La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée notes, images et illustrations

Des notes et des illustrations pour mieux comprendre la nouvelle. Les images sont empruntées uniquement dans un but didactique.

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Prosper Mérimée

-Naissance : le 28 septembre 1803 à Paris.

-Décès : le 23 septembre 1870 à Cannes suite à une maladie.

-Activité : Écrivain, historien et archéologue français du XIX° siècle.

-Sa curiosité « d'archéologue » le conduira à toucher aussi le genre fantastique avec des nouvelles comme La Vénus d'Ille (1837).

-Nationalité : France.

Prosper Mérimée

La Vénus d’Ille

La Vénus d’Ille écrite en 1835 et publiée en 1837 est une nouvelle fantastique. Prosper Mérimée en a eu l’idée en faisant un voyage dans le Roussillon en 1834. Il avait alors découvert un site antique où des fouilles archéologiques avaient révélé un temple antique dédié à Vénus.

La Vénus d’Ille : La nouvelle

Le Languedoc-Roussillon

Le Languedoc-Roussillon est une région française composée de cinq départements. Elle est bordée au sud par l'Espagne, Andorre et la mer Méditerranée.

C’est la région de France dans laquelle se situe l'action de la nouvelle.

Le Languedoc-Roussillon

Les Pyrénées-Orientales

Les Pyrénées-Orientales sont un département français, situé au sud de la France, au nord de la Catalogne, à la frontière avec l'Espagne, dans la région du Languedoc-Roussillon.

Certains donnent aux Pyrénées-Orientales le nom de Catalogne française.

Chef-lieu (préfecture) : Perpignan.

C’est le département de France dans lequel se situe l'action de la nouvelle.

Les Pyrénées-Orientales

La ville d’Ille ou Ille-sur-Têt

La ville d’Ille ou Ille-sur-Têt est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.

Illois: habitants de la ville d'Ille.

La ville dans laquelle se situe l'action de la nouvelle.

La ville où réside la famille de M. de Peyrehorade.

La ville d’Ille et la plaine du Roussillon

Le pic du Canigou

Le pic du Canigou est le haut sommet oriental de la chaîne des Pyrénées, sur le massif du Canigou. Il est situé dans le Conflent, département des Pyrénées-Orientales, et culmine à 2 784,66 mètres d'altitude.

« Je descendais le dernier coteau du Canigou, et, bien que le soleil fût déjà couché, je distinguais dans la plaine les maisons de la petite ville d'Ille ».

« En face était le Canigou, d'un aspect admirable en tout temps, mais qui me parut ce soir-là la plus belle montagne du monde ».

Le Canigou : La montagne

Le prieuré de Serrabona

Le prieuré de Serrabona, fondé au début du XIe siècle, est situé dans le département des Pyrénées-Orientales, à une trentaine de kilomètres de Perpignan, sur les contreforts orientaux du massif du Canigou.

Sur la façade du monastère sont sculptés deux anges aux mains ouvertes, leurs ailes couvrant leurs corps. Le lion symbole de Marc est placé à côté de l'aigle de Jean.

Le guide catalan a dit au narrateur : « J'ai deviné cela à vous voir tirer en portrait les saints de Serrabona ».

Le prieuré de Serrabona

Prades

Prades est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.

M. Alphonse parlant de Mlle de Puygarrig au narrateur : « Le bon, c'est qu'elle est fort riche. Sa tante de Prades lui a laissé son bien ».

Prades

Les lieux du récit

Perpignan : le narrateur doit se rendre à cette ville pour aller à Paris.

Ille sur Têt : la ville du récit

Prades : la ville de la défunte tante de Mlle de Puygarrig.

Serrabona : le monastère.

Canigou : la montagne.

Boulternère : « À une lieue d'ici, au pied de la montagne, il y a un village qui s'appelle Boulternère »

Puygarrig : ce lieu n’a jamais existé, mais il est probable que Mérimée s’est inspiré d’endroits vus dans la région lors de son séjour dans le Roussillon

Les lieux du récit

Les personnages de la nouvelle

—Le narrateur-personnage : un archéologue venu de Paris pour visiter la ville d’Ille et ses monuments. Après le drame, il s’improvise en enquêteur pour élucider le mystère.

—M. de Peyrehorade : C'est un vieil antiquaire de la ville d’Ille. C'est lui qui découvre, en compagnie de Jean Coll. et du guide, la Vénus sur un domaine dont il en est le propriétaire.

—Mme de Peyrehorade : Grasse, la quarantaine passée et bonne ménagère, elle n'aime pas la Vénus que son mari avait découvert. À la mort de ce dernier, elle fait fondre la Vénus car elle pense que cette dernière est porteuse de malheurs.

—Alphonse de Peyrehorade : Fils de M. de Peyrehorade, c’est un grand jeune homme élégant et musclé de 26 ans, beau. Il ne porte pas d’importance au mariage. Il est prétentieux et ne pense qu'à son sport favori : le jeu de paume. Il meurt le jour de sa nuit de noce.

—Mademoiselle de Puygarrig : C’est une jeune fille noble et riche de 18 ans. Elle est belle et séduisante (elle ressemble à la Vénus). C’est la fiancée d’Alphonse. Elle est naturelle, discrète et d’une grande générosité, tout le contraire d’Alphonse. Mlle de Puygarrig hérite d’une tante qui vient de mourir. Elle célèbre donc le mariage en deuil.

—La tante de Mlle de Puygarrig : Elle sert de mère à la jeune fille. C'est une femme très âgée et fort dévote.

—Jean Coll. : C'est la personne qui a découvert la Vénus, mais il est aussi sa première victime. La Vénus lui est tombée sur la jambe alors qu'il aidait M. De Peyrehorade à la sortir de terre.

—Le catalan : C’est le guide du narrateur. C’est aussi l’ouvrier qui a découvert la statue en compagnie de Jean Coll.

—Le procureur : le magistrat qui mène l’enquête après la mort d’Alphonse.

—L’aragonais : le capitaine de l’équipe espagnol qui a joué une partie de jeu de paume avec Alphonse et a proféré des menaces contre ce dernier après avoir été vaincu.

—M de P. : un ami du narrateur. C’est lui qui l’a recommandé à M. de Peyrehorade.

La structure temporelle de la nouvelle

—Première journée : arrivée du narrateur et présentation des personnages et de la statue. (Le mercredi)

—Deuxième journée : découverte de la statue et discussion avec M. de Peyrehorade, présentation de la fiancée, préparatifs du mariage. (Le jeudi)

—Troisième journée : la partie de jeu de paume et le mariage (cérémonie et repas). (Le vendredi)

—Quatrième journée : la nuit de noces, le réveil tragique, découverte du drame, enquête, funérailles et départ du narrateur. (Le samedi)

—Plus tard : épilogue : suite des malheurs (gel des vignes).

L'archéologie

L'archéologie est une discipline scientifique dont l'objectif est d'étudier l'Homme depuis la Préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine à travers sa technique grâce à l'ensemble des vestiges matériels ayant subsisté et qu’il est parfois nécessaire de mettre au jour (objets, outils, ossements, poteries, armes, pièces de monnaie, bijoux, vêtements, empreintes, traces, statues, peintures, bâtiments, etc.)

Un archéologue

Le métier d'antiquaire

Le métier d'antiquaire consiste principalement à acquérir, restaurer et revendre des meubles, objets d'art et bibelots anciens (aussi appelés antiquités) de valeur ou de qualité. Le métier nécessite une bonne connaissance de l'histoire de l'art.

« J'étais recommandé à M. de Peyrehorade par mon ami M. de P. C'était, m'avait-il dit, un antiquaire fort instruit et d'une complaisance à toute épreuve. Il se ferait un plaisir de me montrer toutes les ruines à dix lieues à la ronde ».

Le métier d'antiquaire

La statue découverte par M. de Peyrehorade

La Vénus d’Ille séduit par son étrangeté et le savant dosage qu’a su établir l’auteur entre la logique et l’irrationnel. Dans cette œuvre, le « héros », un archéologue parisien, se rend à Ille. Il loge chez un antiquaire local qui dit avoir trouvé un trésor : une Vénus. Toute l’histoire tourne autour de cette Vénus qui est personnifiée par tous ceux qui la connaissent, jusqu’à devenir bien vivante.

La statue découverte par M. de Peyrehorade

Le portrait de la statue

—Le portrait de la statue est ambigu : on la sait inanimée mais certains détails font penser le contraire :

—Elle est en bronze, entière et grande.

—Son corps est noir et ses yeux blancs.

—Elle est dénudée (peut inspirer le désir).

—Elle a un regard méchant, féroce et beau « Il y a dans son expression quelque chose de féroce, et pourtant je n'ai jamais vu rien de si beau »

—Elle rabaisse toutes les personnes la regardant.

Joueur de mourre Germanicus

Joueur de mourre Germanicus : Il s’agit de la statue, qui se trouve au musée du Louvre, d’un orateur romain haute de 1 m 95 (taille de la Vénus). La draperie et la main droite se trouvent dans la position décrite par Mérimée dans la nouvelle.

Le narrateur a fait une comparaison entre les deux statues : « L'attitude de cette statue rappelait celle du Joueur de mourre qu'on désigne, je sais trop pourquoi, sous le nom de Germanicus ».

Joueur de mourre Germanicus

La sculpture

La sculpture est une activité artistique qui consiste à concevoir et réaliser des formes en volume ou en relief.

Le mot sculpture vient du latin « sculpere » qui signifie « tailler ». Cette définition illustre l'importance donnée à la taille de la pierre dans la civilisation romaine.

Un sculpteur

Nicolas Coustou

Nicolas Coustou est né à Lyon, le 9 janvier 1658 est mort à Paris, le 1er mai 1733. C’est un sculpteur français dit Coustou l'Aîné. Son frère cadet, Guillaume Coustou, ainsi que le fils de ce dernier, Guillaume Coustou (fils) sont aussi des sculpteurs renommés.

- Voilà bien l'ignorance, la sainte ignorance de la province! interrompit M. de Peyrehorade. Comparer un antique admirable aux plates figures de Coustou !

Pour M. de Peyrehorade, les œuvres de Coustou sont des plates figures

Une des œuvres de Coustou

Myron : Sculpteur

Myron, né à Éleuthère en Attique, dans la première moitié du 5ème siècle av. J. C., est l'un des plus célèbres sculpteurs grecs.

Un chef-d’œuvre de Myron, monsieur!

« Halte-là, monsieur. Myron a consacré quelque chose, mais je ne vois nullement que ce soit cette statue. »

- Comment! s'écria-t-il, Myron n'était-il pas un fameux sculpteur grec ? Le talent se sera perpétué dans sa famille: c'est un de ses descendants qui aura fait cette statue. Il n'y rien de plus sûr.

- Mais, répliquai-je, je vois sur le bras un petit trou. Je pense qu'il a servi à fixer quelque chose, un bracelet, par exemple, que ce Myron donna à Vénus en offrande expiatoire. Myron était un amant malheureux. Vénus était irritée contre lui: il l'apaisa en lui consacrant un bracelet d'or.

M. de Peyrehorade croit que la statue est l’œuvre du sculpteur Myron

Diomède

Dans la mythologie grecque, Diomède est roi d'Argos. Il est l'un des héros grecs de la guerre de Troie.

Il perça avec sa lance la main d’Aphrodite (la déesse grecque). Cette dernière, outrée, décida de se venger et inspira à son épouse des amours adultères. À son retour à Argos, Diomède devant la trahison et les embûches de sa femme dut se réfugier dans le temple d'Athéna puis il préféra quitta son royaume avec ses compagnons.

Mais même si loin la haine d'Aphrodite continua à le poursuivre avec ses compagnons qui furent changé en oiseaux.

Le narrateur fait référence à Diomède qui subit la vengeance d’Aphrodite (la Vénus)

Les muletiers

Les muletiers : Il s’agit de vrais professionnels du transport. Ceux qui transportent des charges à dos de mulets.

Ce sont des muletiers espagnols qui ont joué une partie de jeu de paume avec les illois.

Des muletiers espagnols : Aragonais et Navarrais

Le ciseau à froid

Le ciseau à froid sert à couper, façonner et rogner le fer forgé, la fonte, l'acier, le laiton, le bronze, le cuivre, l'aluminium.

La scène avec les deux apprentis :

- Elle (la statue) est de cuivre, et si dure qu'Étienne a cassé sa lime dessus, essayant de l'entamer.

- Si j'avais mon ciseau à froid, je lui ferais bientôt sauter ses grands yeux blancs, comme je tirerais une amande de sa coquille.

Les deux apprentis qui voulaient détruire la statue avaient besoin de ce ciseau

Le jeu de paume

Le jeu de paume est pratiqué depuis près d'un millénaire. Initialement joué à main nue ou gantée de cuir, il est ensuite devenu un sport de raquettes. Il est l'ancêtre direct de la pelote, du tennis et plus généralement de tous les sports de raquette.

M. Alphonse de Peyrehorade et Jean Cool étaient les meilleurs joueurs de Paume.

La partie entre les illois et les espagnols

L'Aragon

L'Aragon est une communauté autonome située dans le nord de l'Espagne. Elle est composée de trois provinces. Elle est bordée au nord par la France.

La plupart des muletiers espagnols qui ont joué une partie de jeu de paume contre les illois viennent de cette région et surtout le chef de l’équipe que le narrateur appelle l’aragonais : « C'était un homme d'une quarantaine d'années, sec et nerveux, haut de six pieds, et sa peau olivâtre avait une teinte presque aussi foncée que le bronze de la Vénus ».

L’aragonais est suspecté du meurtre d’Alphonse

Le Minotaure

Le Minotaure est, dans la mythologie grecque, un monstre fabuleux possédant le corps d'un homme et la tête d'un taureau ou mi-homme et mi-taureau. Né des amours de Pasiphaé et d'un taureau envoyé par Poséidon.

Le narrateur en parlant de Mlle de Puygarrig et de son fiancé Alphonse : « et voilà la plus honnête fille du monde livrée au Minotaure ! »

« Quel dommage, me dis-je en quittant Puygarrig, qu'une si aimable personne soit riche, et que sa dot la fasse rechercher par un homme indigne d'elle! »

Le Minotaure

Le narrateur compare Alphonse au Minotaure

Les monuments celtiques ou druidiques :

des pierres énormes dressées de main d'homme, isolées ou groupées diversement. Bien des systèmes ont été proposés pour expliquer leur origine et leur destination, cependant ces deux points demeurent encore aussi obscurs que jamais.

M. de Peyrehorade a écrit un mémoire sur les monuments druidiques de l'arrondissement de Prades.

Les monuments druidiques

Le mariage civil

Le mariage civil ou mariage à la mairie est une forme de mariage dans lequel une autorité publique reconnaît la validité de l'union.

Le mariage civil de M. Alphonse et de Mlle de Puygarrig devait se faire à la mairie du village de Puygarrig.

Mademoiselle de Puygarrig reçut l'anneau d'une modiste de Paris

Le mariage religieux

Le mariage religieux catholique : la célébration se fait dans une église. Au cours de l'office religieux, les deux futurs époux échangent leur consentement mutuel en se promettant fidélité et assistance.

Le mariage religieux de M. Alphonse et de Mlle de Puygarrig devait se faire dans la chapelle du château de la famille Puygarrig.

Le mariage religieux catholique

Le fantastique

Le fantastique : hésitation entre deux explications

L’explication naturelle : pour le narrateur, Alphonse a été assassiné par l’Aragonais, et il accumule les indices qui permettent de le croire : sa ressemblance avec la statue, la menace de se venger qu’il a proférée.

L’explication, surnaturelle, irrationnelle, effrayante, mais vers laquelle nous penchons : La Vénus, cette « idole du temps des païens » dont le maléfice et le sortilège se perpétue à travers le temps, qui s'anime et se venge contre celui qui s’est marié avec elle mais s’est révélé un mauvais amant.

La mort d’Alphonse

Tué par l’aragonais ou la Vénus?

La statue fut fondue en cloche

« Mon ami M. de P. vient de m'écrire de Perpignan que la statue n'existe plus. Après la mort de son mari, le premier soin de Mme de Peyrehorade fut de la faire fondre en cloche, et sous cette nouvelle forme elle sert à l'église d'Ille.

Mais, ajoute M. de P., il semble qu'un mauvais sort poursuive ceux qui possèdent ce bronze. Depuis que cette cloche sonne à Ille, les vignes ont gelé deux fois. »

La statue fut fondue en cloche

Définition du fantastique

—Le récit fantastique raconte des événements étranges et incompréhensibles qui arrivent dans un cadre réaliste. La peur et le malaise s’installe chez les personnages et le lecteur car ces événements peuvent s’expliquer de manière rationnelle et de manière irrationnelle. Mais le lecteur ne parvient pas à trancher entre l’explication réaliste et l’interprétation surnaturelle, il doute et hésite.