annoncent avoir repris Czernovitz, la capitale de la Bukovine. Ils reconnaissent toutefois que les Russes offrent plus de résistance qu'auparavant.

Le gouvernement provisoire russe a dissous la Diète de Finlande et provoqué de nouvelles élections.

Dimanche 5 août

En Belgique, la lutte d'artillerie a repris une certaine violence, notamment dans la région de Bixschoote. Nos patrouilles opérant à l'ouest de la route de Steenstraete à Wormen, ont occupé deux fermes en avant de nos lignes. Le temps continu à être mauvais.

Dans la région de Saint-Quentin, notre artillerie a effectué des tirs de destruction efficaces sur les tranchées ennemies à l'est de Gauchy.

A l'est de Cerny, deux attaques allemandes, déclenchées dans l'après-midi, ont été brisées par nos feux avant d'avoir pu aborder nos lignes.

Sur les deux rives de la Meuse, activité d'artillerie vers Avocourt et Douaumont.

Canonnade restreinte sur le front belge.

Les Italiens ont bombardé par avions et avec résultat l'arsenal austro-hongrois de Pola.

En Macédoine, un coup de main ennemi a échoué près de Roselli ( à l'est du Vardar ).

L'aviation britannique a bombardé Tenikoï, à 30 kilomètres au nord de Serès.

Les Russes ont marqué quelque activité de reprise d'offensive à la frontière de la Galicie.

Lundi 6 août

En Belgique, aucune action d'infanterie. Nos patrouilles ont continué à se montrer actives en avant de nos lignes et ont ramené deux mitrailleuses.

Sur le reste du front, lutte d'artillerie intermittente, assez violente vers la ferme de la Royère, dans le secteur de Craonne et en Champagne, dans la région des Monts.

Sur le front d'Orient, l'ennemi a canonné vivement nos positions entre les lacs d'Okrida et de Prespa, mais il n'a prononcé aucune attaque d'infanterie.

L'aviation britannique a bombardé les campements ennemis de Demir-Hissar.

Sur le front anglais de Belgique, l'artillerie allemande avait montré une grande activité durant la nuit, vers Hollebecke et la canal d'Ypres à Comines. L'ennemi a lancé au début de la matinée une attaque sur les deux rives du canal. Il a réussi à prendre pied un moment dans Hollebecke, mais il a été aussitôt rejeté par la contre-attaque anglaise et a laissé un certain nombre de prisonniers. Partout ailleurs les attaques allemandes ont échoué.

Un coup de main ennemi a été repoussé par les tirs de nos alliés au sud de Quéant.

Une nouvelle crise a éclaté en Russie. M. Kerensky ne pouvant obtenir, comme il le désirait, le concours des divers partis démocratiques, menaça de se retirer. Il réussit ensuite à refaire l'union.

Mardi 7 août

Rien à signaler en dehors d'une activité assez marquée des deux artilleries en Champagne, dans la région des Monts et sur les deux rives de la Meuse, notamment dans les secteurs d'Avocourt et de Louvemont.

Sur le front belge, activité de l'artillerie ennemie vers nos voies de communication. Tirs à obus à gaz dans la région de Ramscapelle. Combats entre patrouilles au sud de Dixmude.

En Macédoine, escarmouches dans la vallée de la Strouma. Deux coups de main ennemis, tentés, l'un dans la boucle de la Cerna, l'autre entre les lacs de Presba et d'Okrida, ont été repoussés. A l'ouest du lac Malik, une colonne mobile, partie de Koritsa, a chassé l'ennemi des hauteurs au sud de Kaçaka.

Sur le front italien, actions d'artillerie éparpillées et de peu d'intensité.

Des avions autrichiens ont jeté des bombes sur plusieurs centres habités situés entre l'Isonzo et le Tagliamento. Ils n'ont causé que des dégâts légers. Un hydravion autrichien a été abattu dans le Pô.

Les Russes ont fait 500 prisonniers dans un de leurs secteurs; dans plusieurs autres, ils ont dû reculer devant des forces supérieures.

Mercredi 8 août

Lutte d'artillerie assez violente en Belgique, particulièrement dans le secteur de Bixchoote, et au nord de l'Aisne sur le front Hurtebise-Craonne. Aucune action d'infanterie.

En Champagne, nous avons effectué dans les lignes allemandes trois incursions qui nous ont permis d'infliger des pertes à l'ennemi et de ramener des prisonniers.

Sur la rive gauche de la Meuse, l'ennemi a prononcé une attaque sur nos positions entre le bois d'Avocourt et la cote 304. Nos tirs les ont forcés à rentrer dans leurs tranchées de départ.

Sur la rive droite de la Meuse, l'ennemi a prononcé une attaque sur nos positions du bois des Caurières. Une fraction qui avait réussi à prendre pied dans un élément de notre première ligne en a été rejetée par une contre-attaque.

Sur le front belge, canonnade, lutte de grenades vers Dixmude.

Rien d'important à signaler sur le front britannique.

En Macédoine, notre artillerie exécute des tirs de destruction dans la boucle de la Cerna.

Les Russes ont à nouveau rétrogradé à la frontière de la Bukovine et en Moldavie, au nord de Focsany. L'évacuation de Kamenetz a été prescrite.

Kérensky a formé son cabinet avec des socialistes, des progressistes et des cadets. Dans son discours inaugural au ministère, il a montré que la défense nationale devait être la première préoccupation du nouveau gouvernement.

Un sous-marin allemand ayant canonné un chalutier espagnol, la presse de Madrid montre à nouveau une vive irritattion, et M. Dato a envoyé une protestation circonstanciée à Berlin.

Au cours d'une déclaration au sénateur Lewis, le président Wilson a dit que tous pourparlers au sujet de la paix seraient actuellement oiseux et qu'il serait le premier à adopter des initiatives dans ce but, quant l'heure lui semblerait venue.

Jeudi 9 août

Activité très marquée des deux artilleries sur la plus grande partie du front de l'Aisne. Des détachements ennemis, qui tentaient d'aborder nos lignes à l'est de Vauxaillon et à l'ouest du plateau de Californie, ont été repoussées par nos feux.

Au nord de Saint-Mihiel et en Haute-Alsace, des coups de main ennemis ont complètement échoué.

Canonnade sur la rive droite de la Meuse, dans le bois de Caurières et le secteur de Douaumont.

Des coups de main effectués par les Anglais sur les tranchées ennemies vers Lombaertzyde leur ont permis de ramener un certain nombre de prisonniers et de mitrailleuses.

Canonnade à l'est et au nord d'Ypres, vers Westhoeck et vers la voie ferrée d'Ypres à Staden. Le bombardement continue, mais avec moins de violence dans la région de Dixmude.

Canonnade sur l'ensemble du front de Macédoine. Deux coups de main ennemis ont échoué dans les secteurs serbes et dans la boucle de la Cerna.

L'aviation britannique a bombardé les campements bulgares, au sud de Velès.

L'armée russe a repris des offensives partielles à la frontière galicienne. Elle recule à nouveau en Moldavie.

Vendredi 10 août

En Belgique, nous avons réalisé de nouveaux progrès au sud de Langemarck, et fait quelques prisonniers.

Activité des deux artilleries dans le secteur Panthéon-épine de Chevregny, dans la région des Monts, près d'Auberive et sur les deux rives de la Meuse.

Un coup de main exécuté par nous à l'est de la ferme de Noisy nous a permis de ramener des prisonniers.

Dans la région des Eparges, au nord de Vaux-les-Palomeix, un de nos détachements a pénétré dans les tranchées allemandes et après un vif combat au cours duquel il a infligé de lourdes pertes à l'adversaire et bouleversé ses organisations, il est rentré au complet dans ses lignes.

Malgré le mauvais temps, nos escadrilles ont effectué de nombreuses sorties et bombardé les terrains d'aviation de Colmar et d'Habsheim. Tous les objectifs ont été atteints.

Les Anglais ont repoussé un détachement ennemi qui tentait d'aborder leurs lignes près de Roeux; ils leur ont infligé des pertes. Ils ont, eux-mêmes, réussi plusieurs coups de main dans la région de Lens. Canonnade près d'Ypres.

En Macédoine, les Bulgares ont subi un échec près du lac Prespa, laissant des prisonniers entre nos mains. Canonnade sur le Vardar et la Cerna.

Les troupes de Mackensen accentuent leur pression sur les Russo-Roumains en Moldavie, au nord de Focsani.

Samedi 11 août

Au nord de Saint-Quentin, activité soutenue des deux artilleries dans la région du Fayet. Deux attaques ennemies, entre le moulin de Sennechet et la ferme Cepy, ont été arrêtées par nos feux.

Violente lutte d'artillerie sur le front Panthéon-épine de Chevregny. L'ennemi a subi sur ce front un sanglant échec après lequel il a renoncé à toute tentative. L'attaque avait été montée avec le plus grand soin. Outre trois bataillons, les Allemands avaient engagé neufs détachements de troupes spéciales d'assaut et deux détachements de lance-flammes. Nous avons fait plus de 100 prisonniers.

En Champagne, après une préparation d'artillerie, les Allemands ont attaqué nos tranchées à l'est de Maisons-de-Champagne. Aux deux ailes, nos feux ont brisé toutes les tentatives. Au centre, où les assaillants avaient pris pied, un combat très vif s'était engagé : il s'est terminé à notre avantage.

Canonnade sur les deux rives de la Meuse.

Les Anglais ont achevé la conquête du village de Westhoeck, à l'est d'Ypres et ils se sont emparés de crêtes importantes. Ils ont pénétré sur un large front dans les positions allemandes à l'est de Monchy-le-Preux. L'ennemi a subi de grosses pertes.

Nouvelle avance de Mackensen en Moldavie.

Un bataillon ennemi a été repoussé à Housa, sur le front franco-hellénique.

Dimanche 12 août

En Belgique, la lutte d'artillerie s'est maintenue très vive au cours de la journée.

Au nord de Saint-Quentin, une tentative nouvelle des Allemands sur nos positions, à l'est de Fayet, a été arrêtée net par nos feux.

En Champagne, l'activité des deux artilleries s'est un peu ralentie dans la région des Monts. Durant la nuit, les Allemands, en même temps qu'ils attaquaient vainement dans le secteur du Cornillet, ont, par deux fois, attaqués nos tranchées au mont Haut. Les assaillants pris sous nos feux ont dû refluer vers leurs tranchées de départ. D'autres tentatives sur le mont Blond ont subi le même sort.

Deux avions allemands ont été abattus par nos pilotes.

Notre aviation de bombardement à bombardé l'aérodrome de Schlesladt et les barraquements de la forêt d'Houthulst.

Sur le front britannique, un violent combat s'est engagé pour la possession des importantes positions que nos alliés avaient enlevées à l'est d'Ypres. Nos alliés ont gardé la totalité de leurs lignes et réalisé une nouvelle avance sur la route d'Ypres à Menin.

Les Russes ont rejeté une offensive dans la région de Brody. Les Russo-Roumains ont brisé une offensive sur la Sereth. Les Roumains ont reculé sur la Dobra et au sud-ouest d'Oves.

M. Henderson, ministre socialiste du cabinet anglais, a démissionné à la suite de la décision prise par son parti d'aller à la conférence de Stockholm.

Lundi 13 août

A l'est de Fayet, nos troupes ont entièrement reconquis les éléments de tranchées enlevées par les Allemands pendant la nuit du 9 au 10 août. Nous avons fait une vingtaine de prisonniers au cours de cette action. Dans le secteur ferme Noisy-moulin de Laffaux, nos reconnaisances ont effectué plusieurs incursions dans les lignes ennemies et ramené des prisonniers.

Au sud d'Ailles, les Allemands ont renouvelé leurs tentatives sur la tranchée que nous avons conquise d'hier. Deux attaques, dont l'une très violente, ont été repoussées avec des pertes sérieuses pour l'ennemi. Nos troupes, qui ont maintenu toutes leurs positions, ont réalisé de nouveaux progrès au cours de la nuit.

En Champagne, et sur les deux rives de la Meuse, lutte d'artillerie assez active. A l'ouest d'Avocourt, nous avons arrêté un coup de main ennemi.

Rencontres de patrouilles en Alsace, dans le bois de Carspach.

Sur le front d'Orient, l'ennemi a tenté plusieurs attaques près du lac Doiran, dans la boucle de la Cerna et entre les lacs de Presba et d'Okrida. Il a été partout repoussé.

Sur le front britannique, le temps est demeuré pluvieux et orageux. Un combat a eu lieu pour la possession d'un entonnoir à l'est de Givenchy-lès-la-Bassée. Les troupes de nos alliés se sont établies sur le rebord de l'entonnoir et ont repoussé une contre-attaque.

Mardi 14 août

La lutte d'artillerie s'est poursuivie très vive au cours de la journée entre Cerny et Craonne. Les Allemands ont tenté de nouveau de nous rejeter des tranchées que nous avons conquises au sud d'Ailles. Toutes les attaques ont été repoussées et nos troupes ont réussi à progresser sensiblement à l'est de la position.

La ville de Reims a reçu dans la journée 850 obus dont un grand nombre incendiaires. 4 civils ont été tués, 2 blessés.

Actions violentes d'artillerie en Champagne au mont Cornillet, sur les deux rives de la Meuse et en forêt de Parroy. Aucune action d'infanterie.

Sur le front britannique, recrudescence d'activité de l'artillerie ennemie au sud de la route Avion-Cambrai et dans le secteur de Nieuport.

L'aviation allemande s'est montrée particulièrement agressive. Neuf appareils ennemis ont été abattus. Un raid d'avions allemands sur la côte anglaise a fait 30 morts.

Les Russes consolident leur résistance sur leur front.

Le gouvernement espagnol a proclamé l'état de siège, la grève s'étant généralisée à Madrid.

L'empereur déchu et ses gardiens dans le parc de l'ancien château impérial, d'où il vient d'être transféré, le 14 août, dans une autre résidence

Mercredi 15 août

Au cours de la journée, la lutte d'artillerie a pris par moments une grande violence en Belgique et sur les deux rives de la Meuse. Des coups de main ennemis sur nos petits postes à l'est de Cerny, du bois des Caurières et dans le secteur de Carspach, ont été aisément repoussés. Nous avons fait un certain nombre de prisonniers.

L'aviation belge a exécuté des tirs de destruction heureux contre l'artillerie ennemie. Celle-ci a réagi sur certaines des tranchées de nos alliés et sur leurs voies de communication; elle a lancé des obus à gaz dans la région de Ramscapelle.

La région de Furnes a été bombardée. L'ennemi a attaqué la ligne britannique à l'est de Westhoeck. Prise sous le feu de l'artillerie lourde et de l'infanterie, son attaque a échoué. Nos alliés ont continué à consolider leurs positions sur la rive droite du Steensbeck, en faisant des prisonniers. Deux tentatives allemandes de coups de main ont échoué. L'une d'elles a été brisée par les troupes portugaises.

Les Russo-Roumains livrent une très grande bataille à l'armée de Mackensen. Elles résistent énergiquement et avec succès sur un front de 100 kilomètres. Il s'agit de la possession des hauteurs qui commandent directement la plaine Moldave, et par suite des communications entre cette plaine et la Russie.

La situation est devenue brusquement assez grave en Espagne, où des collisions sanglantes se sont produites.

Un contre-torpilleur anglais a coulé sur une mine.

Jeudi 16 août

Action d'artillerie en Belgique, au nord de l'Aisne, en Champagne sur les deux rives de la Meuse et en Haute-Alsace. Un coup de main exécuté par nous près du Four-de-Paris a ramené dans nos lignes une mitrailleuse et du matériel. L'ennemi a bombardé Reims et lancé 100 obus sur Pont-à-Mousson.

Les Anglais ont attaqué sur un large front, sur la lisière nord-ouest de Lens, au bois Hego (nord-est de Loos). Les premières lignes allemandes ont été enlevées sur tous les points et les troupes de nos alliés ont accompli une avance satisfaisante. Elles ont conquis la fameuse cote 70 qui était formidablement défendue et ont, par la suite, poussé sensiblement leur progression autour de Lens. 282 prisonniers sont tombés entre leurs mains. Cinq contre-attaques allemandes ont été brisées avec de fortes pertes pour l'assaillant. Les pertes anglaises ont été légères.

Nos alliés ont également progressé au nord-ouest de Bixchoote, et fait échouer des coups de mains allemands à l'est de Klein-Gillebeke.

La bataille continue avec rage sur le front roumain avec des alternatives d'avance et de recul pour nos alliés.

En Macédoine, canonnade sur le Vardar et sur la Cerna.

Des patrouilles ennemies ont été mises en échec devant les tranchées anglaises de la vallée de la Strouma.

Vendredi 17 août

En Belgique, notre attaque commencée la matin, s'est poursuivie toute la journée. Notre infanterie, dominant l'adversaire, a brisé sa résistance à l'ouest de Steensbeck, et continuant à l'est sa progression, en liaison avec les troupes britanniques, s'est emparée de toutes les positions ennemies. Plus de 300 prisonniers, dont 4 officiers, sont tombés entre nos mains, ainsi qu'un nombreux matériel.

Canonnade dans les régions de Laffaux et d'Hurtebise. Sur la rive gauche de la Meuse (cote 304), une de nos patrouilles a ramené des prisonniers.

An Alsace, deux coups de main tentés par les Allemands au Barenkopf et au sud de l'Hartmannswillerkopf, ont complètement échoué.

Les Allemands ont mis le feu à la cathédrale de Saint-Quentin.

Les Anglais ont à nouveau attaqué dans la région d'Ypres. Ils progressent. Sur le front de la bataille de Lens, ils ont repoussé trois nouvelles contre-attaques. Ils ont dispersé des formations ennemies qui se concentraient vers la cité Saint-Auguste.

La note que le pape avait adressée aux puissances belligérantes pour les exhorter à la paix a été publiée.

Samedi 18 août

En Belgique, une attaque des Allemands sur nos nouvelles positions, de part et d'autre du Steensbeck, a complètement échoué. L'ennemi n'a plus ensuite réagi : nous avons réduit les derniers ilots de résistance, et porté à 400 le total de nos prisonniers. Nous avons capturé en outre 15 canons et un grand nombre de mitrailleuses.

L'ennemi a lancé une vigoureuse attaque sur un front de 2 kilomètres entre le moulin de Vauclerc et le plateau de Californie. Repoussé par nos feux, il n'a pu nulle part aborder nos lignes. Il a échoué également dans les violentes offensives à l'est de Cerny.

Canonnade réciproque en Champagne, vers le mont Blond et le Cornillet.

Sur les deux rives de la Meuse, vives actions d'artillerie. Sur la rive droite, après un court bombardement, les Allemands ont déclanché une violente attaque entre la corne nord du bois des Caurières et Bezonvaux. Nos contre-attaques immédiates ont rejeté de presque tous les points les assaillants qui avaient réussi à prendre pied dans les éléments avancés.

Les Anglais, qui avaient occupé Langemarck où ils avaient fait 1800 prisonniers, ont eu une série de contre-attaques à repousser aux abords de Lens.

De violents combats se poursuivent en Moldavie : chaque fois que les Austro-Allemands ont progressé, les réserves roumaines ont reconquis le terrain perdu.

Dimanche 19 août

Assez grande activité d'artillerie dans les régions des plateaux de Vauclerc et de Californie et sur les deux rives de la Meuse.

Sur le front britannique, les Allemands ont fait une tentative infructueuse au nord-est de Lens. Ils ont subi de lourdes pertes. Deux autres contre-attaques ont été exécutées l'une à l'est de Loos, l'autre vers le bois Hego. Sur le premier de ces points, les assaillants ont été pris à courte distance sous les barrages et les feux de mitrailleuses de nos alliés. Ils ont reflué en désordre en subissant des pertes élevées. Bien que soutenue par des jets de liquides enflammés, la seconde attaque n'a pas permis à l'infanterie ennemie de parvenir jusqu'à nos tranchées.

L'artillerie allemande s'est montrée plus calme sur le front de la bataille d'Ypres.

Sur le front d'Orient, activité moyenne d'artillerie.

L'aviation française a bombardé les installations ennemies de la région de Demir-Hissar, l'aviation anglaise, celles de la région de Resna.

M. Poincaré et le roi d'Italie ont échangé des télégrammes cordiaux à l'occasion de la visite du président sur le front de Moldavie.

Lundi 20 août

Actions d'artillerie sur le front de l'Aisne, notamment au nord-ouest et à l'est de Reims. Des coups de main ennemis sur nos petits postes, au nord de Braye, dans la région de Berméricourt et de la Pompelle, ont échoué sous nos feux.

Sur les deux rives de la Meuse, la lutte d'artillerie continue très vive de part et d'autre.

Au bois le Prêtre, à l'est de Badonviller et au nord de Celles-sur-Plaine, nous avons repoussé des tentatives allemandes consécutives à de violents bombardements. L'ennemi a subi des pertes sensibles et laissé des prisonniers entre nos mains.

Reims a reçu 600 obus. Un civil a été blessé.

Notre aviation de chasse s'est montrée particulièrement active. 11 avions allemands sont tombés en flamme ou ont été détruits à la suite de combats avec les nôtres, 6 autres ont dû atterir dans leurs lignes. Nos avions ont bombardé les gares de Kortemark, Thourout, Lichterwelde, Ostende, Cambrai, Dun-sur-Meuse.

Les Anglais ont pris des tranchées allemandes vers la ferme de Gillemont, au sud-est d'Epéhy. Des détachements qui ont pénétré dans les positions ennemies au sud-ouest d'Havricourt ont ramené des prisonniers.

Les Italiens bombardent vigoureusement les positions autrichiennes de l'Isonzo.

Les Russo-Roumains ont consolidé leur résistance dans la région d'Ocna.

Pont sur l'Isonzo

Mardi 21 août

En Belgique, lutte d'artillerie dans la région au nord de Bixchoote.

En Champagne, nos batteries ont exécuté des tirs efficaces sur les organisations allemandes. Plusieurs incursions dans les lignes ennemies nous ont permis de ramener des prisonniers.

Sur les deux rives de la Meuse, nos troupes se sont portées à l'assaut des positions allemandes avec une magnifique ardeur. La bataille s'est déployée sur un front de 18 kilomètres, du bois d'Avocourt au nord de Bezonvaux. Nous avons enlevé les défenses ennemies sur tout ce front, et sur une profondeur de 2 kilomètres, occupant le bois d'Avocourt, le Mort-Homme, les bois des Corbeaux et de Cumières, la côte du Talou, Champneuville, et faisant plus de 4000 prisonniers valides. Les contre-attaques allemandes ont été repoussées par nous.

Dans la région de Badonviller, nous avons repoussé un coup de main. Canonnade en Haute-Alsace.

Les Anglais ont repoussé une contre-attaque au sud-est d'Epéhy, à la suite d'un violent combat. Ils ont réussi un coup de main au sud de Lens et progressé sur le front de bataille d'Ypres, au sud-est de Saint-Yousthoek.

Les Italiens ont attaqué sur un très large front dans le Carso, de Tolmino à la mer. Après avoir franchi l'Isonzo, ils ont enlevé la premiere ligne ennemie et capturé un très abondant butin. Dès la première heure, ils recensaient 7500 prisonniers autrichiens et, en outre, 100 officiers.

Prisonniers autrichiens

Mercredi 22 août

Assez grande activité des deux artilleries dans la région au nord de Vauxaillon et sur les plateaux de Cerny et de Craonne.

En Champagne, nos tirs de destruction sur les organisations allemandes du secteur de Saint-Hilaire ont provoqué l'explosion de réservoirs à gaz : nos reconnaissances ont trouvé peu après les tranchées ennemies évacuées et pleines de cadavres.

Sur le front de Verdun, la bataille a continué sur plusieurs points et s'est déroulée partout à notre avantage. Sur la rive gauche, nos troupes ont enlevé la côte de l'Oie, que nous occupons en entier, ainsi que le village de Régnéville. Sur la rive droite, au cours d'un attaque brillamment conduite, nous avons conquis Samogneux et tout un système de tranchées fortifié qui relie ce village aux organisations de la côte 344. Les contre-attaques déclenchées par les Allemands ont été repoussées par nos feux. Nous avons fait de nouveaux prisonniers qui n'ont pu être encore dénombrés.

Dans les Vosges, un coup de main ennemi sur nos petits postes de l'Hartmannswillerkopf n'a pas donné de résultat.

Les Anglais ont continué leur encerclement de Lens à l'ouest et au nord-ouest.

Les Italiens ont porté à 10400 le nombre de leurs prisonniers sur le Carso.

Les Russo-Roumains, après avoir subi un recul en Moldavie, ont repris l'offensive et regagné du terrain.

Le chancelier allemand Michaëlis a fait une déclaration devant la commission principale du Reichstag. Il a rendu hommage à l'initiative du Saint-Siège, tout en réservant sa réponse sur le fond; il a avoué que l'accord initial n'est pas établi là-dessus entre l'Allemagne et ses alliés.

Mr Venizelos songe à constituer une haute Cour pour juger les hommes politiques qui ont trahi la cause grecque depuis 1914 et dont le Livre Blanc signale les actes déshonorants

Français sur le front italien

Jeudi 23 août

Sur le rive gauche de la Meuse, nous avons repoussé une violente contre-attaque allemande entre la cote 304 et le Mort-Homme. Quelques éléments ennemis qui avaient réussi à prendre pied dans notre nouvelle tranchée de première ligne en ont été rejetés par un brillant retour offensif de nos troupes qui nous ont donné 80 prisonniers. Nos reconnaisances ont poussé jusqu'aux abords du village de Forges.

Sur la rive droite, les tentatives ennemies au nord de la ferme de Mormont et à la cote 344 ont été repoussées.

Au nord du bois des Caurières, des attaques accompagnées de jets de liquides enflammés, n'ont pas eu de succès.

Le chiffre des prisonniers valides que nous avons fait atteint 6116, dont 174 officiers.

Des avions allemands ont jeté des bombes sur Geradmer.

Les troupes britanniques ont accompli une nouvelle progression aux abords de Lens.

Les Italiens ont porté à plus de 13000 le total de leurs prisonniers sur l'Isonzo.

Les Allemands dessinent une offensive dans la direction de Riga.

Les patrouilleurs anglais ont détruit un zeppelin dans la mer du Nord.

Dix avions allemands ont bombardé le littoral du comté de Kent, en faisant des victimes.

Vendredi 24 août

Sur la rive gauche de la Meuse, notre artillerie est restée très active. Sur la rive droite, nous avons réduit un îlot de résistance ennemi (nord-est de la ferme de Mormont). Le chiffre de nos prisonniers monte à 7640, dont 186 officiers. Le matériel capturé comprend 24 canons et plus de 200 mitrailleuses.

Les troupes britanniques ont poursuivi dans la région d'Ypres une série d'opérations heureuses. La lutte a été très violente vers la route d'Ypres à Menin. Nos alliés ont avancé leur ligne de 500 mètres en profondeur sur un front de 1500. Ils se sont établis, dans la partie ouest du bois d'Inverness. Plus au nord leur ligne a été porté en avant de 800 mètres sur un front de 4 kilomètres. Le total des prisonniers capturés par eux de ce côté a été de 250.

Aux environs de Lens, ils ont pris 194 Allemands : ils ont de nouveau progressé au sud-ouest de la ville.

En Macédoine, nos troupes ont rejeté deux attaques bulgares.

Au retour de leur raid sur Ramsgate, Margate et Douvres, cinq avions allemands ont été abattus.

La lutte continue sur le front russe en avant de Riga. Nos alliés ont légèrement reculé. Les Roumains, en Moldavie, continuent à tenir les Allemands en échec.

Les Italiens annoncent que le chiffre des prisonniers faits par eux dans le Carso excède 16000.

Samedi 25 août

Sur la rive gauche de la Meuse, nos troupes ont attaqué les positions allemandes entre les bois d'Avocourt et le Mort-Homme. Tous nos objectifs ont été atteints et largement dépassés. Nos soldats ont enlevé la cote 304, formidablement organisée par l'ennemi ainsi que le bois Camard, à l'ouest.

En avant de la cote 304, nous avons enlevé une ligne d'ouvrages fortifiés fermés, et atteint sur la rive sud du ruisseau de Forges, entre Hautcourt et Béthincourt. La profondeur moyenne de notre avance dépasse 2 kilomètres. Nous avons fait, au cours de cette action, un certain nombre de prisonniers. A l'est de la route d'Esnes à Béthincourt, une vigoureuse offensive de nos troupes nous permettait d'élargir nos positions au nord du Mort-Homme, sur une profondeur d'un kilomètre environ.

Les Anglais occupent actuellement les tranchées allemandes immédiatement au nord-ouest du Crassier-Vert. Ils ont infligé de lourdes pertes à l'ennemi, qu'ils ont repoussé de concert avec les troupes portugaises, en deux points au nord-ouest de la Bassée.

Le chiffre des prisonniers faits par les Italiens sur l'Isonzo dépasse 20.000. Le butin en matériel est de 60 canons.

Echec d'une attaque austro-allemande sur le front de Moldavie.

Dimanche 26 août

En Belgique, action d'artillerie assez violente dans la région de Bixchoote.

Au sud-est de Saint-Quentin, nos détachements ont pénétré dans une tranchée allemande et ramené 31 prisonniers. Une autre incursion à l'ouest du Panthéon, nous a donné également des prisonniers.

En Champagne, la lutte d'artillerie a pris une assez grande intensité dans la région des Monts. Des coups de main ennemis vers Vauquois, au nord-est d'Avocourt, ont complètement échoué.

Sur la rive gauche de la Meuse, nos troupes ont réalisé de nouveaux progrés au nord de la cote 304 et enlevé trois ouvrages fortifiés au sud de Béthincourt. Le chiffre des prisonniers capturés par nous s'élève à 8100.

Les Allemands ont bombardé le front anglais au sud-est d'Epéhy; ils ont ensuite attaqué sur les deux flancs de la ferme de Villemont et repris pied dans une partie très minime de leurs anciennes tranchées. Dans l'ensemble, leur entreprise a échoué.

Un raid allemand a été repoussé par nos alliés au nord-est de Gouzeaucourt. Ils ont progressé au nord-ouest de Lens en faisant des prisonniers.

Les Italiens continuant toujours leur marche en avant, ont occupé le Monte Santo.

Lundi 27 août

En Champagne, notre artillerie, poursuivant ses tirs de destruction, a provoqué dans les lignes allemandes l'explosion de réservoirs à gaz, au nord de la ferme Navarin.

Sur la rive droite de la Meuse, nos troupes ont attaqué avec vigueur entre la ferme Mormont et le bois Le Chaume. Notre attaque a parfaitement réussie et nous a mis en possession de tous nos objectifs. Nous avons enlevé, en dépit d'une résistance acharnée, les lignes de défense allemandes sur un front de 4 kilomètres et d'une profondeur d'un kilomètre. Nous avons pris le bois des Fosses et le bois de Beaumont, atteint les lisières sud du village de Beaumont. Une violente contre-attaque débouchant du bois de la Wawrille a été saisie sous nos feux d'artillerie et repoussée avec de lourdes pertes. Nous avons fait de nombreux prisonniers.

Vive lutte d'artillerie sur la rive gauche, dans la région au nord de la cote 304.

Les Italiens ont remporté dans le Carso une victoire dont l'ampleur apparaît de mieux en mieux. Le chiffre de leurs prisonniers monte à 23000.

Sur le front de Macédoine, des détachements ennemis ont été repoussés entre les lacs Prespa et d'Okrida.

Mardi 28 août

Sur la rive droite de la Meuse, les Allemands ont tenté, par une violente contre-attaque, de nous rejeter des lisières sud de Beaumont. Nos feux ont anéanti leurs efforts. Nous avons maintenu toutes les positions conquises, sur lesquelles nous nous organisons. Le chiffre des prisonniers fait la veille dépasse 1100, dont 32 officiers.

Deux coups de main ennemis, au nord et au nord-est de Vaux-les-Palameix ont échoué.

En Lorraine, vers Seicheprey et à l'Hartmannswillerkopf, nous avons repousé des attaques et fait des prisonniers.

Sur le front belge, les Allemands ont canonné à longue portée Avecapelle et Adinckerke.

Les Anglais ont réussi un coup de main à Oosttaverne. Leurs aviateurs navals ont bombardé l'aérodrome de Saint-Denis-Westrem, sur lequel une quantité considérable de bombes ont été jetées.

Les Italiens ont poursuivi victorieusement leur dure marche en avant sur le plateau de Bainsizza, au nord-est de Gorizia.

Sur le front de Macédoine, canonnade et rencontre de patrouilles au nord de Monastir. Notre aviation a bombardé Lesnica, entre les lacs Malick et d'Okrida.

Echec des Austro-Allemands en Molavie, près d'Ocna.

Mercredi 29 août

Un bombardement violent de nos lignes dans la région du plateau de Californie et de Chevreux a été arrêté par nos tirs d'artillerie. L'ennemi n'a pu prononcer aucune attaque.

Nous avons effectuer des incursions dans les tranchées allemandes de la butte de Souain et dispersé des reconnaisances ennemies au mont Muret et vers Arracourt. Nous avons fait des prisonniers.

Sur le front de Verdun, activité d'artillerie dans la région du bois d'Avocourt et dans le secteur du bois de Beaumont. Deux coups de main ennemi sur nos petits postes vers Vaux-les-Palamex, ont complètement échoué.

Les Anglais, à la suite d'un violent combat, ont avancé leur ligne sur un front d'environ 2000 metres de part et d'autre de la route Saint-Julien à Poelcappelle. Ils se sont établis dans de nouveaux éléments de l'ancien système de troisième ligne allemande de ce secteur. L'ennemi a attaqué, à deux reprises, les positions britanniques du bois d'Inverness, sur la route d'Ypres à Menin. Il a été chaque fois repoussé, laissant des prisonniers.

La progression des Italiens sur le plateau de Bainsizza s'est poursuivie. Il apparaît de plus en plus que Cadorna fait une opération de grande envergure.

Les Russes ont reculé à l'est de Czernowitz.

La Chambre grecque, à l'unanimité, a accordé sa confiance à M. Venizelos.

Le Congrès de Moscou a tenu une seconde séance. Le général Kornilof a pris la parole et conseillé, avec la gravité de la situation, la nécessité de réorganiser l'armée. M. Tcheidze a parlé au nom du Soviet et M. Rodzianko au nom de la Douma.

On annonce que le pape ne complètera sa note par aucun document explicatif et que M. Wilson a répondu à la note.

M. Bryan, qui était jusqu'ici chef des pacifistes d'Amérique se prononce à son tour pour la guerre jusqu'à la décision victorieuse.

Un membre du ministère bulgare est arrivé à Zurich.

Général Kornilof

Jeudi 30 août

Lutte d'artillerie intermittente sur le front de l'Aisne.

Nos tirs ont fait exploser un dépôt de munitions dans la région de Courtecon.

Sur le front de Verdun, canonnade assez violente dans le secteur Avocourt-cote 304. Nous avons repoussé les reconnaisances ennemies qui tentaient d'aborder nos lignes au nord du bois des Caurières. Le chiffre des prisonniers valides que nous avons faits dans la région de Beaumont depuis le 26 août, s'élève à 1470, dont 37 officiers.

Sur le front belge, grande activité de patrouilles. Nos alliés ont dispersé un détachement ennemi et ramené des prisonniers.

Les Anglais ont opéré avec succès des coups de main au nord-est de Gouzeaucourt et au sud-ouest d'Hulluch. Ils ont fait des prisonniers. Ils ont enlevé au sud-est de Langemarck un point d'appui qui était resté au mains de l'ennemi.

Les Italiens ont fait un millier de prisonniers à l'est de Gorizia et progressé sur le plateau de Bainsizza. On annonce la disgrâce du général von Arz, qui commandait sur ce front.

Une division russe a reculé presque sans combattre en Moldavie.

Le président Wilson, répondant à la note papale, dit qu'on ne saurait négocier avec le gouvernement allemand actuel.

Vendredi 31 août

Activité marquée de l'artillerie dans la région de Braye-en-Laonnois et le secteur de Craonne. Une attaque ennemie sur nos petits postes au sud de Chevreux a échoué.

En Champagne, à l'est du Téton, nous avons réussi, sans essuyer aucune perte, une action de détail au cours de laquelle nos troupes ont pénétré dans les lignes ennemies et ramené 11 prisonniers, ainsi qu'une mitrailleuse. Deux coups de main allemands, dans la même région, ont été repoussé après un vif combat.

Canonnade sur les deux rives de la Meuse. Des tentatives ennemies, au nord du bois des Caurières, et sur nos petits postes de Vaux-les-Palomeix, ont subi un complet échec.

Les Anglais signalent une vive activité de l'artillerie allemande dans le secteur de Nieuport.

En Macédoine, rencontre de patrouilles dans la vallée de la Strouma. Canonnade dans la région du lac Doiran et dans celle de Monastir.

Les Russes ont pris des mesures pour rétablir, en Moldavie, la position compromise par le recul de deux régiments.

Sur le Carso, les Autrichiens ont essayé de reprendre les positions récemment conquises par les Italiens sur le plateau de Bainsizza. Ils ont été repoussés, et nos alliés, en consolidant ces positions, ont fait 561 prisonniers. Ils ont brisé une autre attaque entre le Vipacco et la Dosso-Facti. Activité de combat sur le front du Trentin, de Stelvio à la Carniolle.