Période révolutionnaire:
une abbaye à l'encan

Au lendemain de la Révolution, la vente des biens nationaux fut l’occasion d’une lutte acharnée pour l’achat de l’abbaye Notre-Dame de Daoulas, qui mis en joute François Guiastrennec de la paroisse Saint-Louis de Brest et Duthoya, de Landerneau.

On a ensuite mis en vente le couvent des ci-devant chanoines de Daoulas situé en la même ville, consistant en une cour pavée et entourée de batiments de maçonnerie, un autre batiment à trois façades avec aussi une cour cernée par le cloitre, un jardin en deux terrasses avec un grand verger; autre petit jardin et cinq petites chapelles au-dehors des murs et entourées de petites parcelles de terre plantées de quelques heunes arbres estimé par expert une somme de 8000 livres.

Un premier feu allumé et éteint sans enchère on en a allumé un second pendant la lueur duquel M. Duthoya a fait valoir ledit couvent et dépendances 8100 livres et M. Guiastrennec 8200 livres.

Ce second feu éteint, on en a successivement allumé 11 autres pendant la lueur desquels Messieurs Duthoya et Guiastrennec ont alternativement surenchéri.

Pendant la lueur d'un 14e feu M. Duthoya a porté ledit couvent à 13100 livres.

Un 15e feu allumé M. Guiastrennec a fait valoir ledit couvent 13200 livres.

Ce 15e feu fut éteint et un 16e pareillement allumé sans que pendant sa durée il ait été mis aucune enchère, Nous Commissaires susdits, ouï et ce consentant le Procureur-Syndic, avons déclaré le sieur François Guiastrennec de Brest y demeurant, paroisse de Saint-Louis, dernier enchérisseur, adjudicataire définitif de l'article ci-dessus. En conséquence lui avons adjugé les fonds, pleine propriété et possession du dit couvent des ci-devant chanoines de Daoulas, situé en la ville de Daoulas, avec toutes ses appartenances et dépendances, ainsi que le tout est estimé par expert une somme de 8000 livres, pour et moyennant la somme de 13200 livres, dont, conformément à l'article cinq du titre trois du décret du 14 mai 1790, 12 % seront payés par le dit adjudicataire, dans la quinzaine à compter de ce jour à la caisse de l'extraordinaire ou du district et le surplus avec les interets à 5 % sans retenue en 12 termes égaux d'année en année.

La dite adjudication est faite en outre aux charges, clauses et conditions générales énoncées plus haut et à celles particulières énoncées ci après

Savoir

1°. L'acquéreur n'aura aucune communication avec l'église par le cloître ou l'intérieur de la communauté, il sera même tenu de faire boucher toutes celles qui subsistent, actuellement à ses frais sous le délai d'un an et sous le même délai la Nation fera faire un escalier dans l'intérieur de l'église pour fréquenter le clocher; la Nation fera de même construire une sacristie dans l'église, et en attendant on continuera à se servir de l'ancienne sacristie et de l'ancienne fréquentation pour la tour.

2° L'acquéreur laissera les fermiers jouir jusqu'au mois d'avril prochain des jardin et verger, de l'enclos, parce qu'il touchera de ces derniers ce qui leur reste à payer du prix de fermage de ces objets.

3° Les chapelles de Sainte-Anne et de Saint-Roc'h sont distraites de la vente, les trois autres chapelles[i] mentionnées au procès-verbal y sont comprises.


[i] Saint-Nicolas, la Trinité et Notre-Dame des Fontaines

12 juillet 1792 (source : Quimper, ADF, 1Q 199, f. 80)

Signature de Guiastrennec