mai 1917

Mardi 1er mai

Action d'artillerie assez violentes entre Saint-Quentin et l'Oise et sur le chemin des Dames. Lutte à la grenade dans le secteur de la ferme d'Hurtebise.

En Champagne, après une vive préparation d'artillerie, notre infanterie s'est portée à l'attaque des lignes allemandes de part et d'autre du mont Cornillet. A l'ouest, nous avons enlevé plusieurs lignes de tranchées fortifiées depuis ce mont jusqu'au sud de Beine, sur une profondeur variant de 500 à 1000 mètres. A l'est, nous avons poussé nos lignes sur les pentes nord et nord-est du Mont-Haut jusqu'aux abords de la route de Nauroy à Moronvilliers. La lutte d'artillerie continue, violente, dans cette région.

Au bois le prêtre, tirs de destruction efficaces sur les organisations allemandes.

Notre aviation de bombardement a opéré au-dessus des champs d'aviation de Colmar, d'Habsheim et Frescaty. Les gares d'Ars, Novéant, Amagne-Lucquy, Bétheniville, Pont-Faverger ont été aussi bombardés avec succès.

Les Anglais ont consolidé leur front entre Monchy-le-Preux et la Scarpe. Ils ont fait un certain nombre de prisonniers. Ils ont réussi un coup de main au nord d'Ypres.

Mercredi 2 mai

Au sud de l'Oise, nous avons repoussé une tentative allemande sur un de nos petits postes de la région de Barisis.

Sur le chemin des Dames, lutte d'artillerie assez violente dans le secteur Troyon-Hurtebise. Rencontres de patrouilles à l'est d' Hurtebise. Une reconnaissance allemande, qui tentait d'aborder nos lignes, a été repoussée par nos feux.

En Champagne, la lutte d'artillerie a été violente au sud de Moronvilliers. Dans cette région l'ennemi a lancé à deux reprises de fortes contre-attaques sur les positions conquises par nous au nord-est du Mont-Haut. Nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses ont, par deux fois, brisé les vagues d'assaut et infligé de lourdes pertes à l'ennemi. Le chiffre de nos prisonniers dans cette dernière région et pour les dernières journées, est de 520. Nous avons également capturé 5 canons.

Canonnade intense sur le front belge, spécialement au nord de Dixmude.

Les Bulgares ont contre-attaqué les positions récemment conquises par les troupes britanniques de Macédoine, près du lac Doiran. Ils ont été repoussés avec de fortes pertes.

Une attaque ennemie à la grenade a été arrêtée par notre artillerie vers la cote 1050 (boucle de la Cerna).

Jeudi 3 mai

Dans la région du chemin des Dames, grande activité des deux artilleries sur le front Cerny-Hurtebise-Craonne. L'ennemi a lancé, à plusieurs reprises sur nos tranchées et nos petits postes, des attaques partielles qui ont été repoussées par nos feux de mitrailleuses et par nos grenadiers.

En Champagne, violente lutte d'artillerie dans les secteurs du mont Cornillet et du Mont-Haut. Combats à la grenade dans les bois à l'ouest du mont Cornillet, au cours desquels nous avons sensiblement progressé.

Aux Eparges, nos détachements ont pénétré en différents points dans les lignes allemandes : des destructions ont été opérées et nous avons ramené du matériel.

Cinq de nos avions ont survolé la ville de Trèves, sur laquelle ils ont lancé de nombreux projectiles. Un incendie d'une grande violence, qui s'est rapidement développé, a éclaté au centre de la ville. Une tentative de raid allemand a échoué près de Fauquissart, dans le secteur de Laventie-la Bassée.

Canonnade accrue sur le front italien.

Vendredi 4 mai

Activité d'artillerie et nombreuses rencontres de patrouilles dans toute la région du chemin des Dames.

En Champagne, nous avons repoussé des coups de mains ennemis dans les bois, à l'ouest du mont Cornillet et sur les hauteurs à l'est du Mont-Haut. Dans cette dernière région, nous avons réduit un îlot de résistance dont la garnison a été faite prisonnière. 9 officiers et 210 hommes sont tombés entre nos mains. Sur la rive gauche de la Meuse, nos détachements ont pénétré dans les tranchées ennemies.

Sur le front britannique, un violent combat se poursuit sur toute la ligne Hindenburg, du sud de la Sensée à la route Acheville-Vimy. Les troupes anglaises progressent et ont déjà enlevé un certain nombre de fortes positions ennemies.

Canonnade en Macédoine, entre Hima et la boucle de la Cerna, où les Russes ont repoussé une reconnaissance ennemie.

M. Zaïmis a été chargé de former le cabinet grec à la place de M. Lambros.

M. Milioukof, dans une circulaire aux puissances alliées, déclare que la Russie repousse toute idée de paix séparée.

ABRIS ALLEMANDS EN BETON POUR L'ARTILLERIE

Ces abris et les pièces qu'ils protégeaient ont été pris par les Canadiens

Chaque fois que les troupes alliées enlèvent une position importante, elles peuvent constater les progrès réalisés par l'ennemi dans l'organisation du terrain, le renforcement des lignes, la protection des abris. Nous n'en avons pas moins occupé le Chemin des Dames, et les soldats britanniques ont percé en plusieurs points la fameuse ligne Hindenburg. Voici des abris en ciment armé enlevés par les Canadiens au bois de Farbus avec leurs canons. Celui de la première photo est une pièce de marine.

Samedi 5 mai

Une opération brillamment conduite, nous a rendus maîtres du village de Craonne et de plusieurs points d'appui à l'est et au nord de cette localité. Le chiffre des prisonniers faits par nous et jusqu'à présent dénombré est de 150.

Au nord-ouest de Reims, après une vive préparation d'artillerie, nous avons déclanché une attaque au cours de laquelle nos troupes ont enlevé les premières lignes allemandes sur un front de 4 kilomètres et ont fait 600 prisonniers, dont 8 officiers. En Champagne, lutte d'artillerie violente au sud et au sud-ouest de Moronvilliers.

Sur la rive gauche de la Meuse, deux coups de main sur les lignes adverses, l'un au Mort-Homme, l'autre au bois d'Avocourt, nous ont permis de ramener des prisonniers. A l'ouest du Mort-Homme, nous avons arrêté net une tentative ennemie.

Violent combat sur le front britannique, à l'ouest de Quéant et au nord de Fresnoy. De nombreuses réserves ennemies sont entrées en ligne. Les Anglais ont pénétré dans un secteur de la ligne Hindenburg et s'y sont maintenus, malgré d'incessantes contre-attaques. Ils ont enlevé le village de Fresnoy et un front de 3 kilomètres et capturé 900 Allemands.

M. Nilo Pecanha est nommé ministre des Affaires étrangères du Brésil.

Dimanche 6 mai

Nos opérations se poursuivent, liées avec celles de l'armée britannique. Une attaque allemande, aux lisières de la haute forêt de Coucy, a échoué. Dans la région au nord-est de Soissons et sur le chemin des Dames, malgré une résistance acharnée de l'ennemi, qui a jeté des contingents importants dans la lutte, nous avons remporté de brillants succès.

Au sud-est de Vauxhaillon, nous avons attaqué le saillant de la ligne Hindenburg et enlevé les positions allemandes sur un front de 6 kilomètres. Nous avons porté nos lignes jusqu'aux abords immédiats de la route Soissons à Laon, au nord de Nanteuil-la-Fosse et de Sancy. L'ennemi a subi des pertes exceptionnellement élevées au cours des contre-attaques qu'il a multipliées.

Des colonnes allemandes aperçues en marche vers Chermizy et Chauconin, ont été prises sous le feu de nos batteries lourdes et dispersées.

Dans la région du chemin des Dames, nous avons occupé la totalité du plateau de l'est de Cerny-en-Laonnois, jusqu'à l'est de Craonne. Depuis la veille, nous avons fait 5300 prisonniers.

Le conflit qui avait éclaté entre le gouvernement provisoire russe et le comité de Tauride au sujet de la note aux Alliés a été réglé par compromis.

Lundi 7 mai

Les Allemands ont en général essayé de reprendre les positions conquises la veille par nous. Partout ils ont été repoussé.

Au nord-est de Soissons, nous avons complété nos succès et élargi le terrain occupé par nous. Nous avons enlevé plusieurs points d'appui importants au nord du moulin de Laffaux et au nord de Braye-en-Laonnois.

Lutte d'artillerie violente dans toute la région du chemin des Dames où les Allemands ont lancé de nouveau, dans la journée, de fortes contre-attaques sur nos positions de la ferme Froidmont, du plateau de Vauclerc et du secteur de Craonne. Nous leur avons infligé de grosses pertes.

Les prisonniers actuellement dénombrés atteignent le chiffre de 6100. Un de nos corps d'armée, opérant au nord de Braye-en-Laonnois, a fait, pour sa part, 1800 prisonniers et enlevé, sur un front de 4 kilomètres, la totalité de la ligne Siegfried.

Nos escadrilles de bombardement ont lancé 8500 kilos d'explosifs sur les établissements militaires, gares et bivouacs de l'ennemi, notamment sur les usines d'Hagondange. Plusieurs incendies ont été constatés.

Mardi 8 mai

Au cours de la journée, l'ennemi n'a pas renouvelé ses tentatives dans la région au nord du moulin de Laffaux et sur le chemin des Dames. La lutte d'artillerie s'est poursuivie avec violence, notamment vers Hurtebise et dans le secteur de Craonne, où nos troupes ont consolidé leurs positions sur le plateau de Californie. Au dire des prisonniers faits sur cette partie du front, quatre régiments frais, qui ont participé aux attaques infructueuses sur ce plateau, ont subi de très grosses pertes.

Au nord-ouest de Reims, nous avons réussi une opération de détail qui nous a permis d'élargir sensiblement nos positions au sud de Sapigneul. Une centaine de prisonniers, dont deux officiers, sont restés entre nos mains.

Sur le front britannique, l'ennemi a, par trois fois, contre-attaqué les positions de nos alliés au sud de la Souchez. La première vague, qui a réussi à atteindre la pente en avant des tranchées, a été détruite par les feux d'infanterie et de mitrailleuses. Les autres ont dû refluer en désordre. Pas un Allemand n'est parvenu jusqu'à nos alliés.

En Macédoine, nos troupes, de concert avec les contingents venizelistes, ont occupé les avancées ennemies sur un front de 5 kilomètres.

Mercredi 9 mai

Au nord-est de Soissons et sur le chemin des Dames, aucune réaction de l'infanterie ennemie au cours de la journée.

L'artillerie allemande, violemment contre-battue par la nôtre, a bombardé le secteur de Cerny-Hurtebise et la région de Craonne. Escarmouches à la grenade à l'est de Vauxaillon.

Canonnade intermittente sur le reste du front.

Du 1er au 7 mai, nos pilotes ont livré de nombreux combats aux aviateurs ennemis. Au cours de ces luttes aériennes, 25 avions allemands ont été abattus dont la destruction a été régulièrement constatée. En outre, 51 appareils allemands, sérieusement touchés, sont tombés dans leurs lignes. La destruction de la plupart d'entre eux est probable, mais n'a pu être contrôlée.

Canonnade habituelle sur le front italien.

M. Viviani et le maréchal Joffre ont échappé heureusement à un accident de chemin de fer en revenant de Kansas-City à Washington.

Les délégués des officiers russes, au nombre de 2000, ont fait une manifestation en faveur de la continuation de la guerre et du maintien d'un pacte étroit avec les Alliés.

Le président Wilson a été autorisé par le congrès de Washington, à prohiber toutes les exportations dont il jugerait utile d'interdire le départ.

Jeudi 10 mai

Vive lutte sur le chemin des Dames, où l'ennemi a tenté en divers points de nous rejeter des positions que nous avons précédemment conquises. Ses attaques ont eté partout repoussées.

Il a subi de sanglants échecs dans la région de Cerny, de la Bovelle et du monument d'Hurtebise.

Plus à l'est, un puissant effort a été tenté sur le plateau de Californie. Les vagues d'assaut allemandes, fauchées par nos barrages et nos mitrailleuses, ont, à plusieurs reprises, et malgré des pertes considérables, renouvelé leurs attaques pour nous rejeter de cette importante position. L'ennemi a pu prendre pied un instant sur le saillant nord-est du plateau, mais une charge à la baïonnette de nos troupes l'a refoulé en désordre. Nos positions ont été intégralement maintenues. Nous avons fait en tout 200 prisonniers.

Nous avons enlevé les tranchées de première ligne allemandes sur un front de 1200 mètres au nord-est de Chevreux : 160 prisonniers sont restés entre nos mains.

Au nord-ouest de Reims, une opération de détail, sur un front de 400 mètres, nous a permis de faire 100 prisonniers.

Les Anglais ont évacué Fresnoy ; ils ont repoussé l'ennemi près de Bullecourt.

Canonnades au nord-ouest de Saint-Quentin, vers Vaucourt et Arleux.

Vendredi 11 mai

Au nord-est de Soissons et sur le chemin des Dames, la lutte d'artillerie a été intermittente, sauf dans le secteur de la Royère et au nord de Braye-en-laonnois où les deux artilleries se sont montrées très actives. Nous avons accompli des opérations de détail qui nous ont valu des avantages.

Au nord de Sancy, nous avons enlevé un système de tranchées ennemies et fait une trentaine de prisonniers. Dans le secteur de Chevreux, les Allemands ont essuyé, de nouveau, de nous rejeter des tranchées que nous avons conquises le 8. Leurs attaques ont été brisées par nos barrages et nos feux de mitrailleuses. Nos batteries ont pris sous leurs feux et dispersé des troupes ennemies rassemblées dans cette région.

Canonnade au sud de Moronvilliers ; au nord-ouest de Prosne, nous avons progressé et fait des prisonniers.

Les Anglais ont avancé leurs lignes sur la rive sud de la Scarpe. L'ennemi a renouvelé ses tentatives à la faveur d'un bombardement sur les positions britanniques de la ligne Hindenburg, à l'est de Bullecourt. Son attaque a échoué. Une autre attaque près de Fresnoy a également échoué.

Six avions allemands ont été abattus, cinq autres forcés d'atterrir. Cinq avions anglais ne sont pas rentrés.

La mission française a reçu un accueil triomphal à New-York.

Samedi 12 mai

Après un violent bombardement de la région de Cerny-en-Laonnois, les Allemands ont attaqué simultanément nos positions de part et d'autre du village. Nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses ont brisé les vagues d'assaut qui n'ont pu aborder nos tranchées dans le secteur est. A l'ouest, quelques fractions ennemies qui avaient réussi à prendre pied sur un front de 200 mètres environ dans nos éléments avancés, en ont été rejetés par une contre-attaque immédiate de nos troupes. La lutte d'artillerie s'est poursuivie très active sur cette partie du front.

En Argonne, vers Bolante, nous avons effectué un coup de main dans les lignes adverses et ramené des prisonniers.

Canonnade intermittente sur le reste du front.

Nous avons abattu cinq avions en combats aériens.

Sur le front britannique, les Allemands ont lancé des attaques au sud de la Souchez. Au bout de trois heures de violents combats, nos alliés ont dû abandonner une partie des positions attaquées. Ils ont repris ensuite tout le terrain perdu. L'ennemi a subi de lourdes pertes.

La bataille se poursuit en Macédoine, sur les fronts français, britannique et serbe.

Canonnade sur le front italien, dans le Trentin, sur le plateau d'Asiago et dans les Alpes Juliennes.

Dimanche 13 mai

L'artillerie ennemie s'est montrée moins active sur le chemin des Dames. Nos batteries ont exécuté des tirs de destruction sur les organisations allemandes et fait sauter un dépôt de munitions au nord-est de Juvincourt.

Escarmouches de patrouilles dans la région du Panthéon (sud de pargny) et en Champagne, dans les bois à l'ouest du mont Cornillet.

Sur la rive gauche de la Meuse, violente lutte d'artillerie dans la région du bois d'Avocourt, sans action d'infanterie.

Nos détachements ont pénétré dans les lignes allemandes au nord de Bezonvaux et sur plusieurs points en Alsace, dans le secteur d'Ammerstwiller. Nous avons fait un certain nombre de prisonniers.

Les Anglais ont exécuté des opérations réussies. Ils ont lancé des attaques sur la ligne Hindenburg, dans le voisinage de Bullecourt, ainsi que de part et d'autre de la route Arras-Cambrai et au nord de la Scarpe. Ils ont atteint tous leurs objectifs et fait plusieurs centaines de prisonniers. Ils ont également opéré avec succès à l'est de Lempué.

La canonnade s'étend le long du front italien.

En Macédoine, l'ennemi a repris quelques tranchée sur la Skra di Legen. Plus à l'est, les troupes franco-helléniques ont enlevé un ouvrage bulgare. Les Serbes ont progressé sur le Dobropoljé.

Lundi 14 mai

Les deux artilleries se sont montrées assez actives entre la Somme et l'Oise et sur le front de l'Aisne. L'ennemi a prononcé de violentes attaques sur le plateau de Craonne, au nord de Reims et dans la région de Maisons-de-Champagne.

Toutes les attaques ont été brisés par nos tirs d'artillerie et d'infanterie et ont reflué après avoir subi de lourdes pertes. Nous avons fait des prisonniers.

Dans la région de Verdun, nous avons exécuté deux coups de main qui ont parfaitement réussi et nous ont procuré un certain nombres de prisonniers.

Les Anglais on repoussé deux contre-attaques sur leurs positions de la ligne Hindenburg, à l'est de Bullecourt. De nombreux cadavres allemands sont restés devant les tranchées. Les troupes australiennes se maintiennent vaillamment dans ce secteur où, en dix jours, elles ont rejeté douze offensives. La majeure partie du village de Bullecourt, situé dans la ligne Hindenburg, est aux mains de nos alliés. Au nord de la Scarpe, ils ont occupé la partie ouest de Roeux et progressé sur le Greenland Hill en faisant des prisonniers.

Le combat d'artillerie ne cesse d'augmenter en étendue et en intensité sur le front italien, particulièrement dans la région de l'Isonzo.

Le chancelier allemand, qui était parti subitement pour Vienne, est rentré à Berlin après avoir conféré avec l'empereur d'Autriche et le ministre des Affaires étrangères, comte Czernin.

Mardi 15 mai

Au cours de la journée, l'artillerie allemande, violemment contre-battue par la nôtre, a bombardé le front au nord de Braye-en-Laonnois et de Cerny.

Actions d'artillerie assez vives à l'est de Berry-au-Bac et en Champagne, dans la région du Mont-Haut.

Sur les Hauts-de-Meuse,une tentative ennemie sur un de nos petits poste, au bois des Chevaliers, a été aisément repoussée.

Dans les journées des 13 et 14, six avions ennemis ont été abattus. Un autre appareil s'est ecrasé sur le sol à la suite d'un combat. Nos escadrilles de bombardement ont lancé 4000 kilos d'explosif sur les gares et bivouacs en arrière du front allemand.

Les Anglais ont repoussé des raids allemands au nord-est d'Epéhy et au nord d'Ypres. Un certain nombre de prisonniers ont été capturé par eux. Ils ont réalisé une avance dans le village de Roeux. Le butin des armées franco-anglaises du 9 avril au 12 mai se décompose ainsi : 49579 prisonniers, dont 976 officiers, 444 canons lourds et de campagne, 943 mitrailleuses, 386 canons de tranchées.

Le zeppelin L-22 a été détruit en mer du Nord.

M. Goutchkof, ministre de la Guerre russe, et le général Kornilof, commandant la place de Petrograd, ont démissionné. Les généraux Broussilof et Gourko, commandants de groupes d'armée, ont également démissionné.

Mercredi 16 mai

Après un violent bombardement dirigé sur le chemin des Dames, dans la région ouest de Braye-en-Laonnois, les Allemands ont attaqué nos positions sur un large front, vers les Bovettes et l'épine de Chevrigny. Nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses ont brisé l'attaque, qui n'a pu aborder nos lignes, sauf sur un point où une fraction a pris pied dans un de nos éléments avancés du sud-ouest de Filain.

Des coups de main ennemis sur nos postes au nord-est de Craonne, à l'est de la cote 108 et au nord-est d'Auberive, ont échoué sous nos feux. Nous avons fait des prisonniers, dont un officier.

En Woëvre et en Lorraine, nos détachements ont pénétré en plusieurs points dans les lignes allemandes et ramené des prisonniers.

Engagements d'avant-postes, au front anglais, près d'Epéhy. L'ennemi a lancé deux vigoureuses contre-attaques vers Bullecourt. La tentative a totalement échoué après un dur combat. Une autre contre-attaque a été arrêtée près de Loos.

Les Italiens, sur tout le front du Carso, ont accompli avec succès des attaques d'infanterie et capturé des Autrichiens.

Le chancelier allemand a déclaré au Reichstag qu'il se refusait à formuler ses buts de guerre. M. Scheidemann a brandi la menace de la révolution et réclamé une paix blanche.

Un accord semble s'établir entre le gouvernement provisoire russe et le comité de Tauride, ce dernier acceptant de participer au pouvoir.

Jeudi 17 mai

Les Allemands ont poursuivi leurs attaques sur la région au nord et au nord-ouest du moulin de Laffaux jusqu'à la voie ferrée de Soissons à Laon. Ma1gré l'importance des effectifs engagés par l'ennemi et la violence des assauts, nos troupes ont infligé un sanglant échec à l'adversaire. Sur quelques points où notre ligne avait momentanément fléchi, nous avons exécuté de brillantes contre-attaques, qui nous ont rendu tout le terrain perdu. Les Allemands ont subi des pertes élevées en essayant d'arrêter notre progression par de nouvelles tentatives qui ont été brisées par nos barrages et nos feux de mitrailleuses. Une centaine de prisonniers valides sont restés entre nos mains, ainsi que de nombreux blessés allemands, qui ont été dirigés sur nos ambulances.

Violente lutte d'artillerie sur tout le front d'attaque. Canonnade dans le secteur de Craonne.

Trois appareils allemands ont été abattus par nos pilotes.

Sur le front de Macédoine, progrès des Anglais et des Serbes. Les Bulgares ont subi de lourdes pertes.

Le cabinet russe s'est reconstitué par l'introduction d'un certain nombre de délégués du comité de Tauride. M. Milioukof a abandonné le ministère des Affaires étrangères.

Les Italiens ont remporté des succès signalés sur l'Isonzo. Ils ont déjà fait 3375 prisonniers, dont 98 officiers.

Vendredi 18 mai

L'ennemi a continué ses contre-attaques dans la région au nord du moulin de Laffaux. Tous les efforts des Allemands pour reprendre le terrain gagné par nos contre-attaques ont échoué. La lutte, très vive en certains points, a tourné partout à notre avantage et a coûté de lourdes pertes à l'ennemi, qui a laissé de nouveaux prisonniers entre nos mains.

Au nord-ouest de Braye-en-Laonnois, trois détachements d'assaut ennemis, qui ont tenté à plusieurs reprises d'aborder nos lignes dans le secteur ferme de la Royère-épine de Chevrigny, ont subi, du fait de nos barrages, des pertes sérieuses sans obtenir aucun résultat.

En Champagne, rencontre de patrouilles dans la région du mont Cornillet.

Les Anglais possèdent la totalité du village de Bullecourt.

Les troupes britanniques ont progressé sur la Strouma et fait des prisonniers. Nos troupes ont enlevé, sur 800 mètres de front, des ouvrages bulgares.

Les Italiens ont rejeté une série de contre-attaques et porté à 4021 le nombre de leurs prisonniers.

Un torpilleur allemand a coulé en mer du Nord.

Samedi 19 mai

Dans la région du chemin des Dames, l'activité de l'ennemi s'est concentrée sur le plateau de Californie, qui a été violemment bombardé. Plusieurs attaques sur l'extrémité nord-est du plateau ont été repoussées après une lutte très vive à la grenade. Toutes nos positions ont été maintenues.

En Champagne, la lutte d'artillerie a pris une certaine intensité au cours de la nuit dans les régions du mont Cornillet et du Mont-Haut. Un coup de main ennemi à l'est d'Auberive a échoué sous nos feux.

En Lorraine, une de nos reconnaissances a pénétré vers Pettoncourt dans les lignes adverses et a détruit de nombreux abris.

Sur le front anglais, l'artillerie ennemie s'est montrée un peu plus active que de coutume dans le voisinage de Gravelle et de Lens. Sur la route Arras-Cambrai et au nord-est de Fresnoy, l'artillerie de nos alliés a pris sous son feu des corps de troupes allemands.

Les Italiens ont repoussé de nouvelles contre-attaques allemandes sur le Carso. Le nombre de leurs prisonniers atteint maintenant à 6432.

L'Espagne, à la suite d'un nouveau torpillage a adressé une nouvelle protestation à l'Allemagne.

La Suisse a négocié un accord économique avec les puissances de l'Entente.

Dimanche 20 mai

Les Allemands ont attaqué, à la suite d'un violent bombardement, nos lignes dans la région au nord-ouest de Braye, depuis l'épine de Chevrigny jusqu'au canal de l'Oise. Nos barrages et nos feux de mitrailleuses ont brisé les vagues d'assaut qui n'ont pu aborder nos positions, sauf sur un point à l'ouest du front d'attaque où quelques fractions ennemies ont pris pied dans nos éléments avancés. Une vingtaine de prisonniers sont restés entre nos mains.

Escarmouches à la grenade sur le plateau de Californie.

Au nord-ouest de Reims, une tentative allemande avec emploi de liquides enflammés sur un petit poste au sud de Courcy, a échoué sous nos feux.

Les Anglais ont exécuté avec succès un coup de main au nord-est de Gouzeaucourt. Ils ont ramené des prisonniers et une mitrailleuse. Des raids ennemis ont échoué à Loos, près d'Armentières et à l'est d'Ypres.

Les Italiens, continuant à progresser sur les hauteurs de l'Isonzo, ont pris une nouvelle cime et fait 379 prisonniers.

M. Kerenski, ministre de la Guerre russe, a déclaré que la patrie était en danger et qu'il maintiendrait une discipline de fer.

La loi de la conscription a été promulguée aux Etats-Unis.

Lundi 21 mai

Sur le chenlin des Dames, l'activité de l'artillerie ennemie, très violente depuis le milieu de la nuit dernière, s'est encore accrue dans la matinée. Depuis l'est d'Hurtebise jusqu'à la région, au nord de Sancy, les Allemands ont dirigé sur nos positions un feu roulant d'obus de gros calibres et de projectiles asphyxiants, mais sous la puissance de notre contre-préparation, l'assaut général qui se préparait a avorté. Sur la plus grande partie du front menacé, les troupes allemandes massées pour l'attaque n'ont pu sortir de leurs tranchées. Sur les divers points où elles ont abordé nos lignes, une lutte très vive s'est engagée et s'est terminée à notre avantage. L'ennemi, qui a subi de lourdes pertes, tant du fait de nos barrages que de notre contre-attaque, a pris pied seulement dans nos éléments avancés, au nord-est de Cerny, sur un front de 200 mètres environ. Partout ailleurs nos positions ont été maintenues.

Les troupes anglaises, à la suite d'une nouvelle attaque, se sont établies sur une nouvelle position de la ligne Hindenburg, sur un front de plus de 1500 mètres, entre Fontaine-les-Croisilles et Bullecourt. L'ennemi a vainement tenté de reprendre la position conquise. Les Allemands ont subi de lourdes pertes et laissé des prisonniers.

Les Italiens ont fait 254 prisonniers.

L'Espagne a suspendu la tractation de toutes affaires avec l'Allemagne jusqu'à ce qu'elle ait reçu satisfaction sur les incidents de torpillage.

Mardi 22 mai

Sur le chemin des Dames, la lutte d'artillerie s'est poursuivie dans la région nord-ouest de Braye-en-Laonnois et sur le front Cerny-Hurtebise. Une attaque allemande vers la ferme Froidmont a été brisée avant d'avoir abordé nos lignes. L'ennemi n'a fait aucune autre tentative.

Canonnade entre la Miette et l'Aisne et au nord-ouest de Reims. Nous avons progressé et fait des prisonniers dans la région de Chevreux.

En Champagne, nous avons effectué une opération importante dans deux secteurs du massif de Moronvilliers. Nos troupes ont enlevé plusieurs lignes de tranchées ennemies sur les pentes nord du mont Cornillet, d'une part, du Casque et du Téton, de l'autre. Les contre-attaques allemandes ont été rejetées avec de grosses pertes. Nous avons fait 800 prisonniers.

Cent avions ont jeté 2200 kilos d'explosifs sur les gares de la région Epoye-Bétheniville.

Les Anglais, après avoir pris la première ligne de la position Hindenburg, entre Bullecourt et Fontaine-les-Croisilles, ont enlevé la ligne de soutien. Ils ont rejeté des contre-offensives et fait 150 prisonniers. Ils ont réussi un raid près de Loos et repoussé une forte patrouille ennemie près de Messines. Activité d'artillerie sur le front belge.

Mercredi 23 mai

En Champagne, la réaction de l'artillerie ennemie sur les positions conquises par nous au nord du mont Cornillet, du Casque et du Téton, a été suivie d'une attaque d'infanterie sur ces trois secteurs. L'ennemi a été repoussé partout et a subi des pertes importantes. Le chiffre de nos prisonniers est monté à 1000, dont 28 officiers.

Lutte d'artillerie d'une grande violence dans la région des plateaux de Vauclerc et de Californie et à l'est de Chevreux.

Les Allemands ont soumis la ville de Reims à un intense bombardement. Nous avons abattu deux avions ennemis.

Les Anglais ont effectué des raids heureux au nord-est d'Epéhy, au nord d'Armentières et à l'est de Vermelles.

Canonnade sur leur front, à l'est de Bullecourt, au sud de la route Arras-Cambrai et à l'ouest de Lens. Ils ont fait exploser sur la route Arras-Cambrai, près de Quéant, un important dépôt allemand de munitions. La secousse produite par l'explosion a été ressentie à une grande distance en arrière de leurs lignes.

Les Italiens ont repoussé une série d'offensives autrichiennes, depuis le massif de l'Adamello jusqu'au Carso. Les Autrichiens ont partout subi des pertes élevées.

Le Congrès de Rio-de-Janeiro a décidé de révoquer la déclaration de neutralité faite le 28 avril par le président des Etats-Unis du Brésil.

M. Ribot a fait au Palais-Bourbon un discours très applaudi pour préciser les buts de guerre de la France.

L'Allemagne a envoyé une note à l'Espagne promettant de respecter désormais les eaux territoriales de la péninsule.

Le Mexique a protesté à Berlin contre la guerre sous-marine.

Jeudi 24 mai

Nous avons prononcé, en trois points, des attaques qui ont donné de bons résultats. Sur le plateau de Vauclerc et sur le plateau de Californie, nos troupes ont poursui la conquête des derniers observatoires qui dominent la vallée de l'Ailette et élargi sérieusement leurs positions sur les pentes nord. A 1'est de Chevreux, nous avons enlevé trois lignes de tranchées allemandes.

Une contre-attaque allemande sur nos positions nouvelles du plateau de Californie a été brisée par nos feux avec de lourdes pertes pour l'ennemi. 400 prisonniers sont restés entre nos mains.

Nous avons repoussé une offensive ennemie sur la pente sud-ouest des Eparges.

Les Allemands ont bombardé les positions britanniques de la ligne Hindenburg, dans le voisinage de Bullecourt. L'artillerie de nos alliés a supérieurement répondu.

Les troupes anglaises ont exécuté avec succès un coup de main au sud-est de Gavrelle. Elles ont fait des prisonniers au nord d'Armentières.

Les Italiens ont infligé aux Autrichiens un sanglant échec au Colbricon, dans les Alpes du Trentin.

Les Russes ont brisé une petite attaque allemande près de Kiewo.

Vendredi 25 mai

Sur le plateau de Vauclerc, une attaque allemande, consécutive à un violent bombardement, a été immédiatement arrêtée et rejetée dans ses tranchées de départ après avoir subi des pertes sérieuses. Les prisonniers que nous avons faits dans ces régions appartiennent à six régiments de quatre divisions différentes.

Depuis le 1er mai, 8600 prisonniers allemands valides ont été capturés par nos troupes entre Soissons et Auberive.

En Champagne, lutte d'artillerie assez active dans le massif de Moronvilliers.

Plusieurs de nos avions de bombardement ont lancé 2200 kilogrammes de projectiles sur les gares de la région de Rethel et des incendies se sont déclarés.

Les Anglais ont repoussé une tentative de raid ennemi vers Armentières et infligé de grosses pertes aux assaillants. Ils ont abattu cinq avions allemands.

Sur le Carso, après 10 heures de bombardement, les troupes italiennes de la 3e armée ont attaqué les lignes ennemies de Castagnevizza à la mer. Elles ont largement progressé. Les contre-attaques autrichiennes ont été partout repoussées. Nos alliés ont capturé 9000 prisonniers dont plus de 300 officiers. De fortes escadrilles d'avions et dix batteries anglaises du plus récent modèle ont participé à l'action.

Samedi 26 mai

A la suite d'un bombardement très violent de nos tranchées, au nord-ouest de Braye-en-Laonnois, les Allemands ont lancé trois fortes colonnes à l'assaut d'un saillant de notre ligne, dans le secteur du Panthéon, au nord du chemin des Dames. Malgré des pertes sanglantes, ils ont réussi, après plusieurs tentatives, à prendre pied en quelques points de nos tranchées avancées. Des contre-attaques immédiatement déclanchées, nous ont permis de reprendre la plupart des éléments conquis par l'ennemi. Nous avons fait, au cours de ces contre-attaques, 55 prisonniers et pris 2 mitrailleuses.

Au cours de l'attaque du 22 sur le plateau de Vauclerc, nos troupes ont capturé 3 canons de campagne.

Dans la région de Chevreux, l'ennemi a réagi seulement par son artillerie sur les positions conquises par nous.

Il se confirme que ses pertes ont été très lourdes au cours de cette attaque et 2 bataillons ont été presque entièrement anéantis. Nos pertes ont été inférieures au chiffre de prisonniers que nous avons faits en cette action, et qui s'élève a une trentaine.

En Argonne, nous avons réussi un coup de main près de la Fille-Morte.

Les Italiens ont élargi leurs succès du Carso, conquis de nouvelles cotes, repoussé des contre-attaques et porté à 10245, dont 316 officiers, le chiffre de leurs prisonniers.

La Chambre des Députés a discuté, en comité secret, la question de la guerre sous-marine au sujet de laquelle M. Lloyd George a fait, à Londres, une déclaration rassurante.

Dimanche 27 mai

Actions d'artillerie intermittentes sur la plus grande partie du front, assez vives dans la région a l'est de Vauxaillon et en Champagne, dans le secteur du Mont-Haut et du Téton.

Un coup de main ennemi sur nos petits postes, au nord-est de Vauxaillon, a complètement échoué.

Au nord de Cerny, nos batteries ont pris sous leur feu et dispersé des rassemblements ennemis.

Nos pilotes ont abattu dix avions ennemis; dix-sept autres appareils allemands ont été contraints d'atterrir. Nos escadrilles ont bombardé les gares de Mars-la-Tour, Chambley, Conflans, Vouziers, Anizy; les bivouacs de la région de Laon, etc, 13000 kilos d'explosifs ont été lancés.

Les Anglais ont repoussé des coups de main au nord de Gouzeaucourt et à l'est d'Armentières. Ils ont progressé sur la rive droite de la Scarpe. Canonnade de Croisilles à la Scarpe.

Un raid d'avions allemands dans les comtés du sud-ouest de 1'Angleterre, a fait un grand nombre de victimes, surtout des femmes et des enfants.

Les Italiens, s'avançant toujours sur le Carso, ont porté à 22419 le total de leurs prisonniers en dix jours.

Lundi 28 mai

Une tentative des Allemands sur nos tranchées, au nord du moulin de Laffaux, a échoué sous nos feux. Dans ce secteur, ainsi que sur le plateau de Californie et dans la région des crêtes au sud de Nauroy et de Moronvilliers, la lutte d'artillerie a été assez violente au cours de la nuit.

Une attaqne locale a permis aux Anglais d'effectuer une nouvelle progression vers Fontaines-les-Croisilles. Des engagements de patrouilles vers le Cojeul, leur ont valu un certain nombre de prisonniers.

Ils ont abattu trois avions allemands en combat aérien, huit autres avions ont été contraints d'atterrir, désemparés. Quatre avions anglais ne sont pas rentrés.

Les Italiens ont continué leur progression sur le Carso en s'emparant de nouveaux points fortifiés. Ils ont fait des prisonniers en plusieurs endroits: 1150 au total.

Le général américain Pershing a fait un discours éloquent pour affirmer que ses troupes viendraient prochainement collaborer à la libération du front occidental.

On dément officiellement à Vienne que l'archiduc Joseph doive succéder à M. Tisza à la tête du cabinet hongrois.

Mardi 29 mai

L'ennemi a renouvelé par deux fois ses attaques sur le Casque et le Téton. Il a été partout repoussé. Une troisième tentative a été arrêtée par nos feux. Un coup de main sur le Mont-Blond n'a pas eu plus de succès.

Sur la rive gauche de la Meuse, dans la région de la cote 304 et du Mort-Homme, l'artillerie ennemie a été très active.

Dans la région d'Uffholtz (Alsace), un de nos détachements, pénétrant jusqu'à la deuxième ligne ennemie, a constaté la présence de nombreux cadavres dans la tranchée allemande et ramené des prisonniers.

La lutte continue toujours avec violence sur le front austro-italien et spécialement sur le Carso. Nos alliés ont brisé plusieurs offensives ennemies et fait 156 prisonniers.

Les Anglais ont capturé des prisonniers et arrêté quelques tentatives allemandes.

Le président du Brésil a adressé un message au Congrès de Rio pour le solliciter de prendre une décision à la suite des derniers torpillages.

A Madrid a eu lieu un très important meeting où les représentants des différents groupements démocratiques se sont prononcés pour le rapprochement avec les puissances de l'Entente et pour la rupture avec l'Allemagne. A la sortie, un attentat a eu lieu contre le leader radical M. Lerroux, qui n'a pas été atteint.

Mercredi 30 mai

Les Allemands, après avoir bombardé violemment la région d'Hurtebise, ont prononcé deux attaques qui ont été refoulées par nos feux. Toutes nos positions ont été intégralement maintenues.

En Champagne, rencontres de patrouilles dans les secteurs au sud de Nauroy et de Moronvilliers. Nos batteries ont exécuté des tirs efficaces sur les organisations et les voies de communication de l'ennemi.

Sur la rive droite de la Meuse, nous avons enlevé un petit poste allemand au nord de Vacherauville et fait des prisonniers.

Sur le front belge, un poste d'écoute allemand a été attaqué à Kloostesbeek.

Les Italiens ont acquis de nouveaux avantages sur le Carso. Ils ont pris en tout, jusqu'ici, 23681 hommes; 36 canons et 148 mitrailleuses.

Les Anglais ont repoussé des raids au sud-ouest de Lens et à l'ouest de Messines. Ils ont exécuté des coups de main heureux près de Plosgstaert. Canonnade sur les deux rives de la Scarpe.

Le comte Andrassy avait été chargé de reconstituer le cabinet hongrois, il y a momentanément renoncé.

L'adjoint au ministre de la Guerre russe, M. Yakobovitch, déclare que jamais l'armée n'a disposé de tant d'obus.

Saint-Quentin à la lorgnette

Jeudi 31 mai

Lutte d'artillerie assez violente et rencontres de patrouilles au sud de Saint-Quentin.

En Champagne, une attaque ennemie, menée par des unités spéciales d'assaut, a tenté d'aborder nos tranchées sur le mont Blond. L'ennemi a dû refluer sous la violence de nos feux en abandonnant des morts et des blessés. Nous avons fait des prisonniers, pris une mitrailleuse et un appareil lance-flammes.

Sur la rive gauche de la Meuse, nous avons exécuté un coup de main sur les lignes allemandes, à la cote 304. Des destructions importantes ont été opérées et nous avons ramené une dizaine de prisonniers.

Les Belges ont exécuté un tir de destruction très réussi sur des abris de mitrailleuses. La réaction de l'artillerie ennemie a été très vive. Un parti ennemi a été repoussé.

Les Anglais ont refoulé des coups de main ennemis vers Fontaines-Les-Croisilles et l'ouest de Lens. Leurs patrouilles ont pénétré dans les tranchées allemandes au sud de Neuve-Chapelle et fait subir des pertes aux occupants.

En Macédoine, activité d'artillerie sur la rive droite du Vardar et dans la boucle de la Cerna.

En Egypte, l'artillerie britannique a détruit plusieurs canons ennemis.

Les Italiens ont brisé une violente réaction autrichienne sur le Carso.

Le Parlement de Vienne a ouvert sa session.

juin 1917