Les aveugles de Baudelaire analyse sous forme de questions réponses

57 questions

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LES AVEUGLES

Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux !

Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;

Terribles, singuliers comme les somnambules;

Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.

Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,

Comme s'ils regardaient au loin, restent levés

Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés

Pencher rêveusement leur tête appesantie.

Ils traversent ainsi le noir illimité,

Ce frère du silence éternel. ô cité !

Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,

Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,

Vois! je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,

Je dis: que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?

1. De quelle partie des « Fleurs du mal » le poème est-il extrait ?

Des Tableaux parisiens.

2. Sous quelle forme le poème est-il composé ?

Un sonnet irrégulier. Mais la composition du poème est respectée : 14 vers, 2 quatrains et 2 tercets.

3. Pourquoi est-ce un sonnet irrégulier ?

Il n’y a pas de correspondance des rimes entre les deux quatrains :

A B B A / C D D C.

4. De quel type sont les vers de ce poème ?

Des alexandrins : des vers de 12 syllabes. Mais la césure est irrégulière.

5. Comment les rimes sont-elles disposées ?

Les rimes sont embrassées dans les quatrains, puis deux rimes plates et quatre rimes embrassées :

A B B A / C D D C / D D E / D D E.

6. De quel genre sont les rimes ?

Il y a alternance de rimes masculines et féminines.

7. De quelle qualité sont les rimes ?

Des rimes riches.

1. À qui le poète s’adresse-t-il ?

Il s’adresse à son âme.

2. Quel aspect de sa personne le poète veut-il toucher ?

Son aspect affectif.

3. Pourquoi le poète utilise-t-il le mot « âme » ?

Car il n’invite pas son esprit pour réfléchir mais il invite son âme pour méditer sur le spectacle devant lui.

4. Qu’est-ce que le poète veut contempler et quel est le mode du verbe employé ?

Il veut contempler les aveugles. Il utilise l’impératif comme s’il veut obliger son âme à regarder ce spectacle.

5. Par quels pronoms les aveugles sont-ils désignés ?

« Ils » et « les » : ces pronoms ne sont compréhensibles qu’à travers le titre et le dernier vers du poème.

6. Quelle figure de style peut-on identifier dans le premier vers ?

Une antithèse : une opposition entre le verbe « contempler » et l’adjectif « affreux » car on ne contemple pas quelque chose d’affreux mais quelque chose de beau et d’admirable.

7. Quels sont les quatre adjectifs utilisés par le poète pour désigner les aveugles ?

Affreux, ridicules, terribles et singuliers.

8. Par quel terme le poète souligne-t-il le caractère unique et étrange des aveugles ?

Singuliers : l’anormalité des aveugles échappe à la compréhension c’est pourquoi le poète insiste sur l’étrangeté menaçante des aveugles.

9. Que peut-on reprocher au poète par son insistance à employer ces adjectifs péjoratifs ?

Son manque de compassion : Baudelaire semble insensible au malheur des aveugles. Il fait une description cruelle et violente des aveugles.

10. À quoi le poète compare-t-il les aveugles ?

Il les compare à des mannequins et à des somnambules.

11.Quelle est la figure de style employée pour les deux images ?

La comparaison. Les outils : pareil à et comme.

12. Dans ces deux comparaisons, quel est le point commun avec les aveugles ?

Le caractère mécanique de la démarche des aveugles qui sont comparés à des marionnettes grotesques.

13. Comment la présence des aveugles est-elle perçue ?

Comme une présence scandaleuse, un spectacle horrible.

14. Que décrit le poète dans cette strophe ?

L’attitude générale des aveugles vus de loin.

15. Quelle périphrase le poète a-t-il utilisé pour désigner les yeux morts des aveugles ?

Globes ténébreux.

16. Quelle figure de style peut-on relever dans le quatrième vers ?

Une antithèse : une opposition profonde entre dardant (lançant avec force) et globes ténébreux (yeux éteints).

17. Que cherche le poète à souligner à travers cette opposition ?

L’inconscience des aveugles : Ce sont des gens infirmes qui ne savent pas qu’ils sont infirmes.

1. Que décrit le poète dans cette strophe ?

L’attitude très courante chez les aveugles vus de près.

2. Par quel mot le poète a-t-il qualifié la lumière des yeux dans le premier vers ? Que veut-il souligner à travers ce mot ?

Divine : les aveugles n’ont pas bénéficié de ce don de Dieu.

3. Vers où les yeux morts des aveugles semblent-ils regarder ?

Vers le ciel.

4. Par quel procédé de la versification le poète a mis en relief la direction privilégiée des yeux des aveugles ?

Le rejet.

5. Que signifie cette mise en valeur du mot « ciel » ?

Les aveugles continuent à avoir la foi, ils sont dans une quête spirituelle. Ils tentent de communiquer avec le monde divin pour surmonter leur infirmité.

6. Qu’est-ce que les aveugles ne font jamais ?

Pencher la tête vers le sol qui traduit le poids de la vie sur une personne normale.

7. Comment le poète qualifie-t-il la tête des aveugles ?

Une tête appesantie, alourdie.

8. Comment le poète cherche-t-il à expliquer implicitement le comportement des aveugles ?

L’attitude courante de l’homme qui a la tête pleine de problèmes c’est de pencher sa tête vers le bas car il cherche la solution en lui-même, dans ses rêves alors que les aveugles cherchent la solution ailleurs, au ciel.

1. Que traversent les aveugles ?

Le noir illimité.

2. Que cherche le poète à souligner en employant cette expression ?

La solitude des aveugles qui sont perdus dans une nuit sans fin.

3. Par quelle périphrase le poète a défini la mort d’une façon imagée ?

Le silence éternel.

4. Pourquoi le poète a-t-il établi un rapport de fraternité entre « le noir illimité » et « le silence éternel » ?

Pour nous présenter les aveugles sur le chemin de la mort. Ils sont sur le point de franchir la passerelle vers l’autre monde.

5. À qui le poète s’adresse-t-il dans le second vers ?

Il s’adresse à la cité.

6. Que symbolise la cité ?

La communauté des hommes.

7. À qui le pronom « nous » renvoie-t-il ?

Le « nous » renvoie au poète et aux aveugles.

8. Qu’est-ce que l’emploi du pronom « nous » implique-t-il ?

Il implique la participation et la solidarité du poète avec les aveugles.

9. Quel est le point commun entre le poète et les aveugles ?

Le poète et les aveugles sont plongés dans le noir et la solitude.

10. Que recherchent les gens de la cité ?

Le plaisir.

11.Quelle figure de style, dans le troisième vers, met-elle en relief la recherche abusive du plaisir par les gens de la cité ?

La gradation.

12. À quoi l’emploi du mot « beugles » assimile-t-il les gens de la cité ?

À du bétail, à des animaux.

13. Que représentent les gens de la cité pour le poète ?

Des gens inconscients et sans foi qui n’essayent pas de chercher une réponse au mystère de la condition humaine.

14. Quel jugement le poète porte-t-il sur les gens de la cité ?

Un jugement moral.

15. Quel est le point commun entre le poète, les aveugles et le reste de l’humanité ?

La cécité, l’aveuglement :

-Les aveugles vivent dans le noir au sens propre du mot mais ils ont la foi et continuent leur quête spirituelle.

-Le poète vit dans le noir car il doute et il n’arrive pas à trouver des réponses à ses questions.

-Les gens de la cité vivent dans le noir car ils s’enlisent dans le plaisir au lieu de chercher des réponses qui entourent le mystère de la condition humaine.

1. Que dénonce le poète dans le premier vers ?

Il dénonce la vulgarité de l’existence à travers l’ardeur avec laquelle les gens de la cité s’enlisent dans les plus basses jouissances et cherchent un plaisir poussé jusqu'à la perversion et le sadisme.

2. Comment le poète considère-t-il implicitement les gens de la cité ?

Comme des gens sans foi, donc aveugles puisqu’ils ont perdu l’accès à la divinité. Les gens de la cité ne veulent ni chercher ni croire en Dieu.

3. À quel mode est le verbe « voir » ? Qui le poète interpelle-t-il ?

La cité : le poète invite la cité à méditer sur sa propre condition.

4. À qui le poète se compare-t-il dans le second vers ?

Aux aveugles, le poète est lui aussi plongé dans une nuit atroce.

5. Dans sa comparaison avec les aveugles, que cherche le poète à souligner avec « se traîner » et « hébété » ?

Comme les aveugles, le poète est tourné vers l’idéal mais il est conscient de sa cécité spirituelle : il sait qu’il ne peut pas communiquer avec le Ciel, avec Dieu.

6. À quel type de discours appartient le dernier vers ?

Le discours direct.

7. Quel jugement porte le poète sur lui-même ?

Un jugement intellectuel : il doute de la possibilité de voir le Ciel.

8. Que signifie le mot Ciel écrit avec un « C » majuscule ?

Le Dieu : les aveugles ont trouvé dans la foi le remède au malheur de leur condition.

9. Le poète a fait rimer le mot « beugles » avec le mot « aveugles » que signifie ce détail ?

Le poète veut mettre en relief l’opposition entre ceux qui se livrent aux plaisirs vulgaires dans ce bas monde et ceux qui sont tournés vers le Ciel et qui croient en une autre vie, le paradis, qui leur apportera plus de plaisir et bonheur.

10. Quelle double affirmation est contenue implicitement dans la fausse question du dernier vers et qui est explicitée par le verbe introducteur : « Je dis » ?

Les aveugles croient en Dieu mais le poète ne peut y croire.

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