La liberté n'a plus sa place
La liberté n'a plus sa place
On l'assassine chaque nuit
La mort vient qui regarde en face
Saigne le crime et tout détruit
Les bombes ont mis les corps en loques
Les front se mêlent aux pavés
L'air enfumé brûle et suffoque
Le ciment des murs est crevé
Le hurlement des ambulances
Le feu, le chagrin et le cri
Jusqu'à ce que tombe un silence
Qui est celui de l'incompris
Qu'ils soient soldats ou kamikases
Ou terroristes ou policiers
C'est la violence qu'ils embrassent
Tous fiers de leurs bourreaux d'acier
Ils sont acharnés à détruire
N'ayant de commun que leurs torts
N'ayant à l'idée que de nuire
Tous ils ne servent que la mort.
Jean Debruynne
Saint-Glidas de Rhuys - 06 mars 2002
Reproduction et représentation interdites sauf accord de l'auteur
Était-ce un matin ou le soir ?
Était-ce un matin ou le soir ?
Mais il est né une parole
Ce n'était pas un mot quelconque
Un mot de la conversation
Un mot qui triche ou bien qui tronque
Un mot sans signification
Un de ces mots sans queue ni tête
Qui ont fait leur théologie
Sous les canons des liturgies.
Pour assassiner les prophètes
Était-ce un matin ou le soir ?
Mais il est né une parole
Ce n'était pas un mot sans aile
Un mot sans main et sans regard
Un mot de prêcheur plein de zèle
Ou un mot arrivé trop tard
Un de ces mots hiérarchique
Qui parle en termes de pouvoir
Mot doctrinaire et monarchique
Un mot qui sait mais sans rien voir.
Était-ce un matin ou le soir ?
Mais il est né une parole
Ce n'était pas un mot en double
Un mot par dessus le marché
Un mot pour nager en eau trouble
De ces mots fiers de s'afficher
Un de ces mots publicitaires
Médiatiques et très branchés
Dont la parole est terre à terre
Combien allons-nous empocher ?
Était-ce un matin ou le soir ?
Mais il est né une parole
Parole ayant pris un visage
Petite fleur dans les cailloux
Soleil qui monte au paysage
Un pauvre mot pendu au clou
Un pauvre mot mais qui engendre
Un mot d'urgence de l'humain
Chacun de nous pourrait l'entendre
Mot du désir ouvrant ses mains.
Était-ce un matin ou le soir ?
Mais il est né une parole.
Jean Debruynne
25 mars 2002
Reproduction et représentation interdites sauf accord de l'auteur
Le ciel en capeline bleue
Le ciel en capeline bleue
L'océan danse en robe verte
Ta main à toi était ouverte
Et tu riais au bord des yeux
Etait-ce hier ou aujourd'hui ?
Mais alors pourquoi le silence
Jetant son poids dans la balance
S'est mis à faire autant de bruit ?
Quel est donc cet inattendu
Le temps déjà n'a plus de montre
Ton visage est une rencontre
Et tu n'étais donc pas perdu ?
Moi je suis sûr qu'avant demain
Il suffira d'un seul visage
Pour changer tout un paysage
Où l'Homme enfin sera humain.
Jean Debruynne
20 décembre 2001
Reproduction et représentation interdites sauf accord de l'auteur