Le dernier jour de Victor Hugo notes, images et illustrations

Des notes et des illustrations pour mieux comprendre l'oeuvre. Les images sont empruntées uniquement dans un but didactique.


Victor Hugo

—Naissance : 1802, à Besançon.

—Décès : 1885, à Paris.

—Nationalité : France.

—Activité : Écrivain, poète, dramaturge.

—Mouvement : Romantisme.

Œuvres principales : Cromwell, Hernani, Ruy Blas., Notre-Dame de Paris, Les Misérables, Les Châtiments, Les Contemplations ; Le dernier jour d’un condamné.

Victor Hugo 1802-1885

Le dernier jour d'un condamné

En 1829 Victor Hugo publie de façon anonyme « Le dernier jour d’un condamné » qui constitue un violent réquisitoire contre la peine de mort.

La peine de mort est toujours en vigueur sous la restauration : allusion au roi Charles X qui est le seul être à pouvoir arrêter la machine par la grâce.

La composition de l’œuvre

Le livre comporte trois parties : Bicêtre, la Conciergerie et L’Hôtel de Ville (la Mairie).

—Bicêtre : le procès, le ferrage des forçats et la chanson.

—La Conciergerie : le voyage vers Paris, la rencontre avec le friauche et la rencontre avec le nouveau gendarme qui lui demande les numéros pour jouer à la loterie.

—L’Hôtel de Ville : le voyage dans Paris, la toilette du condamné et le voyage vers la Place de Grève : l’échafaud.

Fiche de lecture

—Auteur et siècle : Victor Hugo le 19ème siècle

—Titre de l’œuvre : Le dernier jour d’un condamné

—Date de parution : 1829

—Genre : Roman à thèse

—Forme narrative apparentée : Récit à la première personne. Ressemblance limitée avec un journal intime

—Type de texte : Narratif et argumentatif

—Le narrateur : Un condamné à mort

—Nombre de chapitre : 49 chapitres

—Lieux de séjour du condamné : Bicêtre — La conciergerie — l’Hôtel de Ville

—Thèse défendue : L’abolition de la peine de mort

—Registres : Le pathétique — Le tragique — Le lyrique

—Portrait physique du condamné : Jeune, sain et fort

—Situation familiale : Marié et père d’une fille de 3 ans. Il a une mère de 64 ans

—Situation sociale du condamné : Instruit, éduqué, appartient probablement à la bourgeoisie

—Crime commis : Crime de sang

—Prénom de sa fille : Marie

—Son amour d’enfance : Pepa

—Lieu de l’exécution : La place de Grève

—Durée de séjour en prison : Six semaines

—Le dernier jour : À partir du chapitre 18

—L’annonce du dernier jour : Six heures du matin

—Heure de l’exécution : Quatre heures

—Point de vue ou focalisation : Point de vue interne

La cour d’assises

En France, la cour d'assises est une juridiction départementale, compétente pour juger les personnes accusées d’avoir commis un crime. Les crimes sont le répertoire des infractions les plus graves : assassinat, meurtre, empoisonnement, rapt, viol, vol avec arme...

La cour d’assises : La condamnation à mort du narrateur est prononcée au mois d'août, à huit heures du matin.

L’avocat de la défense

L’avocat tente d’écarter la préméditation et plaider pour les travaux forcés à perpétuité

La préméditation est définie en droit pénal français comme étant le « dessein réfléchi, formé avant l'action, de commettre un crime ». On considère alors que l'auteur est pleinement conscient de ses actes avant que le crime ne soit commis. Un homicide commis avec préméditation et volonté de le commettre est juridiquement qualifié d'assassinat.

Le verdict.

« …le greffier, prit la parole, et lut le verdict que les jurés avaient prononcé en mon absence ».

« …le président me lut mon arrêt.- Condamné à mort ! »

Condamnation : Décision de justice qui déclare une personne coupable d'avoir commis une infraction et prononce une peine.

La condamnation à mort du narrateur est prononcée au mois d'août, à huit heures du matin.

Bicêtre

Bicêtre : En 1632, Louis XIII ordonne la construction d'un hôpital destiné initialement aux militaires blessés. L'hôpital servit brièvement à recevoir les enfants trouvés recueillis par Vincent de Paul puis devint un hospice et enfin une prison.

Bicêtre : la plus mauvaise prison d'hommes. Elle renferme des condamnés à de longues peines et des condamnés aux travaux forcés en attendant qu'ils soient envoyés au bagne.

Le condamné à mort a passé six semaines dans cette prison.


L’ordre des événements pour les six semaines à Bicêtre

—Chapitre 4 : Transfert du condamné du tribunal vers Bicêtre en voiture.

—Chapitre 2 : Souvenir du jour du verdict. Bicêtre

—Chapitre 1 : Pensée obsessionnelle de sa mort. Bicêtre

—Chapitre 5 : Événements qui rythment la vie à Bicêtre.

—Chapitres 6 et 7 : Projet d’écriture du condamné. Bicêtre

—Chapitres 13 et 14 : Ferrement des forçats, et nuit à l’infirmerie. Bicêtre

—Chapitre 16 : La chanson d’argot entendue par le condamné depuis l’infirmerie. Bicêtre

—Chapitres 18 à 20 : L’annonce du dernier jour. Visite du directeur. Bicêtre

—Chapitre 21 : Visite du prêtre et de l’huissier. Bicêtre


Le cachot

Une cellule ou un cachot.

Cachot: cellule d'emprisonnement particulièrement obscure et étroite.

« Les trois premiers cachots sont réservés aux condamnés à mort. »

« Huit pieds carrés. Quatre murailles de pierre de taille qui s'appuient à angle droit sur un pavé de dalles exhaussé d'un degré au-dessus du corridor extérieur. »


« On suppose qu'il y a de l'air et du jour dans cette boîte de pierre ».

Cellule donnant sur la cour

-Fête si l'on veut ! me répondit-il. C'est aujourd'hui qu'on ferre les forçats qui doivent partir demain pour Toulon. Voulez-vous voir, cela vous amusera.

Le guichetier prit les précautions d'usage pour s'assurer de moi, puis me conduisit dans une petite cellule vide, et absolument démeublée, qui avait une fenêtre grillée, mais une véritable fenêtre à hauteur d'appui, et à travers laquelle on apercevait réellement le ciel.

- Tenez, me dit-il, d'ici vous verrez et vous entendrez. Vous serez seul dans votre loge comme le roi.


Le condamné va assister au spectacle du ferrage des forçats

Le ferrage des forçats.

C’est un rite cruel qui précède le départ des forçats pour le bagne : l’opération consiste à poser au cou du forçat un carcan de fer relié à des chaînes.

La description faite par le narrateur :

« On fit asseoir les galériens dans la boue, sur les pavés inondés ; on leur essaya les colliers ; puis deux forgerons de la chiourme, armés d'enclumes portatives, les leur rivèrent à froid à grands coups de masses de fer. »


Le spectacle auquel le narrateur a assisté dans la prison de Bicêtre.

« Le voyage » des forçats.

Le bagne de Toulon fut un établissement pénitentiaire. Pouvant loger plus de 4 000 forçats, il fut le bagne le plus grand, et aussi le plus longtemps ouvert, de 1748 à 1873.

Bagne : lieu de détention des prisonniers soumis aux travaux forcés.

Les forçats : ceux qui sont condamnés aux travaux forcés.

La peine de travaux forcés est une peine de détention assortie de travail obligatoire qui peut être infligée aux condamnés.

Toulon : une ville du Sud-est de la France, préfecture du département du Var.

« La Grève est sœur de Toulon. »


« Le voyage » des forçats qui partent pour le bagne de Toulon.

Le prêtre

Le prêtre : Il est détaché dans ses rencontres avec le condamné. Selon le narrateur, ce prêtre ne parle pas avec son Cœur, mais dit seulement de façon machinale ce qu’il dit habituellement avec les condamnés.

Prêtre : Personne qui a reçu le sacrement de l'ordre dans l'Eglise catholique


Voiture pour le transfert du condamné.

« Nous partons à sept heures et demie précises pour la Conciergerie. »

« Me voici transféré, comme dit le procès-verbal. »

Transfert : opération qui consiste à déplacer ou à transporter d'un lieu dans un autre (quelqu'un ou quelque chose)

L’huissier

Huissier : officier ministériel chargé de signifier et d'exécuter les décisions de justice.

Il a apporté au condamné le rejet de son pourvoi en cassation

Le pourvoi en cassation constitue une voie de recours ouverte à l’encontre des décisions rendues en dernier ressort, c’est-à-dire contre les arrêts des cours d’appel. Lorsque le pourvoi est rejeté, la décision attaquée devient irrévocable.

L’huissier (qui l’accompagne à la Conciergerie) est plus préoccupé par « la perte de son tabac » que compatissant. Il reproche même au condamné d’être triste.

L’huissier avec le condamné lors du transfert

La Conciergerie.

La Conciergerie est le principal vestige de l’ancien Palais de la Cité. Il fut converti en prison d’État en 1370. La prison de la Conciergerie occupait le rez-de-chaussée du bâtiment et était considérée comme l’antichambre de la mort. Peu en sortaient libres.

« Huit heures et demie sonnaient à l'horloge du Palais au moment où nous sommes arrivés dans la cour de la Conciergerie. »

« …des portes basses, des escaliers secrets, des couloirs intérieurs, de longs corridors étouffés et sourds, où il n'entre que ceux qui condamnent ou ceux qui sont condamnés. »

La conciergerie

Le condamné passera six heures et demie dans cette prison.

Les événements pour les six heures et demie à La Conciergerie

—Chapitre 22 : Départ pour la Conciergerie. En Voiture

—Chapitre 23 : Rencontre avec le friauche, échange de la redingote dans un petit cabinet à la Conciergerie

—Chapitre 25 : Transfert dans une cellule à la Conciergerie

—Chapitre 26 : Adresse à sa fille Marie. La Conciergerie

—Chapitre 28 : Retour en arrière sur un souvenir de guillotine. La Conciergerie

—Chapitre 30 : Retour du prêtre. La Conciergerie

—Chapitre 31 : Visite de l’architecte de la prison. La Conciergerie

—Chapitre 32 : Le gendarme et la loterie. La Conciergerie

—Chapitre 33 : Souvenirs d’enfance, premier amour avec Pepa. La Conciergerie

—Chapitre 34 : Réflexions diverses. La Conciergerie

—Chapitre 36 : Le condamné se souvient du bourdon de Notre-Dame. La Conciergerie

—Chapitre 38 : Douleurs liées à l’angoisse de la mort. La Conciergerie

—Chapitre 42 : Rêve de la vieille femme: symbole de mort. La Conciergerie

—Chapitre 43 : Visite de Marie, la fille du condamné. La Conciergerie

Une redingote.

Le narrateur a donné sa redingote au friauche:

« Ce vieux scélérat, il m'a pris ma redingote, car je ne la lui ai pas donnée, et puis il m'a laissé cette guenille, sa veste infâme. De qui vais-je avoir l'air ? »

Une redingote est un vêtement masculin, veste croisée.

Les redingotes furent, pendant la Révolution, comme une transaction entre les hideux costumes populaires et les élégantes redingotes de l'aristocratie (Balzac).

La redingote

La veste que portait le condamné

L'Hôtel de Ville

L'Hôtel de ville de Paris héberge les institutions municipales de Paris. Sa construction débute en 1533 et s'achève en 1628. Des extensions sont ajoutées entre 1836 et 1850 tout en préservant la façade renaissance.

« L'Hôtel de Ville est un édifice sinistre. Avec son toit aigu et roide, son clocheton bizarre, son grand cadran blanc, ses étages à petites colonnes, ses mille croisées, ses escaliers usés par les pas, ses deux arches à droite et à gauche, il est là, de plain-pied avec la Grève ; sombre, lugubre, la face toute rongée de vieillesse, et si noir qu'il est noir au soleil. »

L’Hôtel de ville

Le condamné y restera une heure.

La toilette du condamné.

Rasage des cheveux sur la nuque du condamné, déchirure du col de la chemise pour le préparer à une « bonne décapitation! »

« …j'ai senti un froid d'acier dans mes cheveux et les ciseaux ont grincé à mes oreilles. »

«, …puis il s'est mis à en couper le col (de la chemise de batiste). »

Dégager la nuque du condamné pour faciliter la décapitation

Le roi Charles X.

Charles X fut roi de France et de Navarre de 1824 à 1830.

Le condamné à mort espérait la grâce du roi Charles X.

La grâce royale est la licence du Roi de dispenser un condamné d'exécuter tout ou partie de sa peine. Il peut aussi la réduire ou la modifier. La grâce royale a servi à changer les condamnations à mort en emprisonnement.

« …cet homme est de chair et d'os comme toi ! Et pour qu'à l'instant même l'horrible échafaud s'écroulât, pour que tout te fût rendu, vie, liberté, fortune, famille, il suffirait qu'il écrivît avec cette plume les sept lettres de son nom au bas d'un morceau de papier ».

La place de Grève

La place de Grève rebaptisée place de l'Hôtel-de-Ville en 1830, est une place de Paris. Cette place est située sur les berges de la Seine, d'où son ancien nom (grève : terrain plat composé de graviers ou de sable en bord de mer ou de cours d'eau).

La place de Grève : la place d’exécution.

« …sur cette lugubre place de Grève, qui pourrait être pavée des têtes qu'elle a vu tomber. »

« Pour ces êtres fatals il y a sur un certain point de la place de Grève un lieu fatal, un centre d'attraction, un piège. »

Le condamné sera exécuté à quatre heures sur cette place.

Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris est l’une des cathédrales françaises les plus connues. Sa construction s’étant étendue sur de nombreuses décennies (deux siècles).

Une cathédrale est, à l'origine, une église où se trouve le siège de l'évêque ayant en charge un diocèse.

« Je me souviens qu'un jour, étant enfant, j'allai voir le bourdon de Notre-Dame. »

« Il y a comme un bruit de cloche qui ébranle les cavités de mon cerveau ; et autour de moi je n'aperçois plus cette vie plane et tranquille que j'ai quittée, et où les autres hommes cheminent encore, que de loin et à travers les crevasses d'un abîme. »


L’échafaud

Estrade sur laquelle on procédait en France à une exécution capitale par décapitation.

L’image de l’échafaud crayonnée sur le mur perturbe le condamné.

- Je viens de voir, crayonnée en blanc au coin du mur, une image épouvantable, la figure de cet échafaud qui, à l'heure qu'il est, se dresse peut-être pour moi.

La guillotine.

La guillotine est une machine de conception française qui fut utilisée en France pour l’application officielle de la peine de mort par décapitation.

Le narrateur ne pouvait pas prononcer le mot:

« La combinaison de ces dix lettres, leur aspect, leur physionomie est bien faite pour réveiller une idée épouvantable, et le médecin de malheur qui a inventé la chose avait un nom prédestiné ».

Le père de la guillotine

En réalité, le médecin Joseph Ignace Guillotin ne fut pas l'inventeur de la guillotine ; au contraire, il ne fit que démocratiser son usage. Élu député du Tiers Etat de la ville de Paris aux Etats Généraux de 1789, il proposa que tous les condamnés à mort soient exécutés selon le même mode opératoire. L'objectif était double : d'une part, égaliser les châtiments entre nobles et roturiers ; d'autre part, mettre en place une peine capitale plus "humaine" et plus rapide.

Joseph Ignace Guillotin : L'inventeur de la guillotine

Louis XVI

Louis XVI : né le 23 août 1754 à Versailles et mort le 21 janvier 1793, guillotiné sur la place de la Révolution à Paris. Roi de France et de Navarre (1774-1791), puis roi des Français (1791-1792).

« Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C'est bien inventé. Tenez-vous-en là. La mécanique est bonne.

Est-ce Robespierre ? Est-ce Louis XVI ?... »

Le roi Louis XVI : Le contre argument du narrateur pour ceux qui disent qu'on ne souffre pas

Maximilien Robespierre

Maximilien Robespierre : l'une des principales figures de la Révolution française c’est un avocat et un homme politique français, né le 6 mai 1758 à Arras et mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, place de la Révolution.

« Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C'est bien inventé. Tenez-vous-en là. La mécanique est bonne.

Est-ce Robespierre ? Est-ce Louis XVI ?... »

Maximilien Robespierre : Le contre argument du narrateur pour ceux qui disent qu'on ne souffre pas

La foule

La foule : compatissante et cruelle à la fois, elle assiste à une exécution capitale comme à un spectacle.

La foule est très nombreuse. Elle ne veut pas la justice ; elle veut assister à un spectacle : celui de l’exécution de la peine capitale par la guillotine.

« Toutes ces voix, toutes ces têtes aux fenêtres, aux portes, aux grilles des boutiques, aux branches des lanternes ; ces spectateurs avides et cruels ; cette foule où tous me connaissent et où je ne connais personne ; cette route pavée et murée de visages humains… »

« Des marchands de sang humain criaient à tue-tête :

- Qui veut des places ? Une rage m'a pris contre ce peuple. »

« l'horrible peuple avec ses cris d'hyène »

Les dernières minutes

Un juge, un commissaire, un magistrat, je ne sais de quelle espèce, vient de venir. Je lui ai demandé ma grâce en joignant les deux mains et en me traînant sur les deux genoux. Il m'a répondu, en souriant fatalement, si c'est là tout ce que j'avais à lui dire.

-Ma grâce ! ma grâce ! ai-je répété, ou, par pitié, cinq minutes encore !

-Cet exécrable bourreau ! il s'est approché du juge pour lui dire que l'exécution devait être faite à une certaine heure, que cette heure approchait, qu'il était responsable, que d'ailleurs il pleut, et que cela risque de se rouiller.

Le bourreau

Bourreau : personne qui était chargée par l'autorité des tortures et de l'exécution des condamnés à mort.

Le narrateur lui donné le nom de valet de la guillotine.

Dans le récit il porte le nom de Samson : Peut-être que le narrateur voulait faire référence à Samson qui est un héros israélite d'une force herculéenne !

Le bourreau ne se soucie que de ses problèmes techniques : il craint que la pluie ne rouille le mécanisme de la guillotine.

Le Bourreau : Exécuteur, guillotineur

L’exécution

Ah ! les misérables ! il me semble qu'on monte l'escalier…

QUATRE HEURES

L’œuvre est donc un réquisitoire contre la peine de mort

La peine de mort : un spectacle

La peine de mort : tue des malheureux

La peine de mort : fait le malheur d’innocents

La peine de mort : est inhumaine

La peine de mort : est non dissuasive

La peine de mort : est non favorable aux remords

L’exécution

à quatre heures

Les personnages du récit

—Le condamné : on ne sait pas quel crime il a commis. Pourtant, il n’est pas perçu comme un monstre ; il vit atrocement l’attente de son exécution. Il a très peur et il voudrait être sauvé par la grâce du roi, mais il sait que cela est impossible. Il semble s’être repenti pour ce qu’il a fait. Il est jeune, sain et fort. Il a une bonne éducation. Il dit que pour lui le temps passe plus vite que pour les autres. Il n’aime pas la foule et il ne l’aimera jamais et lui-même n’a jamais aimé voir tuer un condamné à mort. Il aime sa fille Marie et il est très préoccupé pour son avenir.

—Les représentants de la société : juges, magistrats, directeur de la prison représentent la société. Pour eux, une exécution est une chose banale qui doit se dérouler dans les formes.

—Le prêtre : Il est détaché dans ses rencontres avec le condamné. Selon le protagoniste, ce prêtre ne parle pas avec son Cœur, mais dit seulement de façon machinale ce qu’il dit habituellement avec les condamnés.

—Les geôliers : Quelques-uns sont gentils avec lui ; d’autres ne le sont pas. Il y a des geôliers qui parlent avec lui et lui demandent beaucoup de choses et d’autres qui le traitent comme un animal.

—Marie : fille du condamné, elle a trois ans ; son père lui voue un amour absolu ; mais elle ne reconnaît pas son père dans ce barbu qui l’embrasse. Elle est persuadée que son père est mort.

—La foule : compatissante et cruelle à la fois, elle assiste à une exécution capitale comme à un spectacle. C’est la société qui veut voir tuer cet homme. La foule est très nombreuse. Elle ne veut pas la justice ; elle veut assister à un spectacle : celui de l’exécution de la peine capitale par la guillotine.

—Sa femme et sa mère : Elles ne sont pas décrites ; mais elles sont citées en référence à la souffrance, à la peine indirecte que l’on fait subir aux membres de la famille du condamné à mort : "J’admets que je sois justement puni ; ces innocentes qu’ont-elles fait ? N’importe ; on les déshonore, on les ruine. C’est la justice." (Chapitre IX)

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