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1811 Le 30 août : Naissance à Tarbes (chef-lieu du département des Hautes-Pyrénées) de Théophile Gautier. Il est le fils de Pierre Jean Gautier, fonctionnaire aux contributions directes, et d'Adélaïde Antoinette Cocard. Il aura deux sœurs cadettes : Emilie et Zoé.
1814 Les Gautier emménagent à Paris.
1816 Théophile commence à bien lire à cinq ans, et depuis ce moment il n'a cessé de pratiquer la lecture. Il est marqué par deux ouvrages, « Robinson Crusoé » et plus tard « Paul et Virginie » qui lui révélèrent les délices de l’ailleurs.
1822 Gautier entre comme interne au collège Louis-le-Grand mais il est retiré du collège quelques mois après, n'ayant pu supporter l'internat. Ses parents le mettent au collège Charlemagne comme externe libre. Il fait de solides études, son père suit son travail, en particulier en latin.
Ces années de collège sont marquées par l'amitié avec Gérard de Nerval. Cette amitié fut si étroite qu'ils devinrent intellectuellement comme deux frères jumeaux.
1829 Dès l'adolescence, Théophile Gautier manifeste un intérêt pour le dessin et la peinture. Encouragé par l'abbé de Montesquiou, auquel la famille Gautier était liée, il s'inscrit alors aux cours du peintre Louis-Edouard Rioult et envisage sérieusement une carrière artistique.
Mais le 27 juin 1829, il fait une rencontre décisive, celle de Victor Hugo, qui lui donne aussitôt le goût de la littérature. (C’est le poète Pétrus Borel qui le présente à Hugo).
1830 Il est enrôlé par Nerval dans la troupe des jeunes gens destinés à soutenir « Hernani », la pièce de Victor Hugo, lors de sa première représentation. Gautier arborera un gilet rouge qui restera célèbre. Il devient ainsi le fer de lance du romantisme.
Parution de son premier recueil de vers, financé par son père : « Les Poésies ». L'œuvre passe totalement inaperçue à cause de la révolution de juillet.
Vers la fin de l'année, Gautier commence à participer aux rencontres du « petit cénacle », petite communauté qui se composait d'étudiants en beaux-arts, épris de littérature nouvelle. Le « Petit Cénacle » rend hommage, par son nom, au Cénacle de Victor Hugo.
1831 Publication de « La Cafetière », son premier conte fantastique.
Publication d'une critique d'art « Arts. Buste de Victor Hugo », le premier article de Gautier consacré aux Beaux-arts.
Gautier profitera largement de ses conversations avec son maître Victor Hugo qui l'accueille souvent chez lui à la fois en disciple et en ami.
1832 Publication de « Onuphrius » une nouvelle fantastique.
1833 En août, publication des « Jeunes-France »par l'éditeur romantique Eugène Renduel, que Gautier a rencontré chez Hugo. L'œuvre revient sur la vie des artistes qui composent le Petit-Cénacle.
Pendant cette année, Gautier publie deux contes : « Élias Wildmanstadius » et « Le Nid de rossignols » et aussi une nouvelle « Laquelle des deux, histoire perplexe ».
Gautier traite avec Charles Malo, directeur de La France littéraire pour une série de douze articles consacrés « aux vieux poètes français », neuf articles paraîtront entre 1834 et 1835.
1834 Publication de la nouvelle fantastique « Omphale ou La Tapisserie amoureuse ».
1835 Publication dans « Le Monde dramatique » de ce qui est sans doute le premier article de critique dramatique de Gautier « Comédie à l’hôtel Castellane ».
En novembre publication de son roman « Mademoiselle de Maupin », sa préface déclenche sa guerre au romantisme qu'il trouve trop moralisateur et trop engagé dans le combat politique. Il développe une conception nouvelle de l'art, « l'art pour l'art ». Selon lui, l'art, quelle que soit sa forme d'expression, poésie, peinture, sculpture, ... doit être cultivé pour lui-même. Il n'a pas à véhiculer de message moral ou politique. Il doit être exclusivement au service de la beauté.
Honoré de Balzac repère Gautier et lui propose une collaboration au journal « La Chronique de Paris ».
1836 Eugénie Fort devient sa maîtresse, une très belle femme, plus jeune que lui et d'origine espagnole.
En juin, publication de « La Morte amoureuse », une nouvelle fantastique.
En Juillet, Gautier et Nerval partent ensemble pour un voyage en Belgique. Le voyage va faire l'objet de six articles publiés dans « La Chronique de Paris ».
Le 26 août, Gautier édite son premier article dans « La Presse », le nouveau journal d'Émile de Girardin. Journaliste littéraire, il commence sa double carrière de critique d'art et de critique dramatique. Sa collaboration à ce journal durera dix-neuf années; il y publiera environ deux cents articles comprenant critiques d'art, critiques littéraire, récits de voyage, œuvres narratives.
Octobre, début de sa collaboration au journal « Le Figaro ».
Le 29 novembre, naissance de Charles-Marie Théophile, fils d'Eugénie Fort et Gautier. Celui-ci se refusant à épouser Eugénie est provoqué en duel par le frère de sa maîtresse, duel finalement évité sous la condition de la reconnaissance de l’enfant, ce que fait Gautier le 7 décembre 1837.
En décembre, publication d'une nouvelle « Le Petit Chien de la Marquise », petit pastiche de romans du XVIIIe siècle.
1837 Publication de la première partie de « La Comédie de la mort », un recueil de poèmes qui est le chef-d'œuvre de la période romantique de Théophile Gautier.
En juin, publication de la nouvelle « La Chaîne d'or ou l'amant partagé », une nouvelle historique.
En juillet, publication du roman « L'Eldorado », qui prendra le titre de « Fortunio » en 1838. Ce roman incroyable sera inscrit dans la Bibliographie de la France.
1838 Publication de « La Pipe d'opium ». Ce conte présente l'expérience de l'opium par le narrateur, en compagnie de deux amis.
Publication de « Une nuit de Cléopâtre », nouvelle historique, publiée en six feuilletons.
Au cours de cette année, il publie soixante-treize articles dans divers journaux, dont cinquante de critique littéraire, quatorze de critique artistique et six de variétés, et une trentaine de poèmes.
1839 Gautier est nommé, grâce à l'intervention de Delphine de Girardin, directeur du feuilleton littéraire de La Presse.
Publication de deux pièces de théâtre « Une Larme du Diable » et « Le Portrait de Madame Jabulot, scène comique ».
En août, publication de trois nouvelles « La Toison d'or », « L’Ame de la maison ou la vie et la mort d'un grillon » et « Le Garde national réfractaire ».
1840 Gautier part avec son ami Eugène Piot pour l'Espagne. Le compte rendu sera d'abord publié dans La Presse, puis en 1843 dans le volume « Tra los montes »
En Juillet, publication d'une nouvelle fantastique « Le Chevalier double ».
Publication de neuf poèmes, dont six composés pendant le voyage en Espagne, et vingt articles de critique dramatique et artistique.
1841 Publication de la nouvelle fantastique « Deux acteurs pour un rôle ».
Première de « Giselle ou Les Willis ». Ce ballet fantastique en deux actes a été coécrit avec Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean Coralli.
1842 À la suite de sa participation à la commission chargée de l'examen des projets pour le tombeau de Napoléon et de la rédaction du rapport, Gautier est nommé chevalier dans l'ordre royal de la Légion d'honneur. Les journaux reprochèrent au gouvernement que cette distinction lui eût été accordée à cette occasion, et non pour son œuvre de poète et d'écrivain.
En août, publication d'un conte fantastique « La Mille et Deuxième Nuit ».
1843 Publication d'une nouvelle fantastique « Une Visite nocturne ».
Début d’une liaison avec Ernesta Grisi, une chanteuse, la sœur de la célèbre danseuse Carlotta.
Publication de son récit de voyage « Voyage en Espagne ».
Début d'une liaison avec l'actrice Alice Ozy qui durera plusieurs mois, puis devint une longue amitié tendre.
1844 Publication de deux nouvelles « Le Berger » et « Le Roi Candaule » : l'histoire de Théophile Gautier est très proche de la version de l'histoire qu'en donne Hérodote. (La réécriture du mythe de Gygès).
Gautier fonde le club des Haschischins, destiné à l'étude du cannabis et fréquenté par de nombreux artistes de l'époque, dont Charles Baudelaire.
1845 Publication de la pièce « Le Tricorne enchanté ». Cette comédie en un acte et en vers mêlé d'un couplet a été coécrite avec Paul Siraudin.
Publication d'une nouvelle fantastique « L'Oreiller d'une jeune fille ».
En juillet, Gautier part pour l'Algérie avec l'écrivain et homme politique Noël Parfait.
Publication des « Poésies complètes », Ce recueil de poèmes rassemblant toute sa poésie de jeunesse, regroupe « Albertus », « La Comédie de la Mort », les « Poésies diverses » et les « Poésies nouvelles ».
Publication de « La Croix de Berny : roman steeple-chase » », un roman épistolaire. Il est l'œuvre commune de Théophile Gautier, Delphine de Girardin (sous le pseudonyme de Vicomte de Launay), Jules Sandeau et Joseph Méry.
Le 25 août, naissance de Judith, la fille de Théophile Gautier et d'Ernesta Grisi. Elle deviendra écrivain comme son père.
1846 Publication de la nouvelle « Le Club des Hachichins ».
Publication du roman « Les Roués innocents ».
Publication de « La Juive de Constantine », coécrit avec Noël Parfait. Un mélodrame directement inspiré par le voyage en Algérie.
1847 Publication du roman « Militona ».
En octobre, première à l'Odéon de « Regardez, mais ne touchez pas », comédie de cape et d'épée écrite en collaboration avec B. Lopez.
Le 28 novembre, naissance d'Estelle, la seconde fille de Gautier et d'Ernesta.
1848 Proclamation de la seconde République : la situation politique, les troubles qui suivirent le rétablissement de la république et le marasme économique ruinent Gautier qui va connaître de grands embarras financiers.
Le 26 mars, mort de la mère de Gautier.
Le 7 juillet, le père de Gautier est mis à la retraite et se retire avec ses deux filles à Montrouge.
1849 Marie Mattei devient la maîtresse de Gautier, une belle femme sensuelle rencontrée lors du Salon de Londres et avec qui il a une liaison passionnée.
Publication de la nouvelle fantastique « L'Enfant aux souliers de pain ».
1850 Publication du roman « Jean et Jeannette, histoire rococo ».
Publication dans La Presse de cinq feuilletons consacrés aux musées français.
Gautier part en voyage en Italie.
1851 Publication du roman « Partie Carrée ».
1852 Parution de la première version du recueil de poèmes « Émaux et Camées ». Gautier devient poète déclaré. À cette datte, Le Parnasse reconnaît Gautier pour son maître. Le Parnasse est un mouvement poétique dont les principes sont la valorisation de l'art poétique par la retenue, l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social ou politique.
Publication de la nouvelle « Arria Marcella ». Gautier a écrit cette nouvelle après son voyage en Italie.
Publication de son récit de voyage « Italia ».
Marie Mattei met fin à sa liaison avec Gautier.
Gautier part en voyage pour la Grèce puis la Turquie.
1854 Publication de son récit de voyage « Constantinople ».
Gautier part en voyage pour l'Allemagne.
Mort de son père.
1855 Gautier quitte la Rédaction du journal La Presse et entre au Moniteur Universel.
Parution de son recueil de critique d'art : « Les Beaux-arts en Europe »
Le 30 janvier, Gautier assiste aux obsèques de Gérard de Nerval qui s'est pendu le 26. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise.
1856 Publication du Roman « Avatar ».
« Jettatura », nouvelle fantastique publiée en quinze feuilletons du 25 juin au 23 juillet 1856 dans le Moniteur universel.
Débuts dans sa fonction de rédacteur en chef de L'Artiste, qu'il remplira jusqu'en 1859.
Parution de son recueil de critique d'art : « L'art moderne »
1857 Il s'installe avec sa famille : sa compagne Ernesta Grisi et ses deux filles, Judith et Estelle, à Neuilly-sur-Seine. Il y reçoit Baudelaire, Dumas, Feydeau, Flaubert ...
Charles Baudelaire lui dédie ses « Fleurs du mal ».
1858 Publication de son roman « Le roman de la momie », une histoire d'amour qui se déroule au temps des pharaons.
Parution de son recueil de critique littéraire : « Honoré de Balzac », toute une série d'articles de Gautier sur Balzac.
Gautier part en voyage pour la Russie.
1861 Gautier part pour son second voyage en Russie. Il est accompagné de son fils Théophile.
1862 Gautier est élu président de la Société nationale des Beaux-Arts. Mais cela provoque bien des jalousies, et il échoue quatre fois à son entrée à l'Académie française.
Gautier part pour l'Algérie, invité par la Compagnie du chemin de fer à l'inauguration de la ligne Alger-Blida.
1863 Publication du roman de cape et d'épée « Le Capitaine Fracasse ».
1864 Gautier est élu vice-président de l'Union des poètes.
Il est élu président de la commission pour l'exposition des œuvres de Delacroix.
Gautier est directeur du journal L'entracte.
1865 Gautier est président de la section de peinture pour l'Exposition de 1865.
1866 Publication de « Spirite », une nouvelle fantastique.
Publication de son récit de voyage « Voyage en Russie ».
Publication de son recueil « Romans et contes ».
En mars, Gautier et Ernesta se séparent, suite à des désaccords au sujet du mariage de Judith avec Catulle Mendès : Gautier s’y oppose, tandis qu'Ernesta soutient sa fille.
1868 Théophile Gautier fréquente les salons littéraires de la princesse Mathilde, dont il est fait bibliothécaire. Il croise alors Sainte-Beuve ou encore Prosper Mérimée, les frères Goncourt, mais aussi des scientifiques comme Pasteur et Claude Bernard …
1869 Gautier part en voyage pour l'Egypte.
Publication de son récit de voyage « Voyage en Egypte ».
1870 Les événements militaires de cette année le bouleversent. Gautier revient à Paris, où il va finir son existence, malade.
1872 Théophile Gautier décède le 23 octobre à Paris. Il est enterré au cimetière de Montmartre. À sa mort, Victor Hugo et Mallarmé témoignèrent simultanément de l'importance de cet écrivain par deux poèmes qui furent réunis sous le titre de « Tombeau de Théophile Gautier ».
Théophile Gautier a écrit : Huit romans, une trentaine de contes et nouvelles, pour la plupart de nature fantastique, des poésies, des pièces de théâtre et des ballets, des récits de voyages, des biographies des critiques d'art, des critiques littéraires et des centaines de textes et d'articles, dont une partie a été rééditée en volumes.
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